L’Ordre Hermétique de la Golden Dawn

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L’Ordre Hermétique de la Golden Dawn, par Henrik Bogdan. Ce texte est l’introduction du chapitre « The Hermetic Order of the Golden Dawn », (pp. 121 à 144) du livre d’Henrik Bogdan : Western Esotericism and Rituals of Initiation, publié en 2007 aux éditions State University of New York Press.

L’Ordre hermétique de la Golden Dawn – créé en 1888 – et les rituels qui s’y pratiquaient, sont d’une importance inestimable pour le développement ultérieur des rituels initiatiques occidentaux. Ces rituels mettaient les candidats en présence d’une forme hétérogène de l’ésotérisme occidental, nommée par les spécialistes « occultisme ». La caractéristique première de l’occultisme est sa nature composite, inhérente à cette conviction qu’une grande variété de phénomènes sont liés et qu’ils sont, dans une certaine mesure, explicatifs les uns des autres [1]. Ainsi, dans les rites de la Golden Dawn, se trouvent non seulement des références à l’alchimie, à l’astrologie, mais également au Tarot, à la Kabbale, à la géomancie et, parmi d’autres choses encore, à la Rose-Croix.

Golden Dawn Sephiroth Ordre Hermétique de la Golden Dawn
Ordre Hermétique de la Golden Dawn

Le fait de relier des phénomènes entre eux n’est certes pas réservé à l’occultisme. C’est un trait intrinsèque à une certaine forme de la pensée ésotérique exprimée par Antoine Faivre sous l’intitulé « correspondances » et qui recouvre dans une moindre mesure sous la notion de « Concordances ». Ce qui est nouveau dans l’occultisme, et qui s’exprime sans doute le plus nettement dans les rituels de la Golden Dawn est l’aspect systématique de cette démarche. Il ne s’agit pas seulement d’inclure ou de croiser des savoirs, mais d’une approche syncrétique assumée de l’ésotérisme dans son ensemble. Les candidats de la Golden Dawn devaient donc se montrer compétents dans un large éventail de pratiques ésotériques avant d’être admis au niveau suivant. Les cours montrent que les candidats devaient apprendre le symbolisme et les techniques de l’alchimie, de l’astrologie, de la kabbale, et du Tarot, etc.

Gerald Yorke (1901-1983) a résumé l’importance de la Golden Dawn :

« L’Ordre hermétique de la Golden Dawn (GD), avec son Ordre intérieur de la Rose Rouge et de la Croix d’Or (RR et AC) a constitué le couronnement de la renaissance occulte du dix-neuvième siècle. La Golden Dawn a synthétisé en un tout cohérent un vaste corpus de matériaux disparates et éparpillés pour les unir en un système pratique et efficace. Il serait difficile d’en dire autant de tout autre groupe occulte de l’époque ou existant depuis lors » [2].

En dépit de cette assimilation syncrétique d’un vaste panel de savoirs, les initiations offertes par la Golden Dawn n’étaient en rien confuses ou chaotiques. Au contraire, tous les degrés et enseignements transmis faisaient partie d’un tout cohérent ; l’ordre était régi par une simple et précise structure : l’Arbre de Vie kabbalistique, avec ses dix sphères ou Sephiroth et ses vingt-deux sentiers. Chaque degré était lié à une Sephira et le candidat voyageait symboliquement de Malkuth à Tiphareth, cette dernière étant attribuée au grade d’Adeptus Minor [3]. À chaque initiation, le Temple était reconfiguré afin d’illustrer la Sephira particulière à laquelle le diplôme correspondait. D’une certaine façon, le temple lui-même n’était rien d’autre qu’une représentation symbolique de l’Arbre de Vie. C’est cette association qui rendait le système initiatique de la Golden Dawn unique, dans le sens où il a été le premier de son genre et a inauguré une nouvelle tendance dans l’ésotérisme occidental.

Le système de grades de l’Ordre hermétique de la Golden Dawn :

Ipsissimus 10° =  1 Kether

Magus 9° =  2 Chokmah

Magister Templi 8°=  3 Binah

Adeptus Exemptus 7°= 4 Chesed

Adeptus Major 6°= 5 Geburah

Adeptus Minor 5°= 6 Tiphareth

Philosophus 4°= 7 Netzach

Practicus 3°= 8 Hod

Theoricus 2°= 9 Yesod

Zelator 1°= 10 Malkuth

Néophyte

L’utilisation de l’arbre de vie comme axe central du système initiatique de la Golden Dawn doit être appréhendée à la lumière du contexte historique des dernières décennies du XIXe siècle en Grande-Bretagne. La forme particulière de Kabbale qui prospère dans les cercles ésotériques à cette période s’éloigne considérablement de la Kabbale juive ou même de la cabale chrétienne. Même si la Kabbale littéraire occupe encore une place de premier plan au sein de l’occultisme, l’accent n’est plus porté sur l’interprétation de l’Écriture Sainte, les adeptes se préoccupent plutôt de traduire des termes importants en chiffres pour atteindre à une meilleure compréhension de leur signification en les rapportant à des mots de la valeur numérique similaire.

Plus important encore fut l’utilisation de l’Arbre de Vie comme modèle de l’univers pouvant être appliqué à toute forme de phénomène. En un sens, le schéma linéaire de l’arbre de vie est devenu une méthode grâce à laquelle il a été possible de mettre en ordre des phénomènes apparemment chaotiques, sans qu’il soit nécessaire de passer par les subtilités doctrinales de la Kabbale. La connaissance de la Kabbale, que les principaux représentants de la l’occultisme maîtrisaient, se limitait dans une large mesure, à des sources secondaires.

En 1896 parut une traduction anglaise des oeuvres d’Eliphas Levi. Les travaux de cet auteur ont non seulement joué un rôle dans le ‘revival occulte’ français de la seconde moitié du dix-huitième, mais influencèrent également la scène occulte en Grande-Bretagne [4]. La traduction des principaux ouvrages Lévi en anglais a en effet permis la diffusion de ses théories sur divers sujets ésotériques, sa thèse principale étant la connexion entre le Tarot de l’Arbre de Vie :

« Mais l’innovation la plus étonnante de Lévi consiste à relier la Kabbale avec le Tarot. Les occultistes modernes prennent cette considération comme acquise au point d’oublier qu’il n’y a absolument aucune preuve historique que les deux aient été originellement liés. (…) Dans sa Doctrine et Rituel de la Haute Magie, il relie les vingt-deux atouts avec les vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu et les quatre couleurs avec les quatre lettres du Tétragramme ou Nom de Dieu, puis les dix cartes numérotées de chaque couleur avec les dix Sephiroth » [5].

Bien que la Golden Dawn puisse être créditée d’un certain nombre d’innovations en matière d’occultisme, elle n’en est pas moins un enfant de son temps qui reflète les tendances de l’ésotérisme occidental en Grande-Bretagne à un moment particulier de l’histoire. Le rituel qui sera analysé dans le présent chapitre est non seulement un excellent exemple des doctrines ésotériques en vogue durant les dernières décennies du XIXe siècle, mais surtout il est d’une importance capitale pour la compréhension d’une grande partie des rituels de l’ésotérisme contemporain ou moderne.

L’histoire de l’Ordre hermétique de la Golden Dawn est, comme celles de la majorité des sociétés occultes occidentales, d’une double nature : factuelle et légendaire.

Dans l’ouvrage d’Anderson, Constitutions of Free-Masons, publié en 1723, il est dit qu’Adam était versé dans l’art de la géométrie, ce qui permet à l’auteur de conclure que la Maçonnerie ultime remonte à Adam, notre premier Parent. A mon avis, ce genre d’affirmation ne doit pas être considéré comme une fraude ou une tentative de duper les membres potentiels, mais plutôt comme l’expression d’une certaine forme de pensée pour laquelle la légitimité doit être fondée sur des bases spirituelles plutôt que sur des raisons historiques. Le plus souvent, ces récits sont interprétés symboliquement par les membres des groupes occultes plutôt qu’au pied de la lettre. Ces légendes se rapportent directement à la notion de transmission que Faivre considère comme l’un des aspects constitutifs de l’ésotérisme occidental.

Selon l’histoire officielle/légendaire de la Golden Dawn, William Wynn Westcott (1848-1925), franc-maçon de haut rang et éminent membre de la Societas Rosicruciana In Anglia (SRIA), aurait obtenu certains documents d’un autre maçon, Rev. A.F.A. Woodford (1821-1887), l’un des membres fondateurs de la loge de recherche « Quatuor Coronati », No. 2076. Les récits diffèrent quant à la façon dont Woodford serait entré en possession de ces documents chiffrés (Cipher MS.) et qu’il aurait identifiés comme décrivant des pseudo-rituels maçonniques de provenance rosicrucienne.

Les Cipher MS. auraient été envoyés à Westcott par Woodford, le 8 août 1887. Westcott, pour transcrire les rituels aurait demandé l’aide de S. Liddell Mathers (1854 -1918) qui les aurait réécrits sous une forme exploitable. Parmi les papiers se serait trouvée l’adresse d’une certaine Fräulein Anna Sprengel en Allemagne (Soror Sapiens Dominabitur Astris), censée être une adepte rosicrucienne, membre de la « Die Goldene Dämmerung », autrement dit de la Golden Dawn. Après une brève correspondance avec elle, Westcott aurait été autorisé à ouvrir un temple de la Golden Dawn devant être dirigé par un triumvirat : Westcott, Woodman, et Mathers.

Cependant, selon toute probabilité, le MS Cipher a, en réalité, été composé par Kenneth Mackenzie (1833–1886) dans l’intention d’améliorer les rituels du « Royal Order of Sikha and the Sat B’hai », un ordre fondé par un officier de l’armée indienne, le Capitaine James Henry Lawrence-Archer (1823–1889). Mackenzie aurait rapidement perdu tout intérêt pour cet ordre et à la place, aurait œuvré pour la branche britannique du « Swedenborgian Rite » sous la direction de John Yarker (1833-1913). Après la mort de Mackenzie en 1886, les rituels seraient arrivés entre les mains de Westcott.

La correspondance avec Anna Sprengel, par laquelle la Golden Dawn a été constituée, fut donc une fraude. La branche allemande de la Golden Dawn est considérée par les chercheurs comme n’ayant jamais existé, sinon dans l’imagination de Westcott On ne peut que spéculer sur les raisons ayant poussé Westcott à inventer ainsi les origines de l’Ordre, mais il semble hautement improbable qu’il ait pu rechercher des avantages personnels en fondant la Golden Dawn. Maçon de longue date et profondément familiarisé avec la littérature ésotérique, il était sans doute au courant de l’importance de la légitimité dans la transmission des enseignements ésotériques en général et particulièrement dans la formation de sociétés initiatiques. En outre, les récits légendaires de ce type étaient très courants dans le milieu britannique du XIXe siècle des sociétés initiatiques. Par exemple, la « Societas Rosicruciana In Anglia » et la « Red Cross of Constantine », toutes deux fondées par Robert Wentworth Little (1840-1878) avaient elles-mêmes des origines légendaires. L’initiative de Westcott a fourni à la Golden Dawn un fondement apparemment légitime sur lequel se développer, mais se révéla très instable ; elle sera la cause d’un conflit désastreux douze ans plus tard.

Néanmoins, le 12 février 1888, l’Ordre hermétique de la Golden Dawn fut officiellement délégué en Angleterre à W. W. Westcott, S. L. Mathers, and Dr. William Robert Woodman (1854–1918), Mage Supreme de la SRIA, par Soror S.D.A. d’Allemagne (sa signature sur la Charte a été faite par Westcott). Le 1er mars 1888, le Temple Isis-Urania N ° 3 ouvrit ses portes à Londres. Au début, les membres de sexe masculin vinrent de la SRIA, mais bientôt des candidats furent recrutés un peu partout, notamment dans les rangs de la « Société Théosophique ». En moins d’un an, quelque soixante membres avaient rejoint l’ordre. Bientôt d’autres temples bénéficièrent d’une charte en Grande-Bretagne : « Osiris Temple » à Weston-super-Mare, et « Horus Temple » à Bradford.

Le succès de ce nouvel ordre inquiéta certains groupes, notamment la Société Théosophique qui, en réaction, créa une « Esoteric Section » au sein de son ordre. Blavatsky, bien que n’étant pas satisfaite de sa création, interdit à ses membres d’adhérer à un autre ordre occulte que le sien et, s’ils en faisaient déjà partie, de démissionner. Il y eut des négociations diplomatiques entre la Golden Dawn et la Société Théosophiques qui se terminèrent de façon heureuse, sur une acceptation mutuelle. Certaines dissensions mineures au sein de la Golden Dawn en découlèrent, mais l’ordre continua de se développer. 1893 vit la fondation de l’important « Amen-Ra Temple » à Edinburgh qui fut suivie par celle de l’ « Ahathoor Temple » en 1894 à Paris, ville où Mathers et sa femme Moina avaient déménagé en 1892.

L’année 1892 marqua une nouvelle phase dans l’histoire de la Golden Dawn, puisque c’est à partir de cette date que les rituels de l’Ordre Intérieur (Rosae Rubeae et Aureae Crucis) commencèrent à être mis en œuvre.

Ces rituels de l’ordre interne furent écrits par Mathers avec comme leitmotiv central la légende de Christian Rosenkreutz, le fondateur légendaire de la Fraternité rosicrucienne. Conformément à cette légende de Rosenkreutz, un « caveau des adeptes » – la tombe de Rosenkreutz, occupa une place centrale dans les rituels de l’ordre interne. Ce caveau se composait de sept panneaux, ornés de symboles alchimiques et astrologiques, peints selon le système de « clignotement des couleurs » typique de la Golden Dawn. À noter que l’ordre interne ne diffère pas seulement par l’accent porté sur la Rose-Croix, mais également par le fait que les membres mettaient désormais leurs connaissances magiques en pratique. Les « adeptes », ainsi que les membres de l’ordre interne se nommaient, se considéraient en effet comme des magiciens dans le sens littéral du mot.

Au moment de l’âge d’or de la Golden Dawn, aux environs de 1896, quelque 300 membres avaient rejoint les rangs de l’ordre, dont 60 furent initiés à l’ordre interne, dont l’existence était gardée secrète pour les membres de l’Ordre extérieur.

Le temps passant Mathers devint l’unique dirigeant de la Golden Dawn, Westcott ayant été évincé. Toutefois, vers la fin des années 1890, le comportement de Mathers devint de plus en plus excentrique et son attitude autocratique causa des dissensions entre les membres de l’ordre interne à Londres. En 1900, ces dissensions aboutirent à une révolte pure et simple contre Mathers, qui l’avait, d’une certaine façon, lui-même provoqué. Le 16 février, il avait écrit une lettre à Florence Farr (1860-1917), qui le représentait dans l’ordre interne à Londres. Dans sa lettre, il l’avertissait de ne pas en révéler le contenu, mais les accusations étaient si graves qu’elles firent l’objet d’une commission d’enquête menée par certains membres de l’Ordre Intérieur. Cette lettre avait apparemment comme but la justification de l’autorité suprême de Mathers, qu’il tentait d’appuyer en déniant à Westcott tout rôle dans la formation de la Golden Dawn. Pour cela, il ne se contenta pas de dénigrer Westcott, il affirma également que la création de la Golden Dawn s’appuyait sur une fraude.

« [Westcott] n’a jamais été, ni directement, ni par des communications écrites, en contact avec les chefs secrets de l’Ordre ; il a lui-même falsifié ou demandé à quelqu’un de falsifier sa soi-disant correspondance ; j’ai tenu ma langue durant toutes ces années en raison d’une promesse de silence qu’il a exigée, avant de me montrer ce qu’il avait fabriqué ou fait fabriqué – ou les deux. Vous devez bien comprendre, la gravité extrême de cette question ; ne me forcez donc pas à aller plus loin dans le sujet ».

La commission d’enquête, dirigée par William Butler Yeats (1865-1939) confronta Westcott à ces allégations, qui s’en sortit assez mal, déclarant en guise de défense que tous ses témoins étaient morts. Mathers tenta de dissoudre la commission, sous le prétexte qu’en tant que dirigeant de l’ordre, il n’avait pas consenti à sa constitution. Mais sa requête fut ignorée et les adeptes londoniens décidèrent qu’ils n’avaient plus à suivre ses consignes. Dans une tentative désespérée pour reprendre le pouvoir Mathers envoya Aleister Crowley à Londres, mais Crowley réussit seulement à aggraver le conflit, si tant est que ce fût possible.

Ainsi se termine la saga de la Golden Dawn ; à l’heure actuelle, plusieurs factions perpétuent ses rituels dans des formes plus ou moins modifiées, un certain nombre d’organisations prétendant représenter la « vraie » Golden Dawn, mais pour ce qui de la validité de ces revendications, l’enquête reste encore à mener.

Une note sur les sources

Les rituels de la Golden Dawn n’ont jamais été imprimés. Ils étaient copiés à la main par les membres de l’Ordre. Un certain nombre de ces manuscrits se trouvent dans des bibliothèques privées ou publiques.

Une partie des rituels est venue à l’attention du public en 1900, lorsqu’une affaire judiciaire a éclaté. Une certaine Mme Horos et son époux avaient obtenu plusieurs rituels par Mathers et les avaient utilisés pour fonder leur propre ordre, « The Theocratic Society », en réalité une couverture pour abuser sexuellement des jeunes femmes recrutées.

La première édition des rituels externes a été effectuée par Aleister Crowley dans The Equinox Volume I, Numéro II (1909), dans un supplément spécial intitulé « Le Temple du Roi Salomon, Livre II ». À la fin de l’article, Crowley annonça la publication des rituels internes pour le prochain numéro. Mathers a tenté d’empêcher Crowley de publier ces rituels en lui opposant une injonction judiciaire, en vain. The Equinox Volume I, Numéro III (1910) décrivit le rituel du grade 5 ° = 6 (Adeptus Minor) dans « Le Temple du Roi Salomon, Livre III ».

Les rituels que Crowley avait publiés, cependant, l’étaient dans une forme abrégée et passaient sur des informations importantes. Entre 1937 et 1940, Israël Regardie (1907-1985) publia The Golden Dawn. An Account of the Teachings, Rites and Ceremonies of the Order of the Golden Dawn. Les quatre épais volumes de Regardie, qui avait été initié dans la Stella Matutina, constituaient certes une mine d’informations sur la Golden Dawn, cependant ces rituels n’étaient pas réellement ceux de la Golden Dawn, mais bien ceux de la Stella Matutina, dont les pratiques différaient considérablement.

Ce n’est qu’en 1972 que les RG Torrens publia The Secret Rituals of the Golden Dawn, contenant des rituels extraits de manuscrits datés de 1899, donc antérieurs au schisme de 1900. Malheureusement, Torrens ne publia que les rituels de l’ordre extérieur.

Puis, en 1984 Regardie sortit son volumineux The Complete Golden Dawn System of Magic, qui comprend les rituels de Néophyte à Philosophus dans le volume six, ainsi que le rituel du portail et de l’Adeptus Minor dans le volume sept. Ces textes ont été donnés par Leigh F. Gardner vers 1894-1896 et les manuscrits originaux se trouvent dans la collection Gerald Yorke, au Warburg Institute, à l’Université de Londres.

Plus sur le sujet :

L’Ordre Hermétique de la Golden Dawn, « The Hermetic Order of the Golden Dawn », par Henrik Bogdan, in Western Esotericism and Rituals of Initiation, State University of New York Press, 2007. Traduction par Melmothia, 2010.

Notes

[1] La notion d’occultisme fait référence à un courant apparu vers le milieu du XIXe siècle (notamment sous l’influence d’Eliphas Levi), qui fait suite, de manière indirecte, à la philosophia occulta, et qui est resté très vivace jusqu’au début du XXe siècle. Il se caractérise par la tentative de réconcilier la science moderne et la gnose, en s’inspirant d’anciennes traditions occidentales et Orientales.

[2] Gerald Yorke, préface du livre d’Ellic Howe, The Magicians of the Golden Dawn (1972).

[3] Le système de degrés de la Golden Dawn est largement redevable à l’ouvrage de Kenneth Mackenzie, The Royal Masonic Cyclopaedia, paru en six tomes de 1875 à 1877. Mackenzie a, de son côté, pris ses informations dans Der Rosenkreuzer in seiner Blösse de Magister Pianco (1781). Voir Mackenzie, The Royal Masonic Cyclopaedia (1987), pp. 616–617.

[4] Les lecteurs anglais ont pris contact avec les travaux d’Eliphas Levi grâce aux références à ses œuvres dans le livre de Blavatsky, Isis Unveiled (1877), par l’ouvrage de Waite : The Mysteries of Magic : A Digest of the Writings of Eliphas Levi (1886). Les traductions des écrits de Lévi comprennent : The Paradoxes of the Highest Science (1883) ; Transcendental Magic (1896), et The History of Magic (1913), les deux derniers ayant été traduit par Waite ; enfin, The Key to the Mysteries (1913) traduit par Aleister Crowley.

[5] McIntosh, Eliphas Levi and the French Occult Revival (1975).

[6] Mackenzie était actif dans un grand nombre de sociétés occultes, et bien que son ouvrage n’attira que peu l’attention des francs-maçons, il demeure important, car « distillant l’essence de la pensée occultiste victorienne ». Voir l’introduction par Hamill et Gilber à The Royal Masonic Cyclopaedia (1987).

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