AGLA, ARARITA, IAO et autres Mots de Pouvoirs dans la Magie Cérémonielle par Spartakus FreeMann.
Nous dĂ©sirons offrir Ă lâĂ©tudiant ou au curieux qui pĂ©nĂštre sur le chemin de la Magie CĂ©rĂ©monielle quelques clĂ©s relatives aux Mots de Pouvoirs quâil peut rencontrer dans les divers Rituels quâil aura Ă Ă©tudier et Ă pratiquer. Certains mots peuvent sembler insensĂ©s ou mystĂ©rieux, alors quâun examen permet dâouvrir la comprĂ©hension de leur signification rĂ©elle, ainsi le pourquoi de leur utilisation dans les rituels.
Les mots de pouvoir (AGLA, ARARITA, …) sont utilisĂ© afin d’invoquer ou de protĂ©ger l’invocateur. On les retrouve dans les rituels du pentagramme et de l’hexagramme.
Principalement dans la Clavicule de Salomon et dans presque tous les grimoires de colporteurs (Poule noire).
La magie cĂ©rĂ©monielle est la branche opĂ©rative de la Magie faisant appel Ă des cercles invocatoires, Ă des formules trĂšs strictes, Ă des invocations, Ă©vocations et renvois des forces surnaturelles. Cette magie fait appel Ă de nombreux outils (Ă©pĂ©e, dague, calice, tapis, robe, grimoire, encens, …)
Oui, comme dans toute action magique, le pratiquant doit comprendre et maĂźtriser ce qu’il fait.
Ce qui suit est davantage une Ă©bauche quâune Ă©tude exhaustive. Pour ce prĂ©sent travail, nous nous sommes basĂ©s sur les Ćuvres de IsraĂ«l Regardie. Nous n’avons pas eu le dĂ©sir de dresser un tableau exhaustif de tous les mots de pouvoir, car un livre en plusieurs tomes n’y suffirait pas, mais le lecteur peut trouver de trĂšs bons ouvrages sur le marchĂ© actuel.
AGLA
Dans le Rituel de Bannissement du Pentagramme, on utilise le Mot de Pouvoir AGLA ŚŚŚŚ. Ce Mot est en rĂ©alitĂ© un Notariqon de la phrase « Atah Guibor Leolam AdonaĂŻ » (A Toi la Puissance pour toujours, Seigneur !). Il est Ă©tonnant dâapprendre dĂšs lors que les Wiccans utilisent ce mot de pouvoir dans leurs Ă©vocations ! AdonaĂŻ est implicitement invoquĂ©. Cependant, comme nous le verrons plus loin dans cet article, le symbolisme dâAdonaĂŻ peut se rĂ©vĂ©ler diffĂ©rent de celui quâon lui attribue habituellement dans le cadre religieux.
ARARITA
Un autre mot de Pouvoir souvent utilisĂ© est celui dâARARITA ŚŚšŚŚšŚŚȘŚ que lâon trouve plus particuliĂšrement dans le Rituel de lâHexagramme, que lâon vibre aux quatre angles lors du traçage des hexagrammes que lâon associe aux forces des sept planĂštes. ARARITA est Ă©galement un Notariqon de 7 lettres de la phrase « Achad raysheethoh ; achad resh yechidatoth temourathoh achod » (« Un est son commencement ; une est son individualitĂ© ; sa permutation est une »). Le mot achad (ŚŚŚ) signifie « un » ; Raysheet (ŚšŚŚ©ŚŚŚȘ) signifie « commencement », rosh (ŚšŚ©Ś©Ś) signifie « tĂȘte » ou « dĂ©but » ; yechidah (ŚŚŚŚŚ) fait rĂ©fĂ©rence Ă lâĂąme humaine supĂ©rieure qui est associĂ©e Ă Kether ; temourah (ŚȘŚŚŚšŚ) signifie « permutation ».
Dans la tradition de la Magick de Théléma, ARARITA est une formule liée au macrocosme, puissante dans certaines Opérations de la Magick de la LumiÚre Intime ou intérieure (Voir à ce sujet le Liber 813).
Notons enfin que ARARITA (ŚŚšŚŚšŚŚȘŚ) a pour valeur numĂ©rique 813 qui est identique Ă la numĂ©ration de GenĂšse I:3 : « Vayomer Elohim Yehi Aur, Vihi Aur » (Et Dieu dit que la lumiĂšre soit et la lumiĂšre fut).
ABRACADABRA
Un autre mot de pouvoir souvent rencontrĂ© dans la Magie CĂ©rĂ©monielle est ABRACADABRA. On ne trouve pas ce nom dans les livres des mystĂšres kabbalistiques, par contre, le SĂ©pher Raziel fait allusion Ă lâAbraxas, qui est un nom dĂ©rivĂ© dâAbracadabra. Dans sa section 37b, le Raziel substitue Abraxas par le nom « Abragag » (ŚŚŚšŚŚ), en lui donnant le sens de « divin » et en nommant de cette maniĂšre le nez du corps divin. Mais il lâutilise dans sa forme normale comme nom Ă invoquer pour faire apparaĂźtre une lueur dans les tĂ©nĂšbres, de cette maniĂšre : « Yeir Abraksas » (ŚŚŚŚš ŚŚŚšŚ©ŚŚŚĄ), ce qui veut dire « Il Ă©claire divinement ». Les noms magiques sont obtenus par des associations, des dĂ©naturations, des abrĂ©viations ou des combinaisons, selon des rĂšgles Ă©tablies (Kabbale Extatique, chap.8).
Selon M-A Ouaknin, Abracadabra est nĂ© de la confusion entre le dibour et la amira. Abracadabra signifie littĂ©ralement, selon lui, « il a créé comme il a parlĂ© » (hou bara kĂ©mo chedibĂšre), et câest donc lâexpression de la Kabbale chrĂ©tienne qui assimile la crĂ©ation par la parole au terme de dibour et non au terme de amira. Car, Dieu créé par la AMIRA comme il est Ă©crit « vayomĂšr Elohim » dix fois dans la GenĂšse. Il est donc probable que Abracadabra ne soit que lâexpression dâune dĂ©rive occulteuse de la Kabbale chrĂ©tienne et non lâexpression de la vĂ©ritable Kabbale, fĂ»t-elle pratique. Son Ă©tude nâen reste pas moins utile dans lâĂ©mergence du mot de la loi de lâEon dâHorus, Kabbale thĂ©lĂ©mite cette fois, Abrahadabra.
Abrahadabra signifie « Je bĂ©nis les morts », qui est un des trois mots utilisĂ© pour bĂ©nir une Ă©pĂ©e, et ce mot semble dĂ©river de lâhĂ©breu « ha brachah dabarah » or « Parle la bĂ©nĂ©diction ».
Il existe une relation entre Abracadabra et la dĂ©itĂ© gnostique Abrasax, ou dieu suprĂȘme inconnu, source des 365 Ă©manations de la thĂ©ologie perse. Dans ce contexte, Abrasax est le mĂ©diateur entre la crĂ©ation et la divinitĂ©. La version de Crowley a une valeur numĂ©rique de 418 en guĂ©matria ou de 22 si lâon utilise la Kabbale des Neuf Chambres.
En tant que symbole de double puissance ou dâunitĂ© du Pentagramme et de lâHexagramme, Abrahadabra symbolise le « mariage mystique » du microcosme et du macrocosme, du monde intĂ©rieur et du monde extĂ©rieur.
On peut donc dire que Abrahadabra est le mot sacrĂ© invoquant lâunion des mondes infĂ©rieurs et supĂ©rieurs au sein de lâĂ©tudiant. UtilisĂ© correctement, ce mot a donc le pouvoir dâĂ©lever lâĂ©tudiant vers des sphĂšres plus hautes de lâinitiation. On retrouve dâailleurs cette idĂ©e dans le Rituel Mineur du Pentagramme, au sein duquel les forces des Ă©lĂ©ments et des planĂštes sont combinĂ©es et Ă©quilibrĂ©es.
Selon Stavich, « en tant que mĂ©diateur, Abrahadabra suggĂšre que puisque lâhumanitĂ© est une DivinitĂ© incarnĂ©e, âIl nây a pas dâautre Dieu que lâhomme, et lâHomme est le Fils de Dieu, Dieu est Hommeâ, nous pouvons expĂ©rimenter cet Ă©tat selon des Ă©tapes progressives ou selon des degrĂ©s dâexpansion de la conscience. Nous pouvons ĂȘtre divins, mais le fossĂ© entre la conscience mondaine du monde terrestre et la conscience cosmique de Kether est radical. Câest pourquoi nous progressons lentement et avec lâaide de diffĂ©rents mĂ©diateurs afin de nous assister. »
Ă cette fin, nous pouvons utiliser ce mot, Abrahadabra, comme mantra, en le vibrant comme un mot sacrĂ© chargĂ© de puissance, nous pouvons replacer son Ă©nergie dans sa puissance originelle, comme expression divine. Lorsque nous vibrons ce mot, nous devons ressentir et imaginer que les mondes infĂ©rieurs et supĂ©rieurs sont unis en nous, que nous sommes le centre du monde et de lâunivers, expression de TipherethâŠ
Dans son Liber IV, Aleister Crowley Ă©crit au sujet dâABRAHADABRA : « ABRAHADABRA est un mot Ă Ă©tudier in Equinox I, « The Temple of Solomon the King ». Il symbolise le Grand Ćuvre achevĂ©, et il est donc un archĂ©type de toutes les opĂ©rations magiques mineures. Il est dans un sens trop parfait pour ĂȘtre appliquĂ© par avance Ă quelquâune dâentre elles. Mais un exemple dâune telle opĂ©ration peut ĂȘtre Ă©tudiĂ© in Equinox I, « The Temple of Solomon the King », oĂč une invocation dâHorus basĂ©e sur cette formule est donnĂ©e en entier. Notez la rĂ©verbĂ©ration des idĂ©es les unes contre les autres. La formule dâHorus nâa pas encore Ă©tĂ© suffisamment travaillĂ©e dans tous ses dĂ©tails pour justifier un traitĂ© sur sa thĂ©orie et sa pratique exotĂ©riques ; mais lâon peut dire quâelle est Ă la formule dâOsiris ce quâest la turbine au moteur alternatif ».