La Monade Hiéroglyphique de John Dee

THÉORÈME XXIII

Monade 22

Nous présenterons maintenant ici, soigneusement figurées, les symétries déjà observées par nous dans la construction hiéroglyphique de notre monade, et qui devront être observées par ceux auxquels il sera agréable de les tracer sur des sceaux ou des anneaux, ou de les utiliser de quelque autre manière, Au nom de Jésus-Christ, cloué sur la croix, dont l’esprit écrit rapidement ces choses par moi (qui ne suis, je l’espère et le crois, que le calame qui trace les caractères), nous tirerons maintenant de notre croix des Éléments, toutes les mesures susdites. Et même par la raison (selon la matière de l’argument proposé) que tout ce qui, sous le ciel de la Lune, contient le principe de sa génération du bien est formé de l’agglomération des quatre éléments, ou bien est l’Essence élémentaire elle-même, et ceci de diverses manières non connues du vulgaire ; et parce que, dans nulle chose créée, les éléments ne sont en proportion ou en force égale, et que, cependant, par le moyen de l’art, ils peuvent être ramenés à l’égalité en certaines choses (comme les Sapients le savent), dans notre croix, nous constituons des parties égales et non égales, ce que, pour une autre raison, nous pouvons nommer similitude ou diversité ou unité et pluralité, en admettant en secret la propriété (comme nous en avons averti plus haut) de la Croix Æquilatère. Mais si nous exposions chacune des raisons (que nous connaissons) des symétries ainsi établies, ou bien que nous en démontrions les causes d’une autre manière que nous ne l’avons fait, et assez abondamment (pour les Sapients) en tout cet opuscule, nous franchirions les limites que nous avons, non sans raison, prescrites à notre discours.

Un point quelconque étant donné dans un plan, comme A, par exemple, on fait passer par ce point et au-delà de lui dans les deux sens, une droite assez longue, CAR ; et sur la ligne CK on élève une perpendiculaire s’étendant dans l’un et l’autre sens, suffisamment loin (à l’infini, comme ont coutume de dire les géomètres, et avec raison, tournant ainsi la difficulté), que l’on admettra être DAE. Puis, en AR, on prend un point où l’on voudra, soit B, et l’on obtiendra une première distance AB (qui sera comme la commune mesure de notre œuvre). On prend le triple de celle-ci, et on le porte de A vers C, soit AC ; puis on porte deux fois la distance AB en AE, puis en AD, de telle sorte que toute la distance DE soit le quadruple de AB ; alors nous avons formé notre Croix élémentale, c’est-à-dire par le quaternaire des lignes AB, AC, AD et AE. Maintenant, sur la ligne BK on porte une distance égale à AD et l’on obtient BI. Du point I comme centre, et avec IB comme rayon, l’on décrit un cercle BR, qui coupe la droite AK au point R ; et du point R vers K, on porte sur la droite une longueur égale à AB, soit RK, et du point K on tire une ligne droite, de suffisante longueur, formant un angle droit de chaque côté de la droite AK, et qui sera PFK. De ce même point K, prenons dans la direction F une distance égale à AD, soit KF, et par le point K comme centre, et avec KF comme rayon, on décrit un demi-cercle FLP, de telle sorte que FKP en soit le diamètre. Enfin au point C, on élève sur cette même ligne AC une perpendiculaire suffisamment étendue dans les deux sens, soit OCQ ; ensuite, sur la ligne CO, nous portons du point C la distance AB, soit CM, et de M comme centre avec MC comme rayon, nous décrivons un demi-cercle CHO, dont le diamètre est CMO. Et de même, sur CQ, du point C, nous portons encore une distance égale à AB, soit CN ; et du centre N, avec NC comme rayon, nous traçons le demi-cercle CGQ, dont CNQ est le diamètre. Nous affirmons, dès lors, que toutes les symétries demandées se trouvent expliquées et décrites dans notre Monade.

Il est bon d’avertir ici celui qui connaît les lois de la mécanique, que toute la ligne CK est composée de neuf parties, dont l’une est notre fondamentale, ce qui, par une autre voie, peut contribuer à porter notre œuvre à la perfection ; ensuite que tous les diamètres et semi-diamètres doivent être désignés ici par des lignes supposées (obscurae) (comme disent les géomètres) ; qu’il ne faut laisser aucun centre visible, excepté le centre solaire qui est ici marqué par la lettre I, et qu’il n’y faut ajouter aucune lettre ; cependant, l’adepte de la Mécanique peut ajouter, en guise d’ornement, à la périphérie solaire (en vertu d’une certaine nécessité mystique qui ; pour cette raison n’a pas encore été considérée par nous) une surface latérale annulaire (circonscrite par une ligne parallèle à la première). La distance de ces parallèles peut être fixée au quart ou au cinquième environ de la distance AB. Il peut aussi donner à la périphérie lunaire la forme sous laquelle cette planète apparaît dans le ciel aussitôt après sa conjonction avec le soleil, c’est-à-dire sous la forme corniculée, ce qu’il obtiendra si, du point K, dans la direction de R, il porte cette distance (dont nous venons de parler) du quart ou du cinquième de la ligne AB, et si, du point ainsi obtenu, comme centre, il trace avec le même rayon lunaire la seconde partie de la périphérie qui viendra aboutir, par un contact extrêmement ténu, aux deux extrémités du premier demi-cercle. La même opération peut être également répétée aux points M et N, en élevant des perpendiculaires par chacun de ces points, sur lesquelles on portera la sixième partie de AB ou un peu moins ; d’où, comme centre, ou décrira extérieurement avec les deux premiers rayons MC et NC deux autres demi-cercles.

Enfin des parallèles peuvent être tracées de chaque côté des deux lignes de notre croix, distantes chacune des lignes du milieu de la huitième ou de la dixième partie de AB, de telle sorte que notre croix soit, de cette manière, formée comme par quatre superficies linéaires dont la largeur est la quatrième ou la cinquième partie de cette même droite AB.

J’ai voulu, en quelque sorte, esquisser dans la figure ci-contre ces ornements que chacun peut reproduire à sa fantaisie : à la condition cependant qu’aucune faute (même minime), contre nos symétries mystiques, n’y soit insérée, de peur que par cette négligence, la discipline nouvelle de ces commensurations hiéroglyphiques (et extrêmement nécessaires) ne soit, dans la suite progressive des temps, détruite ou perturbée, et beaucoup plus profondément que nous n’avons pu ou voulu l’indiquer en ce petit livre ; comme l’enseignera la Vérité, fille du Temps (avec le consentement de Dieu). Mais nous exposerons maintenant méthodiquement certaines choses que pourra rencontrer sur son chemin celui qui s’exercera dans ces symétries de notre Monade.

Monade 23

Nous montrerons par plusieurs exemples l’existence de quatre lignes disposées selon le quaternaire des lignes de notre Croix et que l’on ne peut, en considération de celui-ci, énoncer simplement, puis leur proportion et raison particulière et mystique qu’elles prennent d’une autre manière du quaternaire de ces mêmes lignes ; et troisièmement, nous montrerons qu’il existe dans la Nature certaines fonctions utiles et déterminées par Dieu, au moyen des nombres que nous avons soigneusement tirés, soit de ce théorème, soit des autres qui sont contenus dans ce petit livre. Enfin d’autres choses que nous insérerons en lieu opportun, et qui, si elles sont convenablement comprises, porteront des fruits très abondants, ce par quoi nous terminerons très brièvement.

DU QUATERNAIRE PYTHAGORIQUE

Toute la transposition (métathèse) possible, est 24. La somme pythagorique est 10. L’addition des parties, de quelque manière que ce soit, donne 30.

Monade 24

Autant qu’il existe de nombres écrits dans l’ordre naturel, depuis la Monade première, si, du premier au dernier, ou fait une multiplication continue, c’est-à-dire du premier par le second : du produit de ces deux par le troisième, et de ce produit par le quatrième, et ainsi de suite jusqu’à la fin, le produit final détermine toute la métathèse possible, en autant de lieux et, par la même raison, en autant de choses diverses que l’on voudra. Je te confie donc (ô Roi), cette opération qui te sera très utile en plusieurs circonstances, tant dans l’étude de la nature, que dans les autres affaires du gouvernement des hommes, et que j’ai coutume d’utiliser avec le plus grand plaisir ans le Tziruph (ou Themura) des Hébreux.

DU QUATERNAIRE ARTIFICIEL

Monade 25

La multiplication continue donne 12.

L’addition simple donne 8 = 1 + 7 (=4+3)

La Somme de l’addition des parties de toutes les manières possibles donne 24. ce qui est égal à toute la métathèse possible du quaternaire et qui détermine la pureté physique et la souveraine excellence de l’or à 24 karats, lorsqu’il est considéré dans son existence propre sur la Terre.

Monade 26

Je n’ignore pas, en vérité, que plusieurs autres nombres puissent être produits du Quaternaire, par la Vertu Arithmétique et la Puissance formelle. Mais celui qui ne comprendra pas qu’une très grande obscurité se trouve ainsi illuminée par ceux que j’ai arrachés à la nature, et distingués parmi leur si grande multitude, pourra estimer son entendement obtus et non aigu. Combien donc réside d’autorité en nos nombres (comme nous l’avons promis), dans la pondération des Éléments, dans les définitions des mesures des temps, dans la certitude des grades qu’on peut assigner à la puissance et à la force des choses, c’est ce qu’il faut examiner dans les schémas suivants.

Monade 27

Des précédents schémas, plusieurs choses peuvent être déduites, qu’il est préférable d’étudier et d’approfondir silencieusement plutôt que de divulguer ouvertement par des paroles.

Cependant, nous avertirons d’une seule chose parmi tant d’autres (divulgée pour la première fois par nous, ainsi que tout cet art nouveau), à savoir, que nous avons établi ici la cause rationnelle en vertu de laquelle le Quaternaire ou le Dénaire terminent d’une certaine manière les séries numérales ; et nous affirmons que cette cause n’est pas exactement telle que l’ont décrite les Maîtres qui nous ont précédés, mais telle que nous l’avons rapportée ici.

Puisque cette Monade a été intégralement et physiquement restituée à elle-même (c’est-à-dire qu’elle est vraiment la Monade Unitissime, l’Unité éprouvée des Images) ; il n’est au pouvoir ni de la Nature, ni d’aucun art, d’exciter celle-ci à un mouvement ou à une progression quelconque, autrement que par quatre révolutions supercélestes (et de là est engendré celui que nous avons voulu noter ainsi à cause de son éminence) ; et c’est pour cette raison qu’il n’est, dans le monde élémental, céleste ou supercéleste, aucune puissance créée, influentiale, dont elle n’ait pas été absolument douée et enrichie. C’est l’effet véritable de celle-ci que quatre hommes illustres et amis de la Philosophie ont atteint ensemble (autrefois) dans leur œuvre ; et étonnés, un jour, d’un si grand miracle de cette chose, se consacrèrent des le lendemain tout entiers à chanter et à prêcher les louanges de Dieu, le Très Haut, de ce qu’il leur avait prodigué tant de Sapience et un pouvoir et un empire si grand sur les autres créatures.

THÉORÈME XXIV

De même que nous avons commencé l’exorde de ce petit livre par le Point, la Droite et le Cercle, et que nous avons circonduit de notre point monadique l’extrême effluxion linéaire de nos éléments en un cercle presque analogue à l’Æquinoxial, qui achève sa circuition en 24 heures, de même maintenant enfin nous consommerons et terminerons la métamorphose et la métathèse de toutes les manières possibles du Quaternaire (définie par le nombre 24), par notre présent vingt-quatrième théorème, à l’honneur et la gloire de Celui qui (au témoignage de Jean l’Archipræsul des Mystères divins, dans la quatrième et dernière partie du quatrième chapitre de l’Apocalypse), siège sur un Thrône, autour et devant lequel les quatre Animaux (ayant chacun six ailes), disent Nuit et Jour, sans repos : Saint, Saint, Saint est le Seigneur Dieu Omnipotent, qui Etait et qui Est, et qui Viendra (venturus est) le même que les 24 vieillards dans les 24 cathèdres placées dans le cercle, adorent, prosternés (ayant jeté leurs couronnes d’Or à terre), disant : Digne es-tu, Seigneur, de recevoir Gloire, Honneur et Vertu, parce que tu as créé toutes choses, et à cause de ta volonté, elles sont et ont été créées Amen

Dit la quatrième lettre D

Celui à qui Dieu a donné la volonté et l’habileté [37] de connaître ainsi ce mystère divin par les monuments éternels des lettres, et de terminer placidissimement, le 25 janvier, ses travaux commencent le 13 du même mois.

Plus sur le sujet :

La Monade Hiéroglyphique par John Dee. 

Illustration : See page for author [CC BY 4.0], via Wikimedia Commons

Notes

[1] C’est-à-dire non seulement les formes sensibles de la manière, mais les trajectoires des forces cosmiques et moléculaires et les révolutions intérieures de l’immatière. (Note du traducteur.)

[2] Le point central, l’Iod générateur et phallique, si bien précisé dans la planche pentagrammatique de l’Amphitheatrum de Khunrath. Voyez également une figure hermétique très crue du Liber Azoth (Practica lineæ vitæ) de Paracelse. (G. de G.)

[3] Passage un peu obscur de John Dee, qui doit s’entendre ainsi : Le dénaire est composé d’un premier ternaire, puis du quaternaire au milieu, puis d’un second ternaire (10 : 3, 3). Donc le quaternaire complète le ternaire en formant le septénaire, et le ternaire complète le septénaire pour former le dénaire. Et chacun de ces trois termes : ternaire, quaternaire et septénaire tend vers le dénaire par le moyen des autres termes. (G. de G.)

[4] Terme astrologique que John Dee emploie comme l’expression d’un signe du Zodiaque en entier, tandis qu’il n’est, en réalité, que le douzième d’une maison cosmique. Voir à ce sujet Manilius, lib. II, vers 678 à 685, et Julius Maternus Firmicus, lib. II, cap. 15. (G. de G.)

[5] Nycthemera, Point moyen qui divise la nuit en deux parties égales. (G. de G.)

[6] Ce théorème expose, dans un langage un peu obscur, le mystère de la génération des êtres. Il indique que la figure mercurienne, isolée par un trait dans le pantacle gravé, résume les quatre révolutions lunaires qui précèdent l’état de perfection du Mercure des Philosophes. Celui-ci, seul, détermine le jour parfait équinoxial dans l’idéale terre, l’Héden Génésiaque : et il est la puissance vitale elle-même, qui nous soutient et nous anime. (G. de G.)

[7] Toute cette démonstration doit être suivie sur la figure de la page 27 où l’on voit clairement la formation des deux Mercures. (G. de G.)

[8] Nuncius, allusion aux attributions du Dieu Mercure. (G. de G.)

[9] La matière alchimique parvenue au blanc, au sortir de la putréfaction. G. de G.)

[10] Une note marginale porte ici la mention suivante : L’anatomie monadique, principale de toute l’astronomie inférieure.

[11] La diphtongue grecque ou que l’on écrit maintenant au moyen de ces deux lettres, était formée autrefois par le signe formé par la superposition des deux caractères. Cette coutume, aujourd’hui disparue, et que l’on rencontre rarement dans le style lapidaire, avait pris naissance dans l’écriture cursive des manuscrits, et s’est maintenue dans l’impression des ouvrages grecs jusqu’au commencement du XIXe siècle. (G. de G.)

[12] Position de deux lignes qui se croisent. (G. de G.)

[13] La lettre V, indifféremment employée pour U se trouvait être, en effet, la cinquième voyelle, et, dans les chiffres romains, représentait le nombre 5. (G. de G.)

[14] Ainsi appelé parce que c’est le seul qui, dans tous ses multiples, produise toujours des nombres dont le dernier chiffre est 5. (G. de G.)

[15] John Dee a placé plus haut la lettre T au vingt et unième rang (dans l’alphabet latin), parce qu’il compte alors les caractères Æ et J. Mais en supprimant Æ ; en identifiant J avec I et U avec V, cette dernière se trouve la vingtième. (G. de G.)

[16] En effet, la lettre L vaut 50, c’est-à-dire le produit du dénaire par le quinaire. Ainsi la Croix, mystérieusement construite sur les chiffres 5 et 10, tout en présentant l’image du quaternaire, est bien le signe par excellence du monde à venir, du monde toujours nouveau et renaissant par la rédemption de l’homme par l’homme, tandis que le passé s’engloutit dans l’absolue forme du ternaire. De plus, la lettre L se prononce comme le mot hébreu EL, qui est le nom spécial de la divinité dans ses manifestations vers l’homme. (G. de G.)

[17] La lettre L est la dixième de l’alphabet à partir de A ou, en rétrogradant, à partir de V. 1=A, 2=B, 3=C, 4=D, 5=E, 6=F, 7=G, 8=H, 9=I, 10=L 9=M, 8=N, 7=O, 6=P, 5=Q, 4=R, 3=S, 2=T, 1=V. En supprimant la lettre J, qui n’est qui n’est qu’une forme de I, ainsi que K, étranger à l’alphabet latin, et en identifiant U avec V, on voit que la lettre L est, en effet, à mi-chemin de l’alphabet et au dixième rang de chaque côté. (G. de G.)

[18] Le carré du premier nombre circulaire V X V = 25. Le carré du second nombre circulaire L X L = 2.500. Ces deux nombres sont les mêmes, avec la seule différence que le chiffre des unités du premier se trouve, dans le second, reculé au rang des centaines. (G. de G.)

[19] Le mot latin Lux, qui signifie lumière et qui s’écrit LVX en style lapidaire, est composé, en effet, de L et de V dont John Dee vient de nous donner les valeurs symboliques, et de X qui est une croix formée de deux V ou de deux L superposés. (G. de G.)

[20] John Dee nous livre ici le secret du mouvement vibratoire atomique. C’est le mystère de la cohésion, de la couleur, de la chaleur, de la vie elle-même qu’il nous expose. (G. de G.)

[21] A l’époque de John Dee, on appelait particulièrement alchimistes, les souffleurs, c’est-à-dire ceux qui, malgré les multiples recommandations des maîtres, s’obstinaient à travailler au Grand Œuvre sur des matières hétéroclites. Les vrais alchimistes revendiquaient plutôt le nom de Sages et de Philosophes. (G. de G.)

[22] Termes mystérieux de la science alchimique. L’Œuf qui est une « gigantesque cellule », suivant l’expression d’Yves Delage, est en effet un microcosme exactement semblable à l’œuf génésiaque et orphique d’où est sorti l’univers organisé, et que le Scarabée tient enserré à l’architrave des temples égyptiens. Lire à ce sujet le poème de l’Œuf dans les Poèmes hiéroglyphiques de Simmias de Rhodes. (G. de G.)

[23] John Dee rapporte si succinctement ce trait que, pour être intelligible, nous avons dû, contrairement à notre habitude, amplifier les deux dernières lignes d’après les mythologues. Voici le texte de John Dee : Unde variis conatibus aquilam dum persequeretur scarabeus : subtilissima fimi arte usus, illius tandem (vel in Jovis gremio depositum) ovum, in terram præcipitari adeoque disrumpi effexit. Cette histoire est purement alchimique ; et il est facile de comprendre pourquoi l’auteur interrompt ses théorèmes astrologiques et cosmogoniques pour l’insérer ici. (G. de G.)

[24] Ceci s’entend toujours dans la conduite des principes opposés du Grand Œuvre. Est-il besoin de dire qu’il ne s’agit pas ici d’un précepte de morale ? (G. de G.)

[25] En langage alchimique, l’Œuf n’est pas l’athanor, mais le Magistère lui-même. Les trois termes : jaune, blanc et coquille représentent le triple composé du soufre, du mercure et du sel. (G. de G.)

[26] Cet ouvrage, que nous ne connaissons pas, doit être un livre alchimique de la décadence grecque, faussement attribué à cet auteur. Il n’est mentionné ni dans Diogenes Laërce, ni dans Suidas ; et l’on ne possède de ce philosophe, que des fragments cités dans le commentaire de Simplicius sur la physique d’Aristote, réunis dans les Anaxagoræ Clazomenii fragmenta, Leipzig, 1827, et dans les Fragmenta philosophoram græcorum de Mullach, Paris, édition Didot, 1860, tome I. Le titre cité par John Dee ne s’y trouve pas. Enfin, il ne figure pas non plus dans le catalogue de la bibliothèque de John Dee, publié à la suite de son Journal. (G. de G.)

[27] C’est-à-dire formés des éléments. (G. de G.)

[28] Toute génération, germination, développement de semence et nutrition, n’est que le produit de la réaction d’un principe chaud sur un principe humide, le tout enveloppant un germe animé d’une étincelle de l’essence impérissable de la vie. Sans chaleur ni humidité, point de génération, de reproduction possible Le végétal ne s’accroît que sous l’influence de la chaleur solaire combinée avec l’humidité terrestre ; si l’un de ces éléments fait défaut, ce végétal périt. Cette grande loi du chaud et de l’humide, générateurs du monde, est le secret ultime des alchimistes. C’est la loi équilibrante de l’Univers, que John Dee énonce ici en un latin assez obscur, loi admirable qui a nécessité, pour la procréation du cosmos tout entier, l’action (avec tendance passive) d’un mâle igné, sur la passivité (avec tendance active) d’une matrice féminine imprégnée d’humidité C’est l’Esprit, Activité, Lumière, s’unissant à la Vierge, Passivité, Eau, pour produire l’Univers animé et sensible. (G. de G.)

[29] Le point étant sans longueur et sans épaisseur peut ainsi être enlevé du centre des quatre lignes de la croix sans que ces lignes perdent la moindre partie de leur substance ; elles se trouvent seulement séparées et forment le quaternaire parfait. (G de G.)

[30] Ce n’est pas sans raison que John Dee a assigné au point central une importance suprême dès son deuxième théorème ; en faisant dériver de lui toute la construction de sa monade hiéroglyphique, il a manifesté une connaissance profonde des théories kabbalistiques les plus élevées. On sait que la mystérieuse lettre hébraïque Iod était figurée originairement par un point et symbolisait le principe sacré de la génération universelle. Le dérivé phénicien de cette lettre, le iola des Grecs, avait gardé la même signification ; et certaine épigramme peu décente du poète Ausone faisait usage de ce symbolisme : Ubi locari Iota convenit longum (Epigr. CXX ad Liguritorem). Voir notre précédente notre théorème Ier. (G. de G.)

[31] C’est-à-dire ceux qui voient par la vue intérieure de l’esprit et ceux qui ne voient que par la vue extérieure des sens : la démonstration. (G. de G.)

[32] C’est, au point de vue hermétique la relation, comme l’enseigne le Zohar (Ha hidra zuta Qadisha, XXI, 729) de la Petite Sapience ou Femme divine ; avec la grande Sapience qui est le Christ. (G. de G.)

[33] Voir le théorème suivant, pour cette mesure. (G. de G.)

[34] En effet, le vase alchimique dont parle John Dee, et qui est le vaisseau de sublimation, doit être présenté sous la forme suivante : il ne diffère de l’alpha que par une inclinaison différente et le renversement du demi-cercle : a (G. de G.)

[35] Se rappeler que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et que l’athanor alchimique est semblable au grand athanor de la nature. En décrivant la forme des vases, John Dee donne en même temps la direction des divers mouvements dont le Cosmos est animé, la formule géométrique des courbes que décrivent les astres et de celles des vibrations des particules infinitésimales de la matière et il livre ainsi la clef de l’évolution des êtres. C’est de la cinématique hyperphysique et transcendantale. L’importance que l’auteur a donnée au vase alchimique en forme d’Oméga nous incite à croire qu’il a eu connaissance d’un traité grec de Zozime qui, au chapitre XLIX, contient des Hypomnèmes sur la lettre Omega ; cette lettre, dit-il, représente tous les organes pour la préparation de l’eau divine et tous les fours mécaniques. (G. de G.)

[36] John Dee a voilé ici le secret du grand œuvre dans une assez mauvaise phrase hébraïque qui, mêlée d’anagrammes latins, successivement dénaturée par les imprimeurs et transcrite incorrectement, est devenue à peu près illisible. Nous avons indiqué le sens littéral, fort douteux, qu’on peut lui attribuer. (G. de G.)

[37] C’est John Dee lui-même qui se désigne ici par l’initiale grecque de son nom : Delta, D et qui répond Amen, en écho au souhait, plus haut manifesté par les puissances célestes. Il s’attribue toujours lui-même cette lettre D, dans le dialogue de son curieux ouvrage : A true and faithful relation, où il a rapporté se conversations avec les esprits. (G. de G.)

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