Le Baphomet, Figure de l’ésotérisme templier

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Le Baphomet, Figure de l’ésotérisme templier et de la Franc-Maçonnerie par Spartakus FreeMann et Soror D.S.

Mise à jour du mois d’avril 2019 : le livre vient d’être réédité et mis en vente au prix de 18 EUR.

« Oui, nous abordons ici le fantôme de toutes les épouvantes, le dragon de toutes les théogonies, l’Arimane des Perses, le Typhon des Égyptiens, le Python des Grecs, l’antique serpent des Hébreux, la vouivre, le graouilli, la tarasque, la gargouille, la grande bête du Moyen Âge, pis encore que tout cela, le Baphomet des templiers, l’idole barbue des alchimistes, le dieu obscène de Mendès, le bouc du sabbat. »

Éliphas Lévi, Dogme et Rituel de la Haute Magie.

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Co-signé par Spartakus FreeMann et Soror D.S., l’ouvrage Le Baphomet, Figure de l’ésotérisme templier & de la franc­ maçonnerie, retraçant  la lente élaboration du mythe de Baphomet, vient de sortir aux  éditions Alliance Magique.

Le Baphomet, Figure de l’ésotérisme templier
Le Baphomet, Figure de l’ésotérisme templier

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Le Baphomet, Figure de l’ésotérisme templier, extrait de l’introduction :

« […] Aux templiers, on a supposé la possession du Graal ou de l’Arche d’Alliance, on les a présumés alchimistes, magiciens, convertis à l’Islam ou adorateurs du Diable. Durant les siècles qui suivirent le procès, les voix se divisèrent entre partisans de l’innocence, de la culpabilité et ceux qui attribuaient aux templiers la possession de secrets ésotériques. Dans la liste des crimes qui leur furent imputés, le reniement du Christ et l’idolâtrie occupèrent une place importante, tandis que la nature même de l’idole que les templiers étaient supposés adorer restait sujette à variations : les accusés furent alternativement soupçonnés de rendre hommage à un chat, un démon, un portrait et une tête, occasionnellement gratifiée d’un nom : Baphomet.

À l’origine, pièce parmi d’autres dans un dossier à charge, il faudra attendre plusieurs siècles pour que Baphomet acquière l’aura légendaire qui est aujourd’hui la sienne. Vers le milieu du 18e siècle, le mythe templier est réinvesti par la Franc­-maçonnerie. Cette société, apparue sous sa forme moderne, à la toute fin du 16e siècle, s’est rapidement rêvé des origines fabuleuses, faisant remonter ses rites à la construction du Temple de Salomon, puis à la chevalerie médiévale. En 1750, le premier grade templier fait son apparition. La même année, le baron von Hund fonde la Stricte Observance Templière. D’autres organisations suivront. L’interdiction prononcée par le pape en 1312, sous risque d’excommunication, d’utiliser le nom ou les symboles templiers, n’empêchera nullement la fondation d’une pléthore d’ordres néo­templiers qui foisonnent encore de nos jours. Dans la foulée du Templarisme, l’idole revient sur le devant de la scène, donnant lieu à toutes sortes de spéculations et faisant la joie des amateurs de complots, depuis l’orientaliste Friedrich Nicolaï qui suppose aux chevaliers un culte gnostique, jusqu’aux occultistes modernes, en passant par le mystificateur Léo Taxil qui le recyclera dans ses brûlots antimaçonniques à la fin du 19e siècle.

Mais c’est au célèbre occultiste Éliphas Lévi que revient l’honneur de lui fournir, en 1854, la silhouette qu’on lui connaît : une créature dotée d’une tête de bouc, d’un corps écailleux, de seins de femmes et de sabots fourchus. Une représentation désormais ancrée dans l’esprit du public. Tantôt diabolisée, tantôt réhabilitée, l’idole supposée du Temple aimante toutes les ambiguïtés. Car si l’ésotérisme contribue à adoucir la figure de Baphomet en le pourvoyant en symboles notamment alchimiques, l’effigie va retourner au Diable en 1968, lorsque le fondateur de l’Église de Satan choisit comme emblème un symbole qu’il intitule le Sceau de Baphomet.

Notre modernité héritera de cet empilement d’interprétations, gloses et réécritures et ajouts successifs, au point de ne plus savoir par quel bout attraper le mythe. Icône chérie des adeptes de la voie de la « main gauche », comme des disciples d’Aleister Crowley, des alchimistes comme des conspirationnistes, etc., la figure de Baphomet porte toutes les couleurs du manteau bigarré que ses historiens lui ont tricoté au fil des siècles, mais toujours conservant des bûchers templiers comme une odeur de roussi.  »

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« Le Baphomet » de l’église Saint Merry. Photographie par Aurélien Llavador, 2014.

Extrait de l’ouvrage :

« Le 13 octobre 1307, au petit matin, les sergents et les hommes d’armes du roi de France Philippe IV « le Bel » procèdent à l’arrestation en masse des Templiers. Le coup de filet a été secrètement mis au point un mois plus tôt lors d’un conseil restreint tenu à Pontoise. Aux premières accusations (blasphème, sodomie, hérésie, fornication, etc.), l’inquisiteur Guillaume de Paris, en charge des interrogatoires, n’aura pas grand-chose à ajouter. Par contre, au fil des mois, les crimes gagneront en précision. Dans le texte rédigé par Nogaret, on peut ainsi lire : « Cette engeance immonde a délaissé la source d’eau vive, et remplace sa gloire par le Veau et sacrifie aux idoles ». Une accusation vague qui se cristallisera, au fil des réquisitoires, en un culte voué à une « tête » à l’allure changeante et occasionnellement gratifiée d’un nom : Le Baphomet.

Dans les instructions envoyées en 1307 dans les provinces du royaume, Guillaume de Paris ordonne d’interroger les chevaliers du Temple sur : « une ydole qui est en forme d’une teste d’homme à une grant barbe ». L’acte d’accusation que publia la cour de Rome portait dans son article 46 : « que, dans toutes les provinces, ils avaient des idoles, c’est-à-dire des têtes dont quelques-unes avaient trois faces et d’autres une seule, et qu’il s’en trouvait qui avaient un crâne d’homme. » Et dans son article 47 : « Que dans leurs assemblées et surtout dans les grands chapitres, ils adoraient l’idole comme un Dieu, comme leur sauveur, disant que cette tête pouvait les sauver, qu’elle accordait à l’Ordre toutes ses richesses et qu’elle faisait fleurir les arbres et germer les plantes de la terre ».

Un an et demi après l’arrestation des Templiers, l’idole incriminée a gagné en consistance. L’acte d’accusation du 12 août 1308 y consacre 5 des 99 points d’accusation : elle pouvait sauver (accusation 53), rendre riche (54 et 55), faire fleurir les arbres (56) et faire germer la terre (57). Deux ans plus tard, dans les 127 chefs d’accusation présentés aux Commissaires pontificaux, Nogaret lui fera une place de choix. Pour autant cette supposée idole est très loin de jouer le rôle central que certains auteurs modernes ont voulu lui accorder et l’accusation passera finalement au second plan. À l’époque du procès, ce n’est pas tant sa nature qui intéresse les juges que le crime d’idolâtrie lui-même. Les Templiers seront ainsi accusés tour à tour d’adorer un chat, une tête, etc. Au point qu’il serait plus juste de considérer Baphomet comme une pièce parmi beaucoup d’autres dans un dossier lourdement à charge. Une pièce qui arrive cependant à point nommé pour enfler les rumeurs et charger des accusés que l’on « découvre », de surcroît, secrètement affiliés aux ennemis musulmans, « bafomet » étant, comme nous allons le voir, une dénomination occitane de Mahomet. Les témoignages portant sur l’idole seront donc volontiers accueillis par des accusateurs qui semblent n’avoir reculé devant aucun artifice de propagande pour éradiquer l’Ordre du Temple. »

La matière de ce livre a également été publiée de manière fragmentaire dans la revue Les Secrets du Temple.

Plus sur le sujet :

Le Baphomet, Figure de l’ésotérisme templier & de la franc-maçonnerie, Spartakus FreeMann & Soror D.S, éditions Hermésia (du groupe Alliance Magique).  250 pages, Prix : 24 euros.

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