Le Palmier de Déborah 1

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Le Palmier de Déborah 1 par Moïse Cordovéro.

Rabbi MoshĂ© ben Yaakov Cordovero (1522 – 1570), Ă©galement connu sous le surnom de ‘Ramaq’ est l’un des plus grands Kabbalistes du JudaĂŻsme. Son ouvrage le plus connu, Le Palmier de DĂ©bora, propose une mĂ©thode en dix Ă©tapes renvoyant aux dix sephiroth, destinĂ©e Ă  aider le croyant dans son Imitation de Dieu. Ce court traitĂ© est souvent rangĂ© par les textes « éthiques » du judaĂŻsme, mais il expose Ă©galement plusieurs principes fondamentaux de pensĂ©e kabbalistique.

Sommaire de l’ouvrage

Chapitre I : Les treize attributs de la Miséricorde

Chapitre II : Secret de la Couronne Supernelle

Chapitre III : Comment posséder la Sagesse ?

Chapitre IV : Comment acquérir la Compréhension ?

Chapitre V : Comment acquérir la Bonté ?

Chapitre VI : Comment acquérir la Puissance ?

Chapitre VII : Comment acquérir la Beauté ?

Chapitre VIII : Comment acquĂ©rir l’Endurance ?

Chapitre IX : Comment acquérir la Souveraineté ?

Chapitre X : Arpenter l’arbre

Chapitre 1 : Les treize attributs de la Miséricorde

Il est appropriĂ© pour l’homme d’imiter son CrĂ©ateur, de Lui ressembler en semblance et en image, selon le secret de la Forme Supernelle. Parce que l’image Supernelle et la semblance sont dans les actes, une ressemblance humaine confinĂ©e Ă  l’apparence du corps et non dans les actes avilit cette Forme. De l’homme qui ressemble Ă  cette Forme de corps seulement, il est dit : « Une belle forme dont les actes sont laids. Â» Car quelle valeur peut-il y avoir dans la ressemblance des membres corporels d’un homme Ă  la Forme Supernelle si ses actes n’ont pas de ressemblances avec ceux de son CrĂ©ateur ? Par consĂ©quent, il est appropriĂ© pour l’homme d’imiter les actes de la Couronne Supernelle, qui sont les treize plus hauts attributs de la misĂ©ricorde auxquels font allusions les versets :

Qui est tel un Dieu comme Toi, qui porte l’iniquitĂ©

Et passe par la transgression des restes de Son héritage ?

Il ne retient pas Sa colĂšre pour toujours, parce qu’il se rĂ©jouit dans la misĂ©ricorde.

Il aura Ă  nouveau de la compassion pour nous ;

Il adoucira nos iniquités :

Et Tu jetteras tous leurs péchés dans les profondeurs de la mer.

Tu montreras de la loyauté pour Jacob, de la miséricorde pour Abraham

Tel que Tu as juré à nos pÚres des jours anciens.

Ainsi, il est appropriĂ© que ces treize attributs, que nous allons maintenant exposer, soient trouvĂ©s dans l’homme.

I. Qui est tel un Dieu comme Toi ?

Ceci se rĂ©fĂšre au Saint, BĂ©ni soit-Il, comme un Roi patient qui supporte l’affront d’une maniĂšre au-delĂ  de la comprĂ©hension humaine. Car vois, sans aucun doute, qu’il n’y a rien qui soit cachĂ© Ă  Sa providence. De plus, il n’y a pas de moments oĂč l’homme n’est pas nourri et n’existe pas par vertu de la puissance divine qui s’écoule en lui. Il s’ensuit qu’aucun homme ne pĂšche jamais contre Dieu sans que l’affluence divine ne s’écoule en lui Ă  cet instant prĂ©cis, lui permettant d’exister et de bouger ses membres. MalgrĂ© le fait qu’il l’utilise pour le pĂ©chĂ©, cette puissance ne lui est retirĂ©e d’aucune façon. Mais le Saint, BĂ©ni soit-Il, supporte cet affront et continue Ă  lui donner le pouvoir de bouger ses membres, mĂȘme s’il utilise la puissance Ă  cet instant pour le pĂ©chĂ© et la perversitĂ© offensant le Saint, BĂ©ni soit-Il, qui, pourtant, le tolĂšre. Tu ne dois pas non plus dire qu’Il ne peut retenir ce bien, Dieu nous en garde, car il est en Son pouvoir, le temps qu’il faut pour dire le mot ‘moment’, de faner la main ou le pied du pĂ©cheur, ainsi qu’il fit Ă  Jeroboam. Et bien qu’il soit en Son pouvoir d’arrĂȘter le flot divin – et Il aurait pu avoir dit : ‘Si tu pĂšches contre Moi, fais-le avec ta propre puissance, pas la Mienne’ – Il ne retire pas, pour cela, Sa bontĂ© de l’homme, soutenant l’affront, dĂ©versant Sa puissance et allouant Sa bontĂ©. Cela est ĂȘtre insultĂ© et soutenu l’affront, au-delĂ  des mots. C’est pourquoi les anges rĂ©fĂšrent au Saint, BĂ©ni soit-Il, comme ‘le Roi patient.’ Et c’est la signification des mots du prophĂšte : « Qui est tel un Dieu comme Toi ? » Il signifie : ‘Toi, le bon et misĂ©ricordieux, est Dieu, avec le pouvoir de venger et de rĂ©clamer Ta dette, bien que tu sois patient et supporte l’affront jusqu’à ce que l’homme se repente ;’ Contemple cette vertu que l’homme devrait faire sienne, c’est-Ă -dire, ĂȘtre patient et permettre d’ĂȘtre offensĂ© jusqu’à ce point, et pourtant, ne pas refuser sa bontĂ© aux destinataires.

II. Qui porte l’iniquitĂ©

Ceci est plus grand que la qualitĂ© prĂ©cĂ©dente. Car un ange destructeur est créé chaque fois qu’un homme pĂšche, ainsi qu’il nous est enseignĂ© : ‘Celui qui commet un pĂ©chĂ© se gagne un persĂ©cuteur pour lui-mĂȘme,’ qui se tient devant le Saint, BĂ©ni soit-Il, disant :’Ceci-cela me crĂ©a.’ Comme aucune crĂ©ature ne peut exister sans le flot de puissance divine, comment l’ange destructeur peut exister et se tenir devant Lui ? Cela serait exact uniquement si le Saint, BĂ©ni soit-Il, disait : ‘Je ne nourrirai pas cet ange destructeur, qu’il aille Ă  celui qui l’a fait pour se sustenter.’ S’il disait cela, le destructeur descendrait immĂ©diatement se saisir de l’ñme du pĂ©cheur ou l’îter, ou le pĂ©cheur serait obligĂ© d’expier son affront en crĂ©ant le destructeur par une punition adĂ©quate jusqu’à ce que celui-ci soit rĂ©duit au nĂ©ant. Le Saint, BĂ©ni soit-Il, ne se comporte pas ainsi. Il supporte le pĂ©chĂ© et l’endure. Il nourrit le destructeur et le sustente comme Il fait pour le monde entier, jusqu’à ce qu’une de ces trois choses se produise ; soit le pĂ©cheur se repent et met fin Ă  l’ange destructeur par la sĂ©vĂ©ritĂ© de la pĂ©nitence qu’il s’inflige. Ou le Juge juste rĂ©duit le destructeur Ă  nĂ©ant en amenant la souffrance ou la mort sur le pĂ©cheur. Ou le pĂ©cheur descend en Enfer pour payer sa dette.

Ceci est la signification de la complainte de CaĂŻn : ‘Mes pĂ©chĂ©s sont trop grands pour ĂȘtre portĂ©s,’ interprĂ©tĂ©s par nos Rabbins de mĂ©moire bĂ©nie par : ‘Tu portes (c’est-Ă -dire, tu nourris et sustente) le monde entier ; est-ce que mon pĂ©chĂ© est si lourd que Tu ne puisses le porter (c’est-Ă -dire, le sustenter jusqu’à ce que je me repente) ?

Ceci est la plus grande qualitĂ© de tolĂ©rance, qu’Il nourrisse et sustente la crĂ©ature mauvaise enfantĂ©e, par laquelle un homme devrait apprendre jusqu’à ce qu’il se repente. De laquelle un homme devrait apprendre le degrĂ© de la patience en supportant le joug de son voisin, et les maux accomplis par son voisin, mĂȘme lorsque ces maux existent toujours. Pour que mĂȘme lorsque son voisin l’offense, il le supporte jusqu’à ce que l’incorrect soit corrigĂ©, ou jusqu’à ce qu’il disparaisse de son propre accord et ainsi de suite.

III. Et passe par la transgression

Ceci est une grande qualitĂ©. Car le pardon du pĂ©chĂ© n’est pas accordĂ© par un dĂ©putĂ©, mais par la main du Saint, BĂ©ni soit-Il, lui-mĂȘme. Ainsi qu’il est Ă©crit : ‘Car en Toi est le pardon.’ Le pardon Ă©tant qu’il lave le pĂ©chĂ©. Ainsi qu’il est Ă©crit : ‘Lorsque le Seigneur pourra avoir lavĂ© le fiel des filles de Sion.’ Et il est aussi Ă©crit : ‘Et j’aspergerai de l’eau claire sur toi.’ C’est la signification de ‘Et passe par la transgression’ : Il verse de l’eau claire pour laver les pĂ©chĂ©s. L’homme doit Ă©galement se comporter comme tel. Il ne devrait pas dire : ‘Devrai-je redresser ce qu’un autre a perverti ou qui est le rĂ©sultat de son pĂ©chĂ© ? ‘ Il ne devrait pas parler ainsi. Car lorsque l’homme pĂšche, le Saint, BĂ©ni soit-Il, lui-mĂȘme (et pas par un dĂ©putĂ©) redresse le pĂ©chĂ© et en lave la tache. Par cela, on peut apprendre la profonde honte du pĂ©chĂ©, car le Roi est obligĂ© de laver les vĂȘtements sales.

IV. Des restes de Son héritage

Vois comment le Saint, BĂ©ni soit-Il, se comporte envers IsraĂ«l : Il dit : ‘Que puis-je faire Ă  IsraĂ«l puisqu’ils sont Mes proches avec lesquels j’ai une relation dans la chair ?’ Car ils (la communautĂ© d’IsraĂ«l) sont l’épouse du Saint, BĂ©ni soit-Il. Il l’appelle ‘Ma fille,’’Ma sƓur,’’Ma mĂšre,’ comme nos Rabbins de mĂ©moire bĂ©nie ont expliquĂ©. Il est Ă©crit : ‘ IsraĂ«l, le peuple proche de Lui’ (littĂ©ralement : apparentĂ© Ă  Lui) car ils sont Ses enfants. C’est pourquoi le verset dit ‘She’erith de Son hĂ©ritage’ – du terme ‘she’er basar (relation de la chair). Car quoi qu’il advienne, ils sont Son hĂ©ritage. Dieu dit : ‘Que puis-Je faire pour les punir, puisque leur douleur sera Mienne ?’ Comme il est Ă©crit : ‘ Dans tous leurs chagrins, Il Ă©tait affligĂ©.’ Le mot Lo (‘Il’) est Ă©crit avec un Aleph (pour signifier non). Car leurs souffrances s’étendent Ă  la Plus haute Merveille, et combien plus aux Deux Visages oĂč la Providence divine est concentrĂ©e. Et le mot LO est lu avec un Vav (pour signifier ‘Il’). Il est Ă©crit : ‘Et Son Ăąme Ă©tait chagrinĂ©e par la misĂšre d’IsraĂ«l.’ Car Il ne peut supporter leur douleur et leur disgrĂące car ils sont she’erith de Son hĂ©ritage.

Il en est ainsi avec les voisins. Tout IsraĂ«l est reliĂ© l’un Ă  l’autre, car leurs Ăąmes sont unies et dans chaque Ăąme est une portion de toutes les autres. C’est la raison pour laquelle une multitude exĂ©cutant les commandements divins ne peut pas se comparer avec le peu qui les font, car la multitude possĂšde la force combinĂ©e. C’est Ă©galement la raison pour l’explication du Rabbi, que ceux comptĂ©s dans les dix premiers Ă  la synagogue reçoivent un dĂ» Ă©gal Ă  ceux qui viennent plus tard, mĂȘme si les retardataires sont une centaine. Le nombre ‘une centaine’ est signifiĂ© littĂ©ralement, car les Ăąmes des dix premiers sont unies dans sa propre Ăąme. Pour cette raison, tout IsraĂ«l est la sĂ»retĂ© l’un de l’autre, puisque chacun possĂšde littĂ©ralement une portion de tous les autres ; et lorsque qu’un IsraĂ©lite pĂšche, il agit non seulement contre sa propre Ăąme, mais contre la portion que tous les autres possĂšdent en lui. De cela, il dĂ©coule que son voisin est une sĂ»retĂ© pour cette portion.

Et puisque tous les IsraĂ©lites sont liĂ©s l’un Ă  l’autre, il est juste qu’un homme dĂ©sire le bien-ĂȘtre de son voisin, qu’il regarde avec bienveillance la bonne fortune de son voisin, et que l’honneur de son voisin lui soit aussi cher que le sien ; car lui et son voisin sont un. C’est pourquoi nous sommes commandĂ©s d’aimer nos voisins comme nous-mĂȘmes. Il est appropriĂ© qu’un homme dĂ©sire le bien-ĂȘtre de son voisin, et ne dise pas de mal de lui, ou ne dĂ©sire qu’un mal ne lui arrive. Tout comme le Saint, BĂ©ni soit-Il, ne dĂ©sire ni notre disgrĂące, ni notre souffrance, parce que nous sommes Ses proches, un homme ne devrait pas dĂ©sirer voir le mal s’abattre sur son voisin ni voir son voisin souffrir ou ĂȘtre disgraciĂ©. Et ces choses devraient lui causer la mĂȘme douleur que s’il en Ă©tait la victime. Cela s’applique Ă©galement Ă  la bonne fortune de son voisin.

V. Il ne retient pas sa colĂšre pour toujours

C’est une autre qualitĂ© divine, que, mĂȘme lorsque l’homme persiste Ă  pĂ©cher contre Lui, le Saint, BĂ©ni soit-Il, ne persiste pas en retenant Sa colĂšre, et mĂȘme lorsqu’Il ne le fait pas pour toujours, Il permet Ă  Sa colĂšre de s’apaiser mĂȘme lorsque l’homme ne se repend pas ; comme nous le trouvons dans les jours de Jeroboam, fils de Joash, que le Saint, BĂ©ni soit-Il, restaura la frontiĂšre d’IsraĂ«l. Bien qu’ils soient des adorateurs de veaux sans repentir, Il eut pitiĂ© d’eux. Pourquoi a-t-Il eu pitiĂ© d’eux ? À cause de cette qualitĂ© de ne pas retenir Sa colĂšre pour toujours. Au contraire, Il permet Ă  Sa colĂšre de perdre de sa force et bien que le pĂ©chĂ© subsiste toujours, Il ne punit pas mais attends toujours, avec compassion, le repentir de l’homme. Ainsi, il est Ă©crit : ‘Car je ne souffrirai cela pour toujours, pas plus que je ne garderai rancune ;’ Car le Saint, bĂ©ni soit-Il, montre Ă  la fois de la sĂ©vĂ©ritĂ© et de la tendresse Ă  IsraĂ«l, pour leur profit.

Ceci est la qualitĂ© qu’un homme devrait faire sienne en ayant affaire avec son voisin ou ses propres enfants, et il ne devrait pas persister dans sa rĂ©primande ni s’attarder dans sa colĂšre, mais y mettre un terme et ne pas retenir son courroux pour toujours. Cela s’applique mĂȘme quand la colĂšre est permisse : par exemple, dans le cas exposĂ© par les Rabbins dans le verset : ‘ Lorsque tu vois l’ñne de ton ennemi
,’ ils expliquent que cette inimitĂ© se rĂ©fĂšre Ă  l’homme qui voit son voisin commettre un pĂ©chĂ©, mais lorsqu’il n’y a pas d’autres personnes prĂ©sentes, de sorte que cela ne puisse ĂȘtre prouvĂ© devant une Court de Loi. Dans ce cas, il est permis de haĂŻr le pĂ©cheur pour cette offense qu’il a commis mais, nĂ©anmoins, la Torah dit : ‘AZOBH TA’AZOBH ‘IMMO (‘Tu peux sĂ»rement l’aider’), expliquĂ© par les rabbins : ‘Tu peux laisser de cotĂ© ce qui est dans ton cƓur.’ C’est un devoir religieux de l’encourager avec amour, et, peut-ĂȘtre que cette façon de faire avec lui rĂ©ussira. C’est la qualitĂ© mĂȘme de laquelle il est dit : ‘Il ne retient pas Sa colĂšre pour toujours.’

VI. Parce qu’Il se rĂ©jouit dans la MisĂ©ricorde

Vois, j’ai expliquĂ© ailleurs qu’il y a des anges dans un certain palais cĂ©leste dont la fonction est de recevoir la gentillesse faite par l’homme, et lorsque la qualitĂ© divine de justice dĂ©plaĂźt Ă  IsraĂ«l, ces anges amĂšnent immĂ©diatement cette gentillesse devant le Saint, BĂ©ni soit-Il, Qui a pitiĂ© d’IsraĂ«l, car Il se rĂ©jouit dans la misĂ©ricorde. MĂȘme lorsqu’ils sont coupables, Il a pitiĂ© d’eux s’ils sont gentils l’un envers l’autre. Comme il en Ă©tait au temps de la destruction du Temple, lorsqu’il fut dit Ă  Gabriel : ‘ Va entre les rouages.’ Car Gabriel est le prince de la justice et de la puissance, et la permission lui fut donnĂ©e de recevoir le pouvoir de la justice d’entre les rouages, de sous les chĂ©rubins, du feu de l’autel – Ă  savoir, le jugement de la puissance de la SouverainetĂ© – de sorte que la force de jugement devienne si forte qu’elle cherche uniquement Ă  dĂ©truire, Ă  exterminer le germe d’IsraĂ«l, car ils mĂ©ritaient l’annihilation. Mais il est Ă©crit : ‘Et lĂ  apparut dans le chĂ©rubin la forme d’une main d’homme sous leurs ailes.’ Le Saint, bĂ©ni soit-Il, dit Ă  Gabriel : ‘ Ils se font des gentillesses l’un Ă  l’autre, alors mĂȘme s’ils sont coupables, ils peuvent ĂȘtre Ă©pargnĂ©s et avoir un dĂ©lai.’ La raison en est qu’Il se rĂ©jouit dans la misĂ©ricorde. Il se rĂ©jouit dans la misĂ©ricorde qu’IsraĂ«l se fait l’un Ă  l’autre, et se souvient de cet aspect mĂȘme quand ils sont coupables d’un autre point de vue. Il convient donc que l’homme fasse sienne cette qualitĂ©. MĂȘme lorsqu’il est offensĂ© ou provoquĂ©, si l’offensant a ses bons points, qu’il est gentil envers les autres ou qu’il possĂšde une autre bonne qualitĂ©, cela devrait ĂȘtre suffisant pour adoucir sa colĂšre, de sorte que son cƓur soit satisfait de lui, et qu’il se rĂ©jouisse de la gentillesse qu’il fait. Et il devrait dire : ‘Il me suffit qu’il possĂšde cette bonne qualitĂ©.’ Encore plus avec les Ă©pouses, comme le Rabbi dit : ‘Il est assez qu’elles Ă©lĂšvent nos enfants et nous sauvent du pĂ©chĂ©.’ Donc, il devrait dire avec respect Ă  tous les hommes : ‘Il me suffit qu’il ait montrĂ© une gentillesse, Ă  moi ou un autre homme, ou qu’il possĂšde cette bonne qualitĂ©.’ Et il devrait se rĂ©jouir dans la misĂ©ricorde.

VII. Il aura Ă  nouveau de la compassion pour nous

Le Saint, bĂ©ni soit-Il, ne se comporte pas comme un ĂȘtre humain se comporte. Lorsque ce dernier a Ă©tĂ© provoquĂ©, il ne peut aimer celui qui l’a provoquĂ© comme avant, mĂȘme lorsqu’il a Ă©tĂ© apaisĂ©. Mais au regard de Dieu, le pĂ©cheur repentant a un statut plus haut que l’homme qui n’a jamais pĂ©chĂ©. C’est la signification de l’enseignement rabbinique qui dit que dans l’endroit oĂč le pĂ©nitent se tient, le parfaitement juste ne peut se tenir. La raison en a Ă©tĂ© exposĂ©e par les Rabbis dans le chapitre ‘Celui qui construit’, oĂč il est dit que la lettre HĂ© a la forme d’une exĂšdre, de sorte que chacun voulant s’égarer le puisse. C’est-Ă -dire, le monde a Ă©tĂ© créé au moyen de la lettre HĂ©, et le Saint, bĂ©ni soit-Il, crĂ©a le monde ouvert en direction du pĂ©chĂ© et du mal. Comme l’exĂšdre, le monde n’est pas entiĂšrement fermĂ©, mais ouvert en direction du mal. En consĂ©quence, celui qui dĂ©sire s’égarer n’a pas besoin de se tourner vers ces directions oĂč il n’y a pas de pĂ©chĂ© et d’iniquitĂ© par oĂč entrer dans la province de Ceux ExtĂ©rieurs. Mais le HĂ© est ouvert dans le coin supĂ©rieur gauche de sorte que si le pĂ©cheur se repent, il peut Ă  nouveau y ĂȘtre reçu. Sur quoi le Talmud demande : ‘Et pourquoi ne pourrait-il entrer par le mĂȘme chemin que celui par lequel il est sorti ?’ et la rĂ©ponse est : ‘Cela n’aura pas d’effet,’ signifiant que le pĂ©cheur repentant ne peut se contenter d’ĂȘtre clĂŽturĂ© du pĂ©chĂ© comme le sont les parfaitement justes. Car une petite palissade est suffisante pour agir en tant que barriĂšre contre le pĂ©chĂ© pour ceux qui n’ont pas pĂ©chĂ©. Mais une telle barriĂšre ne serait pas suffisante pour le pĂ©nitent. Il requiert de nouvelles et difficiles barriĂšres. Car la petite palissade a Ă©tĂ© traversĂ©e et s’il essaie de se rapprocher de cette direction, son inclinaison mauvaise le trouvera facile Ă  tenter. Il a besoin d’ĂȘtre fort Ă©loignĂ© du pĂ©chĂ©. En consĂ©quence, il ne peut entrer par l’ouverture de l’exĂšdre oĂč elle est ouverte. Il doit monter pour entrer Ă  travers l’ouverture Ă©troite, se tourmentant et se mortifiant jusqu’à ce que les brĂšches aient Ă©tĂ© guĂ©ries. C’est pourquoi les justes ne peuvent se tenir au mĂȘme endroit que les pĂ©nitents. Car ces derniers ne sont pas entrĂ©s par la porte des justes, mais ils se sont tourmentĂ©s, montant Ă  travers la porte supĂ©rieure. Ils se sont plus profondĂ©ment mortifiĂ©s et sĂ©parĂ©s du pĂ©chĂ© que ne l’ont Ă©tĂ© les justes. Ils sont donc montĂ©s jusqu’à se tenir dans le degrĂ© spirituel de HĂ© – c’est-Ă -dire, le cinquiĂšme palais dans le Jardin d’Éden, qui est le toit de HĂ©, tandis que les justes sont entrĂ©s par l’ouverture du HĂ© Ă  l’entrĂ©e de l’exĂšdre.

En consĂ©quence, lorsqu’un homme se repent – et cela signifie qu’il restaure le HĂ© dans sa place appropriĂ©e – il ne revient pas seulement Ă  l’amour de Dieu, mais cet amour s’est accru de plus en plus. C’est la signification de : Il aura Ă  nouveau de la compassion pour nous : qu’Il accroĂźtra Ses misĂ©ricordes pour IsraĂ«l et les parfaire et les amener prĂšs de Lui.

C’est ainsi qu’un homme devrait se comporter envers son voisin. Il ne devrait pas nourrir de haine de sa colĂšre passĂ©e, mais lorsqu’il voit que son voisin veut l’aimer, il devrait lui montrer un plus grand degrĂ© de gentillesse et d’amour qu’auparavant. Il devrait dire : ‘Vois, il est comparĂ© aux pĂ©nitents dans les places desquelles les parfaitement justes ne peuvent se tenir.’ Et il devrait l’encourage beaucoup plus que ceux qui sont parfaitement justes, Ă  savoir, ceux qui ne l’ont pas offensĂ©.

VIII. Il adoucira nos iniquités

Vois, le Complet, BĂ©ni soit-Il, se comporte de cette façon envers IsraĂ«l. Car, vois, les divins prĂ©ceptes sont ‘comme si elles bourgeonnaient, ses pousses s’élancent,’ fusant sans limites pour entrer en Sa PrĂ©sence bĂ©nie. Les pĂ©chĂ©s, cependant, n’ont pas d’entrĂ©e lĂ , Dieu nous en garde, mais il les adoucit de sorte qu’ils ne puissent entrer. Comme il est Ă©crit : ‘Le mal ne peut pas sĂ©journer avec Toi’ – le mal ne peut demeurer dans Ta demeure. S’il en est ainsi, alors le pĂ©chĂ© ne peut pas entrer la profonde PrĂ©sence. C’est pourquoi il n’y a pas de rĂ©compenses dans ce monde pour l’accomplissement d’un acte bon, car les actes bons sont en Sa PrĂ©sence et comment peut-Il donner la rĂ©compense spirituelle, qui est Sa PrĂ©sence, dans un monde matĂ©riel ? Vois, le monde entier n’est pas digne d’un seul acte bon et de sa fĂ©licitĂ© spirituelle.

Pour cette raison Ă©galement, Il n’accepte pas que les actes bons soient soudoyĂ©s. Par exemple, le Saint, BĂ©ni soit-Il, ne dit pas : ‘Il a fait quarante actes bons et commis dix pĂ©chĂ©s. Dix s’annulent mutuellement et laissent trente actes bons,’ Dieu nous en garde. Mais mĂȘme l’homme parfaitement juste qui commet un simple pĂ©chĂ© est vu dans les yeux de Dieu comme celui qui brĂ»le la totalitĂ© de la Torah, jusqu’à ce que sa dette soit payĂ©e, aprĂšs quoi il recevra la rĂ©compense de ses actes bons. C’est une grande gentillesse que le Saint, BĂ©ni soit-Il, donne aux justes : qu’Il ne rĂ©duise pas les actes bons, car ils sont trĂšs prĂ©cieux, montant Ă  Sa PrĂ©sence bĂ©nie. Comment alors peut-Il les dĂ©duire Ă  cause des pĂ©chĂ©s qu’un homme commet ? Car le dĂ©sert des pĂ©chĂ©s est une partie de l’Enfer, de ce qui est mĂ©prisable. Et la rĂ©compense des actes bons est de la gloire estimĂ©e de la Shekhinah. Comment ceux-lĂ  peuvent-ils ĂȘtre dĂ©duits de ceux-ci ? Mais le Saint, bĂ©ni soit-Il, rĂ©clame la dette des pĂ©chĂ©s et donne rĂ©compense pour toutes les bonnes actions. C’est la signification de : Il adoucira nos iniquitĂ©s, que nos pĂ©chĂ©s ne prĂ©valent pas en Sa PrĂ©sence comme les actes bons prĂ©valent, mais Il les adoucit afin qu’ils ne montent pas et ne puissent entrer. Bien que Sa Providence s’étende Ă  toutes les voies de l’homme, bonnes et mauvaises, Il n’en adoucit pas moins le bien, mais il fleurit et l’acte bon est ajoutĂ© Ă  l’acte bon jusqu’à ce qu’un Ă©difice soit bĂąti par eux ainsi qu’une robe honorable. Mais les pĂ©chĂ©s ne possĂšdent pas cette propriĂ©tĂ© ; mais Il les adoucit, de sorte qu’ils n’aient jamais ce succĂšs ni l’entrĂ©e dans sa PrĂ©sence profonde.

Cette qualitĂ© Ă©galement, l’homme devrait la faire sienne ; ne pas adoucir le bien que son voisin a fait, et se souvenir du mal qui a Ă©tĂ© fait. Au contraire, il devrait adoucir le mal, l’oublier et le rejeter, de sorte que le mal ne demeure pas en lui. Mais le bien que son voisin a fait devrait toujours ĂȘtre inculpĂ© devant lui et il devrait se souvenir de ce bien de sorte qu’il prĂ©vale sur tous les actes que son voisin a fait. Et il ne devrait pas dĂ©duire en son cƓur : ‘S’il m’a fait du bien, il s’est Ă©galement mal comportĂ© envers moi,’ de sorte que le bien soit oubliĂ©. Il ne devrait pas faire cela, mais du mal que son voisin lui a fait, il devrait se permettre d’ĂȘtre apaisĂ© de toutes les façons possibles. Mais le bien ne devrait jamais ĂȘtre ĂŽtĂ© de la vue et il devrait se cacher du mauvais aussi longtemps qu’il peut, tout comme le Saint, BĂ©ni soit-Il, adoucit l’iniquitĂ©, comme je l’ai expliquĂ©.

IX. Et Tu jetteras tous leurs péchés dans les profondeurs de la mer

C’est une bonne qualitĂ© du Saint, BĂ©ni soit-Il. Car, vois, lorsqu’IsraĂ«l pĂ©cha, Il les dĂ©livra dans les mains de Pharaon. Mais lorsqu’ils se repentirent, pourquoi Pharaon aurait-il du ĂȘtre puni ? ou Sennacharib, ou Haman, ou les autres ? Le Saint, BĂ©ni soit-Il, ne se contente pas de dire : ’Parce qu’ils se sont repentis, le mal ne leur adviendra plus, mais Haman ou Pharaon ou Sennacharib seront ĂŽtĂ©s d’eux.’ Ceci ne suffit pas, mais la peine d’Haman retourne Ă  sa propre tĂȘte, et il en va de mĂȘme avec Pharaon et avec Sennacharib. La raison de ce type de Providence est en accord avec le secret de : ‘Et le bouc portera sur lui toutes leurs iniquitĂ©s pour un pays qui est ĂŽtĂ©.’ La signification est que le bouc porte leurs pĂ©chĂ©s. Maintenant, c’est vraiment difficile Ă  comprendre. Le bouc pourrait porter si IsraĂ«l a pĂ©chĂ© ? Mais l’idĂ©e est ici : l’homme confesse son pĂ©chĂ©, son intention Ă©tant de se purifier en se confessant. Comme David a dit : ‘Lave-moi profondĂ©ment de mon iniquitĂ©.’ Donc, Ă©galement, notre priĂšre : ‘Purge le pĂ©chĂ© dans compassion persistante.’ Il prie pour que la punition soit lĂ©gĂšre afin de ne pas interfĂ©rer avec l’étude de la Torah. Par consĂ©quent, la priĂšre continue : ‘toutefois pas par douloureuse affliction.’ C’est Ă©galement l’intention lorsqu’il dit : ‘Mais Tu en juste par rapport a tout ce qui vient Ă  moi.’ Il accueille la souffrance, de façon Ă  trouver l’expiation ; car il y a des pĂ©chĂ©s que seul la souffrance ou la mort peuvent purger. Et ainsi est-il dĂ©crĂ©tĂ©. Le Zohar de Pekude explique que, suivant la confession, les pĂ©chĂ©s deviennent une part de Samael, comme le bouc. Quelle est cette part ? Que le Saint, BĂ©ni soit-Il, dĂ©crĂšte la souffrance sur le pĂ©cheur repentant, sur quoi Samael apparaĂźt immĂ©diatement pour rĂ©clamer sa dette. De sorte qu’IsraĂ«l devienne pur parce que le bouc porte leurs pĂ©chĂ©s, car le Saint, BĂ©ni soit-Il, lui donne la permission de rĂ©clamer sa dette. BĂ©ni soit-Il, lui donne la permission de rĂ©clamer sa dette. Et la raison est que le Saint, BĂ©ni soit-Il, a ainsi dĂ©crĂ©tĂ© que dans Son monde, celui qui fait ainsi perd son identitĂ©. C’est pourquoi les Écritures disent : ‘Et l’animal peut ĂȘtre tuĂ©.’ Alors, ainsi, en considĂ©rant la pierre avec laquelle le commandement de lapider le criminel est exĂ©cutĂ© et l’épĂ©e avec laquelle l’exĂ©cution est accomplie. Ceux-ci doivent ĂȘtre enterrĂ©s pour annuler leur existence et leur pouvoir, aprĂšs que justice aient Ă©tĂ© faite. De la mĂȘme façon, nous devons comprendre le secret de l’image de Nebuchadnezzar. IsraĂ«l a Ă©tĂ© livrĂ© entre les mains du roi babylonien – ‘Sa tĂȘte Ă©tait d’or.’ Cette tĂȘte fut frappĂ©e et livrĂ©e entre les mains des Perses, qui Ă©taient : ‘Ses seins et bras d’argent.’ Et ainsi un royaume est dĂ©possĂ©dĂ© par un royaume, jusqu’à ce qu’IsraĂ«l soit aux pieds de l’image – ‘en partie d’acier et en partie d’argile ;’ Quel sera le bien final ? Éventuellement, le Saint, BĂ©ni soit-Il, les relĂšvera et exĂ©cutera Son jugement sur eux. Comme il est Ă©crit : ‘J’épuiserai Mes flĂšches sur eux’ – ‘Mes flĂšches seront Ă©puisĂ©es, mais IsraĂ«l ne sera pas Ă©puisĂ©.’ ‘Ainsi Ă©taient l’acier, l’argile, le cuivre, l’argent, et l’or.’ Vois, comme il est Ă©crit : ‘qui frappe l’image sur ses pieds’ – rien ne fut laissĂ© de l’image Ă  l’exception de ses pieds, car la tĂȘte, les Ă©paules et le ventre ont Ă©tĂ© enlevĂ©s et leur puissance dĂ©truite. Et cependant, Ă  la fin, ‘ Ils furent rĂ©duits en piĂšces ensemble.’ Car le Saint, BĂ©ni soit-Il, est destinĂ© Ă  ressusciter Samael et les mĂ©chants qui se comporte comme il fait, et Il exĂ©cutera Ses jugements sur eux. Ceci est la signification de : et Tu jetteras tous leurs pĂ©chĂ©s dans les profondeurs de la mer. C’est : Tu jetteras la puissance du Jugement sur ceux qui sont dĂ©crits comme ‘les profondeurs de la mer’ – ‘Mais le mĂ©chant est comme la mer trouble : car il ne peut se reposer, et ses eaux rejette de la fange et de la boue.’ Ceux lĂ  sont les mĂ©chants qui portent des jugements sur IsraĂ«l et dont les agissements vont revenir sur leurs propres tĂȘtes. La raison en est que lorsque IsraĂ«l est puni, le Saint, BĂ©ni soit-Il, repent pour ce qui s’est passĂ© avant, et Il fait des demandes au nom de leur honte. Et pas seulement cela, mais : ‘ Je n’étais qu’un petit courroux et il aidĂšrent pour le mal.’

Cette qualitĂ©, un homme devrait la faire sienne. MĂȘme si son voisin est Ă©crasĂ© par la souffrance en rĂ©sultat de ses pĂ©chĂ©s, il ne devrait pas ĂȘtre haĂŻ, car ‘aprĂšs qu’il ait Ă©tĂ© disgraciĂ©, il est comme ton frĂšre.’ Il devrait accueillir ceux qui souffrent et sont punis, et avoir pitiĂ© d’eux. Au contraire, il devrait les sauver de leurs ennemis et ne devrait pas dire : ‘Ses souffrances sont le rĂ©sultat de ses pĂ©chĂ©s’ mais il devrait avoir de la compassion pour lui, selon cette qualitĂ© comme expliquĂ©.

X. Tu montreras la vérité à Jacob

Cette qualitĂ© signifie que le nom IsraĂ«l se rĂ©fĂšre Ă  une excellence spĂ©ciale. Mais les personnes moyennes qui ne vont pas au-delĂ  de la lettre de la loi sont appelĂ©es Jacob, car ils se comportent seulement en accord avec la vĂ©ritĂ©. Le Saint, BĂ©ni soit-Il, possĂšde la qualitĂ© de vĂ©ritĂ© qui s’accorde avec la stricte justice et la droiture. Car ceux qui se comportent selon la vĂ©ritĂ©, le Saint, BĂ©ni soit-Il, a compassion dans la vĂ©ritĂ© et la droiture.

Un homme, également, devrait se comporter avec vérité et droiture envers son voisin, sans pervertir la justice. Il devrait avoir de la compassion envers son voisin en vérité tout comme le Saint, Béni soit-Il, a de la compassion pour Ses créatures qui ne sont pas plus que moyennes, pour les parfaire en accord avec la qualité de vérité.

XI. De la pitié pour Abraham

Ceux-lĂ  sont ceux qui vont au-delĂ  de la lettre de la loi comme le fit Abraham, notre pĂšre. Le Saint, BĂ©ni soit-Il, aussi, se comporte envers eux au-delĂ  de la lettre de la loi. Il n’invoque pas le pouvoir de la justice, et ne se comporte pas non plus envers eux avec seulement de la stricte droiture, mais Il va au-delĂ  de la lettre de la loi, comme eux. Ceci est la pitiĂ© pour Abraham. Le Saint, BĂ©ni soit-Il, se comporte avec la qualitĂ© de misĂ©ricorde envers ceux qui se comportent comme le fit Abraham.

Cette qualitĂ©, un homme devrait la faire sienne. Bien qu’il devrait se conduire avec rigueur, justice et droiture envers tous les hommes, il devrait aller au-delĂ  de la lettre de la loi lorsqu’ils Ă  affaire aux bons et saints. S’il est seulement un peu patient avec les autres hommes, il devrait ĂȘtre excessivement patient envers les bons et saints, et montrer de la compassion pour eux, en allant au-delĂ  de la lettre de la loi qu’il suit pour les autres hommes. Ceux-lĂ  devraient ĂȘtre particuliĂšrement importants pour lui, et excessivement aimĂ©s, et ils devraient ĂȘtre ses amis.

XII. Tel que Tu as juré à nos pÚres

Il y en a qui sont indignes, et pourtant, le Saint, BĂ©ni soit-Il, a pitiĂ© d’eux. La GuĂ©mara explique ce verset : ‘ Je serai gracieux envers ceux qui sont gracieux’ comme le Saint, BĂ©ni soit-Il, dit : ‘Cet entrepĂŽt est pour ceux qui sont indignes.’ Il y a un entrepĂŽt de grĂące duquel le Saint, BĂ©ni soit-Il, leur donne un cadeau qu’ils n’ont pas gagnĂ©. Car le Saint, BĂ©ni soit-Il, dit : ‘Vois, ils possĂšdent le mĂ©rite des pĂšres. J’ai fait un serment aux Patriarches, par consĂ©quent, mĂȘme s’ils ne sont pas dignes, ils recevront leur rĂ©compense parce qu’ils sont la semence des Patriarches auxquels j’ai jurĂ©. Je les guiderai, donc, et les dirige jusqu’à ce qu’ils s’amĂ©liorent.’

Ainsi un homme devrait se comporter. MĂȘme lorsqu’il rencontre les mĂ©chants, il ne devrait pas se comporter cruellement envers eux, ou les insulter, mais avoir pitiĂ© d’eux en disant : ‘MĂȘme ainsi, ils sont les enfants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. S’ils ne sont pas dignes, leurs pĂšres furent dignes et juste, et celui qui apporte la disgrĂące sur les enfants apporte la disgrĂące sur les pĂšres, et je ne dĂ©sire pas que les pĂšres soient mĂ©prisĂ©s par mon biais.’ Et il devrait cacher leur honte et les faire tout ce qui est en son pouvoir pour les amĂ©liorer.

XIII. Des jours anciens

C’est une qualitĂ© que le Saint, BĂ©ni soit-Il, possĂšde pour IsraĂ«l. Lorsque, par exemple, le mĂ©rite des pĂšres est arrivĂ© Ă  une fin et qu’ils sont indignes en eux-mĂȘmes, que fait-Il ? Il est Ă©crit : ‘Je me souviens pour toi de l’affection de ta jeunesse, l’amour de tes Ă©pousailles.’ Le Saint, BĂ©ni soit-Il, se souvient de toutes les bonnes actions qui ont Ă©tĂ© commises depuis le jour de leur naissance, et de toutes les bonnes qualitĂ©s avec lesquelles le Saint, BĂ©ni soit-Il, contrĂŽle le monde. De tout cela, Il créé une propriĂ©tĂ© spĂ©ciale avec laquelle avoir de la pitiĂ© pour eux. Cette qualitĂ© embrasse toutes les autres comme l’Idra explique. Un homme devrait aussi se comporter ainsi. MĂȘme lorsqu’il ne peut dĂ©couvrir aucune excuse telle que celles mentionnĂ©es, il devrait dire : ‘Vois, il fut un temps durant lequel ils n’ont pas pĂ©chĂ©. Et en ce temps ou dans des jours anciens, ils Ă©taient dignes.’ Et il devrait se souvenir du bien qu’ils ont fait dans leur jeunesse et se souvenir de l’amour de ‘ceux qui sont sevrĂ©s du lait, ceux qui sont retirĂ©s du sein.’ Dans ce sevrage, nul homme ne sera trouvĂ© rĂ©cipient indigne de la bontĂ©, ni indigne d’ĂȘtre priĂ© pour, et de se voir montrĂ© de la pitiĂ©.

Jusqu’ici, nous avons exposĂ© les treize qualitĂ©s par lesquelles l’homme ressemble Ă  son CrĂ©ateur. Ce sont les qualitĂ©s de misĂ©ricorde supĂ©rieure, et leur propriĂ©tĂ© spĂ©ciale est que la façon dont l’homme se conduit ici bas montrera s’il est digne d’ouvrir cette haute qualitĂ© de lĂ -haut. L’affluence d’au-dessus sera comme la façon dont il se comporte, et il fera briller cette qualitĂ© sur terre. Ainsi, ne laisse pas ces treize qualitĂ©s s’éloigner des yeux de l’esprit et ne laisse pas le verset s’éloigner de la bouche, de sorte qu’il soit un rappel constant. Et oĂč il y a opportunitĂ© d’exercer l’une de ces qualitĂ©s, il se rappellera, se disant Ă  lui-mĂȘme : ‘Vois, ceci dĂ©pend de cette qualitĂ© particuliĂšre. Je ne m’éloignerai pas d’elle, de sorte que cette qualitĂ© ne soit pas cachĂ©e et quitte le monde.’

Le Palmier de Déborah 1 par Moïse Cordovéro. 
Le Palmier de Déborah 1

Chapitre II : Secret de la Couronne Supernelle

Pour qu’un homme ressemble Ă  son CrĂ©ateur selon le secret de la Couronne Supernelle, il doit possĂ©der Ă©galement beaucoup des principales qualitĂ©s de la providence divine.

1 ) La qualitĂ© d’humilitĂ© inclut toutes les qualitĂ©s, car elle appartient Ă  la Couronne, qui est l’attribut le plus Ă©levĂ©. Elle ne s’élĂšve ni se s’exalte elle-mĂȘme ; au contraire, elle descend pour regarder vers le bas Ă  tout moment. Il y a deux raisons Ă  cela. La premiĂšre est qu’elle est honteuse de regarder vers sa source, mais la Cause de son Ă©manation la regarde continuellement pour lui donner la bontĂ© pendant qu’elle regarde ceux en dessous. Ainsi, l’homme devrait aussi ĂȘtre honteux de regarder fiĂšrement vers le haut, mais devrait toujours regarder vers le bas, de façon Ă  s’abaisser autant que possible.

Cette qualitĂ© dĂ©pend surtout de la tĂȘte, car l’homme fier lĂšve sa tĂȘte pendant que l’homme pauvre l’abaisse. Vois, nul n’est plus patient ou humble que notre Dieu dans Sa qualitĂ© de Couronne. Car lĂ  se trouve la misĂ©ricorde parfaite, devant laquelle ne peut ĂȘtre aucun dĂ©faut, pĂ©chĂ©, jugement ou quelque autre qualitĂ© qui pourrait l’empĂȘcher de sustenter et de couler avec bontĂ© en tout temps. Alors un homme devrait se comporter de façon Ă  ce qu’aucune cause ne puisse l’empĂȘcher de faire du bien aux autres, et le moindre pĂ©chĂ© ou erreur de personnes non mĂ©ritantes ne devrait pouvoir entrer et l’empĂȘcher de faire le bien pour tous ceux qui en ont besoin Ă  tout moment, et en chaque instant.

Tout comme Il sustente la couvĂ©e de vermine Ă  partir du buffalo cornu, sans mĂ©priser aucune crĂ©ature (car s’Il en venait Ă  mĂ©priser Ses crĂ©atures Ă  cause de leur insignifiance, elles ne pourraient exister un seul instant), en montrant de la bontĂ© Ă  toutes, l’homme devrait ĂȘtre bon envers toutes les crĂ©atures, n’en mĂ©priser aucune, de sorte que mĂȘme la plus insignifiante soit importante Ă  ses yeux, et qu’il en soit concernĂ©. Et il devrait faire le bien pour tout ce qui est en besoin de sa bontĂ©. Cette qualitĂ© dĂ©pend de la Couronne selon le secret de la tĂȘte dans son entiĂšretĂ©.

2 ) Ses pensĂ©es devraient ressembler aux pensĂ©es de la Couronne. Toute comme la sagesse ne cesse jamais de penser de bonnes pensĂ©es, sans permettre au mal de rentrer, car c’est misĂ©ricorde parfaite et il n’y a ni jugement ni rien de sĂ©vĂšre lĂ . De cette mĂȘme façon, l’esprit de l’homme devrait ĂȘtre libre de toute chose laide. Et tout comme il s’accord avec le secret de la Sagesse Supernelle, la Torah prĂ© existante, et aucun secret de la Torah ne manque lĂ , de la mĂȘme façon l’homme ne devrait dĂ©tourner son esprit vers une pensĂ©e autre que celles de la Torah et la contemplation de la majestĂ© et bontĂ© de Dieu, et les façons des faire le bien et ainsi de suite. En bref : rien d’étrange ou nĂ©gatif ne devrait ĂȘtre prĂ©sent dans ses pensĂ©es. Tel Ă©tait le niveau Ă©levĂ© de Rabbi Simeon et son groupe. Vois comment Rabbi Simeon rĂ©primanda Rabbi Jose (Zohar, section Vayakhel) lorsque ce dernier sĂ©para une parcelle de ses pensĂ©es de la Torah.

3 ) Son front ne devrait avoir aucune duretĂ© d’aucune sorte, mais devrait ressembler en tout temps au front de la VolontĂ©, et il devrait ĂȘtre satisfait d’accepter tout le monde. MĂȘme lorsqu’il rencontre les provocateurs, il devrait les apaiser et les calmer avec bonne volontĂ©. Car le front de la VolontĂ© accepte constamment et apaise les puissances divines et les parfait. De la mĂȘme façon, l’homme devrait apaiser ceux chez qui la colĂšre prĂ©vaut, et devrait les guider avec bonne volontĂ©, puisant dans la grande sagesse pour affaiblir leur colĂšre, de sorte qu’elle ne dĂ©passe pas ses contraintes et ne cause du tort, Dieu nous en garde.

Il devrait se comporter comme la VolontĂ© Supernelle, qui procĂšde de la merveilleuse sagesse dans le front de l’Ancien qui accepte toutes crĂ©atures. Il devrait dĂ©river Ă©galement le pouvoir d’ĂȘtre agrĂ©able avec toutes crĂ©atures. Car si d’une quelconque façon il se montre rude envers les hommes, il ne rĂ©ussira pas dans la qualitĂ© d’acceptation. C’est la raison pour l’enseignement de la Mishnah que celui dans l’esprit de quoi ses suivants trouvent plaisir, l’esprit du Tout-PrĂ©sent trouve plaisir.

4 ) Que ses oreilles soient toujours ouvertes pour entendre le bien, mais qu’un rapport mauvais ou laid soit interdit d’y entrer, selon le secret de l’Ecoute Supernelle ; car aucun cri de jugement ou dĂ©faut de mauvais parler n’est autorisĂ© Ă  y entrer. De la mĂȘme façon, il ne devrait Ă©couter que les choses bonnes et utiles ; et les autres choses qui font prĂ©valoir la colĂšre ne devraient recevoir aucune Ă©coute. Tout comme le serpent, ses mots et ses paroles n’ont aucune entrĂ©e au-dessus donc aucune chose laide ne devrait ĂȘtre autorisĂ©e Ă  entrer dans les oreilles d’un homme. Celles-lĂ  ne devraient en aucune façon entrer dans son oreille, qui ne devrait Ă©couter que les bonnes choses.

5 ) Ses yeux ne devraient contempler aucune chose laide. Il devrait toutefois ĂȘtre toujours ouvert pour remarquer les souffreteux et leur montrer de la misĂ©ricorde. Il ne devrait en aucune façon fermer ses yeux lorsqu’il voit les souffrances des pauvres mais donner autant de considĂ©ration Ă  leur situation qu’il peut, et Ă©veiller la pitiĂ© des Cieux et des hommes sur eux. Il devrait ĂȘtre fort Ă©loignĂ© de remarquer le mal, tout comme l’Ɠil Supernel est toujours ouvert pour regarder immĂ©diatement le bien.

6 ) Comme pour son nez, il ne devrait pas y avoir de colĂšre en plus non plus. Mais il devrait y avoir Ă  tout moment de la vitalitĂ©, de la bonne volontĂ© et une grande patience, mĂȘme envers ceux qui ne sont pas mĂ©ritants. Il devrait dĂ©sirer Ă  tout instant d’accomplir les dĂ©sirs de quiconque, accorder toutes les requĂȘtes, et raviver chaque souffreteux. De son nez, il devrait donner le pardon du pĂ©chĂ© et le pardon de l’iniquitĂ©. Il ne devrait pas ĂȘtre colĂ©reux envers ceux qui l’offensent mais il devrait ĂȘtre constamment dĂ©sireux d’ĂȘtre apaisĂ© et dĂ©sirer plaire Ă  tout le monde en montrant de la gentillesse.

7 ) Son visage devrait briller constamment, de façon Ă  accueillir tous les hommes avec une bonne expression. Car en vertu de la Couronne Supernelle, il est dit : « Dans la lumiĂšre de l’expression du roi est la vie. » Ni la rougeur ni le jugement n’entrent lĂ . Alors, la lumiĂšre du visage devrait Ă©galement ne trouver lĂ  que joie et bonne humeur, et aucune cause ne devrait pouvoir perturber cela.

8 ) Sa bouche ne devrait produire que du bien, ses mots devraient ĂȘtre constamment Torah et accomplissement de bonne volontĂ©. Il ne devrait jamais permettre une chose laide, ni une malĂ©diction, ni la colĂšre, ni une conversation frivole, de sortir de sa bouche. La sienne devrait ressembler Ă  la Bouche Supernelle qui n’est jamais fermĂ©e, et parle du bien en tout temps. Il devrait donc parler en bien de tout et constamment faire de ses mots bontĂ© et bĂ©nĂ©diction.

Vois, voici huit bonnes qualitĂ©s, toutes sous la banniĂšre de l’humilitĂ©, qui sont toutes dans les mondes supĂ©rieurs dans la Couronne parmi les Membres Supernels. Lorsqu’un homme souhaite se rapprocher de ces mondes supĂ©rieurs pour Lui ressembler et ouvrir les sources paradisiaques de bĂ©nĂ©diction sur ceux en dessous, il lui est nĂ©cessaire d’ĂȘtre bien versĂ© dans ces deux chapitres.

Bien entendu, nous savons qu’il est impossible de se comporter continuellement en obĂ©issant Ă  ces qualitĂ©s, car il y a d’autres qualitĂ©s dans lesquelles un homme doit ĂȘtre bien versĂ©, Ă  savoir les qualitĂ©s infĂ©rieures de Puissance, comme nous l’expliquerons. Mais il y a des jours durant lesquels les Puissances ne fonctionnent pas et lorsque les hommes n’ont pas besoin d’elles, en ces jours, la Couronne rĂšgne, ou c’est un temps oĂč la Couronne est requise. Alors, il est nĂ©cessaire de recourir Ă  toutes les qualitĂ©s que nous avons mentionnĂ©es. Les autres qualitĂ©s, cependant, bien que requises pour le service divin en temps opportun, ne sont pas nĂ©cessaires, car elles sont annulĂ©es dans la lumiĂšre de la Couronne. Alors, un homme ne devrait Ă©galement pas avoir recours Ă  ces rudes qualitĂ©s. L’une le Sabbath, par exemple, lorsque le monde est adouci, en accord avec le secret du plaisir, et que les cours ne s’assoient pas en jugement dans le Shabbath, alors il devrait utiliser ces qualitĂ©s de façon Ă  ouvrir les Hautes Sources.

Car si pendant ses priĂšres, un homme dirige ses pensĂ©es vers la lumiĂšre de la Couronne en se comportant contrairement Ă  elles dans ses actions, comment la Source de la Couronne peut s’ouvrir puisqu’il la repousse par ses actions ? Si la Couronne ne peut se reposer les Sephiroth Supernels des puissances du jugement saint et la colĂšre sainte, comment la Couronne pourrait rĂ©pondre sa lumiĂšre sur l’homme qui s’active en colĂšre extĂ©rieure, mĂȘme si c’est pour le salut des cieux ? Et tout particuliĂšrement s’il cherche Ă  l’activer parmi les QualitĂ©s SupĂ©rieures, qui dira : « Comme celui-lĂ  est prĂ©somptueux ! La lumiĂšre de la Couronne n’est pas rĂ©vĂ©lĂ©e en nous Ă  cause de notre jugement saint et pur, pourtant il demande sa rĂ©vĂ©lation Ă  travers sa colĂšre et en accomplissant de laides actions. » En consĂ©quence, un homme devrait fixer ses pensĂ©es sur toutes ces qualitĂ©s durant les fĂȘtes, Shabbath, le jour de l’expiation, et en priant et en Ă©tudiant la Torah, car ce ne sont pas des pĂ©riodes de puissances divines, mais des instants pour rĂ©vĂ©ler la VolontĂ© SupĂ©rieure. En d’autres temps, il devrait recourir Ă  d’autres qualitĂ©s au service du Seigneur, mais pas les indignes, car il n’existe pas de moments oĂč celles-ci devraient contrĂŽler l’homme, exceptĂ© pour son mal, comme nous l’expliquerons. Alors, s’il recourt Ă  ces qualitĂ©s, il sera confiant et sĂ»r que les Sources SupĂ©rieures seront ouvertes. Il est donc nĂ©cessaire pour chaque homme de s’accoutumer Ă  ces qualitĂ©s petit Ă  petit. La qualitĂ© maĂźtresse qu’il devrait faire sienne est celle de l’humilitĂ©, car c’est la clef pour toutes les autres, car elle est maĂźtresse entre toutes, le premier aspect de la Couronne, en dessous de laquelle toutes sont contenues.

Vois, l’humilitĂ© signifie principalement que l’homme ne trouve rien de valable en lui mais se considĂšre comme nĂ©ant. Comme l’humble dit : « Que sommes-nous que tu plains contre nous ? » jusqu’à ses propres yeux, il est la plus basse des crĂ©atures et excessivement mĂ©prisable et dĂ©goĂ»tante. Alors lorsqu’il s’efforce constamment d’acquĂ©rir cette qualitĂ©, toutes les autres bonnes qualitĂ©s suivront. Car la premiĂšre qualitĂ© de la Couronne est de se considĂ©rer comme nĂ©ant devant Celui dont il Ă©mane. Alors un homme devrait aussi se considĂ©rer comme n’étant rien et la non-existence comme bien mieux que l’existence. En rĂ©sultat de cela, il se comportera envers ceux qui l’offensent comme s’ils avaient raison et comme s’il Ă©tait le fautif. Et ceci sera la cause de l’acquisition des bonnes qualitĂ©s.

Maintenant que j’ai trouvĂ© un remĂšde par lequel un homme peut s’accoutumer Ă  ces choses petit Ă  petit, de sorte qu’il puisse ĂȘtre guĂ©ri du mal de l’orgueil et entrer dans les portes de l’humilitĂ©. Cette onction est faite de trois baumes. Le premier est de s’habituer Ă  fuir l’honneur autant que possible, car s’il autorise que des honneurs lui soient rendus il deviendra habituĂ© Ă  ces affaires d’orgueil et sa nature y trouvera de la satisfaction et il trouvera cela difficile Ă  guĂ©rir. Le second est qu’il devrait entraĂźner ses pensĂ©es Ă  Ă©valuer sa propre valeur, disant : « Qu’importe si les gens ne savent pas Ă  quel point je suis mĂ©prisable, ne sais-je pas moi-mĂȘme que je suis mĂ©prisable en toutes choses ? » Soit en manque de connaissance, en manque de puissance, la disgrĂące de manger et d’exĂ©crer, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il devienne mĂ©prisable Ă  ses propres yeux. Le troisiĂšme est qu’il pense constamment Ă  ses pĂ©chĂ©s, dĂ©sirant la puretĂ© et la rĂ©primande et la souffrance. Et il devrait dire : « Quelles sont les meilleures souffrances au monde, qui ne me dĂ©tourneront pas du service de Dieu ? » Il n’y en a pas de meilleures que d’ĂȘtre insultĂ©, mĂ©prisĂ© et raillĂ©. Car celles-ci ne lui retireront pas sa force et il ne sera pas malade. Pas plus que sa nourriture, ses vĂȘtements ne lui seront ĂŽtĂ©s, ni sa vie ni la vie de ses fils. S’il les dĂ©sire, disant : « Pourquoi devrais-je jeĂ»ner et m’affliger avec de la toile et la flagellation qui affaiblit ma force au service de Dieu ? Il est beaucoup mieux de souffrir le dĂ©dain et les insultes des hommes, ma force ne me quitte pas ni l’est affaiblie. » De cette façon, lorsque les insultes lui sont jetĂ©es, il se rĂ©jouira d’elles et, au contraire, les dĂ©sirera. De ces trois ingrĂ©dients, il devrait composer une onction pour le cƓur et s’accoutumer Ă  cela tous ses jours.

J’ai de plus trouvĂ© un bon mĂ©dicament, bien que moins efficace que l’autre. C’est que l’homme devrait s’entraĂźner Ă  faire deux choses : premiĂšrement, honorer toutes les crĂ©atures, dans lesquelles il reconnaĂźt la nature exaltĂ©e du CrĂ©ateur qui dans sa sagesse crĂ©a l’homme. Et il en va de mĂȘme pour toutes les crĂ©atures, quel la sagesse du CrĂ©ateur soient en elles. Il devrait voir pour lui-mĂȘme qu’elles doivent ainsi ĂȘtre honorĂ©es pour le CrĂ©ateur de tout, le Sage exaltĂ© qui s’est occupĂ© avec elles, et si, Dieu nous en garde, l’homme les mĂ©prise, il touche Ă  l’honneur de leur CrĂ©ateur. Ceci est semblable Ă  un sage artificier qui créé un rĂ©cipient avec grande adresse et le montre aux hommes, l’un desquels en parle lĂ©gĂšrement et la tourne en dĂ©rision. O combien courroucĂ© sera le sage pour ce mĂ©pris du travail de ses mains, par lequel sa sagesse est mĂ©prisĂ©e. Il est Ă©galement mauvais aux yeux du Saint, BĂ©ni soit-Il, de mĂ©priser n’importe laquelle de Ses crĂ©atures. Il est ainsi Ă©crit : « Tes Ɠuvres sont multiples », et pas « Grandes » mais rabbu, de l’expression rabh betho, Ă  savoir trĂšs importantes. Tu les as toutes faites en sagesse et parce que Ta sagesse est attachĂ©e Ă  elles, importantes et grandes sont Tes Ɠuvres. Il est appropriĂ© qu’un homme voit en elles la sagesse, pas des causes d’ĂȘtre mĂ©prisĂ©es. DeuxiĂšmement, d’apporter l’amour de ses semblables dans son cƓur, et mĂȘme d’aimer les mĂ©chants comme s’ils Ă©taient des frĂšres et plus, jusqu’à ce que l’amour de ses semblables soit fermement ancrĂ© dans son cƓur. Il devrait aimer mĂȘme les mĂ©chants dans son cƓur, disant : « S’ils Ă©taient justes, revenant en repentir, ils seraient de grands hommes, acceptables pour l’OmniprĂ©sent ; comme le juste amant de tout IsraĂ«l dit « Si tous les hommes du Seigneur Ă©taient prophĂštes. » Comment peut-il les aimer ? En se rappelant les bonnes qualitĂ©s qu’ils possĂšdent, en couvrant leurs dĂ©fauts et en refusant de regarder leurs fautes et seulement leurs bonnes qualitĂ©s. Il devait se dire : « Si ce mendiant dĂ©goĂ»tant Ă©tait riche, ĂŽ combien je me rĂ©jouirais en sa compagnie, comme je me rĂ©jouis de la compagnie d’autres. Mais s’il portait les ornements d’autres, y aurait-il une diffĂ©rence entre lui et son supĂ©rieur, pourquoi donc son honneur devrait-il ĂȘtre moindre Ă  mes yeux ? Vois, au regard de Dieu, il est supĂ©rieur Ă  moi car il est condamnĂ© par la souffrance et la pauvretĂ© et lavĂ© du pĂ©chĂ©, pourquoi devrais haĂŻr celui que le Saint, BĂ©ni soit-Il, aime ? » De cette façon, le cƓur d’un homme se tourne vers le bien et il s’habituera Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  toutes les bonnes qualitĂ©s que nous avons mentionnĂ©es.

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Le Palmier de DĂ©borah, par MoĂŻse Cordovero, traduit de l’anglais par Gabri-el. 

Image by TuendeBede from Pixabay

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