Le Rite de la Consolation.

Notes liminaires sur le rite de la consolation.

Le Rite qui suit est inspiré du « Rituel cathare » publié en 1887 par L. Clédat dans son Nouveau Testament, traduit au XIIIe siècle en langue provençale : suivi d’un rituel cathare ; de la liturgie gnostique de Doinel et de diverses citations d’apocryphes chrétiens.

Le rituel cathare est présent dans un manuscrit provenant de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon (catalogué sous le n° 36 : Novum testamentum [Bible cathare], in-8°, Veau, 243 folios, don de M. Trélis). Clédat est l’auteur de la traduction française de ce rituel.

Au sein de l’Église gnostique de Doinel, le Consolamentum représentait le Baptême de l’Esprit, une initiation rituelle par laquelle les aspirants entraient en communion avec le Paraclet Gnostique. Il était basé sur une cérémonie cathare originelle.

L’Appareilamentum était le sacrement de confession et d’absolution conféré sur demande d’un pénitent ayant reçu préalablement le Consolamentum. Cette cérémonie avait pour but d’entrer en communion plus étroite encore avec le Plérôme et était basée sur la cérémonie Cathare de confession publique.

La Fraction du Pain, quant à elle, était la cérémonie régulière et l’office commun du culte de l’Église Gnostique.

Nous avons voulu revenir à l’essence de l’original cathare, c’est-à-dire faire du Consolamentum, que nous appelons ici Rite de la Consolation, un unique baptême de l’Esprit-Saint destiné à faire entrer le croyant dans l’assemblée des chrétiens gnostiques, mais aussi une rectification/purification et enfin une ordination sacerdotale. L’Appareilamentum est réduit à sa forme la plus simple, la plus humble, car il nous apparaissait que ce rite cathare de prosternations répétées ne correspond pas au respect qui n’est dû qu’à Dieu seul. Ainsi donc, ces deux « rites » sont fondus en un seul, et les formules rituelles ainsi que les impositions de mains seules ont été conservées.

Nous avons conçu ce rite dans un esprit, certes gnostique, mais néanmoins trinitaire et avons exclu toute référence à un rejet cathare de la chair ou des nourritures terrestres. Le Christ ayant revêtu forme humaine, nier la sanctification de celle-ci c’est accepter que le Christ ne fut pas homme et Dieu. Concernant la chair, nous suivons les Paroles de l’Évangile de Saint-Thomas : « Si vous jeûnez, vous causerez une faute à vous-mêmes », et « ce qui entrera dans votre bouche ne vous souillera pas, mais ce qui sortira de votre bouche, c’est cela qui vous souillera », et enfin : « Jésus a dit : si la chair a été à cause de l’esprit, c’est une merveille ; mais si l’esprit a été à cause du corps, c’est une merveille de merveilles » ; « Jésus a dit : quand vous ferez le deux Un, vous serez Fils de l’homme, et si vous dites : montagne, éloigne-toi, elle s’éloignera. »

En outre, ce rite ne peut se concevoir que dans un cadre liturgique, et donc lors d’une Fraction de Pain et de Partage du Vin. Respectant les anciens usages de l’Église, le Rite de la Consolation prend place avant celui-ci.

Concernant le triple sacrement donné par le Rite de la Consolation, il nous semble important de souligner :

  • Primo, que le pardon des fautes est une obligation chrétienne pour ceux qui suivent les Paroles du Christ : « Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs péchés, votre père céleste ne vous pardonnera pas vos propres péchés (Ev. Saint Mathieu, vi, 15). »
  • Secundo, que le baptême de l’Esprit-Saint est celui dont parle l’évangile de Saint-Mathieu (xxviii, 19, 20) : « Allez et instruisez toutes les nations, et baptisez-les au nom du père et du fils et du Saint esprit. Et enseignez-leur à garder toutes les choses que je vous ai commandées. » Ensuite dans l’Évangile selon Saint-Jean (iii, 5) : « En vérité, en vérité je te dis qu’aucun homme n’entrera dans le royaume de Dieu s’il n’a été régénéré par l’eau et le Saint-Esprit. » Et dans l’Évangile de Saint-Jean, i, 26-27, et dans celui de Saint-Mathieu, iii, 31) : « Il est vrai que je baptise d’eau, mais celui qui doit venir après moi est plus fort que moi, je ne suis pas digne de lier la courroie de ses souliers. Il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu. » Ce baptême se faisait par imposition des mains ainsi que nous le lisons dans l’Évangile selon Saint Luc : « Ils imposeront les mains sur les malades, et les malades seront guéris. » C’est ce baptême que fit Ananias à Saint Paul, et Saint Paul fit de même à une multitude de chrétiens. Enfin, repensons aux paroles de Saint Luc dans les Actes des apôtres (viii, 14-17) : « Les apôtres qui étaient à Jérusalem ayant appris que ceux de Samarie avaient reçu la parole de Dieu, envoyèrent à eux Pierre et Jean. Lesquels y étant venus prièrent pour eux pour qu’ils reçussent le Saint-Esprit, car il n’était encore descendu en aucun d’eux. Alors ils posaient les mains sur eux, et ils recevaient le Saint-Esprit. »
  • Tertio, que l’ordination selon le baptême de l’Esprit Saint est réalisée selon les paroles mêmes de l’Évangile : « Comme le père m’a envoyé, Je vous envoie aussi. Lorsqu’il eut dit ces choses, il souffla et leur dit Recevez le Saint-Esprit ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur sont pardonnés, et ceux à qui vous les retiendrez, ils sont retenus (Saint-Jean, xx, 21-23). »

Dans l’esprit des coutumes des premiers temps du Christianisme primitif, l’Église gnostique n’est constituée que des fidèles (ou croyants) et des diacres qui ont reçu le Rite de Consolation en entier. Parmi les diacres, ordonnés et consacrés, baptisés de l’Esprit-Saint, les Anciens ne sont que les têtes spirituelles de la communauté : aucun honneur additionnel, aucune prérogative particulière ne leur sont attachés ; ils servent avant d’être servis.

Les diacres remplissent tous les offices sacerdotaux de l’Église : baptême de l’eau ; rite de la consolation (sous ses trois formes : purification, baptême de l’Esprit-Saint, ordination) ; rite de la fraction du pain et du partage du vin ; consolation aux mourants, ainsi qu’il est écrit : « qui croit en Moi, fera les œuvres que je fais (Saint-Jean, xiv, 12). », « mais ceux qui croiront, ces signes les suivront en mon nom ils chasseront les démons, et ils parleront de nouvelles langues, et ils enlèveront les serpents, et s’ils boivent quelque chose de mortel, cela ne leur fera pas de mal. Ils poseront les mains sur les malades et ils seront guéris (Évangile de Saint Marc (xvi, 17-18). »

Les ornements et couleurs liturgiques sont l’aube (ou une longue chemise) blanche, le cordon blanc, la croix Tau portée en pectoral et l’étole rouge.

Le Rite de la Consolation peut être réalisé par un diacre (ou une diaconesse) seul avec la présence du croyant/e selon les mots de l’Évangile de Saint Mathieu (xviii, 20) : « En quelque lieu que seront deux ou trois personnes réunies en mon nom, Je suis là au milieu d’elles. »

Plus sur le sujet :

Le Rite de la Consolation, +Tau Héliogabale, oratoire Saint-Julio à Aræ Lunæ ce 25 août 2013 a.d.

Image par James Chan de Pixabay

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