Des relations des évêques apostoliques avec les gnostiques exécrés

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Des relations des évêques apostoliques avec les gnostiques exécrés … par +Tau Héliogabale.

Certains évêques de « petites églises gallicanes » prétendent publiquement que l’on ne peut être évêque — selon les canons « catholiques » — si la consécration épiscopale dérive de « gnostiques et autres francs-maçons » (sic !). On se croirait revenu au bon vieux temps de l’Inquisition. Mais je suis persuadé que ces évêques ont quelques lacunes dans l’étude des origines de leur mouvement. Nous nous proposons de leur rafraîchir la mémoire.

Tout commence en 1911 par la consécration épiscopale de Louis-Marie-François Giraud par Mgr. Houssay, évêque consacré par Mgr Miraglia.

« Nous, Julien Houssay, Archevêque de l’Église Universelle par la Grâce de Dieu, et tenant Notre titre de saint Pierre Apôtre, Évêque d’Antioche, ce par la succession ininterrompue des Évêques et des Patriarches attachés à ce siège, déclarons et certifions à tous et à chacun qui prendront connaissance des présentes Lettres, que Notre collaborateur et fils bien-aimé Louis-Marie-François Giraud, né de parents légitimes à Pouzauges (Vendée), diocèse de Luçon, le 6 mai 1876, ordonné Prêtre par Monseigneur Vilatte le 21 juin 1907, a été élevé par Nous, après mûr examen, volontairement et librement, à la dignité épiscopale, le 21 juin 1911, dans la Chapelle d’Aïre (Suisse), près de Genève, et que cette Cérémonie s’est accomplie selon le Rite du Pontifical Romain, en présence de Joseph Pouchin, prêtre et curé de la paroisse Jeanne d’Arc à Paris, de Félix Carrier, prêtre et ancien curé de Genève, de Joseph Gazel, de Genève, de Jean Meyer, d’Albert Bayclet, d’Alexandre Dubosson, et d’Adolphe Bienu, tous domiciliés à Aïre, et autres nombreux témoins qui ont signé avec Nous.

« Donné les présentes Lettres, munies de Notre sceau, le 21 juin 1911, à Aïres, près Genève (Suisse) :

Julio ».

Le 21 juillet 1913, Monseigneur Giraud a consacré sub-conditione (retenez bien ce terme cela à son importance) Johanny Bricaud, par ailleurs déjà sacré évêque gnostique en 1901 et en 1911.

« Et, en effet, ayant parfaitement connu Papus, fréquenté les Martinistes, les Gnostiques, Mgr Giraud consacra le 21 juillet 1913, à la Mine-Saint-Amand-Roche-Savine, près d’Ambert (Puy-de-Dôme), le prêtre gallican Jean Bricaud, qu’il avait ordonné lui-même, dans le même lieu, le 25 juillet 1912, soit un an auparavant, lui transmettant, préalablement à la prêtrise, le diaconat. »

Robert Ambelain, l’épiscopat de Mgr. Bricaud.

On lit dans « Le Réveil Gnostique » N° 35, Mai-Août 1913) :

« L’Église Orthodoxe Latine a pour Évêque en France : Mgr L. Giraud, Primat, et Mgr J. Bricaud, Coadjuteur. Ces évêques tiennent leurs pouvoirs épiscopaux du Patriarcat d’Antioche. »

En 1914, Johanny Bricaud sera aussi évêque régionnaire de l’est de l’Église Catholique Française de Mgr Arnold-Henri Mathieu (Matthews), lui-même consacré par Mgr. Gul (qui également l’un des pères des « petites églises ») le 28 avril 1908. Bricaud était par ailleurs ouvertement franc-maçon du rite de Memphis-Misraïm et martiniste de l’Ordre de Papus. Oui, vous lisez bien, l’un des piliers du gallicanisme moderne a consacré — en toute connaissance de cause — un affreux maçon et gnostique. Et il ne s’agissait ni d’une erreur de Mgr. Giraud ni d’une forfanterie de Mgr Bricaud. Mgr Giraud fera ensuite de Mgr Bricaud son coadjuteur au sein de l’Église Orthodoxe Latine alors que Mgr Bricaud continuait son parcours gnostique et maçonnique. Mgr Giraud n’a pas consacré simplement, mais sous condition, signifiant par là qu’il reconnaissait ainsi la validité de la consécration gnostique reçue préalablement par Mgr Bricaud.

Il ne s’agissait d’autant pas plus d’une erreur que Mgr Bricaud sera par la suite en contact avec Mgr René Vilatte qui lui donnera du « Monseigneur » …

Certificat de consécration Bricaud - Des relations des évêques

On nous répondra sans doute que Mgr Bricaud avait dû faire contrition et abandonner la gnose, mais il n’en est rien puisqu’en 1911 il revendiquera le titre de Grand-Maître de l’Ordre Martiniste et publiera des Notes historiques sur le Rite de Memphis-Misraïm, dont il est toujours le Grand-Maître, en 1938.

Les relations entre l’Église gallicane du Gazinet et Mgr Bricaud seront telles qu’en mars 1934, paraîtra dans le périodique le « Gallican » la nécrologie de Mgr Bricaud en ces termes :

« Nous apprenons la mort survenue, à la suite d’une pénible maladie, de S.E. Mgr Bricaud, évêque de l’Église Gnostique de Lyon, un ami très sincère et très cher à notre Église et à notre Patriarche » (Le Gallican, http://www.gallican.org/mar34.htm).

Et en avril 1934, le Gallican publiera cet entrefilet :

« Un service de quarantaine fut célébré à la mémoire de Mgr Bricaud, évêque des gnostiques, et récemment décédé. Mgr Bricaud était, non seulement un ami personnel de notre Patriarche, mais il était encore son fils spirituel, car notre vénéré pasteur avait été, lui, son consécrateur » (Le Gallican, http://www.gallican.org/avr34.htm).

Comment ? Monseigneur Giraud, de mémoire bénie, le père du gallicanisme moderne et de toutes les petites églises gallicanes considérait donc un gnostique comme son fils spirituel au point de le consacrer au sein des Ordres apostoliques saints ? Au point d’en faire son coadjuteur ? Au point de ne pas renier ce « gnostique », ce « franc-maçon », ce « martiniste » ?

Quel enseignement ! Quelle leçon d’humilité que voilà pour nos gallicans « catholiques » et leurs bûchers virtuels !

Oui nos églises sont liées depuis toujours à ces gnostiques honnis. Au point que presque toutes les lignées épiscopales — des plus douteuses aux plus pures — possèdent en leur sein le nom de gnostiques prestigieux.

Pire, le 3 novembre 1935, Mgr Giraud ordonne à la prêtrise Constant Chevillon, un autre maçon gnostique et martiniste ! Mgr. Giraud ira jusqu’à conférer le sacre épiscopal apostolique à cet affreux gnostique le 5 janvier 1936 !

En août 1936, Le Gallican publie un article de Constant Chevillon, « Le Bien », et en septembre 1936, Le Gallican relate les fêtes du jubilée du sacre de Mgr. Giraud pour lesquelles s’est déplacée une délégation de l’Eglise Gnostique présidée par… Monseigneur Chevillon, évêque gnostique, martiniste et franc-maçon !

Dans son édition d’avril 1937, Le Gallican publie encore un article de Constant Chevillon, « distingué confrère de l’Église Gnostique », sur le Temps Social.

Si l’on se demande si ces liens entre le Patriarche Giraud et les gnostiques ne représentaient qu’un épiphénomène, il suffira de se référer aux déclarations de Mgr Brouillet :

« M. Bricaud, nous écrit-il, est décédé des suites de maladie contractée dans ses luttes contre les forces du Plan inférieur. Le martinisme est au fond un ordre de chevalerie chrétienne, et Christ est leur chef. Là s’arrête ce que je sais ; et, si j’en savais davantage, certes je ne vous en dirais pas plus, parce qu’il est des renseignements qui ne se communiquent qu’à des gens d’une même obédience, et encore pas toujours. Il eût été utile de dire si vous avez eu des relations dans les milieux occultistes et en avez encore, et le but exact de votre enquête. » (Cité par E. Appolis in L’ésotérisme de l’Église gallicane)

Et ce bref tableau historique est bien incomplet. Si nous remontons un peu encore, nombre de nos illustres prédécesseurs furent aussi accusés d’être des suppôts du Diable. En premier l’abbé Grégoire, pourtant personnage incontournable du gallicanisme et cependant franc-maçon notoire ; ensuite, notre bon abbé Julio, Saint Houssay, ami de Jean Sempé le guérisseur, qui toute sa vie sera jugé comme un nécromant et un hérétique, voire comme un escroc, par les catholiques romains. L’abbé Julio dont ses Grands secrets seront préfacés par son ami Fabre des Essarts, alias Tau Synesius patriarche de l’Eglise Gnostique de France. Il est pourtant le père du gallicanisme contemporain.

Bien plus près de nous, enfin, il y a eu une magnifique célébration œcuménique le 29 juin 2013, en l’église luthérienne de Wolfisheim, lors de la consécration d’un nouvel évêque gallican à laquelle ont participé trois évêques gnostiques devant une assemblée de fidèles catholiques, protestants, gallicans et gnostiques. Vraie preuve que voilà de la possibilité d’accomplir les paroles « ut sint unum ! »

En guise de mise au point définitive.

Il semble donc que ces messieurs, plus catholiques que le Pape lui-même, se soient fourvoyés en entrant dans un mouvement gallican qui, dès sa fondation, a posé les pierres de l’entente fraternelle entre tous les chrétiens de bonnes volontés, qu’ils fussent francs-maçons, gnostiques ou martinistes. L’Église gallicane qu’ils rêvent d’être catholique et romaine n’existe que dans leur tête, et s’ils avaient un peu de pudeur, ils méditeraient leurs actions mauvaises plutôt que de tenter vainement de salir un homme, un évêque, mais surtout un de leur frère dans la Foi du Christ !

Je suis gnostique, je ne peux le nier sans mentir à mes frères et sœurs en Christ ; je suis un gnostique trinitaire, professant le « Credo » de Nicée-Constantinople, disant le « Notre-Père », le « Je vous salue Marie », usant des missels romains et gallicans.

Et je suis étonné que certains s’en offusquent aujourd’hui, car je l’ai avoué publiquement devant mes frères et sœurs, dans le cadre d’un exposé sur… la conversion. Dans celui-ci je faisais état de mon passage d’anti-chrétien — il y a bien longtemps — à celui de gnostique un peu fou et enfin à celui de chrétien de rite gallican.

Le gnostique que je suis ose dire devant vous : Notre Père pardonne-moi mes offenses comme je pardonne à celui qui m’a offensé, car, suivant le commandement de Ton Fils de tout amour, j’aime mon prochain comme moi-même et ce jour ne se couchera pas sur ma colère.

Plus sur le sujet :

+Tau Héliogabale, évêque gallican indépendant & Ep. Gn. Vag.

Des relations des évêques apostoliques avec les gnostiques exécrés

Pièces du dossier

PROCÈS-VERBAL DE CONSTAT

Ici : Timbre

L’an mil neuf cent quarante-huit, et le mardi premier juin.

À la requête de Monsieur Charles-Emile-Louis A…, commerçant, demeurant à Bordeaux… (suit adresse)… Lequel, préalablement au constat qui va suivre, nous expose que, au cours d’une entrevue qu’il a eu avec Monseigneur Louis-Marie-François Giraud, Archevêque d’Almyre et Patriarche de l’Église Catholique Apostolique et Gallicane, né à Pouzauges (Vendée), en le Diocèse de Luçon le 6 mai 1876, il avait été convenu que Monseigneur Giraud confirmerais, en présence de témoins, la validité de la Consécration de Monseigneur Jean Bricaud,

Qu’il a intérêt à ce que nous soyons présents lors de cette confirmation, afin que nous constations les déclarations que fera Monseigneur Giraud, et qu’il nous requiert de l’accompagner à cet effet,

Nous, Serge Arthozoul, Huissier près le Tribunal Civil de Bordeaux, y demeurant 52, Cours Georges Clémenceau, soussigné,

Déférant à cette réquisition, nous sommes transportés aujourd’hui premier juin 1948, à dix-sept heures, à Gazinet (Gironde), lieu-dit le Domaine Mathieu et Siège de l’Église Catholique Apostolique et Gallicane, accompagné de Monsieur Charles-Emile-Louis A, requérant, né à Bordeaux en 1904, et de Monsieur Pierre C commerçant, demeurant à Bordeaux…

Sur la demande de Monsieur A, nous avons été introduit, par une personne à son service, auprès de Monseigneur Louis-Marie-François Giraud, Archevêque d’Almyre et Patriarche de l’Église Catholique Apostolique et Gallicane, auquel nous avons été présenté par Monsieur A qui lui a exposé le but de notre visite, qui est de lui entendre confirmer l’authenticité de l’apostolicité de Monseigneur Jean Bricaud, consacré Évêque par Monseigneur Giraud, à la Mine-Saint-Amand-Roche-Savine, arrondissement et canton d’Ambert (Puy-de-Dôme), afin que nous constations cette déclaration.

Monseigneur Giraud nous a alors exposé qu’en effet, il reconnaît avoir consacré et élevé à l’Épiscopat Monseigneur Bricaud Jean, sous le nom de Jean II, le 21 juillet 1913, à la Mine-Saint-Amand-Roche-Savine, et cela librement, volontairement et avec l’intention, et lui a bien ainsi transmis réellement et indiscutablement la plénitude du Pouvoir d’Ordre.

Au cours de son exposé, Monseigneur Giraud a déclaré, avec précision et une grande clarté de mémoire, quelles furent les périodes de sa carrière sacerdotale, ainsi que ses relations avec divers Prêtres et Prélats, nous relatant même les détails les plus précis sur l’Église Orthodoxe Latine, ainsi que sur ses relations avec Monseigneur Bricaud, et en particulier sur sa Consécration, et, à quatre reprises différentes, Monseigneur Giraud a bien précisé qu’il considérait Monseigneur Bricaud comme Évêque, que la validité de cette Consécration était incontestable, et qu’à la mort de Monseigneur Bricaud, il avait dit une Messe avec mitre et crosse à son intention, rendant ainsi hommage à la mémoire sacerdotale de Monseigneur Bricaud. Et Monseigneur Giraud a ajouté que, quoi que l’on fasse ou qu’en disent les méchants, il avait foi en la survivance de l’Eglise Gnostique.

Telles sont les constatations que nous avons faites, et les déplorations que nous avons enregistrées, après quoi nous nous sommes retirés.

De tout quoi, nous avons dressé le présent procès-verbal de constat, pour servir et valoir ce que de droit. Sous toutes réserves.

Coût : Mille cent trente-trois francs.

signé : Arthozoul (Sceau)

Enregistré à Bordeaux, deuxième Huissiers, le quatre juin 1948, folio 49, case 1532.

Reçu soixante francs

signé : illisible.

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