L’Eglise Maure Orthodoxe

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L’Eglise Maure Orthodoxe par Spartakus FreeMann.

« Ne lutte pas contre ton dĂ©sir de connaissance ; il mourra dans la tombe. Sois honnĂȘte ici, tu seras sage aprĂšs Â» (Circle Seven Koran).

Ceux qui connaissent les Ɠuvres d’Hakim Bey ont pu y lire de nombreuses rĂ©fĂ©rences Ă  l’Église Maure Orthodoxe (« Moorish Orthodox Church Â» ou « MOC Â»), Ă  Noble Drew Ali et au Circle Seven Koran (ou Holy Koran of the Moorish Science Temple of America). Nous avions publiĂ© par ailleurs une traduction de l’« Histoire et catĂ©chisme de l’Église Orthodoxe Maure Â» de Ustad Selim et Arif Hussein Al-Camaysar, mais il nous semblait agrĂ©able et beau de commettre notre propre papier reflĂ©tant une volontĂ© – imaginale et ontologique – de poser les fondements d’une « Ă‰glise Orthodoxe Maure Celtique Â».

L'Eglise Maure Orthodoxe

Moorish Science Temple Conclave Ă  Chicago, 1928. Noble Drew Ali est debout au premier plan.

Noble Drew Ali et les Maures d’AmĂ©rique.

Historiquement, tout dĂ©bute « avec le message du ProphĂšte amĂ©ricain Noble Drew Ali, nĂ© Timothy Drew en Caroline du Nord en 1886, Ă©levĂ© par des Indiens Cherokee et adoptĂ© par cette tribu. À 16 ans, Drew dĂ©buta ses pĂ©rĂ©grinations comme magicien de cirque, ce qui l’amena en Égypte oĂč il reçut l’initiation d’un prĂȘtre, le dernier d’un culte de Haute-Magie pratiquĂ© pendant des siĂšcles dans la pyramide de ChĂ©ops. Ce mage reconnut dans ce jeune amĂ©ricain la rĂ©incarnation d’un ancien chef de ce culte et vit en lui le prophĂšte qu’il Ă©tait Â» (« Histoire et catĂ©chisme de l’Église Orthodoxe Maure Â»). En rĂ©alitĂ© l’Égypte dont il est ici question est une mĂ©taphore mystique pour l’entrĂ©e de Drew dans une forme de maçonnerie « africaine Â». On peut supposer, sans pouvoir cependant le vĂ©rifier, qu’il devait s’agir d’une loge de Shriners â€“ probablement l’« Ancient Egyptian Arabic Nobles of the Mystic Shrine Â» ou « Black Shriners Â» relevant du Prince Hall (maçonnerie rĂ©servĂ©e au noirs) – au sein de laquelle Timothy Drewa gravi les diffĂ©rents degrĂ©s, mais surtout dans laquelle il semble avoir bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un enseignement qui lui faisait jusqu’alors dĂ©faut.

La lĂ©gende veut qu’à l’occasion d’une retraite dans les forĂȘts de Caroline du Nord, en 1913, une voix l’ait guidĂ© vers un lieu oĂč il est entrĂ© en contact avec l’esprit d’Allah qui lui confia la tĂąche d’ĂȘtre le premier et l’unique ProphĂšte d’AmĂ©rique et lui donna pour nom Noble Drew Ali. Il retourna alors Ă  Newark oĂč il Ă©tablit le « Holy Moabite Temple of Science of the World Â».

Noble Drew fonde en 1916 le « Moorish Divine National Movement Â», qui sera rebaptisĂ© plus tard « Temple de la Science Maure Â», sur la base des enseignements reçus. Le Temple de la Science Maure d’AmĂ©rique est alors constituĂ© sous la forme d’une « sociĂ©tĂ© religieuse Â» incorporĂ©e selon l’Illinois Religious Corporation Act 805 ILCS 110. Le premier Temple de l’Islam fut ouvert le 15 octobre 1925. À la mort de Drew, plus de 30 temples Ă©taient en activitĂ©.

Noble Drew Ali a voulu le Temple de la Science Maure d’AmĂ©rique (ou TSMA) comme un mouvement civique de dĂ©fense des droits des noirs, d’auto-dĂ©termination, de fiertĂ© « raciale Â» Ă  une Ă©poque oĂč les USA refusaient encore – malgrĂ© l’abolition de l’esclavage – de reconnaĂźtre aux noirs une Ă©galitĂ© de droit. En ce sens on peut rapprocher le TSMA de Nation of Islam ou des mouvements ultĂ©rieurs de luttes pour les droits des noirs.

« La clĂ© de la civilisation Ă©tait et est entre les mains des nations asiatiques. Les Maures, qui sont d’anciens Moabites, et les fondateurs de la Sainte CitĂ© de La Mecque.

Les Égyptiens qui Ă©taient des Hamathites, et descendants directs de MizraĂŻm, les Arabes, la graine de Hagar, les Japonais et les Chinois.

Les hindous d’Inde, les descendants des anciens CananĂ©ens, Hittites et Moabites du pays de Canaan.

Les nations asiatiques de l’AmĂ©rique du Nord, du Sud et Centrale : les AmĂ©ricains Maures et les Mexicains de l’AmĂ©rique du Nord, les BrĂ©siliens, les Argentins et les Chiliens de l’AmĂ©rique du sud.

Les Colombiens, les Nicaraguayens et les indigĂšnes du San Salvador en AmĂ©rique centrale, etc. Tous ceux-lĂ  sont des Musulmans. Â»

(Cicle Seven Koran, chapitre XLV, « Les Origines divines des nations asiatiques Â»)

La population noire refusant, majoritairement, l’association Ă  ses anciens maĂźtres (les esclaves portant souvent le nom de famille de leurs anciens propriĂ©taires), mais incapables, totalement dĂ©racinĂ©s de leurs origines, de se retrouver dans le mythe d’un retour en Afrique, Noble Drew leur offrit une alternative mythologique et totalement en-dehors des fondements religieux et politiques des « EuropĂ©ens Â». Les « noirs Â» – terme refusĂ© et banni par Drew et le TSMA – n’étaient plus seulement des Africains, mais des « Asiatiques Â» dont la race descendait des CananĂ©ens qui dominaient alors le nord-est et le nord-ouest de l’Afrique ainsi que l’üle de l’Atlantide (sic) avant sa disparition dans les flots, et qui avaient colonisĂ© les AmĂ©riques bien avant l’arrivĂ©e des EuropĂ©ens. Drew refusait la nationalitĂ© des États-Unis d’AmĂ©rique arguant que les Maures d’AmĂ©rique Ă©taient des autochtones ne relevant pas du gouvernement amĂ©ricain et de ses lois. Il dut cependant vite faire marche arriĂšre : les passeports maures proclameront l’identitĂ© maure, mais Ă©galement la reconnaissance de l’état de citoyen des États-Unis d’AmĂ©rique. Dans le Seven Circle Koran, il est Ă©crit que les Maures ont subi l’esclavage Ă  cause de leurs pĂȘchĂ©s et que seul un retour Ă  la vraie foi leur permettra de retrouver leur libertĂ© et leur fiertĂ©.

« VoilĂ  pourquoi la nationalitĂ© des Maures leur fut retirĂ©e en 1774 et que le mot nĂšgre, noir ou homme de couleur fut affublĂ© aux Asiatiques d’AmĂ©rique qui descendaient des Maures ; car ils n’honoraient pas les principes de leur pĂšre et de leur mĂšre et ils rampĂšrent vers les dieux de l’Europe dont ils ne connaissaient rien Â».  – Circle Seven Koran, Chapitre XLVII.

La religion catholique – jugĂ©e nĂ©gativement comme un instrument de pouvoir des blancs – Ă©tait remplacĂ©e par un Islam fantasmatique, imaginal, mythologique. Ainsi, JĂ©sus sera pour le TSMA, un pur Asiatique, son Ă©vangile ayant Ă©tĂ© « corrompu Â» par les blancs que Drew surnommait les « Satan Â». Petit Ă  petit son discours change et des EuropĂ©ens seront finalement acceptĂ©s au sein du TSMA en Ă©tant identifiĂ©s aux « Celtes Â» et donc appartenant aussi Ă  la race Asiatique. Plus tard, lorsque des blancs commencĂšrent Ă  rĂ©ellement s’intĂ©resser Ă  la Science Maure et demandĂšrent Ă  y entrer, il choisit de les assimiler dĂ©sormais aux « Perses Â», une identitĂ© plus spirituelle que factuelle.

Les membres portaient des fez et ajoutaient souvent les suffixes « Bey Â» ou « El Â» Ă  leurs noms, pour affirmer leur hĂ©ritage maure. L’utilisation de titres initiatiques comme diacre ou exilarque Ă©tait Ă©galement frĂ©quente.

Le Temple de la Science Maure reposait sur un matĂ©riel mystique puisĂ© Ă  diffĂ©rentes sources et constituait un « rĂ©seau de spiritualitĂ©s alternatives se concentrant sur le pouvoir de l’individu Ă  provoquer une transformation personnelle au travers de la connaissance divine de la divinitĂ© intĂ©rieure Â» (Susan Nance, « Mystery of the Moorish Science Temple : Southern Blacks and American Alternative Spirituality in 1920s Chicago Â», Religion and American Culture 12, n° 2). Drew y enseignait que les croyants devaient faire face Ă  l’est pour prier, considĂ©rer le vendredi comme un jour saint, appeler leur dieu Allah et le considĂ©rer lui-mĂȘme comme le ProphĂšte. Les croyants, s’ils peuvent ne pas suivre toutes les obligations de l’Islam, prient cinq fois par jour et font le pĂšlerinage Ă  La Mecque s’ils le dĂ©sirent, sans aucune obligation.

Notons enfin que l’Islam orthodoxe n’a jamais acceptĂ© de reconnaĂźtre le « Moorish Science Temple of America Â» comme musulman.

Les Sept Ombres de la Sagesse :

  1. 1.     Celui qui ne sait pas, mais qui se bat pour savoir est un chercheur ;
  2. 2.     Celui qui ne sait pas ce qu’il devrait savoir est un vagabond, guide-le ;
  3. 3.     Celui qui ne sait pas ce qu’il devrait est endormi, rĂ©veille-le ;
  4. 4.     Celui qui ne sait pas, et est effrayĂ©, est un esclave, libĂšre-le ;
  5. 5.     Celui qui ne sait pas, et ne veut pas savoir est mort, enterre-le ;
  6. 6.     Celui qui sait, et partage ce qu’il sait est un sage, nourris-le ;
  7. 7.     Celui qui ne sait pas, mais prĂ©tend savoir est un imposteur, rejette-le.

Noble Drew Ali.

Circle Seven Koran.

L’ensemble de la prĂ©dication et des enseignements de Noble Drew Ali sont contenus dans le Circle Seven Koran reçu, comme nous l’avons dit, lors d’un voyage en Égypte. Il Ă©tait ainsi nommĂ©, car sa couverture porte un « 7 Â» rouge entourĂ© d’un cercle bleu.

Extrait du chapitre 1 :

« Ă‰coutez, maintenant, vous mondes, dominions, puissances et trĂŽnes !

Écoutez, maintenant, vous chĂ©rubins, sĂ©raphins, anges et vous hommes !

Écoutez, maintenant, ĂŽ protoplastes, et terre, et plantes, et bĂȘtes !

Écoutez, maintenant, vous choses rampantes de la terre, vous poissons qui nagez, vous oiseaux qui volez !

Écoutez, maintenant, vous vents qui soufflez, vous tonnerres et vous Ă©claires du ciel !

Écoutez, maintenant, vous esprits du feu, de l’eau, de la terre et de l’air !

Écoutez, maintenant, ĂŽ toute chose qui est, fut ou sera, car la Sagesse parle du plus haut de la vie spirituelle :

L’homme est une pensĂ©e d’Allah ; toutes les pensĂ©es d’Allah sont infinies ; elles ne se mesurent pas par le temps, car les choses qui sont concernĂ©es par le temps, commencent et finissent.

Mais l’homme, comme toutes les autres pensĂ©es d’Allah, n’était qu’une graine, une graine qui enclot en elle les potentialitĂ©s d’Allah, tout comme la graine d’une plante de la terre qui contient en elle les attributs de toutes les parties de son espĂšce. Â»

Croissance et essaimage.

À Chicago, Noble Drew Ă©mit plusieurs Passeports Maures et devint rapidement la cible du pouvoir policier, ce qui se termina par une attaque contre le Temple de la Science durant laquelle beaucoup de fidĂšles furent tuĂ©s. L’un des membres, Claude Green El, quitta l’organisation en s’autoproclamant grand cheik et en emmenant avec lui un certain nombre d’adeptes. Il fut poignardĂ© par des inconnus et Drew, soupçonnĂ© d’avoir commanditĂ© le meurtre, fut arrĂȘtĂ© et battu par la police. LibĂ©rĂ©, il est mort peu aprĂšs, en 1929 dans l’attente de son jugement. Les circonstances exactes de son dĂ©cĂšs restent inconnues. Son implication dans le meurtre de Claude Green El n’a jamais Ă©tĂ© prouvĂ©e.

Le Temple Ă©clata ensuite en trois factions rivales. C. Kirkman-Bey, son ami et confident, est devenu le dirigeant du groupe le plus important, toujours en activitĂ© aujourd’hui : « Moorish Science Temple of America, inc. Â».

Une scission a formĂ© le « Reincarnated Temples Â» (Temples rĂ©incarnĂ©s) menĂ© par l’ancien chauffeur de Drew, J. Givens El, qui s’est ensuite appelĂ© « Noble Drew Ali, Reincarnated Â» (« Noble Drew Ali rĂ©incarnĂ© Â»). Selon Givens El l’esprit prophĂ©tique de Noble Drew Ali est restĂ© intact et passe de successeur en successeur.

De ce groupe procĂšde le « Noble Order of Moorish Sufis Â» (« Noble Ordre des Soufis Maures Â»), fondĂ© Ă  Baltimore en 1957 par l’ancien grand mufti Rafi Sharif Bey.

Warren Tartaglia (Walid al-Taha) et la Moorish Orthodox Church.

C’est dans ce dernier groupe que prendra naissance la « Moorish Orthodox Church Â» (« Ă‰glise Orthodoxe Maure Â») fondĂ©e, entre autres, par Warren Tartaglia.

Tartaglia Ă©tait un musicien de jazz, un poĂšte et devint l’un des six fondateurs de l’Église Maure Orthodoxe d’AmĂ©rique. NĂ© le 13 mars 1944 Ă  Mount Vernon dans l’état de New York, il est l’arriĂšre-petit-fils d’un rabbin.

Il Ă©tudie au Mount Vernon A.B. Davis High School oĂč il devient l’ami de Mike Maggid, le photographe officiel du Noble Ordre des Soufis Maures fondĂ© en 1957 par le Grand Mufti Sultan Rafi Sharif Bey et issu d’une faction du Temple n° 13 du Temple de la Science Maure de Noble Drew Ali. Tartaglia rejoint l’Ordre, grĂące Ă  sa cousine Rachel Yaqoubi El, en 1959 et y reçut son nom maure : « Walid al-Taha Â». Lorsqu’il entre Ă  l’universitĂ© de New York, Tartaglia y fonde un temple et dirige alors la Province d’Orissa (État de New York), tandis que G.M Foster (Ghulam El Fatah) devient gouverneur de la Province de Behar (New Jersey) et dirige le Temple n° 14 Ă  Newark.

Il donne les chartes officielles des Temples du Noble Ordre n° 7, n° 22 et n° 23 qui seront Ă  l’origine de l’établissement en 1965 de l’Église Maure Orthodoxe Ă  l’universitĂ© de Columbia.

Le Noble Ordre des Soufis Maures (NOSM) entre en contact avec l’Ordre de la RĂ©surrection de l’archevĂȘque Augustus Franz Itkin. Un Ă©change de transmission a alors lieu, l’Ordre de la RĂ©surrection recevant les initiations maures, le NOSM recevant la consĂ©cration Ă©piscopale de la tradition syro-jacobite (Église Syro-jacobite orthodoxe – Rite d’Antioche). Fatah El fut ordonnĂ© et Walid al-Taha et Salim Bey furent ordonnĂ©s diacres.

Plus tard, certains membres de du NOSM fondĂšrent l’Église Maure Orthodoxe sur base de ce mĂ©lange de mystique maure et orthodoxe. Les fondateurs seront : Zill El, Maggid Bey, Fatah El, Scully El et P.L. Wilson (Hakim) Bey qui en deviendra le MĂ©tropolite. Dix loges seront Ă©tablies opĂ©rant leur propre version de la Chambre de l’Adepte « TroisiĂšme Paradis Â».

Tartaglia participe, avec Al Fowler, Ed Sanders, Ghulam El Fattah (Gregory Foster), Barbara Holland, et Harry Fainlight, Ă  des Ă©missions radiophoniques sur la station WBAI en 1965 durant lesquelles il rĂ©cite ses poĂšmes qui seront publiĂ©s de façon posthume dans l’unique numĂ©ro du journal Destruction of Baltimore.

Tartaglia Ă©tait un artiste, poĂšte, musicien de jazz, mystique, mais son amour pour l’opium a mis Ă  mal ses Ă©tudes, sa carriĂšre et sa vie
 En 1965, il tombe dans le coma dans un parc de New York et dĂ©cĂšde 10 jours plus tard Ă  l’hĂŽpital. En sa mĂ©moire, le Temple n° 2 du Noble Ordre des Maures Soufis est baptisĂ© « Walid al-Taha Memorial Temple Â».

L’Église Maure Orthodoxe continua son Ɠuvre en publiant, de 1965 Ă  1967, le Moorish Science Monitor. À la mĂȘme Ă©poque, un Maure connu sous le nom de Wali Fard voyagea pendant quelques annĂ©es en Inde, en Iran et en Afghanistan oĂč il collecta diverses initiations : tantrisme, soufisme, ismaĂ©lisme. De retour aux USA Ă  la fin des annĂ©es 70, il constitua le Moorish Orthodox Ashram dans le New Jersey.

EntrĂ©e en sommeil durant les annĂ©es 70, l’Église reprendra ses activitĂ©s principalement au travers des Ă©crits d’Hakim Bey et de la « Moorish Orthodox Radio Crusade Â» avec Bill Weinberg, Ann-Marie Hendrickson, Sharon Gregory et Bob McGill.

Les Cent Graines de Beyrouth (The Hundred Seeds of Beirut)

Recueil de poÚmes de Tartaglia publié en 2006 à Chicago par Magribine Press.

En les lisant, n’oubliez pas de verser une larme pour notre FrĂšre Maure & de vous souvenir de ceux grĂące Ă  qui le Circle Seven Koran a pu nous ĂȘtre transmis.

AGENTS DU CHAOS.

 1.     Le Pavillon

(aprÚs avoir rencontré le garçon,

il construit un PAVILLON prĂšs de la riviĂšre

afin de les abriter de l’orage. Lorsqu’il eut fini, il dit :)

J’étais portĂ© par les comĂštes

& enchaßné par le vent seul

Mais maintenant que tu prends ces chaĂźnes

Je sens un sucre épais couler dans mes veines.

Combien doux est l’esclavage de la chair

Qui t’emprisonne aussi mon maütre

Dans une corde d’étoiles.

Deux serpents s’enroulent autour de moi

Tout chauds sortis de l’Ɠuf.

Un filet ou une maille

De sons éclos, murmure des mots

Pour attraper le silence de la nuit




Le plaisir comme un chant invoque

Un cristal du chaos

Un prisme de basalte

Pour refléter le visage

D’immenses traits dorĂ©s et vides

Du chaos lui-mĂȘme

Les feux de l’espace.

Mystique.

Cette Ă©glise se prĂ©sente comme un mouvement religieux syncrĂ©tique ayant intĂ©grĂ© la tradition liturgique chrĂ©tienne orthodoxe au corpus mystique de l’Islam, dĂ©jĂ  prĂ©sent au sein du Temple de la Science Maure. Il s’inspire aussi des traditions soufies Chishti, Bekhtashi et Oveyssi, du Tantra (bouddhiste et hindouiste), de la religion des yĂ©zidis, des enseignements des VĂ©das, de la Kabbale, de la Rose-Croix, de la mythologie des ismaĂ©liens (en particulier des Assassins) et des Templiers, mais Ă©galement de la Wicca, de la Franc-maçonnerie et de la Magie du Chaos. On retrouve enfin une forte influence Shriners, cette maçonnerie « noire Â» issue de Prince Hall.

La silsila (filiation spirituelle) de l’Église Maure Orthodoxe remonte Ă  Noble Drew Ali au travers de Marcus Mosiah Garvey, John G. Jones et Rofelt Pasha ; ainsi qu’à Walid al-Taha par John Given El, Tomothy Dingle El, Sultan Rafi Sharif, Rachel Yaqoubi El et Hakim Bey.

Enfin, comme nous l’avons vu, l’Église Maure Orthodoxe a reçu les apports de certains episcopi vagantes chrĂ©tiens tel l’archevĂȘque de San Francisco, l’activiste gay MikhaĂŻl Itkin, aujourd’hui disparu et canonisĂ© sous le nom de Saint MikhaĂŻl de Californie (fĂȘtĂ© le 6 mai).

Les adeptes actuels de l’EMO ont subi l’influence des Ă©crits de Peter Lamborn Wilson (Hakim Bey) et se veulent libres selon les paroles mĂȘmes de Drew Ali : « Vous ĂȘtes, chacun d’entre vous, un prĂȘtre simplement pour vous-mĂȘme Â» ; Ă©galitaires et ouverts, car « Allah et l’Homme sont Un Â». Ils se veulent « cosmopolites sans racines Â» Ă  la recherche de l’esprit universel prĂ©sent en chaque parcelle de la plus petite chose de cette terre. Rien de plus, rien de moins, ce qui est dĂ©jĂ  tant.

Millenium.

Dans les annĂ©es 90, le diocĂšse de l’EMO du New Jersey sous l’impulsion de l’évĂȘque Sotemohk A. Beeyayelel transfĂ©ra son siĂšge dans le petit village de Ong Hat et revint Ă  une pratique chrĂ©tienne orthodoxe (dans le sens des Ă©glises des episcopus vagantes) bien que sĂ»rement hĂ©rĂ©tique aux yeux de beaucoup, et y poursuivit sa mission consistant Ă  aider les communautĂ©s marginalisĂ©es : les homos, lesbiennes, bisexuels, transsexuels…

Un accord sera signĂ© en 1996 entre le NOSM et l’EMO qui mĂšnera Ă  l’établissement de la Ligue Maure basĂ© dans le Nazarene Temple n° 1 de Baltimore. Hakim y recevra le titre de « al-dabir Â», le « Scribe Â», en reconnaissance de son ouvrage « Sacred Drift Â».

En 2010, le diocĂšse du New Jersey de l’EMO devint la mer primatiale de l’Église pour l’AmĂ©rique du Nord et du Sud et transfĂ©ra son siĂšge dans le Kentucky. L’évĂȘque Sotemohk fut investi du Primat sous le titre de MĂąr Sotemohk Lingamananda. C’est Ă  cette Ă©poque que seront instituĂ©s l’Alamut College et l’Hakim Bey Theological College.

Moorish Orthodox Radio Crusade

La « Moorish Orthodox Radio Crusade Â» Ă©tait un collectif constituĂ© par :

–       Peter Lamborn Wilson, HiĂ©rophante Emeritus

–       Bill Weinberg, Senior Ranter

–       Ann-Marie Hendrickson, Resident Athena

–       Sharon Gregory, Homebody Amazon (MIA)

–       Bob McGill, IngĂ©nieur et ArchĂ©ologue

La MORC se prĂ©sentait, jusqu’en mars 2011, sous la forme d’émissions de radio diffusĂ©es sur la station WBAI. Les sujets couverts allaient de la lĂ©galisation des drogues aux conspirations type « 11 septembre Â» en passant par la rĂ©volution zapatiste, la mystique soufie, etc. C’est sur la base de ces Ă©missions que paraĂźtront les Radio Sermonettes de Peter Lamborn Wilson.

ET ?

Oui et ? Pourquoi ce texte, pourquoi donc vous embĂȘter Ă  vous entretenir d’une Ă©glise inconnue, minoritaire – sans intĂ©rĂȘt diraient les bien-pensants – ? Et bien justement parce que notre monde est entrĂ© dans ce millĂ©naire que l’on aurait dĂ©sirĂ© spirituel, mais qui se rĂ©vĂšle, jour aprĂšs jour, un champ d’expĂ©rimentation des suppĂŽts de Babylone ; un jardin pourrissant derriĂšre les barreaux de fer noir de la Prison de l’Empire. Notre Ă©poque semble exsangue de forces politiques aptes Ă  apporter l’insurrection contre l’inacceptable. Le spirituel n’est pas un jeu d’oisifs, un placebo au changement, il est et doit demeurer le moteur imaginal – mais rĂ©el – d’une rĂ©volte, d’un changement, d’une eutopia possible, car dĂ©sirable.

Selon le principe gnostique rĂ©curent qui a voulu que la HiĂ©rarchie Maure originelle soit elle-mĂȘme autoproclamĂ©e, nous proclamons que chacun est libre d’imprimer son Passeport Maure de l’Église Orthodoxe Maure Celte, de s’en rĂ©clamer membre de droit et mĂȘme d’adopter un titre officiel comme bon lui semblera. Car « Ă  partir de rien, nous imaginons nos propres valeurs, et par cet acte de crĂ©ation, nous vivons Â» (PLW). La filiation est spirituelle, une amitiĂ© Ă©lective et cependant naturelle unira celles et ceux qui, ensembles, veulent travailler par



  Amour, VĂ©ritĂ©, Paix, LibertĂ©, Justice & BeautĂ©.

 L’Eglise Maure Orthodoxe par Spartakus FreeMann Bey, exilarque d’Oulan-Bator, au nadir de Libertalia, octobre 2011 e.v.

Sources:

–       http://en.wikipedia.org/wiki/Moorish_Orthodox_Church_of_America

–       http://www.studiovalentine.com/walid.html

–       http://www.morc.info/

–       http://www.esoblogs.net/auteurs-tags/eglise-maure-orthodoxe/

–       http://hermetic.com/bey/7koran.html

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