La Prière Sacerdotale 3

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La Prière Sacerdotale 3 (troisième partie) par Jean Pierre Bonnerot.

XIII.

Oui, je leur ai donné, moi la gloire que tu m’as donnée : qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux, toi en moi ; que l’unité soit ainsi consommée en eux, et que le monde connaisse que c’est toi qui m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

Avec le point virgule dissociant les deux grands groupes unissant les versets 22 et 23 de la Prière Sacerdotale, se trouve exprimé le plan de ces paroles : 1) en ce fait que le Fils a donné la gloire qu’Il avait reçue du Père, aux disciples, ceux-ci se trouvent unis en l’unité de la Trinité. 2) que cette unité soit ainsi consommée de telle sorte que s’accomplisse la situation eschatologique du verset 24 qui dans son accomplissement – nous le verrons plus outre – replace la Création dans l’état de Principe, avant sa venue à l’existence virtuelle.

Par cette union l’Unité de la Très Sainte Trinité, nous pouvons comprendre quelle est cette gloire reçue par le Christ et qu’Il donne à ses disciples. Origène à propos de cette gloire donnée de toute éternité au Fils déclare : « Il ne veut donc pas recevoir sa gloire parfaite sans toi, c’est-à-dire sans son peuple, qui est son corps et ses membres. Car il veut, dans ce corps de son Église et dans ces membres de son peuple, habiter lui-même comme l’âme, pour tenir tous les mouvements et tous les actes en son vouloir, afin que vraiment s’accomplisse en nous cette parole du prophète : « J’habiterai au milieu d’eux et m’y promènerai (Lév. 26,12) » (77) ; futur qui selon Nahmanide indique à l’égard de Lévitique XXVI, 12 que : « les dernières promesses énoncées n’ont jamais été réalisées, du moins dans leur signification intégrale : elles concernent l’avenir messianique » (78), mais ce futur, s’il est messianique, n’empêche pas qu’il s’inscrive dans un présent non clos – ce qui ne retire rien à l’existence d’un futur universel – quand le Maître Alexandrin commentant ce verset déclare : « Ce n’est pas, me semble-t-il, que Dieu promette qu’il va se promener dans la terre des Juifs, mais que si quelqu’un a mérité d’être un coeur si pur qu’il est capable de Dieu, Dieu dit qu’il se promène en lui« . (79)

Quelle est cette gloire que le Fils donne à Ses disciples ? Voilà l’interrogation qu’il nous faut présentement résoudre, nous le devinons – avec les lecteurs habitués à nos travaux – c’est le mystère de la Déification.

De ce mystère une première approche nous sera fournie par Grégoire de Nysse, évoquant le problème de la Connaissance et de l’Inconnaissance de Dieu, lorsqu’il déclare : « Donc, lorsque Moïse a progressé dans la gnose, il déclare qu’il voit Dieu dans la ténèbre, c’est-à-dire qu’il connaît que la divinité est essentiellement ce qui transcende, toute gnose et qui échappe aux prises de l’esprit ». « Moïse entre dans la ténèbre où Dieu se trouvait » dit l’histoire. Quel Dieu ? « Celui qui a fait de l’obscurité sa retraite », comme dit David, lui aussi initié dans ce sanctuaire secret aux mystères cachés » (80). Or, si du Père il est dit : « nul homme ne l’a vu ni ne peut le voir » (I Timothée VI, 16), Grégoire de Nysse précise : « Invisible en sa substance, Dieu se manifeste en ses énergies, apparaissant dans certains environnements de lui-même » (81).

Ainsi revenons-nous à l’univers de la kabbale, lorsque le Zohar déclare : « toute lumière n’a d’autre source que cette Tête ; mais il est inconnu de quelle façon les émanations en sont faites et de quelle manière la lumière s’en dégage, car tout est caché. La bonne volonté de l’homme tend vers Celui dont l’essence est « Volonté » et dont elle constitue une « fraction ». Cette fraction n’arrive jamais jusqu’à la Pensée suprême ; mais dans le vol qu’elle prend pour remonter à sa source et durant son parcours, elle dégage des lumières. Bien que la lumière qui émane de la « Tête » soit tellement subtile qu’elle demeure éternellement cachée, elle est attirée néanmoins par les lumières que dégagent les « Fractions » qui s’efforcent de remonter vers leur source. Ainsi, la lumière inconnue de la « Tête » pénètre dans la Lumière que dégagent les « Fractions » pendant leur parcours d’ici-bas vers Celui qui est leur source. C’est de cette manière que la Lumière suprême et inconnue se trouve confondue avec la lumière dégagée par les « Fractions ». Ainsi sont formés les neuf « Palais » qui sont les neuf échelles entre la bonne volonté qui monte de la terre et la Tête suprême, ou, en d’autres termes, les neuf Sephiroth inférieurs à la Couronne (Keter) » (82). Si comme l’enseigne le Zohar, « la bonne volonté de l’homme s’élève vers ces neuf Palais, dont l’essence est également « Volonté, et qui forment l’intermédiaire entre le connu et l’inconnu, le compréhensible et l’incompréhensible » (82), il faut bien comprendre de quoi il s’agit : les « Fractions » sont les bonnes volontés des hommes, alors que les Sephiroth sont les énergies de Dieu, qu’évoque par exemple un Grégoire de Nysse.

A l’égard de cette lumière, Syméon le nouveau Théologien, portera sans cesse, en toute son oeuvre, le témoignage de son existence et de sa possible relation avec la fraction, l’homme, et à l’égard des énergies que dieu manifeste, le Père témoigne que c’est par elles que l’on peut accéder à la connaissance de Dieu : « De la même manière, au sujet de la Jérusalem d’en haut et du Dieu Invisible qui y habite, au sujet de la gloire inabordable de son visage, de l’efficacité et de la force de son très Saint-Esprit, autrement dit de sa Lumière, personne ne peut en parler, s’il ne voit pas d’abord la lumière elle-même avec les yeux de l’âme et ne reconnaît pas de façon exacte en lui-même ses illuminations et ses pouvoirs efficaces (énergies) » .(83)

Alors s’accomplit un mystère, celui de la déification, et, lors d’une vision, à celui qu’il voit Syméon dit : « Mon Dieu est-ce toi ? » Il répond et dit : « Oui c’est moi, Dieu, Celui qui s’est fait homme pour toi ; et voici que je t’ai fait, comme tu vois, et que je te ferai Dieu » (84).

Le Mystère du nom divin Élohim, Emmanuel LEVYNE considère en l’une de ses exégèses qu' »Élohim est le mystère de la théandrie, de la divino humanité, de l’homme qui naît par et en Dieu et de Dieu qui naît par et en l’homme. Élohim nous dit que Dieu comprend l’homme, Dieu, c’est Dieu et l’homme, Dieu n’est pas Dieu sans l’homme » (85).

Plus orthodoxe dans sa formulation chrétienne, en ce qu’elle relève de la vraie gnose, le maître Origène déclare : « C’est pourquoi les parfaits, rendus célestes ou devenus des cieux, « racontent la gloire de Dieu » (Ps. 18,1) comme il est dit dans le Psaume. C’est pourquoi aussi les Apôtres qui étaient des cieux sont envoyés pour raconter la gloire de dieu et reçoivent le nom de « bonaerges, c’est à dire Fils du tonnerre » (Marc 3, 17), pour que la puissance du tonnerre accrédite auprès de nous qu’ils sont vraiment des cieux » (86).

La contemplation de la Gloire, qui permet d’accéder à la Gloire Divine permet qu’entre Dieu et Sa créature s’accomplisse cette union intime qu’est l’Unité qu’évoque le Christ. Cette unité n’a pas pour vocation de ne s’accomplir qu’entre Dieu et l’une de ses créatures, ainsi, la déification du Fils du règne n’a pas non plus pour objet de constituer une grâce réservée à son « bénéficiaire », mais de s’inscrire dans une structure où l’universel bénéficie de cette transfiguration « partielle ». À l’égard des saints qui ont par avance contemplé le Christ, Maxime déclare : « Leurs recherches portaient encore sur le temps à venir où la déification serait réalisée en tous les hommes, les faisant ressembler à Dieu selon leur capacité et la préparation de chacun« . (87) Aussi, parce que comme le déclare aussi Maxime « Les saints qui avaient à l’avance contemplé ce Christ, ont su que pour hériter de la gloire du Christ qui sera manifestée dans le temps à venir, il faut se hâter vers les souffrances qui mènent à la vertu » (87), d’une part la Sainte et Divine Liturgie de l’Église Gnostique Apostolique, fait dire au célébrant à deux reprises, mais notamment après l’Epiclèse – qui précède les Paroles de la Consécration – : « Souvenez-vous mes frères et bien-aimés de l’avertissement de l’Apôtre : « Le Royaume des Cieux ce n’est pas le manger et le boire, mais c’est la justice, la paix, la joie dans l’Esprit Saint ». l’Eucharistie, c’est la Communion au Corps et au sang du Christ qui nous engage à suivre le chemin de la souffrance et de la douleur et ainsi, à tendre à la Ressemblance de Dieu : Humilions-nous, pardonnons et soyons charitables, car il nous est donné, comme l’exhorte Saint Pierre, par une sainte conduite et par nos prières, d’attendre et de hâter l’avènement du Jour de Dieu » ; et d’autre part, quant à la déification que doit connaître chaque homme. Comme le rappelle Maxime, l’Église Gnostique Apostolique Primitive en sa Messe Votive en l’honneur du Saint Suaire de Turin, le célébrant « récite », par exemple la Post Communion, selon ces termes : « Tous les membres du grand conseil avaient les yeux fixés sur lui et son visage leur parut semblable à celui d’un ange » (Actes VI, 15). De même qu’Il vous a plu O Seigneur, de transfigurer Étienne, que Votre Esprit Saint nous guide à travers les degrés de la vie spirituelle, vers la déification que connurent Pierre, Jacques, et Jean. Par Jésus-Christ… » (48).

« Moi en eux, toi en moi« , comment cette Unité « consommée en eux« , peut-elle mieux se réaliser, qu’au travers d’une vie sacramentelle réelle, vécue, comprise, dont la Sainte Eucharistie s’avère le sacrement actualisant cette Unité de la façon la plus complète (88), et cette actualisation est proclamée par le célébrant, lors des prières de l’Avant Messe ; lorsque se trouve invité à y participer, le peuple invisible, que les Églises Apostoliques ont quasiment toujours l’habitude de ne point convier ; quand il déclare : « Frères désincarnés qui continuez votre cheminement, Martyrs et Saints de l’Église Visible et Invisible, qui intercédez pour nous, Anges gardiens qui assistez les membres de cette communauté et ceux qui ont besoin de prières, Hiérarchies Célestes qui louez Dieu sans cesse, je vous invite à participer à cette célébration. Unissez-vous à notre prière à laquelle s’associent toutes les âmes de bonne volonté. Daignez communier spirituellement à cette anticipation du Royaume des cieux, que la Sainte Eucharistie actualise, pour la purification et l’unification de nos coeurs, en Dieu » (48).

Par la Sainte Eucharistie, anticipation et actualisation du Royaume le Christ est en chacun, « absorbant » le Fils, nous nous trouvons « absorbé » par le Père par « Le Fils unique qui est dans le sein du Père » (Jean I, 18) et l’évangéliste ajoute que par rapport à la connaissance (naître avec) du Père, le Fils « est celui qui nous l’a fait connaître » (Jean I, 18) : alors s’actualisera cette parole : « et que le monde connaisse que c’est toi qui m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé« .

La Prière Sacerdotale 3
La Vierge du chancelier Rolin. Jan van Eyck (vers 1390– 1441).

XIV.

Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis eux aussi ils soient avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant que se fit le monde.

Avec le verset 24 nous revenons à l’un des éléments fondamentaux de cette méditation, en ce fait que si « tout homme a pour chef le Christ » (I, Corinthiens XI, 3), on ne doit pas douter que tous les hommes donc verront, si non même participeront, à la gloire du Fils, et s’il existe une distinction entre ceux qui Lui furent donnés et le reste des créatures, nous devons maintenant achever de résoudre l’aspect de la Restauration de toute chose en Christ, qui passe antérieurement par le problème de la restitution.

De l’homme, Dieu « l’installa dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder » (Genèse II, 15), mais il ne cultiva ni ne garda le jardin d’Éden – microcosme de toute la création – et il revient dès lors à l’homme de restituer ce dont il n’a non seulement pas pris garde, mais des conséquences de la chute, ce qu’il s’est approprié ! Si Adam fut chassé du Jardin d’Éden, pour être installé à l’orient de celui-ci, il revient toutefois à l’homme de restituer à Dieu, non pas le Jardin en lequel il ne se trouve plus, mais la moisson qu’il aurait réalisé de ce jardin, s’il s’y trouvait encore ! La question de la Restitution est le premier point. La restauration qui constitue le second aspect, c’est la participation de l’homme au renouvellement du monde opéré par le Christ.

S’il doit y avoir Restitution, il me semble qu’on la puisse percevoir dans les enseignements que nous offre la parabole des talents, parabole qui se rattache d’ailleurs au Jour et à l’heure où viendra le Règne des Cieux (Mathieu XXV, 1 et 13 – 29).

Du fait que la grâce originelle ne peut être qu’atténuée, l’exemple pris par le Christ manifeste qu’en fonction de la puissance de chacun, il est remis une partie des fonctions que l’Homme devait assurer en le Jardin d’Éden, pour que, cultivant la grâce au point de la faire croître, il accomplisse l’oeuvre qui lui avait été originellement demandée. Qu’avons-nous fait du ou des talents remis, si nous avons conscience en outre qu’il(s) se rattache(nt) à un devoir, celui de la restitution ; là réside pourtant, dans cette offrande de la grâce, une grâce encore plus considérable en faveur de l’humain, l’homme se trouve aujourd’hui dans une situation réitérant sa condition, lorsqu’il était dans le Jardin d’Éden.

Par cette Restitution, l’homme commence l’accomplissement de la Restauration, car le Zohar l’enseigne, la chute d’Adam provoqua la mort de tout ce qui était corruptible, ou susceptible de corruption : « Si Adam a pêché, pourquoi tout le monde en supporte-t-il les conséquences ? Lorsqu’Adam se leva debout, toutes les créatures le craignaient et l’imitaient. Aussi, lorsqu’elles virent Adam adorer la région des variations, elles l’ont également imité en cela, et c’est pourquoi son acte causa la mort de tout le monde » (89), mais tout doit en revenant à l’unité, se trouver Restauré – car si le Zohar, déclare que « seuls les Israélites qui ont reçu la Loi ont été épurés de la souillure du serpent » (90) ; parce que la Loi c’est la Création et que ceux qui ont reçu la Loi agissent dans la restauration de la Création tels les Justes heureux (67) ; et que « avec la pénitence et l’étude de la Loi, l’homme peut changer ses dispositions naturelles » (91), – il s’avère que cette Restauration revient à l’homme et nous allons tenter d’en percevoir les moyens.

Pour le monde de la kabbale, il existe une interdépendance entre les mondes dont le devenir de ceux-ci dépend de l’homme : « Tous ceux qui agissent conformément à la crainte du Seigneur et à la Sagesse« . Elle fait allusion à ceux qui ajoutent Foi aux paroles du Seigneur qui a dit : « Je ferai une alliance éternelle, selon la miséricorde promise à David » (Is. 55,3). Tous ceux qui soutiennent l’étude de la Tora – s’il est permis de s’exprimer ainsi – agissent. Ceux qui se consacrent à l’étude n’agissent pas, puisqu’ils étudient. C’est de ceux seuls qui la soutiennent qu’il est dit qu’ils agissent. Et c’est pour cela que l’Ecriture ajoute enfin : « Sa louange subsiste dans tous les siècles » ; c’est à dire que le trône de Dieu subsiste sur ses bases dans toute l’éternité » (92). Or, répétons-le, la Tora c’est la Loi et la loi, c’est la création : celui qui soutient la création (non celui qui se consacre à sa seule étude), agit. Et reste à définir de quelle forme se manifeste cette action, et en quels lieu et temps cela se peut-il : « Les hommes Zélés des temps primitifs ne dormaient pas cette nuit-là et la consacraient à l’étude en disant : Nous voulons hériter la sainteté pour nous et pour nos enfants dans les deux mondes. Rabbi Siméon disait aux collègues qui se réunissaient chez lui cette nuit : Préparons des joyaux à la Fiancée, afin qu’elle soit parée demain et prête à se présenter devant le Roi. Heureux le sort des Justes lorsque le Roi va demander à la Matrona qui lui avait préparé ses joyaux ; car nul au monde ne sait aussi bien préparer les joyaux de la fiancée que les Collègues » (93).

Il est possible maintenant d’entendre ce passage du Zohar qui fait suite à notre avant-dernière citation : « Rabbi Siméon consacrait à l’étude de la doctrine ésotérique toute la nuit dans laquelle l’épouse céleste s’unit à son époux céleste ; car comme il a été enseigné, tous les hommes du palais de l’épouse céleste doivent passer avec celle-ci toute la nuit et la conduire le lendemain sous le dais nuptial, auprès de son époux, et se réjouir avec elle. Ils doivent consacrer la veille de l’union céleste à l’étude du Pentateuque, des Prophètes, des Hagiographes, aux explications des versets et aux mystères ; car la science ésotérique constitue en quelque sorte les joyaux de l’épouse céleste » (92).

En écoutant les enseignements du kabbaliste Emmanuel LEVYNE, il nous est donné de comprendre ce processus de citations que nous avons offert au lecteur, en le priant de nous pardonner s’il a pu lui paraître long ; quand évoquant les Sephiroth, Lévyne déclare : « Tifereth est la personne divine masculine appelée « le Saint Beni soit-il ». Malkhouth est la personne divine féminine appelée « Chekhina » ou « Communauté d’Israël ». L’Union du Saint béni soit-il, et de la Chekhina est le but de tous les actes du kabbaliste. La définition kabbalistique du pêché est la séparation de ces deux personnes divines » (94).

Maintenant il nous faut, non réviser, mais adopter ce langage de la kabbale à la métaphysique chrétienne :

– La Chekhina ou Communauté d’Israël est une personne divine en ce que s’accomplit par la divino-humanité, la transfiguration du Cosmos et que tous les hommes seront Un, en ce que si Israël signifie littéralement « qui lutte avec Dieu« , l’homme est appelé à participer avec Dieu à la Restauration de la Création ; car Israël ne saurait représenter une classe d’hommes en une nation terrestre, ce que le Zohar affirme, en ce que tout homme deviendra Israël (95).

Une différenciation entre Personne masculine et Personne féminine quant à la Divinité constitue un danger considérable dans la compréhension orthodoxe de ce qu’est Dieu, en ce qu’elle tend dans ce passage du Zohar à un panthéisme entre Dieu et Sa créature, considérée comme « personne divine Féminine« .

– Lors de l’Apocatastase, nous ne serons pas pour autant des dieux ! Nous aurons par contre par notre Image, atteint la ressemblance qu’évoquait le Serpent. « Vous serez comme des dieux« , (Genèse III, 5), non pas par l’assimilation de « la substance source de la Connaissance sensible du bien et du mal » (Genèse II, 17) (96) mais par l’acquisition de la plénitude de la Grâce qu’il nous était demandé de cultiver, de garder et de faire croître, ainsi « à cette époque à la Loi qui édicte ce qui est permis et ce qui est défendu, ce qui est pur et ce qui est impur ; car notre nature à cette époque nous viendra de l’Arbre de Vie » (63), puisque l’Arbre de Vie, est « la Substance de la Vie existentielle absolue constituent le Centre, l’Axe, le Principe vivant de la sphère organique » (97).

L’union de Dieu et de sa Créature produira donc pour celle-ci la Vie existentielle absolue, c’est-à-dire la Vie Eternelle. Si le Zohar considère deux étapes, la nuit et le matin (demain) où la veille engage les Juifs pieux (les fils du Règne) à oeuvrer selon la science ésotérique, c’est-à-dire d’accomplir dans la Création leur ministère ; il convient d’écouter maintenant Origène commentant Exode XVI, 12 : « Le soir vous mangerez de la viande et le matin vous serez rassasiés de pains« . Pour le pain, c’est le Verbe de Dieu. Il est lui-même « Le pain vivant descendu du ciel, qui donne la vie au monde » (Jean VI, 51). Mais pourquoi est-il dit que ce pain est donné le matin, puisque la venue dans la chair, nous l’avons dit, eut lieu le soir ? Je crois qu’il faut entendre les choses ainsi. Le Seigneur est venu au soir d’un monde à son déclin, près d’achever sa course ; mais par sa Venue, lui qui est « le soleil de Justice » (Mal. IV, 2), il a refait un nouveau jour » (98).

Cette relation entre le Renouvellement du monde par ce Jour nouveau, et la manducation du pain, est en fait fondamentale, sans être d’ailleurs étrangère à l’univers de la kabbale : « la chose est comparable à un Roi qui donne à ses invités le pain de sa table. Dieu accorde aussi aux maîtres de la Loi le pain de l’Arbre de Vie » (99) et ce temps est bien celui de la consommation des siècles puisque Jean nous le révèle : « Magnifiques ceux qui lavent leurs habits pour avoir pouvoir sur l’arbre de vie » (Apocalypse XXII, 14) puisqu’au « vainqueur, je leur donnerai de manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu » (Apocalypse II, 7).

Quel est ce vainqueur sinon celui qui a participé à la restauration des mondes, dans ce cadre ; non pas à l’expulsion de ce pourrait être jugé (par qui ?) indigne, mais ; à la réconciliation purificative de ce qui n’aurait pu par le secours de ses propres forces accéder à la Réintégration : et nous revenons ainsi au processus du Tikkun, et le Zohar déclare : « Pendant l’union qu’on opère du Nom Sacré, la méditation et le recueillement sont exigés pour que tous les êtres d’en haut et d’en bas soient bénis » (100), « Or si nous sommes ses enfants, nous sommes ses héritiers ; héritiers de Dieu et cohéritiers avec Christ, si nous partageons ses souffrances afin de participer à sa gloire… Et c’est de toute la création que cette manifestation de Dieu est l’attente : car la création est assujettie à la vanité, non pas parce qu’elle le veut, mais par ordre de Celui qui lui a promis que, elle aussi, la création, sera libérée des servitudes de la corruption dans ce glorieux affranchissement des Fils de Dieu« . (Romains VIII, 17-22).

Cohéritiers avec le Christ, les Fils du Règne qui sont appelés homme, contemplent la gloire du Fils d’une part par la déification, d’autre part parce que « ceux qu’il a prédestinés, il les a appelés ; et ceux qu’ils a appelés, il les a justifiés, et ceux qu’il a justifiés, c’est pour les glorifier » (Romains VIII, 30).

XV.

Père Saint, il ne te connaît pas, ce monde ; mais moi je te connais ; et ceux-ci reconnaissant que c’est toi qui m’as envoyé : et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître : fais que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et que moi je sois en eux.

Le monde ne connaîtrait pas Dieu ? Oui cela est, en ce que le fait de connaître, c’est naître avec, donc le monde ne connaît pas Dieu, en ce qu’il n’est pas né avec Dieu en sa naissance spirituelle, si l’on se trouve provisoirement sous cette ambivalence : « tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde » (I Jean V, 4) car si « quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché » (I Jean III, 9) , il s’avère que « les hommes ont mieux aimé la Ténèbre que la Lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises » (Jean III, 19).

Mais il se trouve que le monde connaît Dieu, – quand bien même il n’accepterait pas de le reconnaître par sa soumission – : « Toutes les créatures ont les regards tournés vers toi« . (Psaume 145, 15) ; si le monde est l’anagramme de démon, n’est-il pas habituel pour qui s’intéresse tant soit peu sérieusement à la phénoménologie mystique de remarquer que très souvent les démons avouent et enseignent les vérités de la Foi ? Et pourquoi toutes les créatures sont-elles tournées vers le Seigneur ? Parce qu’elles sont tournées vers la prière qui les purifiera : « O toi qui entends la prière, toutes les créatures iront à toi« . (Psaume 65, 3), de même que le Psalmiste déclare : « J’enseignerai tes voies aux transgresseurs, et les pêcheurs se convertiront à toi » (Psaume 50/51, 15).

A l’inverse le Christ connaît-il toutes les créatures ? S’il est dit par l’Apôtre : « Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent » (II Timothée II, 19), en revanche et pour confirmer une nouvelle ambivalence, le Sauveur ne déclare-t-il pas à l’égard de certaines créatures qui auront réalisé des prodiges en Son nom : « Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, Fauteurs d’iniquité » (Mathieu VIII, 23) et pourtant le Christ ne déclare-t-il pas : « Ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Oui, si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai » (Jean XIV, 13-15). Il semble que cela soit dans les aveux du démon Iscaron possédant le corps d’Antoine GAY que figure cette confession : « Jésus a-t-il défendu de faire le bien ? Non, sans doute. Pourtant ceux qui délivrent les possédés, imitent le Sauveur des hommes. Hélas ! que faites-vous remplaçants des Apôtres ? Vous êtes des aveugles : je ne vous en dis pas davantage ; prenez garde à vous » (102).

Le mystère de cette mise en garde, de cette iniquité, nous l’avons évoqué quand en notre étude sur Satan (2) nous avons abordé la question des démons et de la Création : il réside dans le Mystère de la Réparation qui passe notamment par les domaines de la Restitution puis de la Restauration.

Quant au terme « ceux-ci », il n’est pas de créature qui ne reconnaisse que le Christ fut envoyé par Son-Père ; que cela soit dans les provisoires lieux « de terre » ou « d’enfer » puisque parmi d’autres exemples que nous pourrions citer, Iscarion déclare : « Je dis O Dieu de toute Majesté que tu es grand, que tu es puissant, que tu es bon » (103) ; c’est la raison pour laquelle le Christ déclare évoquant l’univers entier : « ceux-ci reconnaissent que c’est toi qui m’as envoyé« .

Que le créature accepte – ou refuse alors provisoirement -, le Fils, il n’en demeure pas moins que par la grâce du Sauveur, tout ce qui aurait pu un instant s’opposer à l’Amour, reviendra dans l’Unité du Père : l’utilité du « diable », comme principe d’obstacle que Dieu se fait à lui-même, s’il est affirmé dans le Judaïsme, trouve sa réplique dans les révélations que le Christ fit à Sainte Brigitte, dont de par sa canonisation, les catholiques romains ne sauraient mettre en doute la valeur : « J’ai le diable pour bourreau de ma justice » (104). Pour l’heure ce n’est pas l’instant de la rédemption du Prince de ce monde (2) ni l’instant où le Fils doit accomplir – comme nous l’avions évoqué plus haut – le rassemblement de toutes les Bergeries, aussi Origène déclare-t-il : « Si quelqu’un objecte – que le Christ descend dans les régions inférieures de la terre, tu remarqueras que, de ceux qui descendent dans la terre, il est dit : « Ils se prosterneront« , car si tous doivent tomber aux pieds du Christ et fléchir le genou au nom de Jésus (Phil. 2,10), les uns se prosterneront devant lui d’abord, et d’autres, plus tard. Et peut-être ceux qui seront sur terre se prosterneront-ils et lui seront-ils soumis avant d’autres ; car c’est aux pires qu’il revient d’être soumis plus tard, c’est pourquoi aussi « Le dernier ennemi qui sera anéanti c’est la mort » (I Cor. 15, 26) (105). Or, nous savons que celui que l’on nomme le dernier ennemi, c’est le Prince de ce monde, aussi parce que l’anéantissement n’est pas une destruction, mais une rédemption en ce qu’il faut que « transparaisse le jour et que se lève en vos coeurs Lucifer » (II Pierre I, 19) puisque le Seigneur « veut que personne ne périsse, mais que tous en soient à la conversion » (II Pierre III, 9), l’Apôtre précise : « Lorsque tout lui aura été soumis, alors lui, le Fils sera soumis à Celui qui lui a soumis toutes choses, afin qu’en tous Dieu soit Tout » (Corinthiens XV, 28).

Dans l’attente de cette Rédemption générale et Finale, il revient à l’homme d’accomplir sa destinée en ne défaillant pas dans sa tâche « mais si en nous l’homme extérieur défaille, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour, parce que ce poids d’un instant, ce poids léger qu’est notre tribulation présente, par une multiplication transcendante produit pour nous vers en haut un poids éternel de gloire. Car nous ce que nous regardons, ce n’est pas le visible, c’est l’invisible : parce que le visible est passager, mais l’invisible est éternel » (II Corinthiens IV, 16 à V).

L’homme parviendra à accomplir cette co-rédemption du Cosmos puisque comme le déclare Dieu « Mon esprit ne peut demeurer perpétuellement en lutte avec l’Adam ; d’autant qu’il est l’être substantiel intermédiaire entre la nature sensible et Moi » (Genèse VI, 3) (106).

Cette mission médiatrice, co-rédemptrice de l’homme est la base sur laquelle – avec la grâce qu’accorde l’Esprit-Saint – s’appuie tout l’édifice de la métaphysique chrétienne. La théologie traditionnelle ne souhaita pas percevoir l’immense responsabilité de l’homme dans la chute de la nature et les conséquences qui découlèrent de cette mission : l’homme se doit de régler la dette de son propre rachat par le rachat qu’il doit accomplir en faveur du Cosmos, la Création attendant sa délivrance.

Il est venu le temps de dire avec Ben Sira : « Il ne faut pas dire ceci est moins bon que cela, car tout en son temps sera reconnu bon« . (Ecclésiastique XXXIX, 34) (Bible de Jérusalem).

Pour que cela s’accomplisse il importe de suivre le Sauveur : « Oui je vous le dis, à vous qui m’avez suivi : lors de la régénération, quand le Fils de l’homme s’assoira sur son trône de gloire, vous vous assoirez vous aussi sur douze trônes » (Matthieu XIX, 28).

Alors sera accomplie la Prière Sacerdotale, la réalisation de l’Unité et de l’Amour vivifiant toute la Création « car c’est une duperie la figure de ce monde » (I Corinthiens VII, 31).

Lire la première partie de cet article : La Prière Sacerdotale [1].

Plus sur le sujet :

La prière sacerdotale, ou les fondements de la métaphysique chrétienne, Jean-Pierre Bonnerot, publié dans la revue Société du souvenir et des études cathares, Narbonne, 1949. Cet article a été publié avec l’aimable autorisation de son auteur, Jean-Pierre Bonnerot, pour le site EzoOccult. @Jean-Pierre Bonnerot, tous droits de reproduction interdits. Image by 3444753 from Pixabay

Notes :

(1) ALTA : Saint-Jean, traduit et commenté. Paris Henri DURVILLE Ed. 1919, pages 359 à 361. Comme il est habituel en nos travaux pour les textes de Jean et de Paul nous usons toujours des traductions de l’abbé ALTA ; et, en général pour l’A-T, de l’édition établie par Édouard DHORME, pour le N-T de l’édition établie par Jean GROSJEAN, toutes deux publiées dans la bibliothèque de la Pléiade, sauf indication contraire ; ainsi nous tenons compte de même : duDiatessaron de Tatien, de la Vulgate traduite par le Maître de Sacy, des diverses éditions de Segond, de la version de Darby, de la version Synodale, des éditions des moines de MAREDSOU, des versions 1905 de Crampon et sa révision actuelle, de la version d’OSTERVALD, des diverses éditions de la Bible de Jérusalem, et parfois pour les variantes des manuscrits les plus anciens du N.T, de la recension Nestle-Aland, notamment.

(2) J-P BONNEROT : « Satan, Lucifer, le Prince de ce monde et les démons dans la tradition chrétienne et l’exégèse scripturaire ». Cahiers d’Études Cathares n° 96.

(3) René NELLI : Le Phénomène Cathare. Toulouse, Privat Ed.; 1978, page 58.

(4) J-P BONNEROT : « Consolamentum, Réincarnation et Évolution Spirituelle dans le Catharisme et le Christianisme Origine ». Cahiers d’Études Cathares n° 98. Voir l’article en ligne sur ce site : Consolamentum, Réincarnation et Évolution Spirituelle dans le Catharisme et le Christianisme Origine.

(5) Dr. A-E CHAUVET : Ésotérisme de la Genèse, traduction ésotérique commentée des dix premiers chapitres du Sepher Bereschit. paris, SIPUCO Ed. 1948, tome 4, page 961.

(6) J-P BONNEROT : « Approche d’une vision chrétienne de la chevalerie ». Cahiers d’Études Cathares n° 107, mais aussi confer la note n° 2.

(7) J-P BONNEROT : « Judas ou les conditions de la Rédemption ». Cahiers d’Études Cathares n° 104. Voir l’article en ligne sur ce site : Judas ou les conditions de la rédemption.

(8) Alfred HAELH : Vie et Paroles du Maître Philippe. Lyon, Paul Derrain Ed. 1959, page 263 ; nlle. Ed. Dervy Livres Ed.

(9) JUSTIN : Dialogues avec Tryphon 72, in : l’oeuvre de Justin, Paris Desclée de Brouwer Ed, Coll. les Pères dans la Foi 1982, page 249.

(10) Origène : Contre Celse II, 43. Paris, Ed du Cerf. Coll. Sources Chrétiennes n°132, 1967, page 383.

(11) Pasteur d’Hermas : Similitudes IX, 16, 5. in Les Écrits des Pères Apostoliques, Paris, Ed du Cerf, Coll Chrétiens de tous les temps n° 1, 1969, pages 426 et 427.

(12) Origène : Sur l’Évangile de Jean, I, 9286, 256 et 258. Paris, Ed du Cerf, Coll Sources Chrétiennes n° 120, 1966, pages 187 et 189.

(13) Origène : Contre Celse V, II, op cité, Coll S.C n° 147, 1969, page 41.

(14) Rappelons que nous usons des leçons de la Langue Hébraïque Restituée de Fabre d’Olivet, Paris, Ed de la tête de Feuille et Lausanne, l’Age d’homme Ed, 1971.

(15) Origène : Homélies sur le Lévitique VI, 2, Paris Ed. du Cerf, Coll Sources Chrétiennes n° 286, 1981, pages 275 et 277.

(16) Emmanuel LEVYNE : Lettre d’un kabbaliste à un rabbin. Paris, Tsedek Ed., 1978 ; en tous nos travaux nous avons rappelé ce travail, – de même que tous les autres aussi – remarquable, de cet éminent kabbaliste.

(17) J-P BONNEROT : « Le Prologue de Saint Jean dans la tradition chrétienne et l’exégèse scripturaire ». Cahiers d’Études Cathares n° 102. Voir l’article en ligne sur ce site : Le Prologue de Saint Jean dans la tradition chrétienne et l’exégèse scripturaire.

(18) Emmanuel LEVYNE : La kabbale du commencement et la lettre B (eith), Cagne sur Mer, Tsedek Ed, 1982, page 59.

(19) Denys L’AEROPAGITE : Des Noms Divins, II, 7, in : oeuvres. Paris Tralin Ed, 1932, page 176.

(20) Jean Damascène : La Foi Orthodoxe, I, 8. Paris, Institut Orthodoxe Français de Théologie de Paris Saint Denys Ed., 1966, page 27.

(21) Gervais DUMEIGE : Textes doctrinaux du magistère de l’Église sur la Foi Catholique, Paris, Éditions de l’Orante, 1977, page 117.

(22) Nicolas BERDIAEFF : De la destination de l’homme, Paris, Ed. « Je sers », 1935, page 170.

(23) Ibid : Essai d’autobiographie spirituelle. Paris, Buchet Chaste Ed., 1979, page 261.

(24) J. de Pauly : Zohar, I, 5 a traduit par, Paris, Maisonneuve et Larose Ed. 1975, tome 1, page 26.

(25) Ibid : Zohar III, 7b, op. cité, tome 5, page 19. Une note de J. de P. précise : Le Zohar traduit le mot « hésed » (inceste) par « grâce », ibid, page 19.

(26) Rachi : le Pentateuque, Paris Fondation Samuel et ODETTE LEVY, 1981, tome 3 : Le Lévitique, page 149.

(27) Ephrem de Nisibe : Commentaire de l’Évangile Concordant ou Diatessaron. Paris, Ed. du Cerf, Coll Sources Chrétiennes n° 121, 1966, page 358.

(28) Alfred HAEHL : Op cité, page 97.

(29) Bréviaire Romain, 5e Ed. Desclée de Brouwer Ed. 1951, tome 1, page 14.

(30) Jean Chrysostome : Sur l’incompréhensibilité de Dieu, IVe Homélie, Paris, Ed. du Cerf, Coll Sources Chrétiennes n° 28 bis, 1970, page 237.

(31) Origène : Traité des Principes, Préface § 7. Paris Études Augustiniennes Ed, 1976, page 26.

(32) Origène : Ibid, II, 3, 4, op. cité, tome 4 pages 89 et 90.

(33) Alfred HAELH : Op. cité, page 146.

(34) Philon d’ALEXANDRIE : De Opificio Mundi § 16, Paris, Ed. du Cerf, 1961, pages 151 et 153.

(35) Basile de Césarée : Homélies sur l’Hexaéméron, II, 5. Paris, Ed. du Cerf, Coll Sources Chrétiennes n° 26, 1950, page 163.

(36) J. de PAULY : Zohar II, 166 b, op. cité, tome 4, page 113.

(37) Philon d’Alexandrie : Legum Allegoriae § 5 et 6. Paris, Ed. du Cerf, 1962, pages 41 et 42.

(38) J. de Pauly : Zohar I, 31 b et 32 a, op. cité, tome 1, page 198.

(39) W. MARCHEL : Abba Père ! La Prière du Christ et des Chrétiens. Rome, Biblical Institute Press, 1971.

(40) Dr. A-E CHAUVET : Op cité, tome 4, page 961.

(41) Pierre LAROUSSE : Grammaire Supérieure, Paris, Lie Larousse Ed, sd, page 275 et 276.

(42) Tatien : Diatessaron, XLVII, 30. Beyrouth, Imprimerie Catholique Ed. 1935, page 453.

(43) De ce traité actuellement inédit, nous préparons une édition critique à paraître prochainement.

(44) Alfred HAELH : Op. cité, page 105.

(45) Cyprien : Lettre 69, 1, 1. in Lettres, Namur, Éditions du Soleil levant, 1961, page 133.

(46) Sainte Brigitte de Suède : Les révélations célestes et divines, I, 34. Avignon, Seguin-Aîné Ed, 1850, tome 1, page 102.

(47) Joséphin PELADAN : Istar. Paris Edinger Ed. 1888 page 36 ; nlle. Ed. par nos soins : Genève, Slatkine Ed. 1979.

(48) Nous remercions S.B. Tau Irénée II, Patriarche de l’E.G.A.P. de nous avoir communiqué le texte de la Sainte et Divine Liturgie.

(49) Henri SEROUYA : La kabbale, Paris, P.U.F. Ed, Coll. Que sais-je n° 1105, 1977, page 108.

(50) G-G. SCHOLEM : La kabbale et sa symbolique, Paris, Payot Ed. Coll. P.B.P., 1975, page 147.

(51) Aggadoth du Talmud de Babylone : Soucca, § 29 et 33. Paris, Verdier, Ed, Coll. les dix Paroles, 1983, pages 404, 405 et 407.

(52) Targum du Pentateuque : Genèse I, 1. Paris, Ed. du Cerf, Coll. Sources Chrétiennes, n° 245, 1978, page 74.

(53) Emmanuel LEVYNE : La kabbale du commencement, Op. cité, page 88.

(54) J. de Pauly : Zohar III. 113 a, op. cité, tome 5, page 284.

(55) Emmanuel LEVYNE : La kabbale du commencement, op. cité, page 65.

(56) Jean CASSIEN : Conférences, IX, § 23. Paris, Édition du Cerf, Coll Sources Chrétiennes, n° 54, 1958, pages 60 et 61.

(57) Dr. A-E. CHAUVET, Op. cité, tome 4, page 951.

(58) J. de Praly : Zohar II, 184 a, op. cité, tome 4, page 159.

(59) Emmanuel LEVYNE : La kabbale du Aleph. Paris, Tsedek Ed, 1981, page 98, mais aussi du même auteur : Petite anthologie de la mystique Juive, Ibid, 1979, page 58. Il s’agirait d’un passage du Zohar II, 183 b, 184 a.

(60) Grégoire de Nysse : Catéchèse de la Foi, § 26. Paris Desclée de Brouwer Ed. Coll les Pères dans la foi, 1978, page 73 et 74.

(61) Denys l’Aéropagite : Des Noms Divins, IV, 23. op. cité, page 210.

(62) Origène : Homélies sur le Lévitique XVI, 7, op. cité, sc n° 287, pages 297 et 299. Pour les références non incluses dans la citation : Luc XVI, (Luc 16, 29) –I Cor. XV, 47 ss – Eph. IV, 24 – Eph. IV, 22 ss – II Cor. IV, 16.

(63) J. de Pauly : Zohar III, 124 b, op. cité, tome 5, page 322.

(64) Ibid : Zohar III, 125 a, op. cité, tome 5, page 323.

(65) Ibid : Zohar II, 117 b, op. cité, tome 3, page 452.

(66) Ibid : Zohar III, 125 b, op. cité, tome 5, page 323.

(67) Si l’on considère toutefois – ce que je pense, Emmanuel LEVYNE acceptera -, que les Fils du Règne, les Fils de Dieu sont identiques aux Justes heureux qui agissent dans la Création, selon l’univers de la kabbale ; cette désignation réductrice de « kabbaliste » à l’endroit des disciples du Christ, me paraît alors parfaitement acceptable, en ce fait que le kabbaliste agit en vue de la Restauration des mondes, selon que Dieu l’a demandé à l’Homme sa Créature ; il s’avère que réside présentement la synthèse de la métaphysique chrétienne.

(68) Emmanuel LEVYNE : Lettre d’un kabbaliste à un Rabbin, op. cité, page 30.

(69) Jean Chrysostome : Sur la Ire Épître aux Corinthiens, 41, in : Oeuvres Complètes, Bar le Duc, L. Guérin et Cie Ed., 1866, Tome 9, page 590.

(70) Origène : Traité des Principes II, 2, 2, op. cité, page 85. Par ailleurs, les commentateurs de l’édition des S.C. n’ont malheureusement rien compris à la pensée d’Origène ; comme cela est malheureusement trop souvent le cas pour les exégètes du « génie du Christianisme », ainsi écrivent-ils, il existerait « une certaine inconséquence qu’on ne peut manquer de sentir dans les autres textes d’Origène : Si Genèse II, 7 exprimait la création du corps dans son état terrestre, comment se fait-il, dans les perspectives d’Origène, qu’elle soit antérieure à la faute qui n’intervient qu’en Genèse III » (S.C., n° 253, page 139). Il ne convient pas d’émettre des « si » quand Origène s’avère très clair ! Je convie ces exégètes romains à lire mon étude : « Pour une vision Chrétienne de la Chevalerie », à leur ignorance, ils auront ainsi une réponse.

(71) Origène : Contre Celse IV, 37, op. cité, Coll SC n° 136, 1968, page 277.

(72) Clément d’Alexandrie : Le Protreptique § 105, Paris Ed, du Cerf, Coll. Sources Chrétiennes n° 2. sd (1941), page 165.

(73) Ibid, § 88, page 147.

(74) Jean Chrysostome : Éloge de Saint Paul, Ve Homélie, in : Oeuvres Complètes, op. cité, tome 3, pages 353 et 354.

(75) Origène : Homélie sur Jérémie XIV, 1. Paris, Ed. du Cerf, Coll. Sources Chrétiennes n° 238, 1977, page 65.

(76) Origène : Contre Celse III, 61, op. cité, Coll. sc. n° 136, Ibid, page 143.

(77) Origène : Homélies sur le Lévitique VII, 2, op. cité, sc n° 286, page 321.

(78) E. MUNK : La Voix de la Thora, Paris, Fondation Samuel et Odette LEVY Ed. 1981, tome 3 : Le Lévitique, page 260.

(79) Origène : Homélies sur le Lévitique XVI, 7, op. cité, sc. n° 287, page 299.

(80) Grégoire de Nysse :  Vie de Moïse, PARIS, ED. DU CERF, COLL, SOURCES CHRETIENNES N° 1, 1941, PAGE 111.

(81) Grégoire de Nysse : Les Béatitudes, VI, 3. Paris, Desclée de Brouwer, Ed. 1979, page 84.

(82) J. de PAULY : Zohar I, 65 a, op. cité, tome 1, page 381.

(83) Syméon Le Nouveau Thélogien : Ethique, V, 263-269, in Traités Théologiques et Ethiques, Paris Ed. du Cerf, Coll Sources Chrétiennes, n° 129, 1967, tome 2, page 99.

(84) Ibid, Ethique V, 314-315, op. cité, page 103.

(85) Emmanuel LEVYNE : Le Mystère du nom divin ELOHIM, précédé de la kabbale (de) la lettre Hé. Paris, Tsedek Ed. 1980, page 27.

(86) Origène : Homélies sur la Genèse I, 13. Paris, Editions du Cerf, Coll. Sources Chrétiennes n° 7 bis, 1976, pages 59 et 61.

(87) Maxime Le Confesseur : Questions à Thalassios. 959 in : le Mystère du Salut, Namur, Ed. du Soleil Levant, 1965, page 113.

(88) La Théologie Chrétienne ne saurait continuer à souscrire à la thèse erronée selon laquelle un sacrement ne pourrait agir hors de la réception par le récipiendaire d’un sacrement antérieur comme le Baptême. Le seul élément qui peut atténuer la grâce – et non la dissoudre – est le péché contre l’Esprit. L’E.G.A.P. possède en son Rituel, un sacrement conféré alors au cours de la messe : Absolution apostolique conférée au cours de la Divine Liturgie ; sacrement non administré au cours de toutes les messes bien entendu, qui relève, selon le pouvoir des Clefs, le pénitent de son péché, si celui-ci s’est trouvé en opposition avec l’Esprit-Saint. Par ailleurs, et à titre d’exemple, la théologie mystique devrait réfléchir sur les grâces dont bénéficiera un enfant dans le ventre de sa mère, lorsque celle-ci communiera !

(89) J. de PAULY : Zohar III, 107b, op. cité, tome 5, page 269.

(90) Ibid, Zohar I, 126b, op. cité, tome 2, page 102.

(91) Ibid, Zohar II, 42a, op. cité, tome 3, page 192.

(92) Ibid, Zohar I, 8a, op. cité, tome 1, page 43.

(93) Ibid, Zohar III, 98a, op. cité, tome 5, page 254.

(94) Emmanuel LEVYNE : Petite anthologie de la mystique Juive, Paris, Tsedek Ed. 1979, page 28.

(95) Au cours de nos « lectures méditations » du Zohar, nous avons rencontré cette expression selon laquelle tout homme est Israël, mais à l’instant d’en retrouver la référence, cela ne nous a pas été possible. Profitons de cette note pour demander que soient réalisés – pour les lecteurs de langue française, si cela existe en Hébreu – du Zohar, une concordance des citations bibliques et un dictionnaire des termes et des thèmes. Une telle oeuvre rendrait de grands services à tous.

(96) Dr. A-E. CHAUVET, Ésotérisme de la genèse, op. cité, tome 4, page 957.

(97) Ibid, page 956.

(98) Origène : Homélies sur l’Exode, VIII, 8, Paris, Éditions du Cerf, Coll. Sources Chrétiennes n° 16, 1947, page 180.

(99) J. de PAULY : Zohar III, 253a, op. cité, tome 5, page 592.

(100) J. de PAULY : Zohar II, 57a, op. cité, tome 3, page 254.

(101) Un tel sujet nécessiterait une très vaste bibliographie, nous donnons rendez-vous au lecteur intéressé par ce point, à la parution d’une prochaine écriture.

(102) Chanoine Théodore GEIGER : La Sainte Vierge et les possédés du démon. Sherbrooke (Québec), Éditions Saint Raphaël, 1980, page 99 : cette citation intervient dans le cadre de l’annexe faisant état de l’ouvrage suivant : Victor de STENAY : Le Diable Apôtre, Paris Delhomme et Briguet Ed, pour un résumé de cet ouvrage introuvable, confer : J.H. Gruninger : Le Possédé qui glorifia l’Immaculée : Antoine Gay. Lyon, EISE Ed. 1953, ce dernier volume disponible ne contient pas cette citation.

(103) J.H. GRUNINGER : Le Possédé qui glorifia l’Immaculée : Antoine Gay. Lyon, Éditions et Imprimeries du Sud Est, 1953, page 48.

(104) Sainte Brigitte de Suède : Les Révélations célestes et divines, op. cité, tome 3, page 2.

(105) Origène : Commentaire sur Saint-Jean XIX, § 141 ET 142, OP. CITE, SC., N° 290, PAGE 133.

(106) Dr. A. E. CHAUVET : é, op. cité, tome 4, page 976.

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