La Magia Sexualis, de Randolph Ă Naglowska. La Magia Sexualis… Il nous a semblĂ© important de faire (re-) dĂ©couvrir la voie magique introduite par Kellner, Reuss et Crowley. Nous nous proposons donc, Ă travers ces quelques lignes, de retracer la vie et lâĆuvre de deux des principaux initiateurs de la Magie Sexuelle.
Le premier, un homme du XIXe siĂšcle, Pascal Beverly Randolph, osera Ă©crire et publier des ouvrages traitant de la sexualitĂ© et surtout de la magie sexuelle au sein dâune nation et dâun siĂšcle encore trop puritain. Le second, Maria de Naglowska, une femme du XXe siĂšcle, enseignera et initiera, Ă lâaide de la Messe dâOr, lâaube du TroisiĂšme Terme, lâaube du rĂšgne de lâEsprit Saint incarnĂ© par la MĂšre, aprĂšs celui du PĂšre, reprĂ©sentĂ© par le judaĂŻsme et celui du Fils, reprĂ©sentĂ© par le christianisme.
Un homme… une femme, la polaritĂ© est ainsi respectĂ©e. Puisse leur Ćuvre fĂ©conder et ouvrir la Voie dâune hiĂ©rogamie libĂ©rĂ©e de tout moralisme judĂ©o-chrĂ©tien, tueur de vies, et de tout pornographisme cathodic-libĂ©ral, tueur de rĂȘves, et pĂ©nĂ©trons dans l’univers de la Magia Sexualis.
P.B. Randolph
Pascal Berverly Randolph est nĂ© le 8 octobre 1825 Ă New York dâune mĂšre mĂ©tisse â dâorigine franco-malgache â, Flora Beverly, et dâun pĂšre mĂ©decin, Edmund Randolph. Le mariage ne durera pas et Flora doit sâoccuper de son enfant toute seule. Ă sa mort, il sera Ă©levĂ© par une demi-sĆur qui nĂ©gligera son Ă©ducation et le laissera livrĂ© Ă lui-mĂȘme.
Vers lâĂąge de 15 ans, il quitte le domicile familial pour sâengager dans la marine. Il parcourt tous les ocĂ©ans en quelques annĂ©es. Il sây forme le caractĂšre au contact de marins issus de milieux et de nations diffĂ©rentes.
Ă lâĂąge de 20 ans, Randolph est victime dâun accident qui lâoblige Ă quitter la marine. Il entreprend alors des Ă©tudes de mĂ©decine. Ă la mĂȘme Ă©poque, dans lâatmosphĂšre du spiritisme naissant des sĆurs Fox, Randolph commence Ă sâintĂ©resser au magnĂ©tisme de Mesmer dont les rĂ©flexions sur la polaritĂ© animale auront un impact sur ses propres thĂ©ories concernant les condensateurs de fluides et les volts.
En 1850, il se marie avec une Indienne du nom de Mary Jane et Ă la mĂȘme Ă©poque, il est initiĂ© au sein de lâHermetic Brotherhood of Luxor (dirigĂ©e alors par Peter Davidson). En 1855, il se rend en Allemagne oĂč il entre en contact avec la FraternitĂ© Rosae Crucis dans laquelle il sera bientĂŽt initiĂ©. Il semble quâil nâexiste aucun document connu quant Ă cette initiation. On ne peut que conjecturer quant Ă la date exacte et Ă la cĂ©rĂ©monie en elle-mĂȘme. Toutefois, selon Clymer, un des successeurs de Randolph, nul ne pouvait atteindre au grade dâInitiĂ© Philosophe au sein de la F.R.C. sans avoir Ă©tĂ© prĂ©alablement reçu au sein dâun DĂŽme et dây avoir Ă©tĂ© reconnu NĂ©ophyte et placĂ© sous la conduite et lâinstruction dâun maĂźtre. Randolph serait devenu SuprĂȘme Grand MaĂźtre du SuprĂȘme Grand DĂŽme en AmĂ©rique en 1858.
Randolph passera quelques mois Ă Paris en 1854 durant lesquels il rencontrera Eliphas Levi, lâun des plus grands occultistes de son temps. Il Ă©tudiera les travaux de Saint-Germain et de Cagliostro. Il y dĂ©couvre des travaux Ă©crits sur les Ansaireth ou Nusairis de Syrie, ce peuple mystĂ©rieux qui nâest ni juif, ni chrĂ©tien ni mĂȘme musulman. Ils seraient les fameux Yezidis, adorateurs du dieu Paon. Selon Randolph lui-mĂȘme, le chef des Ansaireth, Narek El Gebel, qui arriva au troisiĂšme DĂŽme Rose Croix de Paris avec des lettres dâintroduction, reconnaissant en Randolph les aptitudes requises, lâinvita Ă venir en Syrie pour y Ă©tudier avec les Ansaireth. Peu aprĂšs, Randolph entreprend un pĂ©riple initiatique en Turquie, en GrĂšce ainsi quâau Moyen-Orient pour y approfondir lâenseignement secret des Ansaireth.
En 1860, Randolph fonde son propre Conseil AmĂ©ricain de la F.R.C. et repart bientĂŽt pour Londres afin dây rencontrer Bulwer Lytton ainsi que Kenneth Mackenzie. De retour aux Ătats-Unis, Randolph prend part Ă la Guerre de SĂ©cession qui vient dâĂ©clater en sâenrĂŽlant dans les rangs de lâUnion et en levant une troupe de soldats noirs, connue sous le nom de « Fremont Legion ». Ă la fin des hostilitĂ©s, Randolph milite pour les droits des noirs. Lâassassinat de Lincoln le dĂ©goĂ»te de la politique et il dĂ©cide alors de sâĂ©tablir dĂ©finitivement comme mĂ©decin Ă Boston. Il y ouvre bientĂŽt une nouvelle loge de son ordre.
Il commence Ă rĂ©diger ses principaux ouvrages : Seership, Love and the Master Passion, Eulis and the History of Love ainsi que sa magistrale Magia Sexualis. En 1872, la publication de ce dernier livre lui vaut dâĂȘtre arrĂȘtĂ© pour incitation Ă lâamour libre, mais il est vite libĂ©rĂ©. Le grand incendie qui dĂ©vaste Boston dĂ©truit totalement le bureau et le laboratoire de Randolph, les planches originales de ses livres sont perdues. Il est dĂ©noncĂ© par les spiritualistes comme Ă©tant un libertin et ses propres amis commencent Ă se dĂ©tourner de lui.
En mai 1873, Randolph subit un accident qui lui laisse entrevoir sa fin prochaine. Câest Ă ce moment le plus sombre de sa vie quâil rencontre une nouvelle fois lâamour en la personne dâune jeune activiste fĂ©ministe, Kate Corson. Le mariage est bientĂŽt cĂ©lĂ©brĂ© et, en 1874, naĂźt un fils, Osiris Budh, que Randolph considĂšre comme un dieu puisque conçu selon ses propres principes magiques. Randolph continue Ă publier ses travaux et Ă animer un cercle de la FraternitĂ© dâEulis.
Le 29 juillet 1875, Randolph dĂ©cĂšde dans des circonstances qui demeurent mystĂ©rieuses : Maria de Naglowska prĂ©tendra que Blavatsky lui aurait livrĂ© une guerre occulte causant sa mort, selon dâautres, ce serait un suicide et enfin, pour certains, il serait dĂ©cĂ©dĂ© lors dâun rite magique⊠Il semble toutefois quâĂ sa mort, son enseignement magique dâessence purement sexuelle disparaĂźt, occultĂ©, peut-ĂȘtre, par ses proches. Quand Clymer prend contact avec la femme et le fils de Randolph, ceux-ci prĂ©tendent ne rien connaĂźtre des instructions particuliĂšres et du matĂ©riel traitant des doctrines sexuelles. Ils nâinsistent que sur le caractĂšre spirituel et moral de lâĆuvre de Randolph en rejetant le cĂŽtĂ© magique sexuel.
La FraternitĂ© dâEulis
La FraternitĂ© dâEulis sera fondĂ©e vers 1870 par Randolph en tant quâorgane dâenseignement complĂ©mentaire de celui de la Fraternitas Rosae Crucis.
La clĂ© de la comprĂ©hension de la FraternitĂ© dâEulis rĂ©side peut-ĂȘtre dans la brochure publiĂ©e par Randolph en 1875, The Book of the Triplicate Order, Rosicrucia, Eulis, Pythianae dans lequel il est Ă©crit :
Nous sommes un triple organisme, Rosicrucien dâabord, car nous sommes les hĂ©ritiers de cette FraternitĂ© et leurs successeurs, et comme tels, nous cultivons toutes les sciences de la connaissance et dans ce but, nous nous intĂ©ressons Ă tout ce qui est abstrus, inconnu et qui correspond aux aspects les plus profonds de la nature et aux profondeurs les plus subtiles de lâinsondable Ăąme humaine.
Nous sommes Pythianae car nous sommes des Pythagoriciens qui entretenons les relations les plus intimes avec la Fondation de lâUnivers â le Dieu de la Nature et son Ame â et avec le monde spirituel et invisible, de mĂȘme que la soif dâune plus grande connaissance et lâamitiĂ© la plus vraie avec nos FrĂšres et avec le Monde.
Nous sommes Eulis, car nous cultivons les trĂ©sors les plus prĂ©cieux de la pensĂ©e qui nous a Ă©tĂ© transmise Ă travers les Ăąges ; et nous traduisons notre nom oriental âMarek Gebelâ â Porte de la LumiĂšre â par Eulis ou la Porte de lâAube, nom par lequel, pendant cette pĂ©riode, le TroisiĂšme Temple, lâOrdre Triple, la ConfrĂ©rie et la FraternitĂ© seront dorĂ©navant connus.
Randolph, The Book of the Triplicate Order.
Ce texte, qui est conçu pour lâusage des membres de la FraternitĂ© et des candidats Ă lâinitiation, dresse Ă©galement un historique de lâOrdre.
Les candidats sont reçus par vote Ă lâaide de boules noires et blanches. LâOrdre est mixte et comporte 3 degrĂ©s :
- BĂątisseur,
- Architecte, et
- Chevalier du Temple pour les hommes ;
- BĂątisseur,
- Matrone, et
- SĆur du Temple pour les femmes.
Il existe Ă©galement un organisme suprĂȘme : la Loge de la Pierre Angulaire dont le Conseil est composĂ© de FrĂšres et de SĆurs : HiĂ©rarques ou Melchizedeks, HiĂ©rophantes et SĂ©nateurs.
Ă la mort de Randolph en 1875, Freeman B. Dowd prend la tĂȘte de la F.R.C. et de la FraternitĂ© dâEulis. En 1878, Dowd fonde une Grande Loge Ă Philadelphie et en 1907, au moment de sa retraite, la succession est assurĂ©e par Edward Brown.
Ă la mort de Brown en 1922, R.S. Clymer prend la relĂšve. NĂ© en 1878, Clymer sera reçu comme NĂ©ophyte au sein de la F.R.C. et de la FraternitĂ© dâEulis en 1897.
En 1906, il publie ses deux premiers ouvrages The Rosicrucians, Their Teachings et Philosophy of Fire.
En 1911, il dĂ©cide de sâinstaller Ă Quakertown sur le site du Berverly Hall oĂč il Ă©tablit le siĂšge de lâOrdre. Clymer entrera bientĂŽt en conflit avec Lewis et son A.M.O.R.C. (Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix). Avec dâautres initiĂ©s, il met en place la F.U.D.O.S.F.I. (FĂ©dĂ©ration Universelle des Ordres, SociĂ©tĂ©s et FraternitĂ©s Initiatiques) afin de combattre Lewis et lâinfluence de la F.U.D.O.S.I. (FĂ©dĂ©ration Universelle des Ordres et SociĂ©tĂ©s Initiatiques).
Magia Sexualis
Dans les lignes qui vont suivre, nous nous attacherons à décrire trÚs briÚvement certains points de la doctrine magique, ou Magia Sexualis, de Randolph.
AprĂšs une introduction prĂ©sentant les appĂ©tits spirituels de la communautĂ© dâEulis, Magia Sexualis propose dans un premier temps des exercices permettant au mage de dĂ©velopper les qualitĂ©s nĂ©cessaires Ă la pratique de la magie : la volancie (Ă©mission dâune intention par visualisation), le dĂ©crĂ©tisme (capacitĂ© dâĂ©maner des ordres pĂ©remptoires), le posisme (postures et gestuelle magique), et enfin le tirauclairisme, destinĂ© Ă influencer une personne Ă distance. Dans ce but â qui semble ĂȘtre lâobsession de lâauteur malgrĂ© les grands discours sur la lumiĂšre cĂ©leste et lâamour universel -, la partie suivante intitulĂ©e « Magie » est consacrĂ©e Ă la confection de parfums, couleurs et nombres, en adĂ©quation avec lâhoroscope de la personne que lâon dĂ©sire suggestionner.
Melmothia, La Magia Sexualis de Pascal B. Randolph
Les Fluides et la Polarisation des sexes.
LâUnivers ainsi que tous les ĂȘtres vivants, sans aucune exception, sont rĂ©gis par le principe des forces contraires qui exercent lâune sur lâautre un pouvoir dâattraction absolu. Certains les nomment force positive et force nĂ©gative et dâautres redĂ©couvrent en elles le bon et le mauvais, lâĂ©mission et la rĂ©ception, la vie et la mort, lâhomme et la femme. Ainsi, le pĂŽle femelle attire le mĂąle et on peut ainsi attirer Ă soi des choses dĂ©sirĂ©es par la crĂ©ation de son modĂšle opposĂ© : crĂ©er le nĂ©gatif pour obtenir lâinverse et donc le positif !
Le phallus de lâhomme polarisĂ© positivement et le ktĂ©is de la femme polarisĂ© nĂ©gativement et le cerveau de lâhomme est polarisĂ© nĂ©gativement et dâessence magnĂ©tique alors que celui de la femme lâest positivement et dâessence Ă©lectrique.
Les opérations magiques sexuelles ou Magia Sexualis.
Selon lâenseignement de Randolph, les opĂ©rations magiques sexuelles menĂ©es Ă bien selon les rĂšgles poursuivent 7 buts majeurs :
- chargement des condensateurs fluidiques et des « Volts » ;
- production dâune influence et dâun fluide magnĂ©tique ;
- rĂ©alisation dâun projet prĂ©cis ;
- dĂ©termination du sexe de lâenfant Ă concevoir ;
- raffinement des sens ;
- rĂ©gĂ©nĂ©rescence de lâĂnergie Vitale ;
- provocation de visions surhumaines.
Randolph donne Ă©galement certains principes quâil est important de connaĂźtre pour bien comprendre et effectuer les exercices magiques :
- Lâunion sexuelle considĂ©rĂ©e comme priĂšre. Lâhomme qui vit avec sa femme dans une subtile et parfaite harmonie et qui pratique en couple un acte sexuel parfait parvient Ă obtenir la rĂ©alisation de certains souhaits. Mais il est nĂ©cessaire que la demande soit claire et formulĂ©e clairement par les deux opĂ©rants.
- Il convient de pratiquer lâacte sexuel avec une femme supĂ©rieure au niveau moral, il ne faut jamais utiliser de prostituĂ©e ou une vierge ignorante ou une mineure de moins de 18 ans. On cherchera toujours Ă accomplir ces actes avec son partenaire. Il est nĂ©cessaire que le spasme masculin et fĂ©minin se produise en mĂȘme temps, car il en rĂ©sulte alors un courant mental pouvant modifier lâastral. Le plaisir partagĂ© subit alors la loi de la polarisation inverse du couple : chez lâhomme, le sexe est positif et la tĂȘte nĂ©gative et chez la femme, le sexe est nĂ©gatif et la tĂȘte positive. Lâhomme fĂ©conde ainsi physiquement la femme et la femme fĂ©conde spirituellement lâhomme.
- Lâunion charnelle doit ĂȘtre innocente et ne pas ĂȘtre une simple recherche de plaisir physique.
- Le corps doit ĂȘtre sain et lâhygiĂšne respectĂ©e comme une pratique sacrĂ©e.
- Il faut garder le secret quant aux opĂ©rations magiques et tĂącher dâĂ©viter les contacts mondains lors de la prĂ©paration dâopĂ©rations magiques.
- Lâon doit formuler ses dĂ©sirs Ă lâavance et ne pas oublier de le formuler au moment du coĂŻt.
- Avant, pendant et aprĂšs lâacte dâamour, il faut garder Ă lâesprit une image claire de ce que lâon dĂ©sire.
- Il faut manger simplement et préférer la nourriture naturelle.
- Prendre lâair deux fois par semaine : inspirer profondĂ©ment et garder lâair le plus longtemps possible.
- Ne pas rechercher le contact avec son partenaire trop souvent. Faire lâamour 1 Ă deux fois par semaine.
- Ne pas rechercher lâacte si lâon est malade ou en colĂšre.
- Bien dormir.
- Ne jamais oublier lâaxiome : lâAmour est la base de la vie.
- Au moment oĂč le sperme entre dans le corps de la femme est le moment le plus fertile, de la plus grande puissance et de la plus grande Ă©motion.
- Si un homme dĂ©sire quelque chose et quâil garde celui-ci Ă lâesprit du moment oĂč il pĂ©nĂštre jusquâau moment oĂč il se retire de la femme, ce dĂ©sir sera exaucĂ© Ă tous les coups.
- Toutes les forces et la puissance de émanent du cÎté féminin de Dieu.
Randolph conseille 5 positions pour les actes de magie sexuelle :
- Lâhomme couchĂ© sur la femme front contre front. Cette position a pour but de corriger les sens et les capacitĂ©s des opĂ©rants.
- En levrette, lâhomme gardant le buste droit pour pĂ©nĂ©trer par-derriĂšre la femme prosternĂ©e. Cette position est censĂ©e favoriser la projection de lâinfluence vers lâextĂ©rieur sur une personne choisie, un voult…
- Lâhomme et la femme sont assis face Ă face, sexes emboĂźtĂ©s, les bustes inclinĂ©s en arriĂšre en se tenant par les mains. Cette position renforce les influences magiques sur lâextĂ©rieur.
- Lâhomme et la femme sont assis face Ă face, la femme croisant les jambes autour des reins de lâhomme, tous deux front contre front. Cette position permet la rĂ©alisation de vĆux communs.
- En levrette, mais lâhomme se baisse sur le dos de la femme et appuie son menton sur sa nuque. Cette position permet dâinfluencer la femme.
Les condensateurs fluidiques.
La Magie est une science, la seule science qui Ă©tudie, thĂ©oriquement et pratiquement, les plus grandes forces de la Nature, celles qui sont cachĂ©es. Elle dĂ©clare et prouve que lâUnivers est dans ses moindres parties sujet Ă lâinfluence de certains fluides qui sont Ă la base de tous les phĂ©nomĂšnes physiques et psychiques.
Pour pouvoir opĂ©rer ces forces, il convient de les concentrer en un point donnĂ© pour ensuite les rediriger selon sa volontĂ©. Ces opĂ©rations de condensation peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es de 4 maniĂšres diffĂ©rentes :
- LâopĂ©rateur peut utiliser sa propre Ă©nergie ;
- Il peut utiliser des forces externes par induction ;
- Il peut lier les forces externes à un individu qui a été choisi à cet effet ;
- Il peut lier ces forces à un objet prévu à cet effet.
Cette derniĂšre est connue depuis des millĂ©naires comme la « charge des voults ». Il existe diffĂ©rents types de matĂ©riaux que lâon peut utiliser pour condenser les fluides : deux liquides (peintures appliquĂ©es sur un talisman et liquides conservĂ©s dans des bouteilles) et un solide (les voults et statuettes).
Les Voults et statuettes :
Lâutilisation des voults est issue de lâobservation des lois de correspondance, de sympathie et de polarisation.
Les voults sont des figurines qui sont prĂ©parĂ©es dâune maniĂšre particuliĂšre, avec lâaide des lois de correspondance et de sympathie, et qui sont chargĂ©es avec la force psychique dâun individu afin dâobtenir un rĂ©sultat positif ou nĂ©gatif.
Il faut remarquer que toutes ces opĂ©rations magiques ne sont en aucun cas matiĂšre Ă dĂ©bauche ou Ă de vulgaires coucheries ritualisĂ©es mais bien une quĂȘte spirituelle. Lâorgasme est sanctifiĂ© et devient magique. Selon Randolph : « … Au-delĂ de lâunion charnelle, visez lâunion des Ăąmes. »
Maria de Naglowska
Ce court rush de la vie mouvementĂ©e de Maria de Naglowska est inspirĂ© de lâouvrage de Marc Pluquet, La Sophiale.
Maria de Naglowska est née le 15 août 1883 à Saint-Pétersbourg. Elle perd ses parents trÚs jeune : son pÚre, un militaire de haut rang, sera empoisonné par un nihiliste et sa mÚre décédera en 1895.
Orpheline, elle est prise en charge par sa tante qui la placera dans un institut pour jeunes aristocrates. Elle y fera de brillantes Ă©tudes.
Les Ă©vĂ©nements et les idĂ©es rĂ©volutionnaires de 1905 ne la laissent pas indiffĂ©rente et elle commence Ă frĂ©quenter des cercles fermĂ©s dâintellectuels qui lui ouvriront les portes de la connaissance.
Maria tombe amoureuse dâun jeune musicien nommĂ© Hopenko. Les origines juives et le mĂ©tier de celui-ci interdisent toute union officielle aux deux amants. Ils quittent la Russie pour sâinstaller Ă Berlin puis en Suisse oĂč ils se marient. Maria y continue ses Ă©tudes universitaires en suivant des cours simultanĂ©ment dans plusieurs facultĂ©s. Pour faire subsister le couple et permettre Ă son mari de terminer sa formation de musicien, elle donne des cours particuliers. Câest Ă cette Ă©poque que naissent leurs trois enfants : Alexandre, Marie et AndrĂ©.
Hopenko séduit par les idées sionistes décide de partir pour la Palestine en laissant derriÚre lui sa femme et ses enfants.
Maria continue alors dâenseigner tout en se lançant dans le journalisme et en tenant des confĂ©rences. Mais ces activitĂ©s et la parution dâun livre lui valent dâĂȘtre emprisonnĂ©e pour activitĂ©s politiques et espionnage. Elle doit alors quitter GenĂšve pour Berne puis pour BĂąle.
Maria quitte ensuite la Suisse pour lâItalie oĂč elle sâinstalle Ă Rome. Elle se remet Ă enseigner et devient rĂ©dactrice du journal lâItalie. Elle fait alors venir ses enfants de Suisse, mais Alexandre part rejoindre son pĂšre en Palestine.
BientĂŽt les problĂšmes resurgissent : Maria perd son emploi et doit redonner des leçons Ă nâimporte quel prix pour survivre. Ă Rome, elle frĂ©quente un groupe dâĂ©crivains occultistes et câest dans ce milieu quâelle fait la connaissance dâun philosophe russe qui lui rĂ©vĂšle les traditions BorĂ©ennes les plus secrĂštes. Alexandre qui a rĂ©ussi Ă dĂ©crocher un bon poste Ă Alexandrie dans les Haras du roi, fait venir Maria, sa sĆur et son frĂšre. Maria y est vite conviĂ©e Ă faire des confĂ©rences organisĂ©es, entre autres, par la SociĂ©tĂ© ThĂ©osophique. Elle devient Ă©galement rĂ©dactrice pour le journal La Bourse dâAlexandrie.
En 1930, Maria revient Ă Rome, puis ses amis lui trouvent une place dans une maison dâĂ©dition Ă Paris oĂč elle part sâĂ©tablir. Malheureusement, elle nâobtient pas lâautorisation de travailler en France et doit compter sur son fils AndrĂ© pour survivre.
Elle sâĂ©tablit alors Ă Montparnasse oĂč elle fait la connaissance dâĂ©crivains, dâartistes et de poĂštes, et fait bientĂŽt Ă©diter un hebdomadaire magique : La FlĂšche. Maria traduit alors des textes de P.B. Randolph qu’elle publia comme sous le nom de Magia Sexualis (1931 au Lys d’Or).
Elle Ă©tablit alors ses quartiers Ă la Coupole oĂč se rĂ©unissent les occultistes de lâĂ©poque. La direction lui offre chaque soir un potage St-Germain et les nombreux cafĂ©s noirs quâelle avale Ă longueur de journĂ©e. Le mercredi, elle donne des confĂ©rences au studio Raspail et tous les aprĂšs-midi elle se rend Ă lâĂ©glise de Notre-Dame des Champs pour sây recueillir.
En 1935, Maria organise des rĂ©unions pour y prĂ©senter les rites prĂ©liminaires de la Messe dâOr :
- La consĂ©cration de lâAvĂšnement du TroisiĂšme Terme ;
- Lâordination des postulants au grade de Balayeur de la Cour ;
- Lâordination des postulantes au titre dâofficiantes mineures ;
- La consécration des rythmes alternés de la vie et de la mort ;
- La célébration de la TroisiÚme Naissance.
Ă la fin 1935, elle annonce Ă Marc Pluquet quâelle vient de terminer sa mission et quâelle prĂ©pare maintenant son dĂ©part. Elle prophĂ©tise que lâavĂšnement du TroisiĂšme Terme ne pourra se faire que dans deux ou trois gĂ©nĂ©rations quand le monde aura Ă©tĂ© prĂ©parĂ© par des bouleversements sociaux et politiques. La mission de ceux qui ont compris son Ćuvre sera de conserver son enseignement pour quâil puisse rĂ©apparaĂźtre sous une forme claire et comprĂ©hensible Ă des hommes et des femmes qui ne seraient pas forcĂ©ment formĂ©s au symbolisme.
Au dĂ©but de lâannĂ©e 1936, Maria donne une derniĂšre confĂ©rence au studio Raspail au terme de laquelle elle fait ses adieux Ă ses compagnons sans laisser de successeur attitrĂ©. Elle part alors rejoindre sa fille Marie en Suisse.
Le 17 avril 1936, Maria de Naglowska, la Sophiale de Montparnasse, dĂ©cĂšde chez sa fille Ă ZĂŒrich.
N’hĂ©sitez Ă continuer sur le sujet en lisant la Doctrine du TroisiĂšme Terme de la TrinitĂ© de Naglowska.
La Magia Sexualis par Spartakus FreeMann, 24 juillet 2001, mis à jour le 27 février 2017.
Image par LoggaWiggler from Pixabay