L’Ăąme humaine selon le Ramhal

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L’Ăąme humaine selon le Ramhal par Moshe Chaim Luzzato. 

Selon le Ramhal, dans son Derek HaShem (La voie de Dieu). Ce court texte traite Ă©galement dans une moindre mesure du sommeil et des rĂȘves.

Sur l’ñme humaine et ses facultĂ©s

1. Parmi toutes les crĂ©atures, la spĂ©cificitĂ© de l’homme rĂ©side dans la synthĂšse de deux Ă©lĂ©ments diamĂ©tralement opposĂ©s: le corps et l’Ăąme. Il est un aspect de l’Ăąme qui existe aussi chez le genre animal, il s’agit de la partie sensitive et de la partie «intellectuelle» innĂ©e Ă  sa nature.

L'Ăąme humaine selon le Ramhal
L’Ăąme humaine selon le Ramhal

Cependant, cette Ăąme propre Ă  l’animal, correspond Ă  une rĂ©alitĂ© trĂšs subtile, transmise par la semence lors de la conception et qui Ă  son tour, se rĂ©pand et participe au dĂ©veloppement du corps, conformĂ©ment Ă  son espĂšce. Lorsque cette crĂ©ature atteint sa maturitĂ©, la semence continue Ă  agir, constituant la source de la partie sensitive et «intellectuelle». Or, il existe une grande diffĂ©rence quant Ă  la partie intellectuelle d’une espĂšce animale Ă  l’autre; ainsi la partie intellectuelle, chez l’homme, diffĂšre-t-elle fondamentalement de celle de l’ensemble de tous les animaux. Les facultĂ©s procĂšdent de l’Ăąme selon ses propriĂ©tĂ©s naturelles et capacitĂ©s mises Ă  son service, variant d’une espĂšce Ă  l’autre.

Chez l’homme, l’Ăąme consiste en plusieurs facultĂ©s parmi lesquelles: l’imagination, la mĂ©moire, l’intellect et la volontĂ©. AssignĂ©e Ă  des limites particuliĂšres, chacune d’elles influence, selon sa voie spĂ©cifique.

2. Hormis toutes ces facultĂ©s, il existe dans l’Ăąme humaine une dimension distincte et suprĂȘme ayant la fonction exclusive de relier l’homme aux racines transcendantales auxquelles il doit s’attacher afin que ses actes engendrent des effets considĂ©rables sur les forces supĂ©rieures. De la consĂ©quence de cet acte rĂ©sulte une influence majeure des mondes suprĂȘmes sur l’Ăąme divine et de lĂ  sur l’Ăąme plutĂŽt animale vers le corps. Ainsi l’Ăąme dite supĂ©rieure dirige l’Ăąme infĂ©rieure durant toute l’existence humaine, lui procurant les fonctions nĂ©cessaires, et ceci relativement au degrĂ© d’attachement avec les racines suprĂȘmes. En somme, l’Ăąme divine s’associe Ă  l’Ăąme infĂ©rieure (animale) et celle-ci Ă  la partie la plus subtile dans le sang ; ainsi de cette maniĂšre le corps et les deux Ăąmes s’entremĂȘlent en un ensemble homogĂšne.

3. L’Ăąme divine, se trouvant liĂ©e au corps par l’Ăąme infĂ©rieure (ou animale), reste donc limitĂ©e, ne pouvant participer ou Ă©changer quoi que ce soit avec les ĂȘtres distincts et transcendantaux, ceci durant toute la pĂ©riode de cet attachement – c’est-Ă -dire pendant toute l’existence de l’homme. Durant cette pĂ©riode, l’Ăąme divine est affectĂ©e par les actes corporels lui permettant soit de s’attacher Ă  la LumiĂšre divine soit de sombrer vers les forces de l’impuretĂ©. La direction prise par l’Ăąme, dĂ©pendra essentiellement de sa prĂ©paration ou non Ă  la perfection ultime. L’Ăąme divine influençant l’homme, dirige l’Ăąme infĂ©rieure, selon sa prĂ©paration, en lui dĂ©terminant les limites des facultĂ©s intellectuelles. Ainsi l’Ăąme divine crĂ©e dans cette Ăąme infĂ©rieure, les pensĂ©es et le dĂ©sir selon la direction qu’elle entreprend.

4. Or, quoique l’Ăąme soit une, elle exprime cependant plusieurs facultĂ©s diffĂ©rentes. Nous pouvons dire qu’il s’agit de plusieurs Ăąmes qui s’entrelacent comme des anneaux – l’une dans l’autre, formant ainsi une chaĂźne. De la mĂȘme maniĂšre que la chaĂźne est constituĂ©e de plusieurs anneaux, ainsi cette Ăąme supĂ©rieure (ou divine) dans son ensemble, est composĂ©e de plusieurs facultĂ©s, liĂ©es l’une Ă  l’autre, la derniĂšre s’intĂ©grant Ă  l’Ăąme infĂ©rieure que le sang vĂ©hicule.

NĂ©anmoins, certaines parties de cette Ăąme peuvent la quitter pour revenir plus tard. De mĂȘme, certains degrĂ©s s’y ajoutent et puis s’Ă©vanouissent, sans pour cela laisser une quelconque empreinte sur le corps. En effet, ce genre d’Ăąmes n’a pas d’influence directe sur le corps. Elles n’ajoutent et ne dĂ©gradent ni la vitalitĂ© de l’homme ni ses facultĂ©s sensitives. L’unique fonction de l’Ăąme supĂ©rieure est de donner Ă  l’homme la possibilitĂ© de retrouver son essence authentique en lui permettant de s’attacher, selon ses mĂ©rites, aux racines suprĂȘmes.

Ce principe inclut aussi le concept «d’Ăąme supplĂ©mentaire» survenant Ă  l’entrĂ©e du chabbat et disparaissant Ă  sa sortie. Ni sa venue ni son dĂ©part ne sont ressentis par le corps.

L’Ăąme se subdivise en cinq parties: Nefech (l’Ăąme), Roua’h (souffle), NĂ©chama (l’Ăąme divine), Haya (l’essence vivante), YĂȘhida (l’essence unique).

5. L’Ăąme divine (NĂ©chama) vit certaines expĂ©riences propres Ă  sa nature et quoiqu’elle soit attachĂ©e indirectement au corps par le sang, elle s’identifie nĂ©anmoins aux mondes spirituels sans que pour cela sa relation avec le corps ne vienne compromettre ce rapport avec l’Au-delĂ . Cependant, de cette relation, n’Ă©mane pratiquement aucun effet sensible sur l’intellect de l’homme ou sur sa pensĂ©e, hormis dans certains cas, et ceci, de maniĂšre trĂšs faible. À ce propos, nos maĂźtres disent: «MĂȘme si l’homme ne voit pas, son Mazaf voit» (T.B MĂ©guila 7a). En effet, une information peut parvenir Ă  cette Ăąme supĂ©rieure ne pouvant transmettre Ă  l’intellect et Ă  la raison qu’une image incomplĂšte. L’homme, dans ce genre d’expĂ©rience ne ressent qu’une faible impression.

6. D’autre part, la Sagesse suprĂȘme dĂ©cida de diviser le temps en deux parties, l’une rĂ©servĂ©e aux activitĂ©s de l’homme, l’autre au repos. Il s’agit du jour, temps de l’effort, et de la nuit, temps du rĂ©pit. Ainsi, Dieu a crĂ©Ă© en l’homme l’horloge du sommeil lui permettant de reprendre son «souffle», marquant un arrĂȘt Ă  ses activitĂ©s. Pendant ce moment, leurs forces physiques et spirituelles se renouvellent pour le lendemain.

Lorsque l’homme dort, ses forces sont Ă  l’Ă©tat de repos, ses facultĂ©s sensitives et intellectuelles restent immobiles, seule la facultĂ© imaginative est en exercice. Cette derniĂšre imagine et conçoit les choses Ă  partir de ce qu’elle a perçu lors de son moment d’Ă©veil ou de ce qu’elle reçoit des substances et des fumĂ©es qui montent au cerveau, provenant des hormones «naturelles», ou encore de la nourriture. Il s’agit du phĂ©nomĂšne du rĂȘve qui visite tous les hommes.

Dieu dĂ©crĂ©ta aussi que pendant le sommeil, l’Ăąme supĂ©rieure soit dĂ©tachĂ©e de ses liens corporels ainsi que ses diffĂ©rentes parties, y compris le Roua’h (souffle). Toutes les parties supĂ©rieures de l’Ăąme s’Ă©lĂšveront, s’Ă©loignant du corps; seul le NĂ©fech restera attachĂ© Ă  l’Ăąme infĂ©rieure (ou animale). Au moment oĂč elles se sĂ©parent, ces diffĂ©rentes parties de l’Ăąme supĂ©rieure s’envolent vers un espace dĂ©terminĂ© pour communiquer avec les ĂȘtres spirituels, officiers responsables des phĂ©nomĂšnes naturels, ou bien avec les anges qui s’identifient Ă  la prophĂ©tie ou bien encore avec les dĂ©mons. Le rĂ©sultat de chaque expĂ©rience dĂ©pend de plusieurs facteurs chacun d’eux Ă©tant liĂ© Ă  une cause spĂ©cifique.

Parfois cette Ăąme supĂ©rieure transmettra ce qu’elle a perçu, degrĂ© aprĂšs degrĂ©, jusqu’Ă  l’Ăąme infĂ©rieure. Ainsi la facultĂ© imaginative sera stimulĂ©e, dĂ©crivant des images selon ses propres voies. Aussi cette facultĂ© associe-t-elle tantĂŽt des choses rĂ©ellement perçues, tantĂŽt des choses dĂ©formĂ©es. Le moyen par lequel l’Ăąme supĂ©rieure perçoit dĂ©terminera la vision de l’imagination. Soit le mĂ©lange et la confusion dus aux fumĂ©es et aux substances prĂ©domineront sur les difformitĂ©s, soit la clartĂ© sera prĂ©pondĂ©rante.

Parfois, l’individu reçoit une information ou un savoir Ă  propos de son avenir par l’intermĂ©diaire de ce moyen. Cette situation procĂ©dera alors du dĂ©cret divin. L’information en question sera rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  la NĂ©chama (l’Ăąme divine) par l’un des officiers au service de Dieu, qui Ă  son tour transmettra le message jusqu’au NĂ©fech (l’Ăąme). À partir de lĂ , l’imagination percevra la vision d’une maniĂšre floue, ou claire selon le dĂ©cret de la Sagesse suprĂȘme. A ce sujet, il est Ă©crit: «en songe, dans des visions nocturnes (…) [Dieu] ouvre l’oreille des hommes.» (Job 33, 15-16).

En somme, les rĂȘves expriment les perceptions de l’imagination selon sa propre facultĂ© ou selon la stimulation de la NĂ©chama en fonction de ce qu’elle a reçu. Toutefois le stimulateur principal de ce genre de phĂ©nomĂšnes ne peut ĂȘtre que l’une des forces transcendantales qui informe l’Ăąme divine (NĂ©chama), transmettant le message Ă  la facultĂ© Imaginative. Si Ă  prĂ©sent, la «force» en question fait partie des «saints serviteurs», la vision sera alors vĂ©ritable. Si, par contre, il s’agit d’une force opposĂ©e, la vision sera alors faussĂ©e. À ce propos, nos maĂźtres disent: «Dans un cas, le rĂȘve Ă©mane d’un ange et dans un autre, il procĂšde d’un dĂ©mon.» (T.B. BĂ©rakhot 55b).

Dans tous les rĂȘves, il existe des difformitĂ©s dues au travail mĂȘme de l’imagination. C’est Ă  ce propos qu’ils ont ajoutĂ©: «Il est impossible que le rĂȘve ne contienne pas quelques Ă©lĂ©ments dĂ©pourvus de signification» (Ib. 55a).

Cependant, il est des rĂȘves de l’ordre de la prophĂ©tie.

Plus sur le sujet :

L’Ăąme humaine selon le Ramhal, Texte traduit par Gabri-el.

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