La Kabbale du Sang par Spartakus FreeMann.
La Kabbale du Sang, quelques considérations personnelles sur le Sang, la Vie et la Mort.
Le sang est intimement liĂ© Ă lâĂȘtre humain, et ce sur plusieurs plans. Tout dâabord le sang est partie intĂ©grante de lâhomme Adam – ŚŚŚ â puisque « sang » en hĂ©breu sâĂ©crit Dam – ŚŚ. Ainsi, Adam est constituĂ© de « sang » (signifiĂ© par les lettres Daleth et Mem) et par le Souffle, signifiĂ© par la Aleph Ś, que Dieu insuffla dans ses narines, comme nous le dit GenĂšse II, 7 : « Et lâEternel Dieu forma lâhomme, poussiĂšre du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie (Neshamah), et lâhomme devint une Ăąme vivante (Nefesh haĂŻ) ». LâAleph permet Ă la crĂ©ature inanimĂ©e de vivre totalement et intĂ©gralement, et ce fait nous est bien rappelĂ© par la mythe du Golem portant Ă son front les trois lettres Aleph – Ś -, Mem – Ś -, Tav – ŚȘ – formant le mot Emeth, vĂ©ritĂ©. Afin de faire retourner le Golem Ă lâĂ©tat de crĂ©ature inerte, il suffisait dâeffacer lâAleph et former ainsi le mot mort, Moth, ŚŚȘ.
Si nous analysons chaque schĂšme individuellement, nous lisons donc :
Aleph – Ś â 1 – UnitĂ©, Souffle Divin. Graphiquement, Aleph peut se dĂ©composer en Yod supĂ©rieur, Vav, Yod infĂ©rieur, ce qui donne alors la valeur numĂ©rique 26 qui est celle du TĂ©tragramme. Notons en outre, que Aleph est lâinitiale de Echad, unitĂ©, et de Ahavah, Amour, qui ensemble donnent Ă©galement la valeur du TĂ©tragramme. LâAleph est donc bien le principe Divin supĂ©rieur animant le monde dâici-bas.
Daleth â Ś – 4 â La Porte, le lieu de passage entre les mondes spirituels de la crĂ©ation et de lâĂ©manation. Le ManifestĂ©.
Mem – Ś â 40 ou 600 â Les eaux, ŚŚŚ, supernelles, celles de la crĂ©ation. RĂ©alisation des principes.
Adam est ainsi « TĂ©moin », Ed, et « sang », Dam. Et le sang est une Porte du Monde de la RĂ©alisation des Principes supĂ©rieurs. LâAdam câest le Sang sanctifiĂ© par lâAleph dâElohim, la divine essenceâŠ
Dans le sang, Dam, se retrouvent liĂ©s ainsi la « matrice » Mem et le passage du Daleth, en fait, un Adam sans son Aleph ; un terme qui nous explique lâimportance du sang dans les sacrifices
Dam nous mĂšne encore Ă la crĂ©ation de lâhomme Adam puisque celui-ci est crĂ©Ă© Ă la « ressemblance » de Dieu : ressemblance en hĂ©breu se dit « Demouth » (ŚŚŚŚȘ) qui provient de la racine « Damah » – ŚŚŚ â ĂȘtre semblable ou ressembler. Câest donc, pour paraphraser Annick de Souzenelle, par le sang que lâhomme Adam est ressemblant Ă la divinitĂ©. Câest bien autour du sang que se construit la ressemblance divine dâAdam !
Selon Jean I, V, 8 : « Et il y en a trois, en bas, qui sont en harmonie : lâeau, le sang et lâesprit » : eau qui est Mem – Ś â sang qui est Dam – ŚŚâ et esprit symbolisĂ© par lâAleph â Ś. Lâunion de ces trois schĂšmes nous ramĂšne alors Ă lâhomme intĂ©gral ou Adam.
En outre, si lâon permute les lettres de Dam, lâon obtient Mad, qui est « mesure » ou « vĂȘtement ». Le sang est ainsi une mesure et le vĂȘtement de lâĂąme qui sây trouve.
Enfin, le sang est Nefesh, lâĂąme vĂ©gĂ©tative : « Nefesh câest le sang comme il est dit « le sang est la vie », « ki nefesh kâol bassar damo hi », (DeutĂ©ronome, 12, 23). Et Rachi de prĂ©ciser : « le Nefesh câest le sang », « hanefesh hi hadam ». Par cette identitĂ© du Nefesh et du sang est dĂ©signĂ©e la vitalitĂ© : « tout nefesh restitue le nefesh, et toute chose voisine du nefesh restitue le nefesh » (Berakoth, 44b) » (cf. notre article « ComplĂ©ments sur lâĂąme »).
Abraham Aboulafia : « Adam et Eve, qui sont mon pĂšre et ma mĂšre, sont le sang et lâencre et incluent les septante nations » (Perush Sefer Yetsirah). Selon Moshe Idel, et comme nous allons le voir ci-dessous, les paires « pĂšre-mĂšre », « Adam-Eve » et « sang-encre » ont la mĂȘme valeur numĂ©rique, septante. Adam, pĂšre et encre constituent les aspects formatifs de lâexistence alors que Eve, mĂšre et sang en constituent lâaspect matĂ©riel.
Adam ve-Heva = aleph-daleth-mem vav-heth-vav-hé = 19 + 6 + 45 = 70
ŚŚŚ ŚŚŚŚ
Abba ve-Imma = aleph-beth-iod vav aleph-mem-hé = 13 + 6 + 51 = 70
ŚŚŚ ŚŚŚŚ
Dam ve-dehyo = daleth-mem vav-daleth-iod-vav = 20 + 6 + 44 = 70
ŚŚ ŚŚŚŚ
Septante est également la numération de Sod, le secret.
Selon le Talmud, traitĂ© Pessarim 16b, « Rab Chemouel fils de Bar Ami lâa admis, car la Torah a dit : Mais sois ferme et garde-toi bien de consommer du sang, car le sang câest la vie (Deut. 12, 23). Seul le sang par lequel sâĂ©chappe la vie sâappelle du sang, le sang qui nâest pas celui par lequel sâĂ©chappe la vie ne sâappelle pas du sang ». Et Rachi de complĂ©ter en nous disant que ce sang ne constitue donc pas un liquide et par consĂ©quent ne rend pas susceptible de devenir impur.
Dans le JudaĂŻsme, lâinterdit du sang « vivant » est justifiĂ© par la prĂ©sence du principe de vie divine en son sein. La vie est transmise par le sang vivant et le boire serait se nourrir du principe de vie.
Pour conclure, opĂ©rons la GuĂ©matria du mot Dam, nous avons la valeur simple 44, ce qui nous donne en alphabet AĂŻq Bekar « Mouth », ŚŚȘ, ou Mort ! ? Et le sang nâest-il pas aussi la mort, lorsquâil est versĂ© comme le fit CaĂŻn avec son frĂšre Abel ? Ici, nous est dĂ©montrĂ© la science et la parfaite intelligence de lâEcriture qui nous averti que si le sang est la vie il est Ă©galement son opposĂ©, la mort, en une unitĂ© universelle bouleversante.
Plus sur le sujet :
La Kabbale du Sang, Spartakus FreeMann, Nadir de Libertalia, février 2005 e.v.
Image par Gerd Altmann de Pixabay
Plus sur la Kabbale ? Visitez Kabbale en Ligne.