Dans le Principe Ă©tait le Verbe

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Dans le Principe Ă©tait le Verbe par Constant Chevillon. 

In principio Erat Verbum

Dans le principe Ă©tait le Verbe et le Verbe Ă©tait auprĂšs de Dieu et Dieu Ă©tait le Verbe (Jean I. 1)

Ce texte, sibyllin pour la majoritĂ© des hommes, est placĂ© au seuil de l’évangile Johannique pour nous introduire, non pas dans le « commencement », — il n’y a pas de commencement pour le Verbe de Dieu, — mais dans le principe mĂȘme, dans la racine de l’essence divine.

Au sein de son Ă©ternitĂ©, sans origine, sans succession ni fin, Dieu se manifeste Ă  lui-mĂȘme par son Verbe, par la Parole, dont MoĂŻse, au dĂ©sert d’Horeb, entendit l’écho affaibli par l’écoulement temporel : « Je suis celui qui suis ». La Parole, c’est Dieu lui-mĂȘme, car, en son retentissement Ă©ternel, il prend possession de sa Superconscience. Ici, l’orateur et la Parole sont une seule et mĂȘme chose et d’eux, consubstantiels dans l’UnitĂ© transcendante, procĂšdent immĂ©diatement et sans solution de continuitĂ©, la LumiĂšre et l’Amour : la lumiĂšre de l’entendement divin et l’amour de Dieu pour sa propre essence. Ainsi, avant le temps, avant l’espace, qui sont un commencement, avant la divisibilitĂ© indĂ©finie des Univers, avant la contingence des innombrables sĂ©ries phĂ©nomĂ©nales, fulgure la Tri-UnitĂ© hypostatique.

Si nous voulons saisir, dans la mesure de notre limite humaine, le rĂŽle transcendantal du centre divin, du Dieu-Verbe, de Celui que nous appelons le Fils, parce qu’il est la substance de la substance du PĂšre, il nous faut partir de beaucoup plus bas et nous considĂ©rer nous-mĂȘmes, en notre for intĂ©rieur et dans nos Ɠuvres. Tout, en nous, est Ă  l’image de Dieu. L’homme aussi a donc un verbe, une parole ; il se profĂšre lui-mĂȘme, comme Dieu, pour affirmer son ipsĂ©itĂ© et pour se rĂ©vĂ©ler Ă  ses semblables. Mais son verbe n’est pas crĂ©ateur Ă  l’instar du Verbe divin, il est simplement Ă©vocateur de concepts, d’idĂ©es et de relations d’images, en mĂȘme temps que l’expression d’une forme contingente, Ă©phĂ©mĂšre dans toute la partie de sa rĂ©alitĂ© tangible. Le verbe humain se manifeste par des paroles animĂ©es d’une vitalitĂ© toute relative ; Elles empruntent, au dĂ©part, la vie personnelle de l’orateur pour revĂȘtir, Ă  l’arrivĂ©e, celle de l’auditeur. Elles ne sont donc pas unes dans la totalitĂ© de leur rĂ©sonance, puisqu’elles s’épanouissent dans la dispersion et la multiplicitĂ© des possibles interprĂ©tations.

Les paroles humaines sont des vibrations spatiales et temporelles, elles constituent les idiomes et les langues, facteurs d’unitĂ© souvent passagĂšre ou d’opposition irrĂ©ductible, changeants et perfectibles selon le rythme progressif ou rĂ©trograde des civilisations. Elles se traduisent par des mots dont les radicaux diffĂšrent suivant le gĂ©nie des peuples, mais sont tous, en derniĂšre analyse, semblables dans leur formation, leur usage et leur fin. Ainsi les langues humaines, dans leur diversitĂ© apparente, dĂ©cĂšlent l’unitĂ© du rĂšgne hominal ; leur sonoritĂ© particuliĂšre ne vaut que pour l’ignorance ; les mots, sous tous les cieux et toutes les latitudes, sont identiques. Or, parmi les vocables usitĂ©s, un seul donne un sens, une ossature, en bref, une vie au phonĂ©tisme : c’est le verbe, parce qu’il reprĂ©sente l’état ou l’action. Et c’est par ce mot que la parole humaine est l’image lointaine de la Parole Divine.

Entre l’une et l’autre parole, un abĂźme est ouvert et subsistera Ă©ternellement. Autant l’une est variable, autant l’autre est immuable ; autant celle-ci est factice, autant celle-lĂ  est vivante. Le Verbe de Dieu comporte une seule expression : « Sum », — je suis, — et ce terme contient toute la foi, toute l’espĂ©rance et toute la charitĂ©, toute la substance de l’Être vivant, de l’ĂȘtre « a se » et nĂ©cessaire. L’homme, au contraire, possĂšde dans son langage un grand nombre de verbes, rendus nĂ©cessaires par la multiplicitĂ© des actions et des Ă©tats successifs, dont sa nature contingente, vouĂ©e au perpĂ©tuel devenir, est le siĂšge. Ils peuvent, il est vrai, se rĂ©duire tous Ă  l’unitĂ©, car chacun d’eux est composĂ© du Verbe divin, fondamental, « ĂȘtre » et d’un attribut symbole de la diversitĂ©, puisque, chez l’homme, l’attribut est indĂ©pendant de l’essence et porte, sans plus, la marque de ses aspirations vers l’Absolu, par la voie de la durĂ©e et de l’écoulement. AprĂšs ces considĂ©rations, pouvons-nous mieux comprendre le texte surhumain de l’apĂŽtre inspirĂ© et pĂ©nĂ©trer plus profondĂ©ment dans l’essence du Verbe divin ? Peut-ĂȘtre, car nous avons maintenant des repĂšres pour nos comparaisons, un critĂ©rium intime de nos divergences irrĂ©ductibles et de nos similitudes relatives.

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Dieu, c’est l’Etre et c’est la Vie, mais ces deux vocables sont, en eux-mĂȘmes, inintelligibles ; ils restent Ă  la limite de la conscience, soutenue cependant par leur essence inconnue, sans qu’elle puisse les embrasser de son Ă©treinte. Rebelles Ă  toute dĂ©finition et, par consĂ©quent, Ă  toute analyse, ils font l’objet d’une espĂšce de sensation indĂ©finie et obscure ; il faut projeter sur eux une lumiĂšre, Ă  la fois intĂ©rieure et extĂ©rieure, pour leur confĂ©rer un relief approximatif et leur vĂ©ritable rĂ©alitĂ©. En Dieu, comme en nous, ce phĂ©nomĂšne — au sens Ă©tymologique et mĂ©taphysique du terme, — n’implique aucun doute. Pour saisir leur portĂ©e, il faut nĂ©cessairement les opposer Ă  ce qu’ils ne sont pas. Le contraire de l’Être, c’est le nĂ©ant (non-ens) ; le contraire de la Vie, cette puissance du mouvement, c’est l’immobilitĂ© de la mort. Si Dieu Ă©tait restĂ© dans son ĂȘtre muet et sa vie irrĂ©vĂ©lĂ©e, il serait Ă©ternellement demeurĂ© le « parabrahm » en sommeil de l’Inde vĂ©dique. Or, Dieu est acte pur, en lui rien de semblable ne se peut concevoir. Tout est en Lui, non seulement en puissance, mais actualisĂ©, bien que manifestĂ©, seulement, au grĂ© de sa libre dĂ©cision. C’est pourquoi, dans son essence Ă©ternelle, Dieu, avant toute autre manifestation, a prononcĂ© le « Je suis » par lequel il s’est affirmĂ© Ă  lui-mĂȘme. Il s’est affirmĂ© ; Ă  l’idĂ©e d’Etre, dont il Ă©tait l’unique rĂ©ceptacle, il a opposĂ© l’idĂ©e du non-ĂȘtre, immanente elle aussi Ă  la plĂ©nitude de son entendement ; Ă  la Vie il a opposĂ© la mort, au silence la Parole et constituĂ© ainsi sa triple personnalitĂ©. Mais, sans l’affirmation, sans la Parole, sans le Verbe divin il aurait perdurĂ© comme une puissance amorphe, comme la source Ă©ventuelle des possibles inexprimĂ©s. Par la magie du Verbe, Dieu s’est fait Dieu et il ne doit rien qu’à lui-mĂȘme.

Distinguons-nous maintenant l’essence du Verbe ? À la maniĂšre humaine, oui, et pourtant nos mots, toutes nos considĂ©rations, sont peut-ĂȘtre des blasphĂšmes devant sa majestĂ©. Qu’il nous pardonne et nous aide Ă  le bien concevoir pour le magnifier et l’aimer !

La Parole de Dieu, c’est Dieu Ă  lui-mĂȘme manifestĂ©. Par la parole, il Ă©veille en lui sa propre conscience et explore, non pas sa limite, mais, instantanĂ©ment, son incommensurable immensitĂ© et cette immensitĂ© tient toute en un point insĂ©cable, omniprĂ©sent Ă  tout ce qui est, Ă  tout ce qui sera, Ă  tout ce qui est possible et ne sera jamais. Le Verbe de Dieu, Ă©ternel comme Lui, c’est donc la forme substantielle de Dieu, une lumiĂšre engendrĂ©e par l’aiguillon de la suprĂȘme volition divine ; une lumiĂšre spirituelle, conçue par nous comme une intelligence infinie, aussi Ă©loignĂ©e pourtant de l’entendement commun que le ciel peut l’ĂȘtre de la terre. Elle ressemble Ă  un miroir placĂ© au sein mĂȘme de Dieu, dans lequel il se contemple, se connaĂźt, s’apprĂ©cie et s’aime ; un miroir sans lequel il serait un inconnu pour lui-mĂȘme. Il est donc aussi nĂ©cessaire Ă  Dieu que la vie nous est utile pour jouer notre rĂŽle dans le drame de l’Univers, et, comme tel, il est partie intĂ©grante, insĂ©parable de l’asĂ©itĂ© Ă©ternelle.

* * *

Du Verbe de Dieu, du Verbe en Dieu, du Verbe-Dieu, nous ne pouvons pas dire autre chose, sinon développer ces données succinctes en parcourant les étapes de notre intelligence limitée. Essayons pourtant.

Le Verbe ou Fils est la forme de Dieu. Or la forme comporte deux Ă©lĂ©ments, l’un positif : l’essence circonscrite, l’autre nĂ©gatif : ce qu’elle exclut. Le Fils est forme et remplit ce double rĂŽle, car il est Ă  double face. D’un cĂŽtĂ©, il rĂ©flĂ©chit, concrĂ©tise et situe ce qui est ; de l’autre, il rĂ©flĂ©chit ce qui n’est pas et ne peut pas ĂȘtre. Il est le soutien et l’expression de l’idĂ©e du non-ĂȘtre. Celui-ci, c’est la divisibilitĂ© en face de l’unitĂ©, l’atonie en face de l’activitĂ©, la mort devant la vie, le possible imprĂ©cis encore et purement virtuel devant l’actualisation de l’ĂȘtre. Le Verbe est le contraire et, en mĂȘme temps, l’affabulation de tout cela. Il est le contraire, puisqu’il est, dans le sein du PĂšre, transcendante unitĂ©, vie, acte et par consĂ©quent moteur ; il exprime la divisibilitĂ©, la dispersion, l’inertie, l’indĂ©finie possibilitĂ© des non contradictoires, car il les conçoit pour les Ă©liminer de l’essence divine. Il compare ce qui est avec ce qui n’est pas et cette comparaison, comme nous allons le voir plus loin, est l’origine de toutes les contingences mobiles par lesquelles Dieu se manifeste en dehors de lui-mĂȘme.

Dans un autre sens, — autre sens pour nous, — qu’est-ce que la forme ? La forme, c’est la distinction. Le Fils est infinie et lumineuse distinction, car il est superintelligence, c’est-Ă -dire Sagesse. C’est par le Verbe que Dieu, comme nous le disions plus haut, prend possession de lui-mĂȘme, distingue et caractĂ©rise sa suprĂȘme essence. C’est par la distinction introduite dans son sein par le Verbe qu’il sent vibrer en lui une infinitĂ© de parties, attributs et dĂ©tails de son ĂȘtre, parties toujours rĂ©duites Ă  l’unitĂ© par son centre immuable, par son identitĂ© principielle ; et cette identitĂ©, fruit du Verbe dans le PĂšre, c’est l’éternitĂ©. Alors, dans la lumiĂšre rĂ©alisĂ©e par le Fils, sous l’influx du PĂšre, apparaissent l’amour et la charitĂ© avec lesquels le cycle de l’Être est complet, car l’Être est vie, lumiĂšre, amour et ne peut rien contenir de plus. St-Jean, aprĂšs sa vision extatique, n’a pu trouver d’autres termes pour le caractĂ©riser.

C’est la TrinitĂ© substantiellement une et, cependant, diffĂ©renciĂ©e par les trois hypostases divines et leurs relations rĂ©ciproques. Mais une chose, Ă  premiĂšre vue Ă©trange, doit nous frapper : en cette TrinitĂ©, il y a, en quelque sorte, quatre termes, puisque le Verbe est double, comme nous le disions tout Ă  l’heure. St-Thomas, du reste, l’affirme lorsqu’il dit en sa Somme, parlant des relations divines : « En Dieu il y a : « Paternitas = Filiatio = Spiratio = Processio. »

Le Verbe est double, il est l’aspir et le respir de la respiration divine. Or, cet acte vital va de l’Être au non-ĂȘtre, il exprime la distinction et la diversification de l’unitĂ© et, dans l’essence abstraite du non-ĂȘtre, accompagne l’idĂ©e de toutes les formes possibles, Ă©chelonnĂ©es entre 1’infiniment petit, cette approximation du nĂ©ant, et l’infiniment grand, la tunique de Dieu. Par cet acte, en effet, et sur la trame du nĂ©ant, se greffe une autre idĂ©e, celle du moindre ĂȘtre, origine de la crĂ©ation, ferment de l’activitĂ© divine par le canal du Logos, source de la contingence et de la hiĂ©rarchisation des ĂȘtres Ă©manĂ©s, ceux-ci se situant, dans la gamme ontologique, par la portion du non-ĂȘtre Ă  laquelle ils s’opposent pour prendre possession de leur conscience respective.

Comment les crĂ©atures façonnĂ©es sur le patron du moindre-ĂȘtre effectuent-elles cette prise de possession ? Il est inutile de nous en prĂ©occuper ici ; il nous suffira de savoir, par un retour sur nous-mĂȘmes, comment chacun de nous rĂ©soud le problĂšme au milieu des luttes incessantes de la personne contre l’individu. Mais comment Dieu est-il conscient de sa rĂ©alitĂ© unique au milieu des trois hypostases de la TrinitĂ© ? Par le PĂšre, Dieu est positif ; il est l’Être, racine radicale et nĂ©cessaire de tout ce qui subsiste ; par le Fils, Verbe ou Logos, il est nĂ©gatif, et ceci ne peut nous surprendre, puisque le Verbe exprime l’idĂ©e du non-ĂȘtre, distinction et divisibilitĂ© abstraite, actualisĂ©e en quelque maniĂšre par les rĂ©flexes du PĂšre ; par le Saint-Esprit, il est harmonique, sa rĂ©sonance est complĂšte, le positif et le nĂ©gatif sont synthĂ©tisĂ©s et la lumiĂšre dĂ©chaĂźnĂ©e par la distinction du Fils dans l’UnitĂ© du PĂšre s’élĂšve vers les sommets de la Gloire.

Or, ces trois termes : positif, nĂ©gatif, harmonique, sont les trois facettes d’une conscience unique dĂ©veloppĂ©e au maximum de sa capacitĂ© rĂ©ceptrice. Certes, la conscience positive, essentiellement, ne doit rien aux deux autres ; elle leur prĂȘte, au contraire, l’appui de sa rĂ©alitĂ© et de son expansivitĂ©, mais, sans la nĂ©gativitĂ© du Fils, elle resterait obscure comme les tĂ©nĂšbres qui recouvrent l’abĂźme des antiques philosophies, de mĂȘme que, sans les deux prĂ©cĂ©dentes, l’harmonie spirituelle ne pourrait s’exprimer sur la lyre divine. Ainsi, partout oĂč nous rencontrons Dieu, au cours de nos mĂ©ditations, partout nous voyons le Verbe, centre de l’activitĂ© divine, distinction, lumiĂšre, organe de toutes les manifestations de l’Être des ĂȘtres. Il est bien, comme il l’a dit lui-mĂȘme, par la grande voix des Ă©vangiles, la voie, la vĂ©ritĂ© et la vie, Il est la voie parce qu’il marque l’étape dĂ©cisive de la gnose du PĂšre, il est la vĂ©ritĂ© parce qu’il est la Parole sans obscuritĂ©, la vie parce qu’il exprime et libĂšre la Toute Puissance. Parlant comme nous le faisons, nous semblons nous Ă©lever contre toutes les thĂ©ologies chrĂ©tiennes qui donnent la vie comme attribut du PĂšre ; mais, non, la parole du Logos n’est pas fallacieuse : si le PĂšre est la vie spĂ©cifique et torrentielle qui se rĂ©pand d’un bout Ă  l’autre de l’Univers, le Fils aussi est la vie consciente et ordonnĂ©e, la vie sous son double aspect : celle unitive avec le PĂšre et le Saint-Esprit, celle diffĂ©renciĂ©e et comme morcelĂ©e dans la crĂ©ation.

* * *

Le Verbe apporte la distinction dans le PĂšre, non pas la sĂ©paration et la division, mais la distinction, une espĂšce de variĂ©tĂ© dans l’unitĂ©, variĂ©tĂ© qui affecte la forme et jamais l’essence. Le Verbe est donc bien la lumiĂšre dont nous avons parlĂ©. Il est la lumiĂšre qui s’irradie dans l’essence divine et n’interpose aucune ombre devant la contemplation du PĂšre. Et Celui-ci, dans cette lumiĂšre immaculĂ©e, s’aperçoit lui-mĂȘme Ă  travers le Fils ; en lui, essence et forme s’identifient en se compĂ©nĂ©trant. L’infinie et lumineuse distinction, en embrassant la substance infinie, est intelligence et comprĂ©hension, elle ne peut aller plus loin. Mais de son action, combinĂ©e avec l’activitĂ© du PĂšre, procĂšde, au mĂȘme instant, une synthĂšse sans pareille, qui s’étend comme un Ă©clair dans l’Etre glorifiĂ©. C’est l’amour, lumiĂšre parfaite et suprĂȘme, aussi grand et infini que le PĂšre et le Fils eux-mĂȘmes, puisqu’il corrobore leur unitĂ© et s’intĂšgre dans leur substance unique, comme le sang s’unit Ă  notre corps pour y vĂ©hiculer la vie, la force et la spontanĂ©itĂ©.

Ici encore, l’action du Logos repose sur le pivot central de l’Être des ĂȘtres, il est la plate-forme immuable sur laquelle la vie et l’expansivitĂ© du PĂšre s’illuminent et se concentrent pour se diffuser dans la triple monade Ă©ternelle et rĂ©aliser l’unicitĂ© de relation des termes constitutifs. Le PĂšre ne prĂ©suppose rien, puisqu’il est l’Être et la Vie en soi, mais il appelle invinciblement la forme qui distingue son insondable moi et, du mĂȘme coup, il l’engendre. Le Logos a besoin de l’Être-vie pour asseoir sa personnalitĂ© et, par son union immĂ©diate avec le PĂšre, il appelle nĂ©cessairement l’amour-lumiĂšre qui, procĂ©dant de l’activitĂ© rĂ©ciproque des deux, de leur copulation Ă©ternelle, cimente et complĂšte l’unitĂ©. C’est alors l’actualisation dĂ©finitive et sans appel ultĂ©rieur de l’Être divin, car l’amour est une fin et ne dĂ©sire rien d’autre en dehors de lui-mĂȘme.

Plus de Constant Chevillon :

Plus sur le sujet :

Dans le Principe Ă©tait le Verbe, Extrait de Et le Verbe s’est fait chair de Constant Chevillon, Ă©ditions Paul Derain, Lyon 1943.

Illustration : CrĂ©ation d’Adam et crĂ©ation d’Ève, vitrail gothique, cathĂ©drale de Strasbourg.

Image par Thomas B. de Pixabay

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