L’exorcisme par les Rabbi, la magie et le Golem

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L’exorcisme par les Rabbi, la magie et le Golem par Spartakus FreeMann. 

Ce texte est un extrait traduit d’un article de Bar-Ilian, « Exorcism by Rabbis, Talmud Sages and Their magic », auquel nous avons ajoutĂ© des complĂ©ments d’information sur le Golem et la Magie. Nous pensons qu’il peut ĂȘtre utile pour  se faire une idĂ©e des pratiques thĂ©urgiques au sein de la Kabbale.

Jusqu’à prĂ©sent, peu de recherches historiques ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es sur la magie juive des anciens temps. La dĂ©couverte dans la Gueniza du Caire du Sefer ha-Razim (Livre des Secrets), un livre de magie juive palestinienne de la pĂ©riode talmudique, est une dĂ©couverte qui aurait du encourager les chercheurs Ă  entreprendre un dĂ©pouillage de ce champ d’études.

Les prophĂštes et les chefs de l’IsraĂ«l biblique rĂ©alisaient dĂ©jĂ  des miracles. En nous concentrant exclusivement sur l’exorcisme, nous montrerons que la littĂ©rature juive comprend Ă©galement des exorcismes qui furent dĂ©crits pour la premiĂšre fois dans le Livre de Tobie. Des centaines d’annĂ©es plus tard, Joseph rapporte qu’un certain ElĂ©azar avait pratiquĂ© des exorcismes un certain nombre de fois devant Vespasien et les commandants militaires romains (AntiquitĂ©s Romaines 8, 2, 5, 45-48). De la mĂȘme maniĂšre, la bibliothĂšque de Qumran contient des poĂšmes qui ont pour but de faire sortir les dĂ©mons et esprits malĂ©fiques. Les pratiquants utilisaient sans doute ces priĂšres afin d’effrayer les esprits de l’ange de la destruction. On parle Ă©galement d’actes d’exorcisme par JĂ©sus (Matthieu 12, 22-24 ; Marc 5, 2-20 ; 6, 13 ; Luc 8, 2 ; 8, 26-33). Les chercheurs ont dĂ©montrĂ© que JĂ©sus Ă©tait un magicien juif (M. Smith « Jesus the Magician », New York 1978). Ainsi, l’exorcisme Ă©tait acceptĂ© comme pratique populaire.

Les faits des Sages :

Plus d’une fois nous pouvons lire dans la littĂ©rature Talmudique que les sages de la Mishnah et du Talmud pratiquaient la magie. Dans les anciens temps, aucune distinction n’était faite entre la vie religieuse et la magie, mais la magie Ă©tait alors une partie intĂ©grante de la religion. En fait, la magie dont parle le Talmud se rĂ©fĂšre Ă  trois exorcismes pratiquĂ©s par des Rabbis. Il est Ă  noter que contrairement Ă  notre Ă©poque qui considĂšre l’exorcisme comme une pratique magique, Ă  l’époque talmudique, celui-ci Ă©tait une pratique thĂ©urgique et thĂ©rapeutique. La maladie Ă©tant considĂ©rĂ©e comme causĂ©e par des esprits malins qui Ă©taient entrĂ©s dans le corps des malades.

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L’exorcisme par les Rabbi, la magie et le Golem

L’exorcisme par les Rabbis, Les Sages du Talmud et leur magie, Le Golem

Rabbi Hanina Dosa

Voici ce qui est racontĂ© sur Rabbi Dosa qui vĂ©cut au premier siĂšcle de notre Ăšre : « Une fois Rabbi Hanina ben Dosa s’immergea dans l’eau d’une grotte. Les Kuthim (Samaritains) vinrent et placĂšrent un rocher Ă  l’entrĂ©e de la grotte. Les esprits vinrent et l’enlevĂšrent. Par la suite, un esprit malĂ©fique hanta la pauvre femme d’un voisin de Rabbi Hanina. Ses Ă©tudiants lui dirent : Rabbi, vois combien cette pauvre femme souffre de l’esprit malin. Rabbi Hanina s’adressa Ă  l’esprit : pourquoi causes-tu du tort Ă  la fille d’Abraham ? L’esprit rĂ©pondit : n’es-tu pas celui qui descendit dans une grotte, etc. jusqu’à ce que je vienne avec mes frĂšres et la maison de mon pĂšre pour ĂŽter le rocher. VoilĂ  comment tu me rĂ©tribues pour mes faveurs ? Il lui rĂ©pondit : je dĂ©crĂšte que
 »

En dĂ©pit du caractĂšre abrĂ©gĂ© de cette histoire, il est probable qu’elle s’est terminĂ©e par un ordre donnĂ© par Rabbi Hanina Ă  l’esprit de quitter la pauvre femme, mĂȘme si cet esprit l’avait aidĂ© prĂ©cĂ©demment. Il doit ĂȘtre notĂ© que cette histoire n’est pas connue du Talmud mais d’écrits AskĂ©nazes du XII° siĂšcle. On peut noter que ce texte a subi la censure talmudique par son caractĂšre abrĂ©gĂ© justement du fait de son essence magique. Le Talmud de JĂ©rusalem et de nombreuses sources midrashiques n’ont pas Ă©tĂ© conservĂ©s intacts comme c’est le cas pour ce texte.

Tardivement, il a Ă©tĂ© soulignĂ© que les mots de Rabbi Hanina Ă  l’esprit « Pourquoi causes-tu des torts Ă  la fille d’Abraham ? » sont d’un contenu similaire aux mots que JĂ©sus utilisa pour soigner une femme le jour de Shabbat (Luc 13, 16) oĂč les deux incidents se rĂ©fĂšrent Ă  la « fille d’Abraham ». Ce parallĂ©lisme renforce la conjecture que ce texte, connu d’une source plus ancienne, est authentique.

Rabbi Hanina Ă©tait connu pour soigner les malades par des priĂšres. Il a vĂ©cu pendant une semaine en mĂ©ditation sans nourriture, des anges lui apparurent sous formes humaines, il nia qu’il Ă©tait un prophĂšte et en consĂ©quence de sa priĂšre la pluie s’arrĂȘta puis par une seconde priĂšre elle recommença. On lui prĂȘte Ă©galement d’autres miracles, un serpent qui le mordit en mourut, etc.

La Gemara dans Pesarim 112 cite une histoire assez similaire : « Nous avons appris : on ne doit pas sortir seul la nuit de la quatriĂšme ou de la septiĂšme annĂ©e, car l’esprit d’Agrath, fille de Mahlath, elle et 180 000 anges de la destruction sortent et chacun Ă  la permission de dĂ©truire. Originellement ils Ă©taient prĂ©sents Ă  tout moment. Une fois elle rencontra Rabbi Hanina. Elle dit : s’ils ne t’avaient annoncĂ© dans les Cieux « Faites attention Ă  Rabbi Hanina et Ă  ses enseignements » je t’aurais agressĂ© ! Il dit : si tu as un statut dans les Cieux, je dĂ©crĂšte que tu ne passeras pas parmi les zones peuplĂ©es Ă  jamais ! Elle dit : avec ta permission, laisse-moi une ouverture. Il lui accorda les nuits de la quatriĂšme et de la septiĂšme annĂ©e ».

Voici le dialogue entre Rabbi Hanina et la reine des esprits dans lequel on peut lire que Rabbi Hanina possédait le pouvoir de commander aux esprits et que la formulation est trÚs proche de celle de notre premiÚre histoire.

Rabbi Simon bar YochaĂŻ

L’une des plus extraordinaires histoires d’exorcisme dans la littĂ©rature talmudique est attribuĂ©e Ă  Rabbi Simeon bar YochaĂŻ qui vĂ©cu au II° siĂšcle de notre Ăšre. Cette histoire est connue sous deux versions : l’une du Talmud, traitĂ© Meila 17a-b et l’autre d’un ensemble de Midrashim « Beth ha-Midrash » publiĂ© par Jellinek.

Meila 17 a-b : « Une fois que le royaume (du mal) a eu Ă©mis le dĂ©cret de ne pas observer le Shabbat, de ne pas circoncire les fils et d’avoir des relations avec des femmes en menstruation
 Ils dirent : qui viendra abroger ces dĂ©crets ? Que Rabbi Simeon vienne puisqu’il opĂšre des miracles
 Il fut saluĂ© par Ben Tamalyon : veux-tu que je vienne avec toi ? Rabbi Simeon dit : comment se fait-il que le serviteur de la maison d’Abraham eĂ»t la visite par trois fois d’un ange alors que moi pas une seule ? Que le miracle s’accomplisse par n’importe quel moyen. Le premier vers lequel il se rendit fut la fille de l’empereur. Lorsqu’il arriva, il dit : Tamalyon pars ! Ben Tamalyon pars ! Et alors il partit. Rabbi Simeon trouva les documents et il les emporta. »

Beth ha-Midrash : « Les rabbi enseignĂšrent : le royaume du Mal Ă©mit trois dĂ©crets sur IsraĂ«l aux jours de Rabbi Simeon
 S’il y a parmi vous une personne qui connaĂźt les miracles, qu’il vienne abroger ces documents. Les Sages posĂšrent leurs yeux sur Rabbi Simeon
 À cette Ă©poque, Rabbi Simeon regardait le mĂąt d’un navire et il vit un esprit. Il lui dit : que fais-tu lĂ  ? Elle rĂ©pondit : je suis venue afin de faire des miracles pour toi. ImmĂ©diatement Rabbi Simeon dit : Seigneur de l’univers, pour Hagar l’Égyptienne tu as donnĂ© cinq anges, et pour moi un esprit ? Elle dit : dis-moi, que t’importe, aussi longtemps que le miracle a lieu pour toi, et que veux-tu ? Il dit : quel miracle peux-tu rĂ©aliser pour moi ? Elle dit : j’entrerai dans l’estomac de la fille du roi et elle criera « amenez-moi Rabbi Simeon ». Tu viendras et lui murmureras Ă  l’oreille et je la laisserai. Il dit : quel signe aurais-je lorsque tu la quitteras ? Elle dit : Ă  ce moment tous les verres se briseront. Il dit : vas faire ce que tu dis. Elle alla et entra en elle, et elle criait : « amenez-moi Rabbi Simeon ». Ils envoyĂšrent des homes le chercher en Palestine. Elle dit : il est devant vous dans ce navire. Ils vinrent et le trouvĂšrent et le menĂšrent au roi. Il dit : tu es Rabbi Simeon ? Il dit : Oui. Et tu soigneras ma fille ? Il dit : Oui. Et que vas-tu lui faire ? Il dit : Je murmurerai Ă  ses oreilles et elle sera soignĂ©e. Il ajouta tout de suite : Ă  ce moment, les verres se briseront dans votre palais. À ce moment, Rabbi Simeon murmura aux oreilles et elle fut sauvĂ©e et l’esprit sortit et brisa tous les verres du palais. Il lui dit : que veux-tu que je te donne ? Il dit : je demande seulement que vous abrogiez les dĂ©crets contre les juifs. Le roi ordonna directement l’abrogation des documents et Ă©crivit d’autres documents. Ils se rendirent en Palestine et les dĂ©crets furent abrogĂ©s ».

Nous ne reviendrons pas sur la personnalitĂ© de Rabbi Simeon bar YochaĂŻ, thaumaturge, thĂ©urge, kabbaliste, savant de la Torah. Mais, cette histoire nous montre son pouvoir d’exorciste et ses dons en magie. Rabbi Simeon est central dans la Mishan et l’on peut dire que l’exorcisme pratiquĂ© par cet homme pieux et savant est important pour bien comprendre le rĂŽle des pratiques magiques permises aux sages pour le bien d’IsraĂ«l. Nous sommes alors loin des interdits posĂ©s par la Torah contre les magiciens. Ici, Rabbi Simeon fait l’Ɠuvre de Dieu au travers de l’exorcisme, il ne le fait pas pour son bĂ©nĂ©fice personnel ou pour la gloire, mais pour le salut de son peuple et de son Dieu. LĂ  est la diffĂ©rence entre le thĂ©urge et le magicien Ă©gotique.

Rabbi Yossi Man de Zeitur.

Voici Ă  prĂ©sent une histoire d’un esprit malĂ©fique exorcisĂ© en Palestine au IV° siĂšcle de notre Ăšre. Cette histoire est connue dans deux versions principales : en aramĂ©en et en hĂ©breu et elle apparaĂźt dans six livres diffĂ©rents.

Tanhuma Buber : « Rabbi Berachya dit : un accident dans notre village a impliquĂ© un esprit femelle qui s’est Ă©tabli dans l’eau. Vint ensuite un esprit mĂąle afin de se marier avec elle. Un homme pieux nommĂ© Rabbi Yossi Man de Zeitur Ă©tait lĂ . L’esprit se rĂ©vĂ©la Ă  lui et lui dit : Rabbi, je suis ici depuis de nombreuses annĂ©es et je n’ai jamais fait de mal Ă  quiconque Ă  midi et Ă  minuit et maintenant l’esprit mĂąle est venu et il cherche Ă  me rejeter et Ă  faire du mal aux gens. Il dit : que devons-nous faire ? Elle dit : prends ton bĂąton et attaque-le Ă  midi et crie notre victoire ! Et il partira. Ils firent cela et le chassĂšrent de lĂ . Ils dirent : ils ne partirent point de lĂ  jusqu’à ce qu’ils virent une tache de sang sur la surface des eaux. »

Dans Pesachim 112p-1 on cite deux baraitot :

« Les Rabbis enseignĂšrent : on ne doit pas boire de l’eau des riviĂšres ou des lacs durant la nuit. Et si on en boit, on risque sa vie Ă  cause du danger. Quel danger ? Le danger des dĂ©mons ».

Il semble donc bien que les juifs croyaient en l’existence de dĂ©mons rĂ©sidants dans les eaux de leurs riviĂšres et qu’ils faisaient appel aux Rabbis pour les chasser. Cela nous renseigne donc sur le fait que ce type d’exorcisme pratiquĂ© par des docteurs du Talmud et de la Torah Ă©tait licite et rĂ©pondait Ă  des besoins rĂ©els de la population juive.

Selon la tradition, il y a ainsi des esprits des eaux, habituellement femelles, qui hantent les riviĂšres de la Palestine. Ce qui explique le rĂ©cit de l’exorcisme d’une riviĂšre par le Rabbi Yossi Man of Zeitur qui ne doit pas ĂȘtre une exception parmi les sages du Talmud et de la Mishna.

Par ce que nous venons d’exposer, nous pouvons Ă  prĂ©sent mieux comprendre la place d’une certaine magie « officielle » au sein du mouvement religieux juif. Les exorcismes Ă©taient licites, car ils rĂ©pondaient Ă  un besoin et de plus ils Ă©taient pratiquĂ©s non pour la gloire personnelle des Rabbis ou pour leurs bĂ©nĂ©fices personnels, mais afin d’aider leur peuple ou de participer Ă  la gloire d’IsraĂ«l. Ces exorcismes se rapprochent plus d’ailleurs de miracles dans le sens de ceux offerts par MoĂŻse devant la cour de Pharaon que de la magie cultuelle.

Les exorcistes n’étaient pas de simples magiciens, mais des sages de la Torah, du Talmud et de la Mishna, des hommes rĂ©vĂ©rĂ©s pour leur sagesse, leur savoir et leurs qualitĂ©s morales. Ces Rabbis Ă©taient en outre des thĂ©rapeutes qui soignaient par la priĂšre, et donc par l’utilisation de forces surnaturelles.

La personnalitĂ© de Simeon Bar YochaĂŻ nous indique la place importante des exorcismes dans la culture religieuse de cette Ă©poque. Car si les deux autres Rabbis dont nous avons parlĂ© sont presque inconnus, ce n’est certes pas le cas de Rabbi Simeon connu pour ses Ɠuvres kabbalistiques et pour sa profonde piĂ©tĂ©. Il n’est pas qu’un simple thĂ©rapeute ou un magicien, il est totalement un chef de la communautĂ© d’IsraĂ«l Ă  son Ă©poque. Rabbi Simeon Ă©tait aussi un chef politique ce qui nous prouve donc que la magie sous la forme d’exorcismes Ă©tait licite. On ne pourrait, en effet, comprendre qu’un reprĂ©sentant illustre de la sociĂ©tĂ© et de la religion hĂ©braĂŻque contrevienne aux principes mĂȘmes du judaĂŻsme.

La Magie selon le Talmud

Le Talmud manifeste une certaine mĂ©fiance envers la magie tout en relatant certains Ă©pisodes – comme nous l’avons vu ci-dessus – qui peuvent se ranger du cĂŽtĂ© des miracles et de la magie. Dans DeutĂ©ronome 18, 10 et suivant, nous pouvons lire une liste des arts magiques pratiquĂ©s par les nations en dehors d’IsraĂ«l et qui sont interdites aux HĂ©breux. Un sorcier, selon le Talmud, est un homme qui pratique la magie pure sans opĂ©rer d’illusions, il est coupable aux yeux de la Tora, alors que l’illusionniste ne viole aucune loi divine.

La divination est interdite, car elle est contraire Ă  la Tora et aux desseins de Dieu.

Le Golem

L’histoire du Golem nous est racontĂ©e pour la premiĂšre fois dans le Talmud Babli (Talmud de Babylone) dans le TraitĂ© SanhĂ©drin 65b. Dans la Tora, ce mot n’apparaĂźt qu’une seule fois pour dĂ©signer Adam avant que Dieu ne lui insuffle une Ăąme de vie.

Dans la tradition, le terme Golem peut aussi s’appliquer Ă  une femme sans Ă©poux ou Ă  un homme stupide face aux sages, cela s’applique Ă©galement au corps sans vie et Ă  la crĂ©ature fabriquĂ©e de main d’hommes Ă  partir de la terre.

Talmud de Babylone : « Rava a dit : si les justes le voulaient ils pourraient crĂ©er un monde, car il est Ă©crit : Tes iniquitĂ©s ont Ă©tĂ© une barriĂšre entre toi et ton Dieu. En effet, Rava a crĂ©Ă© un homme, et il l’a envoyĂ© a Rabbi Zei’ra. Le Rav lui parla, mais l’autre ne rĂ©pondait pas. Alors il dit : tu viens de chez les pieux, retourne Ă  ta poussiĂšre. Notons : Rava n’a pas rĂ©ussi Ă  crĂ©er un homme douĂ© de parole Ă  cause des iniquitĂ©s, il s’agit pourtant d’un Rabbi vĂ©nĂ©rĂ© et considĂ©rĂ© comme un saint homme ».

On connaĂźt deux commentaires du Sefer Yetsirah qui dĂ©crivent des techniques pour crĂ©er un Golem. Ces commentaires furent Ă©crits au XII° siĂšcle, perdus ils furent repris par Rabbi Abraham Ezra et Rabbi Yehouda le Hassid au XIII° siĂšcle. À partir du Sefer Yetsirah, des hassidim allemands entreprendront des spĂ©culations sur la fabrication d’un ĂȘtre artificiel.

La légende définitive du Golem apparaßt au XVII° siÚcle et la fabrication du Golem sera alors attribuée au Baal Shem Tov et à Rabbi Eliahou de Helm et ensuite au célÚbre Rabbi Yehouda ben Betsalel de Lvov, le Maharal de Pragues.

Selon Moshe Idel : « Il est connu que quiconque est un expert du Sepher Yetsirah est capable de rĂ©aliser des opĂ©rations au moyen des Noms Saints et Ă  partir des Ă©lĂ©ments, poussiĂšre de terre vierge et eau, il apparaĂźtra une matiĂšre (Golem) et une forme douĂ©e de vitalitĂ© ; mĂȘme ainsi, cet ĂȘtre est appelĂ© -mort- (met), car il ne peut lui confĂ©rer la connaissance et la parole, car la connaissance et la parole sont Ă  la Vie des mondes. Et j’ai entendu d’une façon certaine et explicite de la bouche de personnes respectables qu’un homme qui vivait peu de temps avant notre Ă©poque dans la sainte communautĂ© de Helm et qui s’appelait Rabbi Eliahou, le Baal ha-Chem, crĂ©a une crĂ©ature Ă  partir de la matiĂšre (Golem) et de la forme (tsourah) et elle rĂ©alisa un dur travail pour lui, pendant une longue pĂ©riode, et le nom d’Emet Ă©tait pendu a son cou, jusqu’au jour ou, finalement il enlĂšve, pour une certaine raison, le nom de son cou et elle devint poussiĂšre.- Un descendant de Rabbi Eliahou de Helm, Rabbi Jacob Emdem, Ă©crivit dans son autobiographie que son pĂšre lui avait prĂ©cisĂ© que la crĂ©ature de Rabbi Eliahou : – Ă©tait sans parole et lui servait de serviteur -. Dans un autre Ă©crit, le Rabbi est plus dramatique : le rabbin craignait que la crĂ©ature qui croissait irrĂ©sistiblement ne dĂ©truise le monde. Cette croissance incontrĂŽlĂ©e est en rapport avec le Midrach (commentaire) qui dĂ©crit l’expansion du monde lors de la crĂ©ation, expansion qui fut arrĂȘtĂ©e par la prononciation du Nom divin ou bien selon les sources par la prononciation du mot -Dai- (assez) d’oĂč le Nom de El Chaddai : celui qui a dit -Dai-. On rejoint lĂ  le thĂšme de l’apprenti sorcier ».

Un Kabbaliste anonyme du XIII° siĂšcle nous raconte ceci : « JĂ©rĂ©mie de mĂ©moire bĂ©nie Ă©tudiait le Sepher Yetsirah tout seul. Une fois Il descendit et lui dit : “Prends un compagnon d’Ă©tudes”. Il alla trouver Sira son fils et Ă©tudiĂšrent pendant trois ans, afin d’accomplir ce qui Ă©tait Ă©crit. Alors les craignant – Dieu se concertĂšrent. Au bout de trois ans, quand ils voulurent combiner les lettres de l’alphabet, un homme fut crĂ©Ă© et sur son front Ă©tait Ă©crit « YHVH Elohim Emet » (L’Éternel Élohim est vĂ©ritĂ©). Cet homme avait un couteau dans la main, et il effaça la lettre alef du mot « Emet »; il ne resta plus que « met » donc : « L’Ă©ternel Élohim est mort ». JĂ©rĂ©mie se dĂ©chira les vĂȘtements et lui dit : « Pourquoi effaces-tu le alef de -Emet? » Il lui rĂ©pondit : – je vais te raconter une parabole…Tel fut Dieu lorsqu’il te crĂ©a a son image, a sa ressemblance et d’aprĂšs sa forme. Et maintenant que tu as crĂ©Ă© un homme, tout comme lui, les hommes diront qu’il n’y a pas d’autre Dieu que toi dans l’univers – JĂ©rĂ©mie lui dit : – S’il en est ainsi, comment pourrions-nous le rĂ©parer?- Il lui rĂ©pondit : – Ecris les lettres Ă  l’envers sur la poussiĂšre qui a Ă©tĂ© jetĂ©e avec l’intention de ton coeur et ne pense pas Ă  l’agencement de son honneur et de son ordre. Fais tout en sens inverse.- Ils agirent ainsi et l’homme fut rĂ©duit Ă  l’Ă©tat de poussiĂšre et de cendres. Alors JĂ©rĂ©mie dit : — En vĂ©ritĂ©, il vaut la peine d’Ă©tudier ces sujets pour connaĂźtre le pouvoir et la force du crĂ©ateur de l’univers, mais non pour les mettre en pratique, tu dois les Ă©tudier pour les comprendre et les enseigner ».

Plus sur le sujet :

L’exorcisme par les Rabbi, la magie et le Golem, Spartakus FreeMann, Nadir de Libertalia, aoĂ»t 2004 e.v.

Illustration : user Thander [Public domain], via Wikimedia Commons

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