Orbs l’autre Planète

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Orbs l’autre Planète par Melmothia. 

« Il est grand temps de rallumer les étoiles » Guillaume Appolinaire

Née en octobre 2013, sur l’initiative du journaliste et auteur scientifique Charles-Maxence Layet, Orbs, l’autre Planète s’apprête à sortir son second numéro. Cette revue, qui a l’ambition de relayer son ancêtre mythique dont le dernier opus paraissait il y a quarante ans (voir l’article La Revue planète sur ce site), se présente comme : « une revue arts et sciences, un livre objet tri-annuel, de référence, abondamment illustré et sans publicité ».

Son fondateur raconte : « Il est des projets qui s’imposent à vous sans que l’on s’y attende. Celui-ci m’est « tombé dessus » il y a presque deux ans, un 11 décembre. Une fulgurance qui m’a traversé sans que j’y prenne garde et m’a porté dans un « flux » qui m’était inconnu, entraînant avec moi proches, amis et connaissances, me poussant surtout à rencontrer chercheurs, créateurs et des êtres singuliers qui, encore, osent échapper à la norme – on dirait aujourd’hui au « formatage » – pour se plonger dans l’état quantique d’un futur pour le moins incertain, et en revenir avec des visions ou des idées qui semblent esquisser les contours d’une planète en devenir. D’une « autre planète »…

Pourtant, ce « flux » aussi vivifiant qu’impromptu n’était pas né du néant ; je l’ai senti porteur des harmoniques d’une revue désormais culte, Planète. Lancé en 1961 par Jacques Bergier et Louis Pauwels, ce bimestriel anticonformiste a fait, pendant dix ans, office d’un « remue-méninges » au succès inattendu dont le slogan était : « Rien de ce qui était étrange nous est étranger »…

Au terme de quelques mois, relancer l’impulsion donnée par Planète à ses milliers de lecteurs m’est devenu une « évidence paradoxale » : dans un monde submergé d’informations, toutes aussi contradictoires les unes que les autres, pourquoi proposer, de nouveau et de surcroît, un recueil de textes de science-fiction, de témoignages, de science de pointe, de reportages, d’art, ethnologie, sociologie, ésotérisme, psychologie, parapsychologie, physique quantique, histoire, archéologie ? Parce que, je crois, nous n’avons jamais ressenti autant le besoin d’être reliés, de s’instruire, de s’ouvrir, de transmettre, de rêver… Orbs, l’autre planète est peut-être porteur de ce « flux » qui, au-delà des informations, des connaissances et des savoirs, peut nous faire entrevoir, si ce n’est ressentir, l’émergence lumineuse de ce « nouveau paradigme » qu’évoquaient déjà nos illustres prédécesseurs. »

Le numéro 1, « Un fil d’or » proposait des articles sur les expériences de mort imminente, la langue des oiseaux, mais également sur l’économie écologique, la géométrie des fleurs et la présentation d’artistes et d’écrivains.

Le numéro 2, dont le titre sera « De la Transformation », proposera pêle-mêle  : Des divinités pour une spiritualité laïque, par Wole Soyinka, prix Nobel de Littérature ; le nouveau récit paléogénétique d’Abraham, par Patrice Hernu ; Hans Universalis, l’île de la conscience par Emmanuel Hussenet ; des sujets sur les mandalas du ciel ; la musique des ondes ; les nouvelles frontières de l’ADN ; l’art alchimique du vitrail ; la température de l’économie ; le cantique des oiseaux, extrait traduit en vers par Leila Anvar ; l’échelle de Schilds, par Greg Egan, auteur de science fiction ; une immersion dans l’art sacré des peintures aborigènes ; une galerie d’images consacrée aux œuvres de l’artiste Franz Krajcberg… Etc.

En exclusivité pour Ezooccult, voici un extrait de l’article « La géométrie cachée des fleurs », par Keith Critchlow (traduit et adapté par Cyril Fievet) :

« Selon Brian Goodwin, biologiste, mathématicien et scientifique « holistique », on pouvait déplorer trois tabous chez les étudiants en sciences des années 1960 : la conscience, la qualité et l’animisme. Chacun de ces aspects clés de notre monde est désormais à l’ordre du jour et l’on peut d’ailleurs s’étonner que de tels sujets aient pu ne plus l’être.

Brian Goodwin, disparu en 2009, était l’avocat de ce qu’on peut appeler une « science holistique », dans laquelle émotion et intuition font armes égales avec l’analyse rationnelle des phénomènes naturels. Une telle approche, inspirée par Goethe, est en réalité aussi ancienne que la sagesse elle-même, puisque les sagesses traditionnelles ont toujours privilégié approche globale et unicité de l’objectif. La conscience, qui s’exprime au moins sur quatre niveaux, ne peut être une science exacte – et pourtant la solution réside peut-être dans notre approche de l’exactitude, en particulier en ces temps de science quantique.

Ce débat entre  l’absolu, le relatif et le conjonctif (que Platon appelait l’âme) n’est pas nouveau. La sagesse de Platon lui venait des Pythagoriciens, particulièrement pertinents pour aborder les problèmes de notre époque. Nous confondons trop facilement nos définitions de la Réalité et de l’Absolu avec celles de l’Actuel et du Relatif. Le terme « Réalité » a d’ailleurs été significativement revu à la baisse par les physiciens.

Un nombre présente plusieurs significations

Les nombres constituent un bon exemple du principe de signification multiple. Il faut tout d’abord rappeler qu’il existe, traditionnellement, une hiérarchie notable dans la nature des nombres. Les trois niveaux de cette hiérarchie peuvent être décrits comme suit :

• Le nombre archétype :  « élémentaire » ; fini à 9 ; « réel » et pourtant additionné jusqu’à 10 pour revenir à l’unité.

• Le nombre du mathématicien: abstrait, infiniment multiple ; illimité ; mentalement manipulé par l’esprit humain.

• Le numéroté : c’est-à-dire l’incarnation matérielle du nombre, « un de quelque chose » ; la numérotation « tangible ».

Les deux premiers aspects des nombres considérés sous cet angle sont évidemment

« abstraits », dans le sens où ils peuvent être traités sans être rattachés à une quelconque réalité concrète ou tangible. La différence entre les deux est pourtant profonde. Les nombres archétypes représentent la clé quantitative des nombres en soi.

Les nombres du mathématicien peuvent être – et sont -manipulés sans cesse, sans considération quant à leur valeur qualitative ou symbolique, et sont assortis de plusieurs conventions pour les utiliser. Celles-ci relèvent d’une démarche quantitative, pourtant non séparable d’une dimension philosophique provenant des nombres archétypes originels.

Le caractère « numérotable » ou numérique d’une chose matérielle peut facilement se retrouver dans la structuration atomique de tout objet du monde physique, autant que dans un groupe quelconque, comme par exemple un ensemble de sept pommes dans un panier.

Comment tout cela affecte-t-il la façon dont nous percevons les choses ?

 Le pouvoir d’éveil des fleurs

Les plantes à fleurs et le monde vert ne jouent pas seulement un rôle essentiel en créant l’air que nous respirons et sans lequel nous ne pourrions habiter sur terre, mais assurent également un rôle vital dans l’éveil miraculeux de la conscience humaine, qui nous mène jusqu’au niveau de responsabilité que nous définissons comme « humain ». Les formes mathématiques épanouissent le monde objectif sous nos yeux.

Le mot respiration (pneuma) est traduit par « esprit » dans La Bible du roi Jacques (King James Version) de 1611. En lisant ces lignes, vous, lecteur, devez être conscient de votre respiration et peut-être vous souvenir de ce que vous devez au monde végétal ; après cela, contemplez n’importe quelle fleur et considérez le chemin qui l’a conduit a exister, et comment cette fleur est elle-même le reflet d’une symétrie et des nombres. Platon désignait l’éveil de la conscience mathématique par anamnesis, ou souvenance.

[…] La beauté et l’équilibre d’une fleur sont les rappels les plus naturels et les plus répétitifs des lois de l’ordre mathématique et spatial – les « lois » qui sous-tendent la beauté elle-même. Comme Platon l’écrit dans La République, « La géométrie est l’art de ce qui est toujours vrai ». Ce rappel latent du fait que les fleurs son des émissaires d’une « vérité permanente » nous fait nous souvenir que nous vivons dans un cosmos et non un chaos. »

Orbs l'autre Planète 2

« Les anciens Grecs, du marbre aux fleurs ?

La symétrie est l’illustration subtile d’un principe métaphysique. Il est clair que les

choses physiques peuvent être arrangées selon un ordre symétrique, mais la symétrie elle-même est indépendante de ces « choses », quelles qu’elles soient. Nous voyons ainsi comment la symétrie est le support primaire des nombres archétypes, formant un pont entre des principes intelligibles et le monde des sens qu’ils produisent.

La figure ci-contre montre des morceaux sphériques de marbre et leurs symétries naturelles, de facteur trois à six. C’est un rappel du fait que ces billes simples, archétypes, servirent de base au calcul mathématique à l’époque de Pythagore, Platon, Aristote ou même Euclide.

Il n’y avait pas de symboles séparés pour les nombres. La sagesse des Grecs fût de conserver ensemble, nombres et géométries, dans le « marbre », afin que formes numériques et géométriques ne soient jamais séparées. Chaque pièce de marbre servait à « rappeler » l’unicité primordiale.

On voit ensuite un ensemble de fleurs de trois à six pétales, dont les symétries sont faciles à percevoir. La colonne suivante montre l’analyse géométrique de chaque fleur à l’aide de lignes orthogonales. La dernière colonne démontre la relation étroite entre la géométrie « sous-jacente » et les fleurs réelles.

On peut redire ici que les géomètres expriment des Réalités intemporelles, tandis que chaque fleur de « ce » monde exprime le principe d’Actualité. »

Extrait de « La géométrie cachée des fleurs », par Keith Critchlow, 2011. Orbs, l’autre Planète N° 1 : Un fil d’or, octobre 2013. En vente sur le site de la revue.

Plus sur le sujet :

Orbs l’autre Planète. Imprimé en France, avec des encres végétales, sur du papier issu de forêts gérées durablement. Orbs est publié par Le Capital Humain Editions. Sommaire, Librairies et Vente en ligne : www.orbs.fr Image by Enrique Meseguer from Pixabay

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