Rituel d’Initiation Charbonnier au Premier Grade

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Rituel d’Initiation Charbonnier au Premier Grade. 

La Charbonnerie ainsi que le rite forestier d’essence maçonnique semblent reprendre force et vigueur. Il semblerait que les mythes et les rituels tout autant que les idéaux véhicules par ces sociétés attirent aujourd’hui les travailleurs des lendemains de la civilisation consumériste mourante dans laquelle nous vivons actuellement. Il nous semblait donc important d’offrir au lecteur en général et à ceux qui travaillent au Progrès de l’Humanité en particulier les Rituels d’Initiation des deux Grades Charb.’. initiaux.

Vous allez lire à présent le rituel d’initiation au premier grade, celui d’App.’., qui marque l’entrée du guêpier dans la charb.’. Le ton en est primitif – au sens qu’il respecte les usages « religieux » et bourgeois de l’époque – et il nous semblerait mieux de remplacer – tel note frère Koenigstein – certains termes par des images et des symboles plus humains et révolutionnaires. Toutefois, le but du présent morc.’. de charb.’. est autre et nous laissons le soin aux BB.’.CC.’. de rectifier – ou non – selon leurs convictions particulières.

Les pages qui suivent sont reprises de « Constitutions de la V.’. Charb.’. par un B.’. C.’. Ch.’. de la R.’. V.’. de Breguille – 1813 » aux éditions Les Gouttelettes de Rosée.

Le Fils Inconnu de l’Amant de la Liberté – janvier 2003 e.v., an I de la V’.’ L’.’

Rituel d’Initiation Charbonnier au Premier Grade
La forêt par Fritz de Niederhaüsern, 1872.

Les Grades Charb.’.

La Charb.’. a pour but de rendre l’homme meilleur en lui rappelant son principe et sa fin. C’est d’après ce but que deux grades ou passages sont établis dans cette institution. Nous allons donner le mode de réception et les instructions de ces deux grades.

Ier Grade – Apprentissage Passage du Néant à la Vie.

Mode de Réception

Les formalités voulues par le Code pour les initiations ayant été remplies, le guêpier doit être conduit à la forêt par son répondant, qui aura attention de lui faire prendre un autre chemin que celui que prennent les BB.’. CC.’. pour s’y rendre eux-mêmes, afin qu’il ignore quels sont ceux qui vont procéder à sa réception. Arrivé dans les avenues, le répondant exposera à son guêpier les conséquences de la démarches qu’il va faire, et lui demandera s’il persiste à vouloir pénétrer dans les mystères charb.’. Sur sa réponse affirmative, il lui bandera les yeux et le confiera à la garde d’un B.’. C.’. dont il aura réclamé l’assistance.

Cela fait, il se rendra à la V.’., où il exposera au R.’. Ch.’. et aux BB.’. CC.’. assembles que le guêpier N. qu’il a présenté et dont l’admission aux épreuves a été décidée, se retrouve sur les avenues, et qu’il est privé de la lumière.

Le R.’. Ch.’. enverra de suite un B.’. C.’. instruit près du guêpier, pour s’assurer de lui, si c’est définitivement sa volonté de pénétrer dans les mystères charb.’., et s’il se sent le courage de supporter les épreuves auxquelles on va le livrer.

Lorsque le B.’. C.’. est rentré à l’ourd.’., d’après le compte qu’il rend de sa commission, le R.’. C.’. ordonne que le guêpier soit dépouillé de ses métaux, et qu’il nomme un certain nombre de BB.’. C.’. pour lui faire faire ses voyages.

Dans le cours de ces voyages, on doit, par tous les moyens, s’assurer de la constance et de la fermeté du guêpier, et chercher à connaître ses sentiments moraux ; mais on ne doit absolument rien faire qui soit contraire à l’humanité et à la décence.

Le R.’. Ch.’. fixe le mode de ces voyages ainsi que du travail des BB.’. CC.’. pendant leur durée. Il n’y a pas de règle admise dans ces occasions ; elles sont laissées à la sagesse et aux connaissances charb.’. des RR.’. ChCh.’.

Lorsque le R.’. C.’. juge que le guêpier a suffisamment voyagé, il le fait amener dans la V.’. en face des cinq assiettes.

Aussitôt que l’ordre en est donné, le répondant du guêpier sort de l’ourd.’., et va le chercher à la place où il a été laissé. Arrivé à une certaine distance de l’ourd.’., il frappe un Av.’. et dit : « s’il y a dans cette forêt quelques BB.’. C.’. à portée de m’entendre, je les prie de me prêter secours car j’en ai besoin. »

Le Ier G.’. V.’., d’après l’ordre qu’il en a reçu du R.’. C.’., va voir qui frappe l’Av.’., et dit après avoir frappé lui-même : « J’ai entendu la voix d’un B.’. C.’. qui demande du secours ; je viens voir ce qu’il veut de moi » – Il charbonne alors le répondant du guêpier, et celui-ci, âpres avoir été charbonné, lui répond : « C’est un guêpier qui désire être reçu B.’. C.’. ; et comme je ne peux seul lui procurer cet Av.’., je réclame dans cette forêt l’assistance de mes BB.’. CC.’. pour m’aider dans ce travail. »

Le G.’.V.’. va rendre compte de cette réponse auprès du R.’. C.’.

Celui-ci frappe alors un Av.’., et dit : « S’il y a quelque BB.’. CC.’. dans cette forêt à portée de m’entendre, le les prie de venir à mon secours : j’en ai grand besoin. »

Tous les BB.’. CC.’. qui sont à l’ourd.’. ou que le R.’. C.’. a fait disperser dans les avenues, et qui jusqu’alors ont gardé le plus profond silence, frappent tous ensemble un Av.’., et disent d’une voix forte : « J’ai entendu la voix d’un B.’.C.’.Ch.’. qui demande du secours ; je viens à lui pour voir ce qu’il veut de moi ; j’apporte du bois, des feuilles et de la terre, pour construire, feuiller et terrer son fourneau. »

Le R.’.C.’. répond : « Bien travaillé, mon B.’.C.’. ; prenez place à lourd.’. »

Si les BB.’.CC.’. sont dispersés sur les avenues, le R.’.Ch.’. les fait rentrer tous ensemble, ou les uns après les autres. Il est libre d’adopter l’un ou l’autre mode ; comme de varier à son gré les cérémonies des réceptions ; mais il ne peut rien changer à ce qui est essentiel et consacré dans l’ordre charb.’.

Le guêpier est alors introduit par son répondant, qui le fait arrêter à l’entrée de la V.’. Le R.’.Ch.’. fait au répondant les questions qui se font lors de l’entrée en V.’., et qui se trouvent ci-après, dans l’instruction du grade d’App.’. Il lui expose les maux auxquels il se dévoue s’il a le malheur de procurer un sujet indigne à la société, et il lui demande s’il persiste à le présenter.

D’après sa réponse affirmative, le R.’.Ch.’. adresse au guêpier toutes les questions nécessaires pour s’assurer de sa moralité ; il le questionne également sur les circonstances de sa vie dans lesquelles il aurait pu avoir à se reprocher quelque chose. Lorsque les questions sont terminées, le R.’.Ch.’. ordonne que le guêpier soit emmené hors de l’ourd.’., à une distance assez éloignée pour qu’il ne puisse rien entendre de ce qui s’y dit ; puis il consulte les BB.’.CC.’. pour savoir d’eux s’ils sont contents des réponses du guêpier, et si c’est leur avis que la lumière lui soit donnée. Si leur réponse est affirmative, le R.’.Ch.’. ordonne que le guêpier soit de nouveau introduit dans la V.’.

Lorsqu’il y est arrivé, le R.’.Ch.’. lui donne connaissance que les BB.’. CC.’. Ch.’. ; satisfaits de sa fermeté aux questions qui lui ont été faites, consentent à l’admettre parmi eux ; mais qu’il est encore certaines formalités à remplir avant qu’il obtienne cet Av.’. ; qu’il peut, ainsi que tout homme, avoir des ennemis ou des gens contre qui il aurait de la récrimination ; qu’il peut même en trouver parmi les BB.’.CC.’., et qu’avant d’être admis aux mystères charb.’., il faut qu’il jure de leur pardonner et de ne conserver contre personne aucune récrimination ; qu’il faut, en outre, qu’en signe de la sincérité de ce serment, et à l’imitation de J.’.C.’. notre Rédempteur, il boive le calice d’amertume.

Si le guêpier consent à ce qu’on exige de lui, le M.’. des Cérém.’. lui présente alors le calice d’amertume et le lui fait vider.

Cela fait, le R.’.Ch.’. prévient le guêpier qu’il va être admis à prononcer le serment en usage parmi les BB.’.CC.’., et qu’il faut que ce serment soit signé de son sang. La réponse du guêpier décide de ce que doit faire le R.’.Ch.’.

Lorsque toutes ces formalités sont remplies, le R.’.Ch.’. fait mettre le guêpier à genoux sur le linge, les mains croisées à la jointure des poignets, la droite sur la gauche, et la tête nue baissée. Dans cette position, il lui fait prêter l’obligation suivante :

« Je promets et m’engage, sur ma parole d’honneur, de ne jamais révéler à aucun guêpier les secrets des BB.’.CC.’. qui me seront confiés ; de ne jamais attenter à l’honneur de leurs femmes, ni de leurs filles ; de n’en jamais recevoir aucune parmi les BB.’.CC.’. ; de donner à tous les BB.’.CC.’. tous les secours qui dépendront de moi ; de les remettre dans la bonne voie, s’ils s’en étaient écartés ; et de ne jamais faire de réceptions que nous ne soyons au moins trois MM.’.BB.’.CC.’. Si jamais je deviens parjure, je consens à être l’objet de l’animadversion publique, de la haine et du mépris de tous les gens de bien. Dieu me soit en aide. »

Lorsque l’obligation est prêtée, le R.’.Ch.’. fait conduire le guêpier entre les deux Cor.’., là il est de nouveau mis à genoux, et tous les BB.’.CC.’. dirigent contre lui le tranchant de leurs haches ; alors le R.’.Ch.’. lui fait cette question : « Monsieur, que demandez-vous ? »

Le guêpier doit répondre : « La Lumière ».

Le R.’.Ch.’., après cette réponse, frappe un Av.’. sur le tr.’. en prononçant ces paroles :

« Cherchez, vous trouverez. Frappez, on vous ouvrira. Demandez, on vous donnera. »

Il ajoute :

« Que la Lumière lui soit donnée. »

Lorsque le guêpier a contemplé pendant quelques instants le spectacle nouveau qui s’offre à sa vue, le R.’.Ch.’. lui adresse un discours et laconique qui est conçu en ces termes :

« Monsieur, votre fermeté dans les épreuves auxquelles vous avez été livré, votre constance dans les fatigues que l’on vous a fait essuyer, vos réponses aux questions que nous vous avons adressées, mais plus que tout cela, votre bonne conduite dans la société civile, vous ont mérité l’Av.’. d’être reçu parmi les BB.’.CC.’. Sentez, Monsieur, tout le prix de cet Av.’. ; c’est au milieu d’une réunion de frères et d’amis que vous vous trouverez maintenant ; ils vont quitter avec vous cette dénomination usitée chez les vulgaires guêpiers ; vous êtes devenu leur B.’.C.’. ; ils sont prêts à tout faire pour vous. Voyez ces haches dirigées contre vous ; elles sont toutes destinées à vous protéger et à vous défendre, si vous êtes fidèle à vos promesses et que vous teniez vos serments ; mais aussi elles sont destinées à vous punir, si jamais vous les oubliez et que vous deveniez parjure. »

Relevez-vous, choisissez-vous un parrain et approchez-vous des cinq assiettes.

Lorsque le guêpier est en face des cinq assiettes, le R.’.Ch.’. lui en fait donner l’explication par les Ier et 2ème Ass.’. ; il lui fait également donner le signe et la touche d’App.’., ainsi que le mot d’ordre et le mot de passe de ce grade : il lui fait remettre aussi les habillements de la R.’.Charb.’., l’échantillon d’App.’. et une couronne d’épines, en le faisant instruire sur ces divers attributs de la Charb.’. Il le proclame ensuite B.’.C.’.App.’. Ch.’., et il fait applaudir à son initiation en frappant l’Av.’.

Le parrain le place ensuite en tête de la ligne du Midi, et lui procure pinte et pain.

L’Orat.’. prononce un discours sur le premier passage, puis on passe à l’instruction du premier grade.

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Image by Jerzy Górecki from Pixabay

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