Etude de l’âme au sein de la Kabbale

Voyons maintenant les douze principes de base ressortant du Zohar (Par Soued) :

  1. L’âme de tous les êtres humains est unique et vient de l’Adam Primordial ou Adam Qadmon, appelé aussi plérôme divin. Après la transgression d’Adam, elle s’est divisée en une myriade de racines et d’étincelles. L’ensemble reviendra in fine à sa source.
  2. L’homme est créé à l’image du divin et il est l’objectif de la création, puisque c’est par lui et par son âme que la transgression d’Adam sera réparée et que l’âme de l’Adam primordial sera reconstituée.
  3. L’âme naît androgyne puis se sépare en ses deux aspects masculin et féminin, avant de s’incarner.
  4. L’âme a différents aspects qui grandissent avec le corps. Le perfectionnement de l’âme n’a lieu que dans ce monde-ci.
  5. Le corps est une enveloppe ou une coquille de l’âme qu’il faut briser pour libérer l’âme. Le vêtement céleste qu’il reçoit est à l’image de son enveloppe terrestre. L’homme juste ou l’homme repenti quitte son vêtement terrestre (matière) pour se revêtir de son vêtement céleste (lumière) et il est accompagné par les anges jusqu’à sa demeure au Gan E’den. L’homme non repenti part et reste nu, accompagné par les démons jusqu’au « purgatoire », appelé géhenne.
  6. Il y a coïncidence entre le monde des âmes et celui des anges. Ainsi l’âme d’un Juste peut être assimilée à un ange. Selon le niveau de droiture et de pureté atteint par le Juste dans ce monde-ci, son âme accède à une catégorie d’anges plus ou moins élevée dans le monde intermédiaire. Le Juste devient ainsi un ange messager auprès des êtres humains. De même, l’âme d’un être voué au mal, sans repentir ni intention de le faire dans ce monde-ci, devient un esprit « malin » appartenant aux « écorces » de l’au-delà (ou qlipot) et il erre dans l’univers.
  7. La métempsychose est un châtiment lié principalement au fait de ne pas procréer et elle offre l’occasion d’une réparation ou rédemption. Elle concerne également les âmes soeurs qui n’ont pu se retrouver, dans une première vie. Elle offre ainsi l’opportunité d’une rencontre et d’un accomplissement.
  8. La femme n’est pas responsable de ne pas procréer et ne subit la métempsychose que si elle n’a pas trouvé d’âme soeur lors de sa première vie.
  9. La géhenne est un châtiment plus sévère qui est assimilé à l’Autre Côté, où sévissent Satan et les démons, pour punir l’âme de ses transgressions importantes. On purge une peine maximale de douze mois dans la géhenne. Mais le châtiment le plus grave reste la disparition de l’âme au Shéol quand on refuse de se repentir. L’âme est dite retranchée ou « kharet ». Sur le plan sémiologique, « géhinam » est un mouvement vers le sommeil des facultés de discernement du bien, vers l’obscurcissement des possibilités de faire le bien, vers le penchant au mal, contrairement à Gan E’den (jardin d’Éden) qui est un mouvement vers la lumière et la connaissance du bien. Ainsi l’âme attachée à l’Autre Côté dans son parcours dans ce monde-ci, si elle ne s’est pas repentie, lui reste attachée après la mort. Son châtiment est de ne pas pouvoir jouir de la lumière de Gan E’den.
  10. Les temps messianiques ne pourront survenir que si le Réservoir des âmes, ou l’Adam Primordial ou le plérôme divin, est vidé de son contenu. Après son (ou ses) parcours terrestres, après sa purification par « la rivière de feu ou de lumière » et après son passage éventuel par la géhenne l’âme est destinée à briller près du Trône de Gloire, en attendant la résurrection, ou à disparaître (kharet) en cas de non-repentir.
  11. Aux temps messianiques seuls les Justes ressusciteront. Au Jugement dernier, qui inaugure la fin des temps et le monde à venir, tous les corps ressusciteront et les âmes seront jugées définitivement avant de rejoindre leur corps initial. Si plusieurs corps ont partagé la même âme, seul le corps qui a procréé se relève, les autres corps restant poussière.
  12. Le Monde à venir (o’lam haba) est un monde de paix et de tranquillité éternelle où toutes les âmes jouiront du spectacle de la splendeur divine. Le Monde à venir suit, ou se confond avec, les temps messianiques et le Jugement dernier. »

Toutes les âmes de l’univers sont « une » sur le plan mystique et proviennent de l’Adam primordial (Rivière céleste, Réservoir des âmes ?) qui, elle-même, vient du d’En Haut.

L’âme naît dans la Rivière céleste et elle est stockée dans le « Réservoir » (gouph), appartenant au 7ème ciel (A’rabot).

L’âme attend le corps auquel elle est assignée, car elle est prédestinée. Parfois elle se rebiffe et descend sans son gré, notamment quand elle sait qu’elle sera souillée dans le corps assigné. Avant de descendre l’âme passe nue devant le Créateur, à travers la « chambre d’amour » et jure devant lui de réaliser sa mission sur terre et d’atteindre les mystères de la Connaissance et de la Foi.

Androgynat de l’âme

L’âme est androgyne. Quand elle quitte le « Réservoir », l’âme circule pendant 33 jours avant de se fixer et elle est guidée successivement vers le « Gan E’den », où lui est montrée la lumière des Justes, et vers « Géhinam » où lui est montré le feu de la rigueur. Puis l’âme se sépare en ses deux aspects féminin et masculin, qui se fixent dans les corps désignés, dès la conception de l’embryon. Il faut noter que chaque aspect de l’âme est assigné à un corps de même sexe ; sinon les conséquences sont : stérilité ou homosexualité de l’être ainsi créé.

Si un être a mérité durant ses vies, il va retrouver lors du mariage, sa contrepartie, masculine ou féminine dont il s’est séparé. Il y a alors une union parfaite des corps et des âmes. Si cette rencontre ne se fait pas dans une vie, il y a transmigration des deux aspects de l’âme jusqu’à ce que la rencontre ait lieu. Il s’agit de la première circonstance de transmigration des âmes dans le Zohar, aussi bien pour l’homme que pour la femme. Cette « non rencontre » dans une seule vie est le signe d’un accomplissement inachevé des êtres portant chacun un aspect de l’âme à reconstituer.

Sommeil et extase, rêve et vision

La nuit, l’âme « nefesh » quitte le corps, laissant seulement son empreinte, qui permet au corps de continuer à vivre. Si pendant la journée, l’âme est restée pure, elle arrive à s’élever au-dessus des essences impures qu’elle rencontre lors de son ascension. Elle s’élève alors vers l’entrée des Palais et languit pour visiter le « sanctuaire du Roi ». Sinon, l’âme colle aux essences impures, et reste toute la nuit à leur niveau : ces essences lui montrent l’avenir, tout en mélangeant la réalité et les illusions. Après cela, l’âme « nefesh » retourne à sa place à la fin de la nuit. Pendant le jour, l’âme rouah’ cherche à retrouver la demeure qui lui est destinée (Gan Eden). Grâce à diverses stimulations qui facilitent cette randonnée, l’âme rouah’ s’élève alors vers sa demeure et en route elle rencontre une série d’obstacles qu’elle ne peut franchir que si elle a reçu une préparation et un enseignement adéquats. Elle jouit alors de visions de clarté et de splendeur (et c’est le sens de l’esprit saint ou prophétique) et elle reçoit des informations concernant l’avenir des vivants. Mais attention, sans préparation adéquate, il faut se souvenir du sort des quatre maîtres qui ont tenté de pénétrer dans le « Pardes », seul Rabbi Aqiva est sorti indemne de l’aventure extatique.

Colère et impatience

Les kabbalistes enseignent qu’il faut se détourner d’un homme dont l’âme est « dans les narines », c’est à dire qui est prompt à la colère, car cet homme s’est attaché à l’impureté de l’Autre Côté, il est tombé dans « l’étrange adoration » et il est devenu esclave d’un dieu étranger.

Quand l’homme est impatient, notamment dans l’accouplement avec une femme, c’est comme s’il reproduisait la transgression d’Adam qui a coupé un fruit non mûr de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal et qui a introduit le mal au Gan E’den. L’âme impatiente introduit les écorces dans ce monde et éloigne la Shékhinah, ou Présence divine.

À la mort

Au moment de la mort, l’âme quitte le corps avec violence et souffrance et le « vêtement terrestre » est enlevé par l’Ange de la Mort. Pendant sept jours après le décès, l’âme va et vient entre la tombe et son corps perdu. En effet l’âme s’est « attachée » à la sensualité du corps et cette difficulté de détachement la retient au-dessus de la tombe où elle perçoit avec douleur et angoisse la dégradation de son ancien corps. Pour éviter que cette situation ne se prolonge certains h’assidim se préparent de leur vivant à détacher leur âme de leur corps par une ascèse, le jeûne, la méditation et la prière.

Après la « shiva’h », l’âme rend visite à Adam et Eve et aux couples de patriarches et matriarches enterrés dans la Makhpélah. Puis, selon ses mérites et le jugement reçu, l’âme se couvre de son vêtement céleste pour rejoindre sa demeure dans le monde intermédiaire. Dans tous les cas, avant de rejoindre sa demeure, elle est purifiée pendant trente jours dans la « nehar di nura », la rivière de feu ou de lumière, alimentée par la rosée qui tombe des lettres de feu et d’eau de la Torah ésotérique. Cette immersion a pour but de purger toute âme des séquelles des émotions et des désirs terrestres et de la préparer à la prodigieuse lumière qui l’attend dans sa demeure du Gan E’den.

Le dernier jour de Souccot, ou fête des Tabernacles, un officier de l’armée céleste, Yéhoudiam, descend avec ses myriades et vient soulever l’ombre de ceux qui vont bientôt mourir. Si le mourant est un Juste, les âmes d’en Haut se réjouissent de la venue d’une nouvelle âme qui va directement resplendir au Paradis d’en Haut, accompagnée par Yéhoudiam. Dans les autres cas, l’âme est livrée à l’ange instructeur Métatron (H’énokh) qui va la placer en son lieu dans l’attente que tous les aspects de l’âme se réunissent en une seule unité et resplendissent ainsi.

En effet, les trois aspects de l’âme prennent des chemins apparemment différents. Néfesh reste dans la tombe, jusqu’à ce que le corps soit décomposé en poussière. Elle volette alors dans ce monde-ci, en se mêlant des soucis des vivants afin d’intercéder pour eux le moment opportun. Ainsi entre les jours de Rosh Hashana (Nouvel An) et de Kippour (Grand Pardon), au moment du jugement annuel, elle informe les vivants des décisions du tribunal divin dans un rêve ou dans une vision.

Rouah’ rejoint sa demeure Gan E’den (Paradis d’en Bas) où elle se revêt d’un vêtement lui donnant l’apparence de ce que l’être était sur terre. Lors des shabbats, des fêtes et des néoménies, rouah’ remonte s’imbiber de la splendeur des régions supérieures et revient à sa place.

Neshamah remonte dans la demeure d’où elle vient, le Paradis d’en Haut, et retrouve sa radiance, c’est-à-dire l’unité du Haut et du Bas et ne redescend plus jamais sur terre. Mais tant qu’elle n’est pas unie au « Trône de Gloire », les deux autres aspects néfesh et rouah’ ne trouvent ni repos ni paix et errent chacun dans son monde. Rouah’ trouve la porte du Gan fermée et néfesh erre au-dessus de la tombe d’une manière désordonnée, puis elle est lancée à travers l’univers comme du fond d’une fronde.

Par contre, lors de l’union de neshamah avec sa source, néfesh trouve enfin le repos et suit l’ange Yéhoudiam qui, après lui avoir montré la Makhpélah à Hébron, lui montre successivement la splendeur des demeures de rouah’ et de neshamah. Quand rouah’ est unie à neshamah, l’ensemble retrouve une unité et constitue un lien mystique qui illumine le monde.

En effet, l’union de neshamah (mot qui commence par la lettre noun) et de rouah’ (commençant par resh) donne « ner » (noun-resh), la lumière.

Un esprit impur s’attache au corps qui passe la nuit sans être enterré. En cas de transmigration, une âme ne peut pas réaliser le passage dans un autre corps, tant que son ancien corps n’est pas enterré. Le retard à l’enterrement affaiblit le « char divin » qui doit prendre une décision quant à l’avenir de l’âme.

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