Le Prologue de Saint Jean dans la Tradition Chrétienne 3

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Le Prologue de Saint Jean dans la Tradition Chrétienne et l’Exegèse Scripturaire (troisième partie) par Jean Pierre Bonnerot. 

VII – Parut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean

La durée matérielle réside en ce que Jean, malgré sa naissance miraculeuse est un homme, soumis à la naissance dans le monde et à la mort, mais aussi en ce que sa mission est temporaire : « Lui-même le précédera avec l’esprit et la puissance d’Élie pour retourner le coeur des pères vers les enfants, les indociles, vers le bon sens des justes, et pour apprêter au Seigneur, un peuple préparé » (Luc I, 17).

L’activité morale est déclarée par Jean : « Moi je vous immerge dans l’eau pour la conversion » (Mathieu III, 11).

« Parut un homme » : Alta est le seul des traducteurs du Prologue, à ne pas transcrire ; du moins pour les traductions dont nous usons (Crampon, École Biblique de Jérusalem, Maredsou, Second, Grosjean (N.T. Pléiade). « Il y eut un homme« . Cette différence, par ailleurs, souligne la naissance miraculeuse de Jean dans le sein d’Élisabeth : « Ils n’avaient pas d’enfants » (Luc I, 7).

« Il y eut un homme » laisse place au principe d’une certaine banalité, comme « Il se trouva un homme« .

« Il parut un homme » affirme, outre la naissance miraculeuse, la venue exceptionnelle que sous-tend le verbe paraîtra, et peut être un mystère de la création lorsque Origène, le maître Alexandrin déclare que Jean est « venu d’ailleurs revêtir un corps » (76).

L’homme qui paraît n’est d’ailleurs pas n’importe quel homme, il a l’esprit et la puissance d’Élie, mais surtout dès le ventre de sa mère, avant sa naissance, il est déjà rempli de l’Esprit Saint.

Jean est un Envoyé, un Envoyé de Dieu !

Origène en son Commentaire sur Saint Jean déclare :

« Nul autre n’est dit « envoyé de Dieu », si ce n’est celui qui est venu en cette vie au service de Dieu et dans l’accomplissement du salut de la race des hommes. Nous n’avons donc trouvé d’allusion à un envoi pris par Dieu pour personne hormis les saints : pour Isaïe, comme nous l’avons rappelé plus haut ; pour Jérémie : « Tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai » (Jer I, 7) ; pour Ezechiel : « Voici que je t’envoie vers des peuples de rebelles qui se sont rebellés contre moi » (Ez. II, 3) » (77).

Avec cette citation d’Origène nous retrouvons cette présentation incomplète de la Vie universelle, mais il est possible que le maître Alexandrin, voulant agir avec prudence, n’ait pas souhaité ouvertement déclarer que des envoyés peuvent se manifester pour le salut d’autres plans que celui de la seule Race Humaine.

Jean est un Envoyé, non pas parce qu’il possède l’esprit et la puissance d’Élie, mais parce qu’il apprête au seigneur, un peuple préparé. Monsieur Philippe qui fut au siècle dernier un Envoyé du Père déclarait :

« Il y a les enfants de Dieu nés de la volonté de Dieu sans le secours de la chair, c’est à dire sans qu’aucun jardinier n’ait eu besoin de les faire sortir de la terre, tandis que d’autres sont nés de la chair et sont les enfants de la terre. Il y a même deux catégories dans les enfants de Dieu : ceux qui sont les soldats et ceux qui sont les officiers. Les enfants de la chair reviennent fatalement, les enfants de Dieu reviennent par leur propre volonté. Seuls les soldats seront toujours partout, dans les ténèbres comme dans la lumière, chargés de ramener ceux qui sont en retard » (78).

Il importe de saisir la différence entre Envoyé et Prophète ! Si l’un et l’autre témoignent, le second annonce les événements que rencontrera le peuple de Dieu en marche vers le Royaume des Cieux ; mais le premier par rapport à cette longue route, aplanit les chemins du Seigneur de telle sorte que ceux qui auront à les prendre, trouveront une voie plus dégagée, moins tourmentée, leur permettant de s’acheminer avec plus de hâte vers celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

On comprend alors mieux cette fonction du Baptiste qu’évoque l’Évangile : « Comme il est écrit dans le prophète Isaïe : voici, j’envoie mon ange devant la face pour préparer ton chemin ; voix qui clame dans le désert : Apprêtez le chemin du Seigneur, rendez droites ses chaussées. Jean Baptiste vint au désert » (Marc I, 2-5).

Le désert de Jean est comparable à cette terre déserte et vide de Genèse I, 2 ; en ce que notre terre est déserte et vide de tout ou presque toute présence spirituelle que l’on appelle dans la Bible, un Juste, et il convient de ne pas oublier cette adresse de Pierre : « Le Seigneur ne retarde pas ce qu’il a promis bien que certains croient à un retard, mais il patiente pour vous. Il veut que personne ne périsse, mais que tous en soient à la conversion. Le jour du Seigneur arrivera comme un voleur et alors les cieux passeront dans un sifflement, les éléments embrasés se dissoudront et la terre et ce qu’elle contient seront trouvés. Puisque tout se dissout ainsi, quelle sainte conduite et quelle piété devez-vous avoir pour attendre et hâter l’avènement du jour de Dieu » (II Pierre III, 9-13).

L’Homme peut par une sainte conduite et ses prières, hâter l’avènement du Jour de Dieu !

Apocalypse, Bible de Luther, 1524.

VIII – Et il était venu pour rendre témoignage ; pour rendre témoignage de la Lumière, afin que par lui tout le monde crût

Le témoignage s’entend à deux niveaux. Rendre témoignage de ce que nous savons. Être témoin, comme participant à un événement.

Avant sa naissance, dans le ventre d’Élisabeth, dès le sixième mois de la conception, Jean tressauta à la présence de Marie venue rendre visite à la parente et Élisabeth de déclarer : « O bénie entre les femmes ; et béni le fruit de ton ventre ! D’où me vient que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? Quand la voix de ta salutation m’est arrivée aux oreilles voilà que l’enfant dans mon ventre a sauté d’allégresse » (Luc I, 42-45).

Jean dès avant sa naissance, sait que le Verbe par l’opération du Saint-Esprit prendra chair dans le sein de Marie et par ailleurs il participe à l’événement que constitue la visite de l’ange Gabriel à Élisabeth, lui annonçant qu’elle donnera naissance au Sauveur.

Jean est venu pour rendre témoignage en ce qui concerne le temps de son incarnation, selon deux stades :

Avant sa rencontre avec le Seigneur : « Il vint dans toute la contrée du Jourdain proclamer un baptême de conversion et rémission des péchés » (Luc III, 3).

Lors de sa rencontre avec le Sauveur, Le voyant venir à lui, il dit : « Voici venir l’Agneau de Dieu qui porte le péché du monde, dit-il, celui dont j’ai prêché : Derrière moi vient quelqu’un qui est mon aîné et mon supérieur » (Jean I, 29-31).

Avant d’aller plus outre, ouvrons une parenthèse et signalons qu’une fois encore Alta – et cela serait valable dans le cadre de chaque verset -, offre une traduction différente par rapport aux autres versions unanimes à dire « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde« . Alta donc écrit « qui porte », et porter n’a pas le même sens qu’ôter et théologiquement il ne convient pas d’ assimiler le fait de porter à l’action d’ôter, Celui dont l’Apôtre a dit : « le Christ aussi qui ne s’est offert qu’une fois pour porter les péchés de beaucoup reparaîtra sans pêcher pour sauver ceux qui l’attendent » (Hébreux IX, 28) et encore : « Il a pris nos faiblesses et porté nos maladies » (Isaïe 53, 4) car l’on peut peut-être ôter sans toutefois porter : le sacrement de la Pénitence est une chose, le Mystère de la Réparation en est une autre, tout en contenant lui, le « droit » d’ôter.

Jean témoigne, mais tous les chrétiens sont appelés à devenir de nouveaux Baptiste, en ce que le Christ dit à ses premiers disciples : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’au bout de la terre » (Actes I, 8).

Jean accomplit une fonction, mais comme nous l’avons perçu dans le cadre de l’analyse kabbalistique de son nom, il représente un état, et c’est aussi à cet état que tous les hommes sont appelés, cet état d’envoyé, appelle à la conversion de tous les êtres comme le manifeste à Son Père le Christ, à Gethsémani : « Comme tu m’as envoyé vers le monde moi aussi je les ai envoyés vers le monde ; et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’eux aussi soient réellement sanctifiés. Et ce n’est pas seulement pour ceux-ci que je prie : mais aussi pour ceux qui par leur parole croiront en moi, afin que tous ils soient un » (Jean XVII, 18-22).

Il n’était pas lui la Lumière, mais pour rendre témoignage de la Lumière.

On pourrait envisager de prime abord, deux explications à cette insistance de l’Evangéliste à préciser que le Baptiste n’est pas la Lumière : d’une part pour éviter toute confusion, d’autre part pour témoigner de l’humilité qui se manifeste chez tout Envoyé.

1 – Jean n’est pas la Lumière, seul le Christ qui est le Verbe et Le Logos peut dire : « Je suis le Lumière du monde. Celui qui me suit ne marche point dans la ténèbre : mais il aura La Lumière de la Vie« . (Jean VIII, 12) et pourtant, le Christ déclare : « Vous êtes la Lumière du monde » (Mathieu V, 14) ; c’est vrai, en ce sens que l’homme aura la Lumière de la Vie et que ce mystère peut être anticipé par la transfiguration que connurent Pierre Jacques, Jean, puis Étienne, et par le mystère de l’Eglise – dans la liturgie céleste, comme anticipation du Royaume – que manifeste Jésus dans la Prière Sacerdotale : « Je leur ai donné, moi, la gloire que tu m’as donnée : qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux, toi en moi, que l’unité soit ainsi consommée en eux, et que le monde connaisse que c’est toi qui m’as envoyé » (Jean XVII, 22-24).

2- la problématique de l’humilité, l’Apôtre la montre du doigt dans cette adresse : « et tu te persuades que tu es un guide pour les aveugles, une lumière pour ceux qui sont dans l’obscurité, un instructeur des ignorants, un docteur parmi des enfants… » (Romains II, 19-21), lorsqu’à l’inverse le Christ garde le silence devant les interrogations d’Hérode et de Pilate.

Ce n’était pas une fausse humilité lorsque Monsieur Philippe disait et pensait : « Je suis moins qu’une pierre« , parce qu’à un premier niveau il savait ce qu’était chaque Règne dans la Nature Vivante et qu’il savait aussi ce qu’était la matière que « Quand Dieu le Père créa la matière, il créa d’abord une essence plus subtile, plus pure que ce que nous appelons matière et qui a servi à former le corps des hommes saints » (79).

En effet, « tout ce qui est devenu était Vie en Lui » ….

IX – La Lumière véritable existait, éclairant tout homme qui vient dans ce monde

Une fois encore Alta se distingue de tous les autres traducteurs que nous comparons en ce qu’ils transcrivent que la Lumière éclairait tout homme qui vient dans « Le monde« . Ce monde ne désigne pas tous les mondes puisqu’il en existe plusieurs, et le Christ déclare : « Vous, reprit-il, vous êtes de ceux d’en bas : moi je suis de ceux d’en haut. Vous vous êtes de ce monde : moi je ne suis pas de ce monde » (Jean VIII, 23) : et les premiers Apôtres ne sont pas non plus de ce monde : « Moi je leur ai donné ton Verbe ; et le monde les hait, parce qu’ils ne sont pas de ce monde, non plus que moi je suis de ce monde » (Jean XVII, 14) et si Alta n’a malheureusement pas traduit l’épître aux Hébreux, l’École Biblique de Jérusalem transcrit en ces termes Hébreux XI, 3 : « Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par une parole de Dieu, de sorte que ce que l’on voit provient de ce qui n’est pas apparent« .

Pour Jean Scot, il existe trois mondes, lorsqu’il déclare en son Homélie sur le Prologue de Jean :

« Le premier est celui qui ne contient absolument rien d’autre que les substances invisibles et immatérielles des purs esprits : quiconque vient en ce monde, possède la pleine participation de la Vraie Lumière.

Le deuxième monde s’oppose diamétralement au précédent, car il ne contient absolument rien d’autre que des natures visibles et corporelles. Et, bien que ce deuxième monde soit situé au niveau le plus bas de l’univers, Le Verbe était cependant en Lui, et c’est le Verbe qui l’a fait. Il est aussi le premier échelon que doivent gravir ceux qui veulent s’élever par les sens à la connaissance de la Vérité, car le spectacle des choses invisibles entraîne l’esprit qui raisonne vers la connaissance des choses invisibles. Le troisième monde est celui qui, tel un moyen terme, opère en soi la jonction du monde supérieur des réalités spirituelles et du monde inférieur des réalités corporelles, et qui, de ces deux mondes n’en font qu’un. Ce troisième monde se rencontre seulement dans l’homme, en qui toute la création est ramenée à l’unité » (80).

Monsieur Philippe qui avait visité bien des demeures du Père, déclare : « Il y a des milliers de mondes comme la terre et ce qui s’est passé ici il y a deux mille ans, en même temps le Christ l’a accompli partout » (81).

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Tout homme qui vient dans ce monde est éclairé par Le Verbe, qui est la vraie Lumière, en ce que l’Apôtre nous déclare : « Réveille-toi, toi qui dors ; relève-toi d’entre les morts : et le Christ versera sur toi sa clarté » (Éphésiens V, 14) et Pierre de préciser : « Vous êtes une race élue, une royale prêtrise, une nation sainte, un peuple acquis pour proclamer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante Lumière« .

L’homme qui vient dans ce monde s’engage à accomplir des fonctions en vertu des talents reçus et qu’il convient qu’il fasse fructifier, en vue d’accomplir la délivrance de la nature, car comme le rappelle l’Apôtre : « Tout maintenant vient de Dieu qui nous a de nouveau unis à Lui par Jésus + Christ et qui nous donne, à nous, le ministère de la Réconciliation » (II Corinthiens V, 18).

La lumière véritable existait, éclairant tout homme qui vient en ce monde parce que « Ce n’est pas de nous-mêmes que nous vient l’aptitude de prêcher quelque chose qui serait de nous. Notre aptitude vient de Dieu qui nous a faits ministres d’un Nouveau Testament, non pas d’une écriture, mais d’un esprit, car la lettre tue mais l’esprit vivifie » (II Corinthiens III, 5-7).

X – Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, et le monde ne la connaissait pas

Le monde a été fait par La Lumière, c’est à dire par le Verbe, et à l’occasion de l’examen du premier verset du Prologue, nous avons perçu que la Lumière a pour valeur numérique, en Kabbale, 13 et que possèdent la même valeur les mots Bereschit, Amour, Un, Guérison.

Le monde a été fait par l’Amour et le monde ne connaissait pas l’Amour.

Le monde a été fait par l’Un(ité) et le monde ne connaissait pas l’Un(ité).

Le monde a été fait par (ce qui était : serait sa) guérison, et le monde ne la connaissait pas.

Et de la même façon, l’Amour était dans le monde, l’unité était dans le monde, la guérison était dans le monde.

Avant d’aller plus outre, il convient de noter que si le verset précédent évoquait ce monde, Jean désigne maintenant le monde, c’est à dire toute la Création dans sa chute, et non plus seulement notre monde.

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Le monde a été fait par l’Amour en ce que « Dieu est Amour » (I Jean IV, 8) et l’Amour étant dans le monde en ce que « l’amour est la plénitude de la Loi » (Romains XIII, 10). Or si « La Loi » (est) une Lumière » (Proverbes VI, 23) nous savons que la Loi commence, selon l’enseignement de la Kabbale, là où il y a création.

L’amour est source de connaissance, en ce que « par la foi le Christ habite en vos coeurs, et que, enracinés, établis solidement dans l’amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur ; savoir enfin ce qui surpasse la science, l’amour du Christ, et que vous soyez remis de tout l’Infini de Dieu » (Éphésiens III, 17-20) et le monde ne la connaissait pas cette Lumière en ce que « mon peuple ne connaît pas la Loi du Seigneur » (Jérémie VIII, 7, Maredous/Segond).

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Le monde a été fait par Dieu, Un seul Dieu en trois Personnes, ce point a été évoqué dès le commencement de notre méditation.

Le monde a été fait par ce qui était (et)/serait sa guérison, et le monde ne connaissait pas sa guérison.

« C’est moi qui fais mourir et qui fais vivre, qui blesse et qui guérit » (Deutéronome XXXII, 32-39).

Les rabbins s’interrogent sur le sens de cette parole : « On se demande comment cette phrase est à comprendre : je frappe et je guéris. Il aurait fallu la prononcer avant les termes qui proclament la mort et la vie, car on passe dans un verset du plus anodin au plus grave » (82).

Dieu frappe, en ce que la Création est un acte de séparation, de dysharmonie, par rapport à l’infini, et à l’éminent kabbaliste Emmanuel Levyne précise bien que « la création, c’est le Beith de Bérèchith. Sans limitation de l’infini, il ne peut y avoir de création » (83), mais attention, la création n’est pas un mal, et Levyne déclare encore : « Créer, cela revient à donner des limites à l’infini, à le restreindre et à la contenir » (84).

Dieu guérit en ce qu’il contient toute chose comme le déclare l’Apôtre : « Ce fils qui, splendeur de sa gloire et empreinte de sa substance, a porté tout par sa parole puissante, fit la purification des péchés » (Hébreux I, 3).

Le Verbe qui est la lumière des Hommes contient les limites de l’infini, en ce qui est Sa Création parce qu’Il est la Parole et que « Il a pris nos faiblesses et porté nos maladies » (Mathieu VIII, 17).

Le Christ guérit, mais qui a voulu être guéri ? Le monde ne connaissait pas la guérison, en ce qu’il ne connaissait pas le Christ :

« Père, remets-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc XXIV, 34).

XI – Et elle vint dans son domaine, et ses vassaux ne la reçurent point

La Lumière qui est le Christ vint dans le monde, mais il est un autre mystère, outre les divers mondes qu’évoque Monsieur Philippe, il est un autre lieu où la Lumière est descendue, c’est aux enfers.

Il ne convient pas de reprendre tous les aspects de ce Mystère, dont nous avons évoqué certains, dans le cadre d’une précédente étude sur Satan… et les conditions de sa Rédemption.

La liturgie eucharistique de l’Église Gnostique Apostolique peu après l’épiclèse et juste avant les Paroles de la Consécration, fait dire au célébrant :

« À l’approche du temps, où il allait se soumettre à la mort volontaire ; Lui, sans péché, pour nous pêcheurs, afin de détruire la mort, rompre les chaînes du diable, fouler au pied l’enfer, amener les hommes à la Lumière et manifester Sa Résurrection ; dans la nuit où Il fut livré pour salut du monde… » (85).

Le Symbole des Apôtres, comme le Symbole d’Athanase, du moins qui lui est attribué, précisent que le Christ avant sa Résurrection est descendu aux enfers.

L’enfer comme lieu défini et fixe pour l’éternité s’il paraît un article de la foi ne peut s’envisager que si un être ayant toute connaissance renonçait pour toujours à la contemplation de Dieu, et cela semble à bien des Pères et des Spirituels, comme à nous-même, est impossible.

Le rejet de l’Apocatastase par l’Église, réside dans le fait que proclamer par avance le Salut Universel paraît contraire à l’Amour qui est Dieu où, pour les Byzantins, s’il est d’avance annoncé, cela devient une entrave à la liberté pour l’homme ( ou de toute autre créature ) de choisir ou de ne pas choisir Dieu.

La liturgie de l’Église Gnostique Apostolique n’entrave pas cette Liberté lorsque par exemple dans le cadre de la Sainte Messe il est dit par deux fois :

« Nous vous offrons Seigneur ces présents pour ceux qui, malgré leur connaissance de Votre Amour, chutèrent en voulant changer de sphère, et que la grâce de Dieu éclaire en toute liberté ceux qui ayant provisoirement quitté l’harmonieuse Unité, reprendront leur place dans le plan originel de la Création » (85).

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Profitons de cette citation, pour dire que la même instante prière est adressée à Dieu en faveur de la Nature.

« Nous vous offrons Seigneur ces présents, pour toutes les âmes qui attendent leur incarnation, (des prières particulières sont dites pour les vivants, ainsi que pour les gisants par ailleurs ) pour la Nature qui attend dans les douleurs de l’enfantement la Révélation des Fils de Dieu, afin que Votre Création entière, O Seigneur Notre Dieu, retrouve la pureté de son état originel et parvienne à son total épanouissement » (85).

Il convient d’insister sur la fonction de l’homme, comme réconciliateur des Règnes de la Nature notamment et, à la suite du Christ, de l’Univers. Ainsi l’évêque avant la célébration eucharistique et en revêtant sa croix pectorale dira :

« Puissé-je Seigneur en portant sur mon coeur cette croix visible endosser en mon coeur, une croix invisible, qui me permettre de participer à la Réconciliation de l’Univers » (85).

Le psaume 50, avec de légères modifications parfois, est chanté avant que ne débute la Messe proprement dite de l’Église Gnostique Apostolique, et le verset 15 s’exprime ainsi :

« J’enseignerai vos Voies à toutes les créatures, et par Votre grâce, la création entière reviendra vers Vous » ; le verset 16 : « Délivrez-vous Mon Dieu du joug de notre chute, afin que Votre sacrifice, nous soyons tous sauvés » le verset 20 : « Accordez mon Dieu Votre Salut à toute Votre Création » (85).

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Détruire la mort a été la fonction du Verbe Incarné : « Comme tous en Adam ont reçu la mort, de même tous dans le Christ recevront de nouveau la Vie » (I Corinthien XV, 22).

Rompre les chaînes du diable, fouler aux pieds l’enfer, est l’annonce prophétique de la récapitulation de toute la Création dans le Christ, en ce fait comme nous l’avons montré dans notre étude sur Satan, le Prince de ce monde est appelé à retrouver son identité originelle de Porte Lumière, et il conviendrait de ne pas censurer cette parade de l’Apocalypse : « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange vous attester cela au sujet des églises. Moi je suis le rejeton et la Race de David, l’étoile brillante du matin » (Apocalypse XXII, 16).

L’Apôtre déclare : « Parce que le Dieu qui a fait jaillir la Lumière des ténèbres a fait la lumière dans nos coeurs » (II Corinthiens VI, 6) l’on comprend alors le sens de cette parole de Pierre : « Aussi tenons-nous plus fermement la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prendre garde comme à une lampe qui brille dans un lieu misérable jusqu’à ce que transparaisse le jour que se lève dans vos coeurs Lucifer » (II Pierre I, 19).

Rompre les chaînes du diable, fouler au pied l’enfer, en ce fait que l’enfer ne sera plus, amènera les hommes à la Lumière parce qu’en ce Huitième jour, il sera dit : « Vous avez été ténèbre autrefois, mais maintenant vous êtes Lumière dans le Seigneur » (Éphésiens IV, 8).

Le Verbe est venu dans son domaine, et ses vassaux ne la reçurent point, parce que cette transfiguration de tous les hommes et de toute la Création s’accomplira lors de la consommation des siècles, pour l’heure : « Ce qui est venu dans le monde c’est La Lumière, et les hommes ont mieux aimé la Ténèbre que la Lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises » (Jean III, 19) mais déjà l’aube se lève comme l’atteste Jean : « Car les ténèbres s’en vont et la lumière véritable brille déjà » (I Jean II, 8).

XII – Mais à ceux qui la reçurent elle donna le pouvoir de devenir un enfant de Dieu : À ceux qui croient en Son Nom, qui sont nés non pas du mélange des sangs, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu

Ces versets 12 et 13 sont parmi les plus mystérieux du Prologue.

L’homme peut recevoir la Lumière dès avant la consommation des siècles, et il est important de se rappeler Luc XII, 36 : « Si donc tout ton corps est lumineux, sans aucune partie ténébreuse, il sera tout lumineux comme quand la lampe illumine de son éclat » car l’évangéliste nous manifeste les conséquences de la Transfiguration que connurent Pierre, Jacques et Jean, point que nous avons évoqué dans le cadre de notre étude sur le Consolamentum (86).

Saint Jean distingue quatre naissances. Le commentaire d’Origène sur ces versets que nous évoquons est perdu, Jean Scot ; qui à notre humble connaissance semble le seul Père à avoir osé aborder – non sans courage devant un tel Mystère – parmi ceux dont nous pouvons lire les oeuvres ; tourne la difficulté en déclarant que dans les anciens manuscrits grecs, le texte dit seulement : « ceux qui sont nés non des sangs mais de Dieu » (87), mais nous ne devons pas nous arrêter en ce lieu seulement et poursuivre plus outre notre méditation.

Pour Jean Scot, il y a alliance entre volonté de la chair et volonté de l’homme lorsqu’il nous dit :

« Ainsi sont introduits les deux sexes grâce auxquels se propage selon la chair, la multitude des êtres qui naissent dans la chair. Par le nom de « chair », l’évangéliste a désigné le sexe féminin, par le nom « d’homme » le sexe masculin » (88).

Mais il nous faut trouver une autre explication ! Il y a quatre naissances.

1 – La volonté de la chair est peut être bien pour l’âme le désir de s’incarner : nous avons évoqué longuement cette question dans le cadre de l’étude que nous venons d’évoquer, et la Bible comme les Pères de l’Eglise, comme le Judaïsme, enseignent la préexistence des âmes, en son Explication du Notre Père, Origène précise :

« Enfin si vous voulez revivre, vous le demandez à nouveau, vous méprisez ce que vous avez désiré et vous recherchez la nourriture céleste et ce qui est beau » (89),

et Grégoire de Nysse par exemple est tout aussi clair en sa Catéchèse de la Foi, à propos de l’homme :

« Au lieu de se diriger vers la nature incréée, il revient à la création qui a son origine et sa servitude, il est ramené à la naissance qui vient d’en bas, et non celle qui vient d’en haut » (90)

et afin de ne pas reprendre tous nos travers, pour finir, citons Saint-Augustin :

« N’est-il pas plis infiniment honnête de croire au retour unique de l’âme en son propre corps, qu’à tant de retour en tant que corps divers… Ainsi plusieurs platoniciens se trompent quand ils croient l’âme fatalement engagée dans ce cercle sans fin de migrations et de retour » (91).

Et la volonté de s’incarner peut concerner dans le cadre de la préexistence de l’âme, le désir de se réincarner, et cette volonté s’inscrit dans le désir de corriger nos erreurs et de purger nos dettes, et M. Philippe disait notamment :

« Si l’on ne croit pas à la réincarnation, il est impossible d’expliquer ces deux paroles du Christ : « la septième génération ne passera pas sans que tu paies tes dettes jusqu’au dernier iota ». « Tu n’arracheras pas un cheveu à la tête de ton frère sans que cela te soit rendu » (92).

Une remarque, nous n’avons pas retrouvé dans ces termes ces deux citations évangéliques, mais le sens des versets évoqués et comparables, est le même.

2 – La volonté de l’homme s’inscrit à deux niveaux. D’une part, il est possible par la prière de demander à Dieu une descendance et l’ange du Seigneur répondit à Zacharie : « Ne crains pas Zacharie, car ta demande a été exaucée. Ta femme Élisabeth enfantera un fils » (Luc I, 13) ; d’autre part parce qu’il serait peut-être bien possible de demander à Dieu, dans sa prière, des grâces particulières pour sa descendance, ainsi Rachel dira : « Élohim m’a fait justice et il a en plus écouté ma voix, il m’a donné un fils » (Genèse XXX, 6).

3 – Distinctement de la volonté de l’homme qui suppose une prière, sinon un désir comme chez Rachel… il y a la naissance « naturelle » qui constitue le mélange des sangs en ce que l’homme et la femme s’unissent pour engendrer une descendance.

4 – La volonté de Dieu s’inscrit dans le fait que Dieu destine par avance à un être une mission et cette naissance peut avoir une origine miraculeuse comme ce fut le cas pour Jean Baptiste, ou naturelle : « Avant même que je te forme dans le ventre, je te connaissais, et avant que tu sortes du sein, je t’avais consacré, et je t’avais placé » comme prophète pour tes nations » (Jérémie I, 5).

Il est très important de noter que ces quatre naissances peuvent s’unir en une seule chair, mais il est encore plus important de noter que ce témoignage de l’Apôtre :

« Mais quand Celui qui m’a choisi dès le sein de ma mère et qui m’a appelé par Sa Grâce, jugea bon de me révéler son Fils pour que je fusse son évangéliste au milieu des gentils, aussitôt sans écouter ni la chair ni le sang« … (Galalés I, 15-17), et l’on prend conscience que la naissance selon la volonté de Dieu, amène l’homme à ne plus prendre en compte dans ce qui guide sa vie la naissance selon la chair ou le désir de l’incarnation, la naissance selon le mélange des sangs ou la dépendance à ses parents, en vue d’acquérir cette glorieuse liberté des enfants de Dieu qui fait dire à l’Apôtre :

« Ce n’est plus moi qui vis maintenant, mais c’est le Christ qui vit en moi » (Galalès II, 20).

XIII – Car le Verbe s’est fait chair et a habité parmi nous ; et nous avons vu Sa Gloire : une Gloire digne de l’Unique engendré du Père ; la plénitude de la Grâce et de la Vérité

Le Verbe s’est fait chair, parce que « Dieu est Esprit » (Jean IV, 24) et voir Sa Gloire nous entraîne dans la glorieuse liberté des enfants de Dieu et l’Apôtre de témoigner :

« Là où est l’Esprit du Seigneur là est la liberté ; et nous tous, reflétant à visage découvert la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en gloire à l’image de sa gloire à mesure que nous sommes pénétrés de l’Esprit du Seigneur » (II Corinthiens III, 17-19).

Ce témoignage de glorification, un Anonyme l’a rendu à la fin du siècle dernier et toute réflexion, face à cette méditation magistrale, serait un bien mauvais balbutiement de la parole ; nous invitons le lecteur à prendre connaissance, de lire et relire sans cesse l’anonyme qui explique « le Règne de l’Esprit Pur » (94).

Cette étude ne fait qu’effleurer des sujets, mais les questions qu’elle pose demandent à être examinées à la Lumière de la philosophie chrétienne, de telle sorte que des voies soient ouvertes, pour une meilleure compréhension des Mystères de la Révélation.

Lire la première partie de cet article : Le Prologue de Saint Jean dans la Tradition Chrétienne et l’Exegèse Scripturaire [1].

Plus sur le sujet :

Le Prologue de Saint Jean dans la Tradition Chrétienne et l’Exegèse Scripturaire, Jean-Pierre Bonnerot. Cahiers D’Etudes Cathares Eté 1984, N° 102. Cet article a été publié avec l’aimable autorisation de son auteur, Jean-Pierre Bonnerot, pour le site EzoOccult.

©Jean-Pierre Bonnerot, tous droits de reproduction interdits.

Image by Thomas B. from Pixabay

Notes :

1 – Alta : L’Évangile de l’Esprit Saint Jean traduit et commenté. Paris, Henri Durville Ed. 1909, p.25 et 50.

Nous avons pris l’initiative de numéroter les versets 1 à 5, tout en respectant la ponctuation et l’intervention des lettres majuscules.

Il est rappelé que dans le cadre de toutes nos études, sauf informations contraires, nous utilisons pour les citations Bibliques la traduction de la Bibliothèque de la Pléiade, pour la Genèse nous pouvons être appelés à utiliser plusieurs traductions que nous signalerons alors, en ce qui touche « Saint Jean et Saint Paul » nous usons des traductions de l’Abbé Alta.

2 – Emmanuel Levyne : La Kabbale du commencement et la lettre B(eith). Cagnes sur Mer, Tsedek Ed. 1982, note 1 p.41.

3 – Carlo Suarès : La Kabbale des Kabbales – La Genèse d’après la tradition ontologique. Paris, Adyar Ed. 1962, p 25.

4 – Targum du Pentateuque : Genèse I, 1 Paris Ed. du Cerf, Coll. Sources Chrétiennes n° 245, 1978, p.74.

5 – Fabre D’Olivet : La langue Hébraïque Restituée, Paris Ed. de la Fête de Feuilles, 1971.

6 – Emmanuel Levyne : Le mystère du Nom Divin Élohim, précédé La Kabbale de la lettre Hé. Paris Tsedek E, 1980, p.26.

7 – Emmanuel Levyne : La kabbale du commencement, Op. cite, p.59.

8 – Rachi : Le Pentateuque avec Rachi volume 1. La Genèse. Paris, Fondation Samuel et Odette LEVY Ed. 1979, p. 3.

9 – Ibid, p. 19.

10 – Pour une première approche, le lecteur pourra se reporter à nos travaux publiés dans les Cahiers d’Études Cathares, n° 96 et 98.

11 – J.P. Bonnerot : « Satan, Lucifer, le Prince de ce monde et les démons dans la tradition chrétienne et l’exégèse scripturaire ». Narbonne, Cahiers d’Études Cathares n°96.

12 – De A.E. Chauvet ; Esotérisme de la Genèse – Traduction ésotérique commentée des 10 premiers Chapitres du Sepher Bereschit. Paris SIPUCO Ed. 1948, tome 4 p.951.

13 – Emmanuel Levyne : Lettre d’un kabbaliste à un Rabbin. Paris Tsedek Ed, 1978, p. 18 et 19. Mais nous conseillons la lecture de toute la plaquette, au chercheur, car c’est là une oeuvre remarquable en chacune de ses pages.

14 – J. de Pauly : Sepher ha Zohar I, 16b. traduit et commenté par….,Paris, GP Maisonneuve et Larose éd, 1975, tome 1, pages 98 et 99.

15 – Philon d’Alexandrie : De Opificio Mundi. Paris Ed du Cerf, 1961, § 20, p.155.

16 – Origène : Homélies sur la Genèse I, 1. Paris Ed du Cerf, Coll sources Chrétiennes n° 7 bis, 1976, p.25.

17 – J. de Pauly : Sepher ha Zohar I, 2 a. Op cite, tome I, p. 8 et 9.

18 – J. de Pauly : Sepher ha Zohar I, 3b. Op cite, tome I, p.17 et 18.

19 – Origène : Sur l’Évangile de Jean I, § 113 et 115. Paris Ed du Cerf, Coll. Sources chrétiennes n° 120, 1966, p.121 et 123.

20 – Philon d’Alexandrie : Légum Allegoriae I, § 65. Paris Ed. du Cerf, 1962, p. 77.

21 – Ibid III, § 175, p.271.

22 – Henri Serouya : Les Étapes de la Philosophie Juive. Tome I. Antiquité Hébraïque. Paris, Fasquelle Ed. 1969, pages 249 et 250.

23 – On lira avec intérêt, mais précaution : l’oeuvre du Père Serge Boulgakov, et particulièrement La Sagesse de Dieu, Lausanne, 1983, l’Age d’Homme Ed, mais aussi chez le même éditeur : Vladimir Soloviev : La Sophia et les autres écrits français et encore chez Albin Michel : dans son intéressante collection Cahiers de l’Hermétisme : Sophia et l’Ame du monde (1983).

24 – Confer notre étude, « Satan« , op cite.

25 – Confer notre étude : « Consolamentum, Réincarnation et Évolution spirituelle dans le Catharisme et le Christianisme Originel« , Narbonne, Cahiers d’Études Cathares n°98.

26 – Pour une première approche du Mystère de Judas, on lira avec intérêt l’oeuvre de Carlo Suarès et notamment la Bible restituée, les clés du Sacré, Mont-Blanc Ed, Le vrai Mystère de la Passion de Judas Ed Caractères, mais hélas beaucoup d’intuition sont très remarquables, la compréhension n’est pas complète. Une autre approche plus extraordinaire et presque parfaite, la pièce de Marcel Pagnol, Judas Grasset Ed., nous avions cru nous souvenir que la révélation de ce Mystère avait été en premier lieu adressée à Sainte Gertrude, en fait c’est sa contemporaine Sainte Mechtilde que le Christ avait répondu : « De Salomon ni de Judas je ne te dirai ce que j’ai fait, pour qu’on n’abuse pas de ma miséricorde » : Livre de la Grâce spéciale, Paris, V cap 16. Nous préparons en outre pour lesCahiers, une étude sur Le Mystère de Judas ou les conditions de la Rédemption. Voir sur ce site.

27 – Maurice Stern : Morceaux choisis du Midrach Rabbah – tome 1 : Bereschit Rabbah. Jérusalem 1981, p.12.

28 – Ibid, p.13.

29 – Livre des deux principes. De la Création § 25 Paris, Ed. du Cerf, 1973, Coll. Sources Chrétiennes n°198 p. 247 et 249.

30 – Sur l’aspect de la corporéité, nous renvoyons le lecteur à notre étude signalée par les notes 11 et 24.

31 – Philon d’Alexandrie : De Opificio Mondi § 16 Paris, Ed. du Cerf, 1961, p. 151 et 153.

32 – Ibid § 19, p. 153 et 155.

33 – Philon d’Alexandrie : De Opificio Mundi, op Cite, § 129 et 130, p. 227 et 229.

34 – Origène : Traité des Principes – Péri archon III8, 5, 3, Paris Études des Augustiniennes Ed., 1976, p. 199.

35 – Origène : Contre Celse VI § 60, Paris Ed. du Cerf, Coll Sources Chrétiennes n°147, p. 327 et 329.

36 – Rachi : Le Pentateuque avec Rachi. Volume I, op. cite p.7, confer aussi p.5 pour la considération évoquée et non citée.

37 – Origène : Contre Celse VI, § 60, op cite, p.331.

38 – Philon d’Alexandrie : Legum Allegoriae I § 2, Paris Ed. du Cerf 1962, p.39 et 41.

39 – Saint Augustin : Cité de Dieu – Livre VI chapitre 30, Paris Charpentier Ed, 1843, tome 2 p.31.

40 – Targum du Pentateuque : Genèse I, 14, Cité p. 78.

41 – Ephrem de Nisibe : Commentaire de l’Evangile concordant ou Diatessaron Chapitre I et 5. Paris Ed. du Cerf, coll Sources Chrétiennes n°121, 1965 p. 45.

42 – Jean Scot : Homélie sur le prologue de Jean, chapitre VI, Paris, Ed. du Cerf, Coll Sources Chrétiennes n°151, 1969, p.229.

43 – Saint Jean Chrysostome : Commentaire sur Saint-Jean – Homélie IV, Bar le Duc, Guérin et Cie Ed., 1865 in Oeuvres Complètes, tome 8 p.123 et 124.

44 – Origène : Sur l’Évangile de Jean II § 37, op cite, p.233.

45 – Telle est la thèse de la Kabbale, la pensée des Pères de l’Eglise fidèle à la Gnose chrétienne et celle du Catharisme originel, que les Églises constituées ne conservèrent pas, face à la doctrine des docteurs qu’elles prétendent pourtant reconnaître sinon connaître. Confer par exemple et pour ce qui va suivre la note n°11.

46 – Livre des Deux Principes – De la Création §28, op cité, p.253 et 255.

47 – Ibid, §30, p.265 et 267 – 269.

48 – Origène : De la prière. Explication du Notre Père §29. Paris, Desclée de Brouwer, Collection les Pères dans la foi, 1977, p.102.

49 – Saint Cyprien : La Prière du Seigneur §25 et 26. Paris, Presclée de Brouwer, 1983, coll. Quand vous priez in : La Prière en Afrique Chrétienne, Tertullien, Cyprien, Augustin, p.57 et 58.

50 – Jean Cassien : « IXè Conférence » in Aldebert Hamman : Le Pater expliqué par les Pères. Paris, Ed. Franciscaines, 1962, p.177 et 178.

51 – Origène : Sur l’Évangile de Jean II, §107 et 108, op cite, p.277.

52 – Livre des Deux Principes – De la Création §31, op cite p.271.

53 – Ibid, p.269.

54 – Athase d’Alexandrie : Contre les Païens, §42. Paris, Ed. du Cerf, 1977. Coll sources Chrétiennes n°42. Pages 193 et 195.

55 – Athénagore : Supplique au sujet des chrétiens X. Paris, Ed. du Cerf, 1943, Coll Sources Chrétiennes n°3, p.92 et 93.

56 – Téhophile d’Antioche : Trois Livres à Autolycus II, §15. Paris, Ed. du Cerf, 1948, coll. sources Chrétiennes n°20, p.97.

57 – Origène : Sur l’Évangile de Jean II, §115, op cite, p.131.

58 – Jean Chrysostome : Commentaire sur Saint Jean. Homélie V, op cité, p.131.

59 – Jean Scot : Homélie sur le prologue de Jean XI, op cité, p.257.

60 – Origène : Sur l’Évangile de Jean II, §1240 et 141, op cité, p.301.

61 – Alfred Haehl : Vie et paroles du Maître Philippe. Ed. Paul Derain, 1959, p.167, nlle Ed. Dervy Livres, on lira aussi avec intérêt un autre Livre remarquable, qui ne correspond pas par contre à son titre : Dr Ed. Bertholet : La Réincarnation d’après Maître Philippe de Lyon. Pierre Genillard E, Lausanne, 1969.

62 – Denys l’Aéropagyte : Des Noms Divins IV, §3, in Oeuvres. Paris, A. Talin, Ed. 1932, p.233.

63 – Basile de Césarée : Homélies sur l’Hexaéméron 7e Homélie. Paris Ed. du Cerf, 1950, Coll Sources Chrétiennes n° 26, p.393.

64 – Alfred Haehl : Vie et Paroles du Maître Philippe, op cité, p. 164 et 165.

65 – Elie Munk : La Voie de la Thora. Tome I : La Genèse, Paris, Fondation Samuel et Odette Levy, 1981, p.26.

66 – Ibid, p.34.

67 – Ibid, p.42.

68 – Emmanuel Levyne : Lettre d’un kabbaliste à un rabbin, op cité, p.18.

69 – Syméon le Nouveau Théologien : Chapitres Théologiques gnostiques et pratiques. Cent II, §9 et 10. Paris, Ed. du Cerf, 1958, Coll. Sources Chrétiennes n° 51, p.73 et 74.

70 – Maxime le Confesseur : Question à Thalassios – Q 42 in Le Mystère du Salut. Namur, Ed du Soleil Levant, 1965, p.92.

71 – Alta : L’Évangile de l’Esprit – Saint-Jean, op cité, p.40.

72 – Dr A.E  Chauvet : Ésotérisme de la Genèse. Paris, Sipuco Ed, 1948, tome 4, p.951.

73 – Nous renvoyons le lecteur à notre étude sur « Satan » publiée dans le n°96 des Cahiers, notamment les p.6 à 10.

74 – Origène : Sur l’Évangile de Jean II, § 160, op cité, p.315.

75 – Ibid, § Q163 et 164, p.317 et 319.

76 – Ibid, §180, p.329.

77 – Ibid, § 183 et 184, p.331 et 333.

78 – Alfred  Haehl: Vie et Paroles du Maître Philippe, op cité, p.347.

79 – Ibid.

80 – Jean SCOT : Homélie sur le prologue de Jean, chapitre 19, op cité, p.291, 293 et 295.

81 – Alfred Haehl : Vie et Paroles du Maître Philippe, op cité, p.97.

82 – Elie Munk : La voie de la Thora. tome 5 : le Deutéronome, op cité, p.349.

83 – Emmanuel Levyne : La Kabbale du Commencement et la lettre B(eith), op cité, p.31.

84 – Ibid, p.34.

85 – Nous remercions S.B. Tau Irénée II, Patriarche de l’Église, de nous avoir communiqué cette liturgie.

86 – J.B. Bonnerot : « Consolamentum, Réincarnation et évolution spirituelle dans le Catharisme et le Christianisme Originel ». Cahiers d’Etudes Cathares n°98, particulièrement le Baptême d’Esprit et de Feu. Deuxième étape du Consolamentum.

87 – Jean Scot : Homélie sur le prologue de Jean, § XXI, op cité, p.303.

88 – Ibid, p.305.

89 – Origène : « Explication du Notre Père », §29 in : Traité sur la Prière. Paris, Desclée de Brouwen, Ed. Coll Les Pères dans la Foi, 1977, p.108 et 109.

90 – Grégoire de Nysse : Cathéchèse de la Foi, Paris, Desclée de Brouwer, Ed. Coll Les Pères dans la Foi, 1978, p.102.

91 – Augustin : Cité Mystique de Dieu : Livre X, op cité, tome 1, p.351 et 352.

92 – Alfred Haehl : Vie et Parole du Maître Philippe, op cité, tome I, p.216.

93 – Origène : Entretien avec Héraclide, §22. Paris Ed. du Cerf, 1960, Coll. Sources Chrétiennes n° 67, p.99.

94 – (Anonyme) : Règne de l’Esprit Pur. Nantes, Jules Lessard Ed, 1896, Nouvelle édition. La Table d’Émeraude, 21, rue de la Huchette, 75005 PARIS, 1983., et 3° éd , revue et corrigée Ed du Pélican, 1998 ( Maxime Bérardi) ;

** Nous profitons de cette note pour rappeler le compte rendu de ce Livre que nous avions réalisé :

À l’enseigne de la table d’Émeraude (21, rue de la Huchette à Paris), quelques Amis de Dieu sous l’inspiration de deux d’entre eux décidèrent de rééditer, il y a peu de temps, à quatre cents exemplaires, un opuscule de 127 pages publié à Nantes en 1892 : Le Règne de l’Esprit Pur. La rareté de cet ouvrage anonyme que les bibliothèques publiques et même la B.N. – ne possèdent pas, n’est pas la première justification pour une telle entreprise. Le souhait d’offrir à de nouveaux lecteurs un remarquable traité de métaphysique, de mystique chrétienne, est le vrai et seul mobile pour une telle détermination : qui envisagera d’ouvrir ces feuillets si non seulement le mystique et le chercheur de Dieu, et en existera-t-il quatre cents qui auront connaissance d’un tel trésor ?

Dieu est Esprit, or l’homme créé à Son Image et Sa Ressemblance est donc aussi un pur esprit ! Le règne de l’Esprit Pur ou le Règne de dieu est la prise de conscience selon laquelle, parce que l’Unité est dans l’Universalité, l’homme doit aider la Création à retrouver la condition de sa pureté originelle, celle d’être esprit, et cela par Amour.

Si les Pères de l’Église mirent en place une théologie de la déification, l’anonyme pour son compte, avec en ses notes près de mille références Bibliques présente une compréhension du Saint-Esprit et de ce que devrait être notre relation avec la troisième Personne de la Sainte Trinité, selon un mode si évangélique que la sagesse qui se dégage de ce livre est accessible d’abord aux âmes qui ont conservé un coeur d’enfant.

Présenter un tel ouvrage serait aussi téméraire que de présenter en quelques lignes les Évangiles de Dieu, on ne peut que dire : « Dieu est amour« … et l’on a tout dit. Comme le rappelle Saint-Pierre (II Pierre III, 11, 12). Par la sainteté et la piété, l’homme peut hâter l’événement du Jour de Dieu, et l’anonyme offre à l’occasion de la publication de cet ouvrage de nous enseigner le moyen de parvenir à cette transfiguration du Cosmos, en devenant des Esprits Purs.

J’ajoute en cas de difficulté à trouver cet ouvrage que le lecteur intéressé par cet aspect pourra toujours déjà lire avec facilité le livre de cet autre anonyme (Lopoukhone) Quelques traits de l’Église Intérieure, régulièrement réédité par les Amitiés Spirituelles.

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