La Fraternité Martiniste et l’Ordre de la Rose Croix

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La Fraternité Martiniste et l’Ordre de la Rose Croix par Stanislas de Guaita. 

Appendice de l’ouvrage Essais de Sciences Maudites

Nous proposons au lecteur de découvrir ou de redécouvrir quelques passages de l’ouvrage de Stanislas de Guaita : Essais de Sciences Maudites. Nous offrons l’avant-propos à l’édition de 1890 et l’annexe concernant la Rose-Croix et le Martinisme, sujet de cet article. Ces lignes de Stanislas de Guaita valent comme données historiques pour ceux qui cherchent à comprendre les résurgences rosicruciennes de la fin du XIXe siècle. N’oublions pas que Guaita fut l’un des personnages, avec les Papus et autres, à l’origine de la redécouverte et de la propagation de l’occultisme qui est à la base de la démarche actuelle. Bien sûr, l’Oeuvre aujourd’hui entreprise est bien différente et ne serait que déconsidérée par ce « maître » à qui, pourtant, l’on doit de mourir un peu moins idiot.

Bonne lecture.

Spartakus FreeMann

La Fraternité Martiniste et l’Ordre de la Rose Croix
La Fraternité Martiniste et l’Ordre de la Rose Croix

Avant-Propos

Aux seuls mots d’Hermétisme ou de Kabbale, la mode est de se récrier. Les regards échangés se teintent de bienveillante ironie, et d’aigus sourires accentuent la moue dédaigneuse des profils. En vérité, ces railleries coutumières ne se sont propagées de tout temps chez les meilleurs esprits qu’à la faveur d’un malentendu. La Haute Magie n’est point un compendium de divagations plus ou moins spirites, arbitrairement érigées en dogme absolu ; c’est une synthèse générale – hypothétique, mais rationnelle – doublement fondée sur l’observation positive et l’induction par analogie. À travers l’infinie diversité des modes transitoires et des formes éphémères, la Kabbale distingue et proclame l’Unité de l’Être, remonte à sa cause essentielle, et trouve la loi de ses harmonies dans l’antagonisme relativement équilibré des forces contraires. Sollicitées à l’équilibre, jamais les puissances naturelles ne le réalisent intégral : l’équilibre absolu serait le repos stérile et la mort véritable. Or, en fait, on ne peut nier la Vie, nier le Mouvement. Prépondérance alternée de deux forces, en apparence hostiles, et qui, tendant à l’équilibre, ne cessent d’osciller en deçà comme au-delà : telle est la cause efficiente du Mouvement et de la Vie. Action et réaction ! La lutte des contraires a la fécondité d’une sexuelle étreinte ; l’amour est un combat aussi.

La Magie admet trois mondes ou sphères d’activité : le monde divin des causes ; le monde intellectuel des pensées ; le monde sensible des phénomènes. Un dans son essence, triple dans ses manifestations, l’Etre est logique et les choses d’en haut sont analogues et proportionnelles aux choses d’en bas : si bien qu’une même cause engendre, dans chacun des trois mondes, des séries d’effets correspondants et rigoureusement déterminables « par des calculs analogiques. Voilà donc le point de départ de la Haute Magie – cette algèbre des idées. Tout axiome, marqué de son nombre générique, se figure kabbalistiquement par une lettre de l’alphabet hébreu, conforme à ce nombre : ainsi, les concepts se classent à mesure qu’ils s’engendrent ; ils se développent en chaînes interminables dans Tordre de leur filiation. Des causes premières aux plus lointains effets, des principes les plus simples et clairs aux innombrables résultats qui en dérivent, quel superbe processus, déployé dans tout le domaine du contingent, et remontant jusqu’à cet Ineffable qu’Herbert Spencer nomme l’Incognoscible !

« De omni re scibili et quibusdam aliis… »

Sciences connues et sciences occultes, la synthèse hiératique embrasse d’une même étreinte toutes ces branches du savoir universel, ces branches dont la racine est commune. C’est en vertu d’un principe identique que le mollusque secrète la nacre et le cœur humain l’amour ; et la même loi régit la communion des sexes et la gravitation des soleils. Mais ressusciter la Science intégrale est une tâche au-dessus de nos forces : glissant sur les résultats trop indiscutables et les théories trop universellement divulguées, nous devrons borner ces Essais à l’examen de phénomènes mystérieux encore, comme à l’étude de problèmes spéciaux que la science officielle ignore, dédaigne ou défigure. Nous tâcherons surtout, en cette série d’opuscules ésotériques, de rattacher telles troublantes questions, dont s’effarouche le scepticisme moderne, aux grands principes qu’ont invariablement professés les adeptes de tous les âges. Un jour peut-être nous sera-t-il donné de sublimer, en un corps de doctrine cohésif cette haute philosophie des maîtres.

Ce qui n’est, aux yeux du lecteur, qu’une hypothèse – extravagante sans doute – est pour nous un dogme certain : on nous excusera donc de parler avec la ferme assurance de celui qui croit. Nous relevons plus spécialement de l’Initiation hermétique et kabbaliste ; mais dans les sanctuaires de l’Inde, nous le savons, dans les temples de la Perse, de l’Hellade et de l’Étrurie, aussi bien que chez les Égyptiens et les Hébreux, la même synthèse a revêtu diverses formes et les symbolismes en apparence les plus contradictoires traduisent pour l’Elu la Vérité toujours Une, dans la langue, invariable au fond, des Mythes et des Emblèmes.

Depuis le schisme des gnostiques jusqu’au XVe siècle, la vie des adeptes nous apparaît un constant martyre : Vénérables excommuniés, patriarches de l’exil, fiancés de la potence et du fagot, ils ont gardé dans l’épreuve l’héroïque sérénité dont l’Idéal arme et décore ses fervents ; ils ont vécu leur agonie, car le Devoir était, pour eux, de transmettre aux héritiers de leur foi proscrite le trésor de la science sacrée ; ils ont écrit leurs symboles, qu’aujourd’hui nous déchiffrons… L’ère est révolue du fanatisme officiel et des superstitions populaires, non point celle du jugement téméraire et de la sottise : si l’on ne brûle plus les Initiés, on les raille et les calomnie. Ils sont résignés à l’outrage, comme leurs pères – les martyrs.

Peut-être soupçonnera-t-on, quelque jour, que les anciens hiérophantes n’étaient ni des charlatans, ni des imbéciles… – Alors, ô Christ, tes serviteurs se souviendront que des Mages se sont prosternés devant ton berceau royal, et partout répandue, la Charité témoignera hautement que ion règne est advenu : Adveniat regnum tuum !… En attendant que sonne cette heure de la Justice et de la Gnose, nous livrons à la risée bruyante du plus grand nombre, nous soumettons à l’impartial jugement de quelques-uns ces Essais de Sciences maudites.

S. de G.

Pour lire le texte de Guaita sur la Rose-Croix et le Martinisme, téléchargez le fichier .pdf ci-après :

Notes sur deux sociétés initiatiques

Plus sur le sujet :

La Fraternité Martiniste et l’Ordre de la Rose Croix par Stanislas de Guaita. 

En apprendre plus sur la Kabbale en visitant Kabbale en Ligne.

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