Origines et filiations réelles des Eglises catholiques apostoliques indépendantes par Jean-Pierre Bonnerot. 

« Je t’adresse donc (c’était en 1979 dans le Bulletin de liaison N 5 du Siège Ecclésial Oecuménique fondé par Mgr ERNI, pages 5 et 6)… Tout cela ne me rajeunit pas, le texte composé pour expliquer aux membres et Églises de ce groupement en quoi la filiation de Pierre était fausse et pour cause, elle remonte à Marc ». Jean-Pierre.

« Avez-vous une succession apostolique ? Déroulez la liste de vos évêques ! » Tertullien – 3e siècle –

Le Patriarcat d’Alexandrie devenue l’Église Copte Orthodoxe fait remonter sa succession apostolique à Saint Marc dont le premier séjour en Égypte » à Alexandrie » se situe en 43 » la deuxième année du règne de l’Empereur Claude, il y séjourne jusqu’en 49 et avant de partir pour la Palestine il ordonna un évêque Annianos (Anien). La seconde visite de Saint Marc en Égypte a lieu en 61 : il y trouve alors de nombreux fidèles et trois églises et Saint Marc assisté de Saint Anien ordonne trois prêtres et sept diacres. Après le martyr de Saint Marc en 68 » Saint Anien lui succède comme deuxième évêque sur le Siège d’Alexandrie.

PATRIARCHES D’ALEXANDRIE :

I. Marc 40-62

2. Anianus 62-84 3. Abilius 84-98

4. Cerdon 98-109

5. Primus 109-122

6. Justus 122-130

7. Eumènes 130-143

8. Marcien 143-154

9. Céladion 157-167

10. Agripinis 167-180

11. Julianus 180-189

12. Demetrius 189-231

13. Heradas 231-247

14. Denys 247-264

15. Maxime 264-282

16. Théonas 282-300

17. Pierre I 3OO-311

18. Achillas 311-312

19. Alexandre 312-328

20. Athanase 328-373

21. Pierre II 373-380

22. Thimothée I 380-385

23. Théophile 385-412

24. Cyrille 412-444

25. Dioscore 445-451

26. Proterius 451-457

27. Timothée II 457-460

28. Timothée III 460-482

29. Jean I Talaia 482

30. Pierre III 482-490

31. Athanase II 490-496

32. Jean II 496-505

33. Jean III 505-517

34. Dioscore II 517-519

35. Timothée IV 519-536

36. Théodose I 536-566

Théodose d’Alexandrie » Patriarche de cette ville de 536 & 566 fut appelé à Constantinople en 536 par Justinien et il ne devait plus revenir dans la ville dont il était le Patriarche.

Mais en fait d’où vient cet acte de Justinien ? D’où procède-t-il ? Eutychès, archimandrite d’un monastère de Constantinople enseigna vers le milieu du Vème siècle qu’en Notre Seigneur la nature divine avait absorbé la nature humaine » en sorte qu’on pouvait dire qu’il n’y avait plus en Lui qu’une seule nature » après 1’union hypostatique : c’est ce que l’on a appelé l’hérésie monophysite » ou d’une seule nature.

Le Concile de Chalcédoine (451) condamne les erreurs d’Eutychès relativement à 1’union des deux natures dans la personne de Notre Seigneur. La plupart des clercs et des fidèles de Syrie comme d’Égypte refuseront d’accepter la sentence des Pères parce qu’ils y voient, à tort, la condamnation de Saint Cyrille. Ils repousseront les erreurs de Eutychès mais s’en tiendront à la formule de Cyrille qui, imprécise par elle-même peut fort bien recevoir une interprétation « catholique » : il s’agissait à travers une querelle de mots d’une même foi, mais où se glissait dans cette circonstance une influence politique : les monophysites comme les catholiques étaient d’accords sur le principe de la double nature, mais opposés par des formulations divergentes.

En fait que se déroule-t-il ?

Lorsque le Concile de Chalcédoine condamne le monophysisme et dépose Dioscore, qui finira ses jours en exil, il ne s’agit bien entendu pas d’Eutyochianisme. Les Catholiques avaient refusé la formule de Saint Cyrill non parce qu’elle n’était pas orthodoxe, mais parce qu’elle ne leur semblait pas assez nette et précise, Dioscore refusant une autre formule que celle de son prédécesseur sera déposé. Les Égyptiens irrités de voir leur Patriarche déposé par son rival de Constantinople, rejetèrent obstinément la formule de Chalcédoine par antipathie à l’égard du gouvernement byzantin.

L’Empereur Justinien (527-565) recourut à un procédé énergique pour en finir avec ces « révoltes ». Il fit arrêter et enfermer dans des couvents tous les évêques monophysites.

L’Impératrice Théodora vint au secours des monophysites en cédant aux Instances de Harith ibn Djabalah, roi des Arabes ghassanides qui lui demandait des évêques monophysites et de concert avec Harith Ibn Djabalah elle fit consacrer deux moines du monastère de Pegilta sur le mont Isla par Théodose d’Alexandrie. Il s’agit de Jacques Bar Addaï pour le Siège d’Edesse et Théodore pour Hirta de Na’Aman, centre monophysite des Arabas chrétiens de la Basse Mésopotamie persane. La consécration épiscopale se déroula vers 543/544 et sous un déguisement les deux moines s’enfuirent de Constantinople. Théodore ne parvint peut-être pas à destination, mais Jacques parcourut tout 1’Orient, faisant partout les ordinations nécessaires. Jacques revint ensuite à Constantinople cherche auprès du Patriarche monophysite d’Alexandrie des lettres de recommandation pour deux moines qu’il ferait consacrer en Égypte où les monophysites étaient plus libres. Ces trois évêques en consacrèrent d’autres à leur tour en donnant les titres des villes épiscopales du Patriarcat d’Antioche, où ils avaient des adhérents.

Ainsi prit naissance la lignée Syro-Jacobite d’Antioche non issue du Patriarcat d’Antioche, mais du Patriarcat d’Alexandrie.

Théodose I, 36e Patriarche d’Alexandrie consacre vers 543/544 :

37. Jacques Bar Addaï qui constitue le départ de la lignée Syro-Jacobite.

38. Sergius le Jacobite qui devient le Patriarche de l’Église Jacobite

39. Dommus III 547

40. Anastase 560

41. Grégoire I 564

42. Paul II 567

Jusqu’à Ignace-Pierre III, 126e Patriarche dans la Filiation Apostolique remontant par Théodose I à Saint Marc et non 127e Patriarche, car on ne peut pas faire référence à Severius le Grand, 38e Patriarche sur le Siège d’Antioche quand Jacques Bar Addaï est le 37e évêque consacré par le 36e Patriarche d’Alexandrie.

Seul le désir de substituer la lignée d’Antioche au profit de la nouvelle lignée Syro-Jacobite d’Antioche explique « le prétendu titre » de 127e Patriarche.

Pour aller plus loin :

Bibliographie

Dictionnaire d’Histoire et de Géographie ecclésiastique, tome 3, Letouzey Ed.

R. JANIN : Églises Orientales et rites orientaux. Letouzey Ed.

Origines et filiations réelles des Eglises catholiques apostoliques indépendantes par Jean-Pierre Bonnerot.

Ce texte a été publié avec l’aimable autorisation de son auteur, Jean-Pierre Bonnerot, pour le site EzoOccult. ©Jean-Pierre Bonnerot, tous droits de reproduction interdits.

Illustration : COPTS [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

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