L’Alchimie Simplifiée 2

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L’Alchimie Simplifiée 2 par René Schwaeble.

V.

Variations atomistiques étranges – Teinture, les quatre modalités de l’énergie – L’Athanor – Chaleur obscure, chaleur lumineuse – L’Oeuf Philosophique

Le Soufre, le Mercure et le Sel obtenus, arrivons à la Conjonction, à la Fixation des éléments, c’est-à-dire à l’opération qui les rend fixes, non volatils, au feu, incomburables par l’O.

Il serait inutile, en effet, de projeter directement soufre philosophique sur de l’argent, par exemple, en fusion : l’on n’obtiendrait qu’une variation des poids atomistique et spécifique, le lingot n’aurait pas la couleur d’or. Toutefois attaqué par l’acide azotique étendu d’eau, il prendrait une belle couleur jaune et la conserverait jusqu’à son entière dissolution. Et si l’on faisait repasser l’argent à l’état métallique et le refondait sans y ajouter de Soufre le phénomène se reproduirait. Lazarus Erken a dit : « Quand tu auras joint le soufre métallique au métal ; vulgaire ne crois point que la teinture soit extérieure ; la matière demeure comme un métal non mûr. Basile Valentin prétendait qu’en prenant un certain Soufre non mûr provenant des sulfures d’antimoine l’on obtiendrait une teinture non visible, intérieure (elle serait dans l’atome, ne le colorerait pas), et que pour le rendre visible il faudrait y ajouter de l’or ouvert qui augmenterait sa puissance colorante et la rendrait fixe au feu ».

L’Alchimie Simplifiée 2

Mettre 100 grammes de soufre en fleur, 100 gr. de potasse pure non carbonatée et 100 gr. d’acide Azotique dans un vase de grès ou de porcelaine, recouvrir ce vase d’une plaque de verre et l’exposer au jour ; au bout de huit jours la matière se gonfle et rend visible ce qui était invisible, elle devient rouge, se liquéfie. Continuer cette putréfaction, en remuant de temps en temps avec un agitateur de verre, jusqu’à ce qu’apparaissent des efflorescences de carbonate de potasse et de soude et à la surface une croûte grise d’hyposulfite. Dessécher la substance, la mettre au creuset, fondre. Sortir la matière du creuset, verser sur cette matière de l’alcool pur, faire digérera feu lent de 80 à 85°. L’alcool se teint en rouge. Décanter. Prendre une pièce d’argent, la tremper brusquement dans le liquide et la laver dans l’eau fraîche : la pièce est teinte superficiellement.

Évaporer l’alcool jusqu’à ce qu’il reste une résine, la projeter sur de l’argent en fusion (après l’avoir entourée de cire), donner un bon feu de fonte, retirer le creuset du feu. Quand il est froid, enlever le culot d’argent. Ce culot est teint intérieurement et pas extérieurement : si on le passe à l’acide azotique, il apparaît jaune. II faut pour opérer la Conjonction avoir recours à l’Athanor ou fourneau philosophique ; il faut connaître le Sec (ce qui est en bas, la terre, le solide ; le type du Sec est le C pur cristallisé sous forme de silicate hyalin – diamant – ou des composés divers), l’Humide (ce qui est en haut, l’air, le gaz, l’H), le Chaud (l’O, le comburant universel, le feu, la matière radiante), le Froid (l’Az, l’agent, l’eau, le liquide), les quatre modalités de l’énergie, pour amener les matériaux à une maturité qu’ils n’acquièrent naturellement que grâce à un grand nombre de siècles et aux divers événements cosmogoniques et géologiques.

L’athanor est un fourneau à réverbères composé de quatre parties indépendantes les unes des autres et pouvant se superposer. La partie supérieure figure une coupole ; elle est munie d’un thermomètre maintenu par un bouchon de liège. Dans la deuxième partie, cylindre parfait ; quatre ouvertures circulaires, garnies de vitres, sont percées, qui permettent de surveiller l’opération ; c’est dans cette partie que loge le Têt contenant du sable fin sur lequel reposera l’Œuf philosophique (avoir soin d’enfoncer doucement l’Œuf jusqu’à ce que la surface de la matière qu’il renferme coïncide avec celle du sable). Le vase contenant le sable est ou supporté par une légère grille placée horizontalement entre la seconde et la troisième parties de l’athanor ou maintenu par des agrafes. La troisième partie forme, à l’intérieur, un cône tronqué de façon à présenter en haut une ouverture de même diamètre que le Têt placé au-dessus. La quatrième partie comporte à l’intérieur un cône renversé et plein, situé immédiatement au-dessus du foyer, maintenu par des agrafes et laissant autour de lui un vide circulaire qui, en montant, se réduit à l’épaisseur d’un doigt.

L’intérieur de l’athanor doit être émaillé en blanc vif ou enduit d’une couche de carbonate de magnésie délayé dans un peu d’eau gélatineuse.

Il faut se servir d’une lampe ayant une couronne de matière radiante, de zirconium ou de magnésie, fournissant des rayons chimiques à température basse. Une lampe ordinaire ne donnerait pas de chaleur lumineuse puisque sa chaleur serait étouffée par le support de l’Œuf, ne pouvant, comme la chaleur radiante du zirconium, traverser les corps opaques. C’est le feu clibanique dont parle Glauber.

Dans la lampe on met l’huile suivante : Prendre un kilo d’huile d’olive faite à froid, un kilo de sel marin décrépité, mettre le tout dans une cornue, mettre à la digestion pendant 4 ou 5 jours à 100° maximum. Distiller à feu doux : il sort une huile blanche transparente comme de l’eau. Lorsque des veinules rouges montent en haut de la chape de la cornue arrêter la distillation. Cette huile blanche brûle à flamme bleue, elle a besoin de très peu d’O, elle dure la moitié de temps plus que l’huile d’olive ordinaire.

Pour confectionner la lampe à zirconium (voir La Chimie métallurgique de Daubrey, au chapitre des métaux rares), prendre une mèche de coton de 7 à 8 brins, la tremper dans une solution de zirconium (zirconium et acide acétique), laisser sécher, préparer la couronne, calciner légèrement au feu bleu du gaz comme l’on fait pour les becs Auer. Il est bon d’avoir plusieurs lampes afin de pouvoir les changer quand il le faut ; quant à la couronne, une seule suffit.

La mèche est supportée par des fils inoxydables de nickel ou de maillechort.

Bien entendu, l’athanor repose sur trois briques afin de permettre à l’air d’y pénétrer.

La chaleur obscure est la chaleur de constitution des corps (24) ; la chaleur lumineuse est la chaleur de combinaison, elle a pour but de capter l’AZOTH universel, la Vie. L’œuf de la poule contient la vie à l’état latent – chaleur obscure, chaleur de constitution ; pour que cette vie se manifeste, il faut appliquer une nouvelle force extérieure, la chaleur lumineuse produite par la poule ou là couveuse artificielle. (Au reste, la chaleur de la poule est réellement un peu lumineuse ainsi qu’on peut l’observer par les temps secs).

La chaleur lumineuse pénètre jusqu’au centre de la Terre en tant que fonction chimique – et non en tant que matière radiante ou réflexible : les rayons qui traversent la terre sont les rayons violet, ultraviolet et noir. Je signale ce point à ceux qui s’occupent d’astrologie (25).

Chaleur obscure et chaleur lumineuse représentent les deux dragons de Nicolas Flamel, la chaleur obscure (dragon rouge) étant contenue dans le Fixe, et la Chaleur lumineuse (dragon bleu) dans le Volatil.

L’athanor installé, il faut prendre 30 grammes de Soufre philosophique, les porphyriser dans un mortier de verre, y ajouter 60 grammes de Mercure philosophique et procéder par imbibition en continuant la porphyrisation. On obtient une pâte épaisse, opaque. Puis, on ajoute 90 grammes de Sel philosophique. On introduit le tout réduit en poudre subtile dans un matras de verre, l’Œuf philosophique (d’un verre dur et ne contenant pas de plomb – qui pourrait le faire crever. On obtient ce verre en prenant du quartz non alumineux et en le fondant dans un creuset de chaux vive) (26). L’Œuf fermé hermétiquement (au préalable, on y aura fait le vide, en le faisant chauffer une demi-heure dans de l’eau à 100°, et en fermant, ensuite, à la lampe), on le place dans l’athanor de façon à ce qu’il reçoive la chaleur lumineuse par réflexion ; sans quoi l’AZOTH ne pourrait y pénétrer.

On commence par une température de 40°. Cette chaleur ne sert qu’à inciter la chaleur obscure du composé. La Salamandre vit du feu et s’en engrosse.

Au bout du troisième jour, des nuages .sombres montent et descendent ou se résolvent en pluie. C’est l’aile de corbeau, c’est la mort, c’est la Putréfaction au cours de laquelle s’opère la Conjonction.

À ce moment il faut bien surveiller la température : l’Œuf pourrait éclater en créant des vapeurs vénéneuses.

On apercevra une phosphorescence plus ou moins vive, toute putréfaction étant accompagnée de phosphorescence. La putréfaction – qui rend la chaleur obscure lumineuse, le fixe volatil – réveille le côté sporadique des métaux (27).

La matière minérale possède infiniment moins de chaleur obscure rayonnante que les matières végétale et animale – ce qui fait que son évolution demande infiniment plus de temps.

VI

Le Petit Oeuvre – L’Elixir de Vie – Poudre de projection

Dans l’Œuf philosophique le calme renaît, la vie revient. Au bout d’un mois, la matière devient gris cendre. On augmente le feu de 10°. Des pustules apparaissent, colorées comme le scarabée. C’est le régime de la fermentation, c’est le paon- indiquant que l’union du mâle et de la femelle est consommée (28), c’est l’arrivée de la chlorophylle métallique.

La matière s’éclaircit, blanchit ; c’est le Lait virginal, la Vierge immaculée, la Lune droite des Sages, la Pierre Philosophale au blanc, pas absolument fixe. Si l’on ne veut transmuer les métaux qu’en argent, métal encore oxydable, si l’on ne veut accomplir gué le Petit Œuvre, on peut ouvrir l’Œuf. Il ne reste plus, alors, qu’à mêler la Pierre ainsi obtenue à de l’argent dans les conditions et proportions indiquées ci-après pour l’or.

Pour avoir la Pierre au rouge, la Pierre absolument fixe, pousser la chaleur à 58° ; au bout d’une vingtaine de jours, la matière devient faune citron.

Pousser à 80° ; au bout d’une quinzaine, la matière devient rouge. Encore un mois et elle devient d’un rouge brillant, transparent. Bientôt, elle s’affaisse et passe à l’état de pierre ou sel. Ce sel, soluble dans l’alcool, constitue ce que les anciens appelaient l’Élixir de vie pour les trois règnes.

Ne pas croire toutefois que la panacée universelle guérisse les jambes cassées, les organes détruits, etc. Contenant la vie, laquelle est la même pour les trois règnes, elle ne fait que communiquer un peu de cette vie aux malades qui en ont besoin ; elle introduit simplement dans l’économie une activité solaire oui redonné de l’énergie à la masse cérébrale, organe régulateur de la vie physique et chimique ; ce n’est qu’un tonique, un tonique puissant.

Ce sel dissous dans l’alcool apporte la vie aux trois règnes :

1° au règne minéral. Prendre un gramme de la liqueur, le mettre sur une terre ferrugineuse ou sesquioxyde de fer. Procédant par voie de coction ne dépassant pas 30°, l’on verra naître dans ce sesquioxyde un métal différent du fer.

2° au règne végétal. Mettre l gramme de la liqueur sur 8 à 10 grammes de terre ordinaire (terre prise dans les champs) calcinée sans fusion, l’on verra naître des végétaux (d’abord mousses, puis fougères, puis graminées). La terre ayant été calcinée ne pouvait contenir de germes. – Les fakirs enferment une graine de blé ou autre dans leurs mains : au bout d’un certain temps de coction, la plante croît ; une fois sortie des mains elle meurt. Au préalable, les mains ou la graine ont été trempées dans la liqueur.

3° au règne animal. Prendre de la terre ordinaire et préparée comme ci-dessus, la porphyriser au mortier, l’arroser d’une nouvelle quantité de liqueur : on voit apparaître le ver, la mouche, le papillon.

Revenons à la Pierre Philosophale. L’Œuf ouvert, mettre en un creuset brasqué au charbon de l’or chimiquement pur ; lorsqu’il est en fusion, ajouter de la Pierre philosophale la tierce partie du poids de l’or, et couvrir le creuset. Cette opération a pour but d’amener l’or à l’état de ferment ou levain de tous les métaux. Dans le creuset l’or sur lequel on a mis la Pierre s’enfle, puis se réduit en poudre rouge pourpre.

C’est la poudre de projection (laquelle est inanalysable puisqu’elle tue, amène à maturité toutes les substances), c’est l’or devenu ferment de l’or. Dans cet état elle n’a d’action que de l sur 1.000 ; l kilo de métal, plomb ou autre, ne donnerait qu’un gramme d’or quelle que fût la quantité de poudre employée. Pour multiplier sa puissance, reprendre la poudre, la remettre au foyer avec de l’or comme ci-dessus ; ajouter de la Pierre toujours comme ci-, dessus ; la poudre ainsi obtenue a une action de 10 sur 1.000. À la troisième opération, l’action sera de 100 sur 1.000, et à la quatrième de 1.000 sur 1.000.

La poudre qui contient les éléments fixes et lies éléments volatils (chaleur obscure et chaleur lumineuse) – le tout inséparable maintenant – amène à l’état lumineux, fixe au feu la chaleur obscure du métal sur lequel on l’aura projetée. Pour faire la projection, enrober de cette poudre la valeur d’un grain de millet dans une petite feuille de cire vierge (laquelle empêche l’atmosphère de l’oxyder), jeter sur un métal en fusion cette boulette ; aussitôt, le métal brille et semble doué d’un mouvement de rotation sur lui-même. Couvrir le creuset, fermer le fourneau, élever la température, laisser refroidir. Le culot a diminué en volume.

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