AGLA, ARARITA, IAO et autres Mots de Pouvoirs

INRI

Analysons maintenant le Mot SacrĂ© I.N.R.I. Qui est l’acrostiche de la phrase latine qui fut placĂ©e sur la croix de la crucifixion de JĂ©sus Christ : « JĂ©sus de Nazareth Roi des Juifs ». Au sein de l’Ordre HermĂ©tique de l’Aube DorĂ©e, cette phrase fut incorporĂ©e dans le symbolisme magique des cĂ©rĂ©monies de l’Ordre. Elle devint le Mot de passe du Grade d’Adeptus Minor et selon les enseignements de l’Ordre, INRI peut se comprendre par une simple analyse du Sepher Yetsirah, des Lames du Tarot et avec quelques notions d’astrologie. Mais traduisons tout d’abord INRI en son Ă©quivalent hĂ©breu et associons-lui les correspondances astrologiques du Sepher Yetsirah :

I – Ś™ – Vierge

N – Ś  – Scorpion

R – Śš – Soleil

I – Ś™ – Vierge

Le Signe de la Vierge reprĂ©sente la nature virginale. Le Scorpion est le signe de la Mort et de la Transformation. Le Soleil est la source de la lumiĂšre et de la vie sur terre, il est le centre de notre systĂšme solaire. Toutes les rĂ©surrections divines au cours des Ăąges sont reliĂ©es au Soleil, qui lui-mĂȘme est censĂ© mourir en hiver pour renaĂźtre chaque printemps.

Dans le Liber 777 d’Aleister Crowley, qui codifie la majeure partie de la connaissance de base du systĂšme de la Golden Dawn, nous trouvons Ă  la Colonne « Dieux Ă©gyptiens Â» les informations suivantes :

Vierge = Isis qui est la Nature, la MĂšre de toutes choses.

Scorpion = Apophis, la mort et le destructeur.

Soleil = Osiris, tué et relevé de la mort, dieu de la résurrection.

VoilĂ  qui nous Ă©claire quelque peu sur la nature du mot INRI : l’état virginal du Jardin d’Éden (et donc la jeunesse de l’humanitĂ©) est brisĂ© par l’intervention de la connaissance du bien et du mal, par l’apparition de la sexualitĂ© qui est introduite par Apophis, le Serpent, Lucifer, qui cause un changement d’état. La Chute que l’on peut symboliser par l’hiver est alors suivie par la rĂ©surrection d’Osiris qui s’exclame « voici mon corps que je dĂ©truis afin qu’il soit renouvelĂ© ». Il est l’archĂ©type de l’Homme Solaire parfait qui souffrit au travers de l’expĂ©rience terrestre, fut glorifiĂ© par le jugement, qui fut trahi et assassinĂ© afin de se relever de la mort et de rĂ©gĂ©nĂ©rer toutes choses sur terre.

Ici, nous dĂ©couvrons Ă©galement la formule IAO par les noms des trois dieux citĂ©s : Isis, Apophis et Osiris. Notons tout d’abord qu’IAO est le dieu suprĂȘme des gnostiques. Au-delĂ , et puisque le Soleil est le pourvoyeur de lumiĂšre et de vie, la formule doit donc se rĂ©fĂ©rer Ă  la lumiĂšre en tant que qu’agent rĂ©dempteur. Lors de la cĂ©rĂ©monie de NĂ©ophyte, le postulant entend la phrase suivante : « Khabs am Phekht Konx om Pax. LumiĂšre en Extension ». En d’autres mots, « reçois la bĂ©nĂ©diction de la lumiĂšre, et entreprends l’expĂ©rience mystique, le but de notre Ɠuvre ». Le mot lumiĂšre peut se traduire par le mot latin LVX. Et l’officiant au sein de l’Aube DorĂ©e doit exĂ©cuter les signes du Grade suivant :

L’adepte Ă©lĂšve son bras droit en l’air tout en Ă©tendant son bras gauche vers le bas. C’est le signe faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la lettre « L ». Ensuite, il Ă©lĂšve ses deux bras vers le ciel au-dessus de sa tĂȘte signifiant ainsi la lettre « V ». Et, enfin, il croise ses deux bras sur sa poitrine symbolisant ainsi la lettre « X ». LVX est ainsi associĂ© Ă  la LumiĂšre de la Croix par le symbolisme du mot INRI qui se trouvait sur la Croix de la crucifixion.

Tandis que le signe « L » est fait, l’adepte dit : « Signe d’Isis en pleurs ». Cela exprime la peine d’Isis face Ă  la mort d’Osiris qui a Ă©tĂ© tuĂ© par Seth ou Apophis. Alors que le signe « V » est fait, l’adepte dit : « Signe d’Apophis et Typhon » qui exprime les noms de Seth, le frĂšre ennemi meurtrier d’Osiris. Lorsque l’adepte croise ses bras sur sa poitrine, il dit : « Le signe d’Osiris tuĂ© » et ensuite « Et relevĂ©. Isis, Apophis, Osiris, IAO ».

Au sujet de Seth (Apophis), notons qu’en hĂ©breu ce nom s’écrit Ś©ŚŚ˜ et Crowley dans le Liber V vel Reguli Ă©tablit la correspondance de Seth avec la numĂ©ration 31 ou AL (ŚŚœ), Shin (Ś©) est le Feu tandis que Teth (Ś˜) est la Force. Shin est le Saint-Esprit, lettre triple associĂ©e Ă  la Lame XX du Tarot de Thot.

Seth peut Ă©galement s’écrire Shin Tav (Ś©ŚŚȘ) dont la numĂ©ration est 700 qui est la valeur de « paroketh » ou Voile du Tabernacle placĂ© devant le Saint des Saints.

Nous voyons donc ici que par l’utilisation de procĂ©dĂ©s kabbalistiques simples, nous pouvons apercevoir le symbolisme cachĂ© d’un mot. Ainsi, l’adepte pratiquant le Rituel impliquant le mot de pouvoir INRI, essaye-t-il d’atteindre Ă  l’illumination que ce mot suggĂšre. Au-delĂ  d’une simple thĂ©Ăątralisation rituelle, nous sommes devant un rite sacrĂ© dont le but est lui-mĂȘme tout aussi sacrĂ©, revivre le mystĂšre des dieux afin d’en reproduire le mĂ©canisme cosmogonique.

Si nous traduisons le mot LVX en valeur numĂ©rique, nous obtenons alors 65 qui en hĂ©breu est la valeur du mot AdonaĂŻ (ŚŚ“Ś Ś™) qui signifie « Seigneur » et de Has (Ś”ŚĄ) qui signifie « Silence », ce qui fait rĂ©fĂ©rence au Grade du NĂ©ophyte et Ă  son obligation de silence. L’Adeptus Minor doit donc chercher Ă  s’élever afin d’ĂȘtre plus qu’humain, Ă  s’unir Ă  son Ăąme supĂ©rieure qui est symbolisĂ©e par AdonaĂŻ.

Crowley donne une vision Ă©tendue de ce symbolisme dans son Liber LXV, ou Liber 65 « Liber Cordis Cincti Serpente » qui s’ouvre par ces mots : « Je suis le CƓur ; et le Serpent est lovĂ© ». Bien sĂ»r, par son nombre, le Liber 65 fait rĂ©fĂ©rence Ă  AdonaĂŻ mais aussi aux Ă©motions (« je suis le cƓur ») intimes de l’ĂȘtre humain. Le Serpent reprĂ©sente la force sexuelle qui prĂ©cipita la Chute du couple primordial mais, par ce fait, sublima et transmuta Ă©galement la sexualitĂ© par l’éveil qu’il produit. Le Serpent lovĂ© fait sans doute rĂ©fĂ©rence Ă  la Kundalini qui est lovĂ©e dans l’épine dorsale et peut ĂȘtre rĂ©veillĂ© par les rites appropriĂ©s.

« 65. Telle est aussi la fin du livre, et le Seigneur AdonaĂŻ l’entoure de toutes parts comme un Coup de Foudre, et comme un PylĂŽne, et comme un Serpent, et comme un Phallus, et en leur milieu Il est telle la Femme qui fait gicler de ses mamelons le lait des Ă©toiles ; oui, de ses mamelons le lait des Ă©toiles. »

Regardons de plus prĂšs le nom AdonaĂŻ :

A – Ś – l’aleph qui a la forme d’un tourbillon.

D – Ś“ – la porte mais aussi un pylĂŽne.

N – Ś  – le poisson, mais Ă©galement la lettre attribuĂ©e au Scorpion ou au Serpent.

I – Ś™ – un doigt de la main ou le Phallus.

Ainsi, on peut comprendre qu’AdonaĂŻ entoure l’homme de toutes parts. AdonaĂŻ est le centre spirituel intĂ©rieur sans limites, la LumiĂšre Infinie.

Enfin, 65 peut ĂȘtre obtenu en multipliant 13 par 5, en multipliant la valeur du mot echad (ŚŚ—Ś“) par celle du pentagramme ou de la lettre HĂ© (Ś”). Soixante-cinq est Ă©galement la valeur du mot hĂ©breu hekhal (Ś”Ś™Ś›Śœ) qui signifie « temple » ou « palais », et selon le Zohar, AdonaĂŻ est le palais de Ś™Ś”Ś•Ś”, et de gam yechad Ś’Śž Ś™Ś—Ś“ qui signifie « ensemble dans l’unitĂ© ».

Concernant le Serpent, il faut faire un dĂ©tour par la Gnose. Les Ophites ou NaasĂšnes dĂ©rivent leurs noms de l’hĂ©breu « na’hash » (Ś Ś—Ś©Ś) et les pĂ©rates, un groupe naasĂšne, faisaient de JĂ©sus l’incarnation du Serpent du Paradis en tant que principe universel de la transmutation et de la rĂ©demption. Au temps de Mani, cette interprĂ©tation Ă©tait encore plus forte puisque les manichĂ©ens plaçaient directement JĂ©sus Ă  la place du Serpent.

Si nous analysons le mot hĂ©breu « Na’hash » :

Nun – Ś  – Scorpion – Serpent – 50

’Heth – Ś— – Cancer – Le Chariot du Tarot – 8

Shin – Ś©ŚŚ© – Feu – le Saint-Esprit – 300

La numĂ©ration totale est de 358, et si nous jetons un coup d’Ɠil (et comme nous l’avons dĂ©jĂ  Ă©crit ailleurs), ce nombre est Ă©galement celui de Mashia’h (messie) que nous pouvons analyser de la maniĂšre suivante :

Mem – Śž – Eau – Le Pendu – 40

Shin – Ś©ŚŚ© – Feu – Le Saint-Esprit – 300

Yod – Ś™ – la Vierge – L’HermitĂ© – 10

Chet – Ś— – Cancer – Le Chariot – 8

Il y a donc, et la Kabbale nous confirme ce fait, une identitĂ© entre le Messie (dans le christianisme JĂ©sus Christ) et le Serpent de la GenĂšse. Le Serpent transmute le feu de l’esprit, l’Adepte se transformant en son propre Messie ou rĂ©dempteur de son monde intĂ©rieur. Chaque homme peut alors obtenir sa propre libĂ©ration. Le Serpent (Noun Ś ) transforme l’Adepte en un Chariot (Merkabah de la Kabbale symbolisĂ© par le ’Heth Ś—) qui se dirige vers la LumiĂšre Infinie de l’Esprit Saint (Ś©Ś), et donc vers l’Illumination.

IAO

IAO est un Nom de Pouvoir gnostique dont les Oracles ChaldĂ©ens nous disent : « ne changez pas les noms barbares de l’évocation car ils possĂšdent une puissance ineffable dans les rites sacrĂ©s ». En analysant ce Nom, nous dĂ©couvrirons quelle est la puissance intrinsĂšque qu’il recĂšle :

Yod – Ś™ – Vierge – 10

Aleph – Ś – Air – 1

Vav – Ś• – Taureau – 6

La valeur totale est 17 qui est le nombre de carrĂ©s dans la Swastika qui par sa forme reprĂ©sente l’Aleph, le tourbillon, premiĂšre lettre de l’alphabet hĂ©breu dont la valeur est 1. Par son symbolisme, IAO reprĂ©sente donc l’Air de l’Aleph agissant comme intermĂ©diaire entre les deux signes de Terre que sont la Vierge et le Taureau, unissant leurs essences, leur insufflant vie afin qu’ils remplissent leurs rĂŽles dans la crĂ©ation. Les lettres Aleph, Vav et Yod sont, en outre, les lettres des sentiers reliant Kether Ă  Tiphereth via ’Hokhmah et Hessed.

Une autre forme du Mot IAO donne le résultat suivant :

Yod – Ś™ – Vierge – 10

Aleph – Ś – Air – 1

Ayin – Śą – Capricorne – 70

La valeur totale étant alors de 81 qui est le nombre mystique de la Lune attribuée à la Sephirah Yessod, le Fondement.

Dans le Liber IV, Crowley parle ainsi de la Formule IAO :

« Cette formule est la principale et la plus caractĂ©ristique d’Osiris, de la RĂ©demption de l’HumanitĂ©. I est Isis, la Nature, ruinĂ©e par A, Apophis le Destructeur, et ramenĂ©e Ă  la vie par Osiris le RĂ©dempteur. La mĂȘme idĂ©e est exprimĂ©e par la formule Rosicrucienne de la TrinitĂ© :

Ex Duo nascimur.

In Jesu morimur.

Per Spiritum Sanctum reviviscimus.

Cela est Ă©galement identique au Mot Lux, L.V.X., qui est formĂ© par les bras d’une croix. C’est cette formule qui est impliquĂ©e dans ces monuments antiques et modernes oĂč le phallus est adorĂ© comme le Sauveur du Monde.

La doctrine de la rĂ©surrection, telle qu’elle est communĂ©ment comprise, est absurde et erronĂ©e. Elle n’est mĂȘme pas « Scripturale ». Saint Paul n’identifie pas le corps glorieux par lequel s’opĂšre la rĂ©surrection avec le corps mortel qui pĂ©rit. Au contraire, il insiste de maniĂšre rĂ©pĂ©tĂ©e sur cette distinction.

La mĂȘme chose est vraie d’une cĂ©rĂ©monie magique. Le Magicien qui est dĂ©truit par l’absorption dans la DivinitĂ© est rĂ©ellement dĂ©truit. Le misĂ©rable automate mortel reste dans le Cercle. C’est sans plus de consĂ©quences pour Lui que la poussiĂšre sur le plancher. »

Plus loin, nous lisons : « Le MAÎTRE THERION, en la Dix-SeptiĂšme annĂ©e de l’Eon, reconstruisit le Mot IAO afin de satisfaire aux nouvelles conditions de la Magick imposĂ©es par le progrĂšs. Le Mot de la Loi Ă©tant Thelema dont le nombre est 93, ce nombre devait ĂȘtre le canon d’une Messe correspondante. En consĂ©quence, Il a Ă©largi IAO en traitant le O comme un ayin, puis en ajoutant vau comme prĂ©fixe et suffixe. Le mot en entier donne donc : Ś•Ś™ŚŚąŚ• dont le nombre est 93. Nous pouvons analyser en dĂ©tail ce nouveau Mot et dĂ©montrer qu’il s’agit lĂ  d’un hiĂ©roglyphe propre au Rituel d’Auto-Initiation de cet Eon d’Horus ».

AMEN

Amen apparaßt dans nombre de priÚres religieuses mais également dans certaines invocations magiques. Ce mot est souvent interprété comme signifiant « Ainsi soit-il ! » mais la Kabbale peut nous offrir une interprétation quelque peu différente.

Aleph – Ś – AdonaĂŻ – Seigneur

Mem – Śž – Melekh – Roi

Nun – Ś  – Na’amon – FidĂšle

Ce qui signifie donc « Seigneur, Roi fidĂšle », imprĂ©cation qui a un caractĂšre d’invocation divine indĂ©niable.

La GuĂ©matria du mot est ŚŚžŚŸ – 1 + 40 + 50 = 91

91 est la valeur de Ś™Ś”Ś•Ś” ŚŚ“Ś Ś™ = YHVH Adonai ainsi que la somme des treize premiers nombres.

91 est Ă©galement la valeur de ŚžŚœŚ›Ś = Malkah = Fille ou FiancĂ©e qui fait rĂ©fĂ©rence Ă  la Sephirah Malkhut.

Notons en outre qu’AdonaĂŻ Melekh ŚŚ“Ś Ś™ ŚžŚœŚš de la formule AMEN est un des Noms de Dieu reliĂ© Ă©galement Ă  la Sephirah Malkhut, la FiancĂ©e du Microprosope. Kether dans son expression d’UnitĂ© possĂšde Ă©galement la valeur de 91. Ainsi donc, AMEN est une formule qui doit permettre d’étendre la LumiĂšre divine de la Sephirah Kether vers la Sephirah de Malkhut (notre monde physique).

En savoir plus en lisant l’article sur les mots de pouvoir Abrahadabra et Abrasax.

Plus sur le sujet :

AGLA, ARARITA, IAO et autres Mots de Pouvoirs, Spartakus FreeMann, janvier-octobre 2005 e.v.

Image par Enrique Meseguer de Pixabay

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