L’Anti Calife 3

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L’Anti Calife 3 (troisiĂšme partie) par Peter Lamborn Wilson. 

VII. Le Goût.

Ici, des mots comme rituel, mysticisme et religion ne peuvent ĂȘtre pris dans leur sens exotĂ©rique usuel de sacrifice obligatoire, de piĂ©tĂ© irraisonnĂ©e et d’assombrissement organisĂ©. L’Anti-Calife Ă©sotĂ©ricise ces termes, les retourne, opĂšre sur eux une inversion. Il se modĂšle en quelque langage palĂ©olithique qui n’a pas encore diffĂ©renciĂ© le rituel et l’art, le mysticisme et la conscience personnelle, la religion et la vie harmonieuse de la tribu. Seuls de tels mots antĂ©diluviens remontĂ©s Ă  la surface satisferaient nos besoins prĂ©cis (et seule la poĂ©sie peut espĂ©rer les recrĂ©er).

Dans une sociĂ©tĂ© qui a utilisĂ© un tel langage, l’artiste (comme A.K. Coomaraswamy l’a soulignĂ©) ne serait pas un type de personne spĂ©cial, mais chaque personne serait un type d’artiste spĂ©cial. En effet, comme le pamong javanais ou maĂźtre de la secte Sumarah m’a exhortĂ© par des hyperboles, « chacun doit ĂȘtre un artiste ! » Dans la sociĂ©tĂ© javanaise ou balinaise, cette maxime devient un axiome culturel. Un terrible prestige s’attache aux arts du théùtre de marionnettes, de la danse, du gamelan [35], du batik [36], etc. La kebatinan [37] ou culte « Ă©sotĂ©rique pur » (qui se sont coupĂ©s de l’Islam et de l’Hindouisme orthodoxe) enseigne souvent Ă  ses dĂ©vots rien de plus que des techniques de mĂ©ditation et d’apprĂ©ciation de l’art. La danse de transe rĂ©sume cette voie : l’identification totale de soi avec l’action esthĂ©tique. La javanais ou le balinais qui manque de talent est comme un Sioux Lakota sans quĂȘte de vision, ou comme un Senoi malaysien qui ne peut rĂȘver, ou comme un pygmĂ©e africain sourd Ă  la musique de la forĂȘt. A Java, cet idĂ©al a survĂ©cu depuis l’indĂ©pendance en tant que rĂ©alitĂ© partielle grĂące aux efforts de renaissance que les Ă©sotĂ©ristes ont produit afin de conserver la culture vivante, comprĂ©hensible et accessible Ă  tous. PlutĂŽt que de regarder vers l’ouest, beaucoup de jeunes artistes indonĂ©siens expĂ©rimentent avec Ă©lĂ©gance de nouveaux syncrĂ©tismes du traditionnel et du moderne (la « Danse du Singe » de Bali, par exemple, fut introduite dans les annĂ©es 30) ; les pures formes classiques sont perçues comme des sources d’inspiration qui doivent ĂȘtre renforcĂ©es plutĂŽt que comme des poids morts qui doivent ĂȘtre abandonnĂ©s.

Anti Calife 3
Anti Calife 3

De tels rĂ©sidus de culture palĂ©olithique furent enterrĂ©s, parmi nous les occidentaux, il y a fort longtemps par l’Eglise, l’Empire et la Machine. Notre clichĂ© [38] de l’artiste est un individu Ă©tranger et isolĂ© qui trahit ou expose continuellement nos idĂ©aux culturels comme une honte ou bien qui se prosterne vers eux en produisant de la merde Ă©litiste. Avec les Romantiques – le premier groupe artistique complĂštement marginalisĂ© – nous pouvons commencer Ă  retracer l’idĂ©e de l’artiste en tant que rĂ©volutionnaire (soit progressiste soit rĂ©actionnaire), la voix disant « Non » Ă  cette sociĂ©tĂ© que la vision de l’artiste n’esquisse plus ou ne créé plus. Dans notre siĂšcle, tout art, pour quelque raison que ce soit, se tient contre la sociĂ©tĂ© moderne – en fait, ce mouvement spĂ©cifique constitue ce qui est appelĂ© Modernisme. MĂȘme les Futuristes qui aimaient les machines dĂ©sirent la rĂ©volution. Avec le DadaĂŻsme, l’art fut dĂ©clarĂ© mort et simultanĂ©ment il fut annoncĂ© comme seule rĂ©volution possible. Les SurrĂ©alistes reprirent l’idĂ©e mais la vendirent pour un potage vienno-moscovite. Dans les annĂ©es 50 et 60, les Lettristes et les Situationnistes dĂ©terrĂšrent Ă  nouveau la notion et la polirent en une dĂ©claration des artistes en tant que modĂšle de la conscience rĂ©volutionnaire – encore un lien Ă©troit avec le « lĂ©gislateur non dĂ©sirĂ© » de Shelly. Dire que notre Art du Consensus est mort – et c’est ce que dit cette Ă©cole de pensĂ©e – signifie qu’à prĂ©sent tout le monde peut ĂȘtre un artiste. Le credo palĂ©olithique renaĂźt. Le modernisme et la tradition sont tel un Ouroboros [39].

Une fois encore (comme avec l’utopisme d’Alamut) notre Ăšre semble particuliĂšrement impropre pour ce rĂȘve, qui apparaĂźt comme un nouveau dĂ©sir sans espoir Ă  ajouter Ă  notre liste de misĂšres. Comment pouvons-nous transformer nos villes en Java ou en Bali ? MĂȘme Bali n’est plus Bali, polluĂ©e qu’elle est par des Kentucky Fried Chicken et le tourisme de masse. AprĂšs tout, les artistes ne choisissent pas l’aliĂ©nation – ils veulent ajouter au stock-image tribal – c’est leur vocation. Mais la sociĂ©tĂ© moderne elle-mĂȘme dĂ©crĂšte l’aliĂ©nation par l’enseignement Ă  ses enfants que le jeu et le travail s’excluent mutuellement et sont des rĂ©alitĂ©s hostiles, que la vision et la pratique sont Ă  jamais inconciliables. OĂč pouvons-nous voir l’espoir (en dehors du passĂ© lĂ©gendaire ou de l’orient exotique ou du Futur Parfait) pour une sociĂ©tĂ© d’artistes-visionnaires, pour un monde qui n’a pas de mots distincts pour jeu et travail ?

Comme pour les questions de justice sociale, chaque Ăšre créé des possibilitĂ©s et dĂ©truit les autres, offre certaines tactiques et retire d’autres. Les chances pour l’action ici sont exactement les mĂȘmes que dans le champ de la justice : le travail sur soi et la propagande.

Le travail artistique sur soi inclut l’art en tant que mĂ©ditation et la mĂ©ditation en tant qu’art ; il inclut mise en forme de l’environnement personnel ; il inclut la communication directe et belle avec les camarades proches ou avec les collaborateurs choisis en tant que but primordial profond dans la vie ; il inclut Ă  la fois les artefacts visibles et invisibles en tant qu’expressions des Ă©tats spirituels, en tant qu’« auto-expression » ; il inclut l’adoption d’un code de l’artiste qui a en lui quelque chose de l’antique code de l’honneur ou code du duel, mais il confĂšre l’expĂ©rience et la grĂące Ă  toutes les libertĂ©s non conventionnelles.

Cet art nouveau implique un certain « infantilisme spirituel », ce que le dramaturge Zen Zeami appelait la « PremiĂšre Fleur » – « l’Esprit de celui qui Commence » – la capacitĂ© de voir et d’agir avec spontanĂ©itĂ© ; tout ce qu’il contient est la promesse d’une simple maturitĂ©, plutĂŽt qu’une sorte de maturitĂ© mortifĂšre qui prĂ©pare Ă  prĂ©sent le monde pour la dĂ©cĂ©rĂ©bration robotique et la guerre infernale.

A ce niveau, l’art a peu Ă  voir avec les choses, mais il est plutĂŽt concernĂ© par un Ă©tat de l’esprit, un maniĂšre d’ĂȘtre, un geste qui ne peut ĂȘtre trahi, une vie.

Lorsque nous considĂ©rons l’art comme constituĂ© de chose cependant, la possibilitĂ© pour une thĂ©ologie naĂźt – la possibilitĂ© d’un but, d’une utilitĂ© de l’oeuvre d’art. Pour la tribu palĂ©olithique, ce but reste transparent et n’est pas remis en question : toutes les choses fabriquĂ©es ont un but, toutes les choses sont de l’art. Une telle culture ne possĂšde ni le concept d’« utilitarisme » ni le concept « d’art pour le bien de l’art ». Nous avons , cependant, vĂ©cu avec toute cette merde jusqu’à un point de suffocation et de claustrophobie, rabaissĂ©s par des monuments excrĂ©mentiels et des musĂ©es mausolĂ©oĂŻdes emplis de piĂšces isolĂ©es et immobiles, aliĂ©nĂ©es et sĂ©parĂ©es d’art mort. Mis Ă  part le charmant culte Ă©sotĂ©rique personnel de l’artiste soulignĂ© dans les derniers paragraphes, quel but peut servir Ă  prĂ©sent notre art ? Pourquoi le faire ? et pour qui ?

Si nous retournons Ă  prĂ©sent au monde de la « propagande », il doit ĂȘtre Ă©vident que nous voulons charger ce terme de plus que la portĂ©e habituelle de sa signification. Dans les nations totalitaires, la censure travaille par le diktat ; dans les nations dĂ©mocratiques, le MarchĂ© accomplit la mĂȘme finalitĂ©, puisque toutes choses qui Ă©choue en tant que marchandise ne peut causer de dommages Ă  l’Empire. L’avant-garde et le « peuple » ont tous deux Ă©tĂ© rĂ©duits Ă  des fournisseurs d’images pour la publicitĂ© ; le temps mort entre la naissance d’une nouvelle forme d’art et de son appropriation par le MĂ©dia du Consensus a dĂ©jĂ  cessĂ© d’exister. Dans une telle situation, tout art qui rĂ©ussit Ă  passer entre les mailles du filet du monolithe ou Ă  survivre dans une existence marginale ne peut avoir qu’un seul but : la propagande, la propagande insurrectionnelle.

Cela ne signifie pas que « l’art est au service de la rĂ©volution » – une tyrannie impossible – ni un RĂ©alisme Social , ni toute forme reconnaissable d’art politique. L’ordure est l’ordure, peu importe combien pures sont ses intentions. Non, pour l’Anti-Calife, l’art est la politique, l’art est la rĂ©volution, l’art est la religion. L’art qui rĂ©ussit dans la beautĂ© et ne peut ĂȘtre absorbĂ© par la Machine est dĂ©jĂ  de la propagande pour la vĂ©ritĂ©, qu’importent son style et son contenu, car il est dĂ©jĂ  une manifestation de la vĂ©ritĂ© sous une forme ordonnĂ©e et connaissable. Que la populace prenne ces mots dans leurs sens platoniques : par « vĂ©ritĂ© » nous ne signifions pas un IdĂ©al abstrait et sans corps, ni mĂȘme un sentiment mystique non verbal. C’est quelque chose de plus simple et cependant de plus difficile Ă  expliquer ou Ă  dĂ©finir, quelque chose pour laquelle nous utiliserons le mot arabo-persan de zawq [40] et le terme sanskrit/javanais rasa [41] :

GOUT, INTUITION – SENTIMENT – CATEGORIE ESTETHIQUE – l’intĂ©riorisation d’une perception (« devenir le bambou » comme le dit la Jardin du Grain de Moutarde) – donc une sorte d’état de conscience mystique / esthĂ©tique – un sens que ce qui « convient » – la facultĂ© de choisir ou de discriminer, choisir cette couleur ou cette note ou ce mot et pas cet autre – mise en valeur artistique, « bon goĂ»t » – la qualitĂ© d’une reprĂ©sentation ou d’une oeuvre d’art – un « goĂ»t » comme expĂ©rience directe, certitude expĂ©rimentale


Ici, nous atteignons la point central de l’exercice de la propagande Ă©sotĂ©rique, le terme clĂ© du texte et la plus proche approximation d’une voie spirituelle rĂ©elle « recommandĂ©e » par l’Anti-Calife : la culture du goĂ»t Ă  la fois en tant que travail sur soi et en tant que propagande pour la cause « Ă©sotĂ©rique ». Pour rĂ©veiller dans autrui le dĂ©sir pour ce qui peut difficilement se dire par les mots si ce n’est par des clichĂ©s ou des noms divins – le dĂ©sir pour le dĂ©sir, l’Eros fils du Chaos – le goĂ»t pour la vie elle-mĂȘme et pour aucune autre de ses reprĂ©sentations bon marchĂ© ou substituts mensongers : le dĂ©sir d’ĂȘtre l’art, spontanĂ©ment et absolument.

Pour le futur, donc, l’Anti-Calife recommande que chacun soit un artiste. D’abord, certains arts traditionnels doivent ĂȘtre repris, telle la musique classique de Perse et du nord de l’Inde, la poĂ©sie, les arts martiaux de l’ExtrĂȘme-Orient, la danse javanaise, la musique et la calligraphie. De telles traditions ne mĂ©ritent pas la prĂ©servation par quelque bontĂ© d’ñme mais en tant que possibilitĂ©s vivantes. Comme parler une autre langue, ils nous aident Ă  sortir de notre peau culturelle – et ils fournissent le terrain pour une inter fertilisation et pour le syncrĂ©tisme. Toute la Sagesse Orientale a Ă©tĂ© rendue accessible Ă  notre siĂšcle ; la culture cosmopolite sans racine du futur crĂ©era des mosaĂŻques et des mandalas sans fin Ă  partir des milliers de tribus et de civilisations.

L’Adab, qui signifie Ă  la fois « bonnes maniĂšres » et « culture esthĂ©tique » aussi bien que littĂ©rature et voie spirituelle, est une qualitĂ© qui semble appropriĂ©e Ă  l’artiste et Ă  l’anarchiste. Emma Goldman a dit une fois que dans une sociĂ©tĂ© anarchiste, tout le monde serait un aristocrate : « l’aristocratisme radical » comme Nietzsche l’a formulĂ©.

L’art de l’amour est conjoint aux autres arts et est Ă©galement leur « Muse » en chef : le sama [42] soufi interprĂ©tĂ© comme fĂȘte d’amour esthĂ©tique et Ă©rotique ; l’intoxication de la musique, de la poĂ©sie, de la danse, de la prĂ©sence du bien-aimĂ© ou de la bien-aimĂ©e.

L’hospitalitĂ© en tant que forme d’art. Les javanais offrent des « Banquets de Paix » (slametan) afin d’apaiser les esprits, de cĂ©lĂ©brer la chance ou des rites de passage, comme excuse pour la bonne chair et l’amusement, mais avec un but spirituel. Les voisins et les passants sont invitĂ©s dans un esprit de convivialitĂ© et d’ouverture.

Des salons, des musicales, des symposium, des pĂšlerinages vers des lieux de beautĂ© gĂ©omantiques ou de pouvoir baroque et excentrique ; des cĂ©lĂ©brations publiques du grand oeuvre de l’art ou de l’exquise folie – finalement la crĂ©ation d’un refuge dĂ©diĂ© aux moments de libertĂ©s esthĂ©tiques et de « goĂ»t » mystique.

Le « Terrorisme PoĂ©tique » – l’art en tant que propagande par les faits – l’assassinisme-esthĂ©tique. L’art propagandiste puissant devrait produire de puissantes Ă©motions ou rasa – aussi puissantes que la terreur ou la joie – dĂ©chirant violemment les voiles de l’inattention, de la stupiditĂ© inesthĂ©tique, de l’égoĂŻsme traĂźtre Ă  lui-mĂȘme et de l’oubli par des actes d’art inattendus – une sorte de « Théùtre de la CruautĂ© » sans les murs.

Et comme suggestion finale (avant que l’Anti-Calife retourne dans le Monde des ArchĂ©types) : la crĂ©ation des jours de fĂȘtes, de purs actes de cĂ©lĂ©brations. Par exemple, le 17e jour de Ramadan, anniversaire Ibn ArabĂź et anniversaire de la Qiyamat – un banquet pour proclamer l’UnitĂ© de l’Être, la Sagesse IntĂ©rieure, la brisure des chaĂźnes de la Loi.

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Plus sur le sujet :

L’Anti Calife 3, par Peter Lamborn Wilson. 

Image parAbdullah Shakoor de Pixabay

Notes :

[35] Le gamelan est un ensemble instrumental indonĂ©sien, de type traditionnel, composĂ© principalement de percussions : parmi celles-ci des gongs, des mĂ©tallophones, des xylophones, des cymbales, des tambours, parfois des flĂ»tes. Ce terme s’applique Ă  la fois au groupe d’instruments que pour les joueurs des dits instruments.

[36] Le batik (mot javanais) est une technique d’impression des Ă©toffes pratiquĂ©e dans des pays tels que le Burkina Faso, la Chine, l’IndonĂ©sie, l’Inde, le Sri Lanka etc. Le procĂ©dĂ© consiste Ă  appliquer une teinture sur un tissu aprĂšs avoir masquĂ© certaines zones avec de la cire de maniĂšre Ă  les prĂ©server. AprĂšs sĂ©chage, la cire est fondue puis l’opĂ©ration peut ĂȘtre renouvelĂ©e avec une autre couleur et ce autant de fois que nĂ©cessaire. Au final on obtient un tissu oĂč se mĂȘlent diffĂ©rents tons juxtaposĂ©s ou superposĂ©s.

[37] La Kebatinan est un ensemble de pratiques traditionnelles qui enseigne la rĂ©ception et la mise en valeur de la rĂ©alitĂ© (le mot dĂ©rive de batin, rĂ©alitĂ©). Les diffĂ©rentes disciplines sont destinĂ©es Ă  aider Ă  connaĂźtre et Ă  utiliser les sens mieux et de percevoir la rĂ©alitĂ© plus clairement. La forme traditionnelle de la kabatinan est une sĂ©rie de tapa (jeĂ»nes, disciplines et austĂ©ritĂ©s) qui sont gĂ©nĂ©ralement pratiquĂ©es en secret, avec la relation entre le maĂźtre et l’élĂšve (guru et murid) qui doit rester secrĂšte.

[38] en français dans le texte.

[39] Ouroboros dĂ©signe le dessin d’un serpent ou d’un dragon qui se mord la queue. Il s’agit d’un mot de grec ancien ÎżÏ…ÏÎżÎČÎżÏÎżs, latinisĂ© sous la forme uroborus qui signifie littĂ©ralement « qui se mord la queue ». Ce symbole apparaĂźt souvent sous la forme d’un double serpent se mordant respectivement la queue l’un de l’autre.

[40] saveur [Zawq] : terme technique dans le soufisme qui signifie le « goĂ»t » de l’expĂ©rience mystique, souvent une qualitĂ© qui ne peut ĂȘtre dĂ©crite par les mots. « Celui qui ne goĂ»te pas, ne sait pas » (dicton arabe).

[41] émotions, sentiments

[42] Mot arabe qui renvoie Ă  la notion d’audition spirituelle. Le sama fait partie des pratiques spirituelles du soufisme, parmi lesquelles on trouve notamment le dhikr (invocation des noms divins), la lecture du Qur’an, la rĂ©citation de priĂšre sur le prophĂšte Muhammad. Les sĂ©ances de sama constituent une modalitĂ© particuliĂšre de l’invocation divine au sein des confrĂ©ries soufies. La poĂ©sie mystique chantĂ©e a capella dans le sama associe les thĂšmes de l’amant et de l’aimĂ©, de l’ivresse spirituelle, de la nostalgie de la sĂ©paration


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