Idra Zouta Kadisha – Petite AssemblĂ©e Sainte – Zohar III, 287B Ă 296B.
Nous avons appris que le jour oĂč Rabbi SimĂ©on allait quitter ce monde et quâil mettait de lâordre dans ses paroles, les collĂšgues se sont rĂ©unis chez lui. Il y avait prĂ©sents : Rabbi ĂlĂ©azar, son fils, et Rabbi Abba, et les autres collĂšgues qui remplissaient la maison. Rabbi SimĂ©on leva les yeux, et voyant la maison pleine (de collĂšgues), se mit Ă pleurer et dit : Autrefois, lorsque je fus malade, Rabbi PhinéÚs, fils de YaĂŻr, se tenait devant moi. On mâaccorda un sursis jusquâĂ ce que jâeusse choisi ma place (au paradis). Et, lorsque je revins Ă moi, un feu entourait ma maison et ne lâa jamais quittĂ©e, de sorte que nul homme ne pouvait y pĂ©nĂ©trer quâavec mon assentiment. Maintenant je vois que le feu a cessĂ© (dâentourer ma maison) et que la maison est remplie (de collĂšgues). Pendant que les collĂšgues Ă©taient assis, Rabbi SimĂ©on a ouvert les yeux et a vu ce quâil a vu, et aussitĂŽt aprĂšs un feu entoura la maison. Tous sont sortis ; seuls son fils ĂlĂ©azar et Rabbi Abba restĂšrent Ă cĂŽtĂ© de lui, alors que les autres collĂšgues sâassirent dehors. Rabbi SimĂ©on dit Ă son fils Rabbi ĂlĂ©azar : Sors et vois si Rabbi Isaac est ici, car jâai rĂ©pondu de lui. Dis-lui quâil mette de lâordre dans ses paroles et quâil sâassoie Ă cĂŽtĂ© de moi. Heureux son sort ! Rabbi SimĂ©on se leva, sâassit et demanda en souriant : OĂč sont les collĂšgues ? Rabbi ĂlĂ©azar se leva et les fit entrer. Ils sâassirent devant lui.
Rabbi SimĂ©on leva ses mains et fit une priĂšre. Il Ă©tait gai. Il dit ensuite : Que les collĂšgues qui avaient accĂšs Ă lâIdra restent ici. Tous sont sortis, et ne sont restĂ©s que son fils Rabbi ElĂ©azar, Rabbi Ab.ba, Rabbi Yehouda, Rabbi YossĂ© et Rabbi HiyĂ . Pendant ce temps, Rabbi Isaac venait dâentrer. Rabbi SimĂ©on lui dit : Que ton sort est beau ! Combien grande est la joie qui tâattend en ce jour ! Rabbi Abba Ă©tait assis derriĂšre lui et Rabbi ĂlĂ©azar devant lui. Rabbi SimĂ©on dit : Lâheure est propice maintenant, et je veux entrer dans le monde futur sans honte. Aussi vais-je rĂ©vĂ©ler devant la Schekhina des choses sacrĂ©es qui nâont pas encore Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©es jusquâĂ maintenant, afin quâon ne puisse dire que jâai quittĂ© le monde sans avoir pleinement rempli ma mission sur terre, en ayant gardĂ© ces mystĂšres clans mon cĆur pour les emporter avec moi dans le monde futur. Pendant que je vais vous parler, Rabbi Abba consignera mes paroles par Ă©crit ; mon fils Rabbi ĂlĂ©azar les rĂ©pĂ©tera, et les autres collĂšgues mĂ©diteront en silence. Rabbi Abba qui Ă©tait assis derriĂšre lui se leva, alors que son fils Rabbi ĂlĂ©azar resta assis devant lui. Il lui dit : LĂšve-toi, mon fils, parce quâun autre va sâasseoir Ă cette place. Rabbi ĂlĂ©azar se leva.
Rabbi SimĂ©on se drapa dans son manteau rituel et commença Ă parler ainsi : « Les morts ne te loueront point, ĂŽ Seigneur, ni tous ceux qui descendent chez Douma. » En effet, ceux qui sont appelĂ©s « morts » ne louent pas le Saint, bĂ©ni soit-il, qui es appelĂ© « Vivant » ; il ne rĂ©side quâau milieu de ceux qui sont appelĂ©s « vivants », mais non pas parmi ceux qui sont appelĂ©s « morts ». A la fin du verset, il est dit : « … Ni tous ceux qui descendent chez Douma. » Tous ceux qui descendent chez Douma dans lâenfer y resteront. Mais il en est autrement de ceux qui sont appelĂ©s « vivants », dont le Saint, bĂ©ni soit-il, dĂ©sire la gloire. Rabbi SimĂ©on dit en outre : Combien diffĂ©rente est cette heure de celle de lâIdra ! Dans lâIdra, le Saint, bĂ©ni soit-il, est venu avec ses chars, tandis que maintenant le Saint, bĂ©ni soit-il, vient dâarriver avec les justes du paradis, ce quâil nâa pas fait dans lâIdra. Le Saint, bĂ©ni soit-il, est plus jaloux de la gloire des justes que de sa propre gloire. Tant que JĂ©roboam sacrifiait aux idoles. Dieu sâest montrĂ© patient et magnanime Ă son Ă©gard. Mais dĂšs quâil leva la main sur un prophĂšte, sa main se sĂ©cha, ainsi quâil est Ă©crit : « La main quâil avait Ă©tendue contre le proÂphĂšte se sĂ©cha. » Aussi Dieu veut nous glorifier et il arrive avec tous (les justes du paradis). Il dit en outre : Voici Rab Hammenouna le Vieillard entourĂ© de soixante-dix justes parĂ©s de couronnes reflĂ©tant la lumiĂšre Ă©clatante de lâAncien sacrĂ©, le MystĂ©rieux des mystĂ©rieux. Il vient avec joie pour entendre les paroles que je vais prononcer. SâĂ©tant assis, il sâĂ©cria : Voici Ă©galement Rabbi PhinéÚs, fils de YaĂŻr ; faites-lui de la place. Les collĂšgues prĂ©sents furent saisis de frayeur et allĂšrent sâasseoir au fond de la maison. Rabbi ElĂ©azar et Rabbi Abba restĂšrent Ă cĂŽtĂ© de Rabbi SimĂ©on. Rabbi SimĂ©on dit alors : Dans lâIdra, tous les collĂšgues prenaient la parole, et moi aussi. Maintenant je parlerai moi seul, et tous les ĂȘtres dâen haut et dâen bas Ă©couteront mes paroles. Heureux mon sort en ce jour !
Rabbi SimĂ©on commença Ă parler ainsi : « Je suis Ă mon bien-aimĂ©, et son dĂ©sir tend vers moi. » Pendant tout le temps que jâĂ©tais attachĂ© Ă ce bas monde, jâĂ©tais aussi attachĂ© par un lien Ă Dieu, et câest pourquoi son dĂ©sir se tourne maintenant vers moi, puisquâil arrive avec toute sa sainte suite pour entendre avec joie la rĂ©vĂ©lation des mystĂšres et les louanges de lâAncien sacrĂ©, le MystĂ©rieux des mystĂ©rieux. Il est sĂ©parĂ© de tout, et en mĂȘme temps il nâen est pas sĂ©parĂ©, puisque tout est en lui et lui est en tout. LâAncien des anciens, le MystĂ©rieux des mystĂ©rieux, est Ă©tabli, et en mĂȘme temps il ne lâest pas ; il est Ă©tabli, puisquâil soutient tout, et il ne lâest pas, puisquâon ne le trouve nulle part. Quand il sâĂ©tablit, il projette neuf lumiĂšres Ă©clatantes qui se sĂ©parent dans toutes les directions, telle une lampe dont la clartĂ© se rĂ©pand dans toutes les directions ; et quand on sâapproche de cette clartĂ© que rĂ©pand la lampe, on ne trouve rien au dehors de la lampe elle-mĂȘme. Tel est Ă©galement le cas de lâAncien sacrĂ© de la « Lampe » sublime et trĂšs mystĂ©rieuse. On ne trouve nulle part Dieu, on trouve seulement les lumiĂšres quâil rĂ©pand et qui paraissent et disparaissent tour Ă tour. Ce sont ces lumiĂšres quâon dĂ©signe sous les noms sacrĂ©s. Aussi tous les noms ne dĂ©signent-ils quâune seule et mĂȘme chose. Quant Ă lâaffirmation des collĂšgues, dâaprĂšs des livres anciens, que lâAncien sacrĂ© apparaĂźt dans chacun des degrĂ©s quâil a formĂ©s, ce nâest pas le moment dâen parler puisque je vous ai dĂ©jĂ entretenus Ă ce sujet dans le Saint Idra. Maintenant je vois et je vous ferai savoir des choses que je nâai pas toujours sues et que, depuis que je les sais, jâai gardĂ©es secrĂštement dans mon cĆur ; (je vais les rĂ©vĂ©ler) en prĂ©sence du Roi sacrĂ© et de tous les justes Ă©pris de vĂ©ritĂ©, venus ici pour entendre ces paroles.
Le CrĂąne de la TĂȘte blanche nâa ni commencement ni fin. Câest un encensoir qui rĂ©pand (les bonnes odeurs) et la lumiĂšre. Les justes en hĂ©ritent quatre cents mondes dĂ©licieux dans le monde futur. De cet encensoir tombe chaque jour une RosĂ©e sur la « Petite Figure » dans la rĂ©gion appelĂ©e « Cieux ». Câest cette RosĂ©e qui ressuscitera les morts Ă la fin des temps, ainsi quâil est Ă©crit : « Que le Seigneur tâaccorde la rosĂ©e du ciel. » La TĂȘte de la « Petite Figure » est pleine de cette RosĂ©e, qui coule de lĂ dans le « Verger des pommiers » quâelle Ă©claire. LâAncien sacrĂ© est cachĂ©, et la Sagesse suprĂȘme est enfermĂ©e dans ce CrĂąne, de sorte quâon ne voit chez lâAncien que le CrĂąne seul ; câest la TĂȘte des tĂȘtes. La Sagesse suprĂȘme est enfermĂ©e dans ce CrĂąne et porte le nom de Cerveau suprĂȘme, Cerveau mystĂ©rieux, Cerveau qui apaise ; nul ne le connaĂźt hors lui-mĂȘme. Trois TĂȘtes sont enfermĂ©es lâune dans lâautre, et lâune est au-dessus de lâautre. Une TĂȘte, câest la Sagesse mystĂ©rieuse invisible et qui nâest point rĂ©vĂ©lĂ©e : câest la Sagesse de toutes les autres sagesses. La TĂȘte suprĂȘme, câest lâAncien sacrĂ© et le plus mystĂ©rieux, la TĂȘte de toutes les tĂȘtes, la TĂȘte qui nâest pas une tĂšte, puisquâelle est inconnue et puisquâon ne saura jamais ce que cette TĂȘte renferme ; nulle sagesse et nulle intelligence ne peuvent la saisir. Câest dâelle que lâĂcriture dit : « Enfuis-toi dans ton pays. » Et ailleurs : « Et les Hayoth allaient et venaient. » Câest pour cette raison que lâAncien sacrĂ© porte le nom de « NĂ©ant », car le nĂ©ant mĂȘme dĂ©pend de lui. Tous les cheveux et les poils sortent du Cerveau mystĂ©rieux, et tous sont lisses et pendent derriĂšre la TĂȘte, de maniĂšre Ă cacher la nuque.
Comme lâAncien sacrĂ© est un, tout en lui est joie, et cela invariaÂblement ; sa clĂ©mence se rĂ©pand sur les treize sentiers de clĂ©mence. La Sagesse mystĂ©rieuse renfermĂ©e clans le CrĂąne sây divise par trois fois en quatre (directions), et lâAncien les unit en lui et domine sur tout. Au milieu des cheveux sortant du Cerveau, il y a une voie lumineuse (raie) qui Ă©claire les justes dans le monde futur, ainsi quâil est Ă©crit : « Et la voie des justes est comme une lumiĂšre brillante. » Câest aussi de cette voie, que lâĂcriture » dit : « Alors tu te dĂ©lecteras dans le Seigneur. » Cette voie Ă©claire toutes les autres voies qui dĂ©pendent de la « Petite Figure ». Quant Ă lâAncien, au Vieillard des vieillards, câest la Couronne suprĂȘme et supĂ©rieure qui sert de couronne Ă toutes les couronnes ; il allume toutes les « lampes » qui sâilluminent et Ă©clairent, alors que lui-mĂȘme est la « Lampe » suprĂȘme cachĂ©e et inconnue. LâAncien est formĂ© de trois tĂȘtes synthĂ©tisĂ©es en une seule, et câest la TĂȘte suprĂȘme au-dessus de tout. Elles sont aussi synthĂ©tisĂ©es en deux, et enfin elles sont aussi synthĂ©tisĂ©es en trois. Aussi les autres « lampes » qui reflĂštent la lumiĂšre de lâAncien sont-elles aussi synthĂ©tisĂ©es tantĂŽt en trois, tantĂŽt en deux et tan tĂŽt en une seule. LâAncien sacrĂ© est aussi marquĂ© et synthĂ©tisĂ© en un seul ; il est un et tout est un. De mĂȘme les autres lampes se sanctifient et se rĂ©sument en lui Un et ne forment quâune unitĂ©.
Le Front dĂ©couvert de lâAncien sacrĂ© est appelĂ© « Bienveillance ». Car cette TĂȘte suprĂȘme cachĂ©e et mystĂ©rieuse nous montre une belle parure qui orne le Front. Câest le Front qui personnifie la suprĂȘme bienveillance et il nous apparaĂźt entourĂ© dâune lumiĂšre Ă©clatante. Et lorsque la bienveillance se manifeste, elle rĂšgne dans tous les mondes, et toutes les priĂšres dâici-bas sont agréées et la Face de la Petite Figure est Ă©clairĂ©e. Tout est enveloppĂ© par la misĂ©ricorde ; les rigueurs sont cachĂ©es et domptĂ©es pendant le jour de Sabbat. Câest Ă lâheure des vĂȘpres du Sabbat quâelle se rĂ©pand dans le monde. De lĂ vient que le jour de Sabbat est exempt de rigueur en haut et en bas, et mĂȘme le feu de lâenfer est Ă©teint, et les damnĂ©s trouvent du repos. Câest pour celte raison que lâhomme reçoit en ce jour une Ăąme supplĂ©mentaire, pour augmenter la joie du Sabbat ; il doit se rĂ©jouir pendant les trois repas du Sabbat, car le Sabbat est la synthĂšse de la vraie joie. Lâhomme doit dresser sa table et se rĂ©jouir pendant les trois repas du Sabbat qui symbolise la Foi. Rabbi SimĂ©on sâĂ©cria : Je prends pour tĂ©moins tous ceux qui sont prĂ©sents ici que je nâai jamais de ma vie manquĂ© les trois repas sabbatiques et que par consĂ©quent je nâai pas eu Ă jeĂ»ner un jour de Sabbat ou un autre jour. Celui qui observe ces repais mĂ©rite de possĂ©der la Foi parfaite. Le premier repas est celui de la Matrona, le second celui du Roi sacrĂ© et le troisiĂšme est celui de lâAncien sacrĂ© et trĂšs mystĂ©rieux. On sera rĂ©compensĂ© dans le monde futur. Quand la « Bienveillance » se rĂ©pand dans le monde, toutes les rigueurs sont asservies et enchaĂźnĂ©es. La parure de lâAncien sacrĂ© qui contient toutes les autres est celle de la Sagesse suprĂȘme appelĂ©e « Ăden supĂ©rieur », qui constitue le Cerveau de lâAncien sacrĂ©, et ce Cerveau sâĂ©tend de tous cĂŽtĂ©s. De lĂ il descend dans un autre Ăden qui est formĂ© par le premier. Et quand la TĂȘte qui est cachĂ©e se montre, un ornement frappe le Cerveau et produit beaucoup de lumiĂšres. La lumiĂšre qui jaillit de ce Cerveau est appelĂ©e « Bienveillance » ; elle rayonne en bas jusquâĂ la naissance de la Barbe ; elle se nomme alors « GrĂące suprĂȘme ». Et quand les MaĂźtres de la rigueur la contemplent, ils sont asservis.
Les Yeux de la TĂȘte de lâAncien sacrĂ© sont deux en un, Ă©gaux ; ils regardent toujours et ne se ferment jamais, ainsi quâil est Ă©crit » : « II ne sâassoupit ni ne sâendort point, le gardien dâIsraĂ«l », IsraĂ«l, saint. Câest pourquoi il nâa ni cils ni paupiĂšres. Ce Cerveau est reprĂ©sentĂ© et Ă©clairĂ© par trois blancheurs suprĂȘmes. La premiĂšre purifie les Yeux de la « Petite Figure », ainsi quâil est Ă©crit : « … LavĂ© parle lait. » Cette premiĂšre blancheur, ainsi que les autres, lavent les autres lampes et les rendent plus Ă©clatantes. Le Cerveau est appelĂ© « Source de bĂ©nĂ©diction », car cette source renferme toutes les bĂ©nĂ©dictions. Et parce que le Cerveau rĂ©pand sa lumiĂšre par les trois blancheurs de lâĆil, la bĂ©nĂ©diction est sous la dĂ©pendance de lâĆil, ainsi que lâĂcriture ° dit : « LâĆil bon, il sera bĂ©ni ». Car lâĆil reçoit ses trois blancheurs du Cerveau. Et lorsque cet Ćil regarde la Petite Figure, toutes les figures sont dans la joie. LâĆil qui Ă©mane du Cerveau est entiĂšrement du cĂŽtĂ© droit, tandis que les yeux infĂ©rieurs sont du cĂŽtĂ© droit et du cĂŽtĂ© gauche.
Dans le Livre des mystĂšres, nous avons appris que le Yod supĂ© rieur est le mĂȘme que le Yod infĂ©rieur ; de
Le Nez se trouve Ă lâouverture de la fenĂȘtre par oĂč souffle lâair Ă la « Petite Figure ». De ce Nez, de lâouverture de cette fenĂȘtre, dĂ©pend la lettre HĂ© (dâen haut) qui rend stable lâautre HĂ©, le HĂ© dâen bas. Cet air procĂšde du Cerveau mystĂ©rieux et porte le nom dâ « Esprit de vie », et câest Ă lâaide de cet Esprit quâon connaĂźtra la Sagesse Ă lâĂ©poque du Roi Messie, ainsi quâil est Ă©crit « : Et lâesprit du Seigneur se reposera sur lui : lâesprit de sagesse et dâintelligence. » De ce Nez ne sort que vie et joie parfaite, apaisement de lâesprit et guĂ©rison, tandis que, du Nez de la « Petite Figure », la vie sort dâune des narines seulement, alors que de lâautre sort la rigueur, ainsi quâil est Ă©crit : « Et la fumĂ©e monte dans son nez », tandis quâici lâĂcriture dit : « Je lui obstruerai le nez par ma louange. » Dans le livre hagadique de Rabbi Yebba lâAncien, on place le HĂ© dans la bouche, contrairement Ă ce que nous venons de dire, quoique au fond le sens soit le mĂȘme. Cependant, du HĂ© dĂ©pend la rigueur ; or cette derniĂšre vient du nez, ainsi quâil est Ă©crit : « La fumĂ©e monte de son nez. » On ne peut objecter le verset : « Le feu dĂ©vorant de sa bouche. » Car, en principe, la rigueur dĂ©pend du nez. Toutes les parures de lâAncien sacrĂ© sont enfouies dans le Cerveau et toutes les parures de la « Petite Figure » sont produites par la Sagesse infĂ©rieure, ainsi quâil est Ă©crit : « Tous, Seigneur, tu les as faits par la sagesse », symbolisĂ©e par le HĂ©, la synthĂšse de tout. Quelle est la diffĂ©rence dâun HĂ© Ă lâautre ? Câest que, dans le HĂ© infĂ©rieur, la rigueur a sa part, tandis que le HĂ© supĂ©rieur nâest que misĂ©ricorde et misĂ©ricorde.
De la Barbe de lâAncien sacrĂ© dĂ©pend toute la gloire ; aussi porte-t-elle le nom de « Bonheur de toute chose ». Câest de ce Bonheur que dĂ©pendent le ciel et la terre, les pluies bienfaisantes ; câest la providence de toutes choses, et dâelle dĂ©pendent toutes les lĂ©gions dâen haut et dâen bas. Treize sources dâhuile parfumĂ©e sortent de cette Barbe glorieuse dont neuf se dirigent vers la « Petite Figure » pour dompter les rigueurs. Ce « Bonheur » est attachĂ© Ă la Barbe et descend jusquâĂ lâombilic ; les plus saints de la saintetĂ© dĂ©pendent de lui. Il est Ă©clairĂ© par le nĆud suprĂȘme qui est la TĂȘte de toutes les tĂȘtes, inconcevable et insaisissable aux ĂȘtres dâen haut comme Ă ceux dâen bas. Câest pourquoi tout est soumis Ă son influence. En cette Barbe, trois tĂȘtes, ainsi quâil a Ă©tĂ© dit, se manifestent, qui sont unies par elle. Et câest pourquoi la Gloire des gloires dĂ©pend de ce « Bonheur ». Les lettres qui sont sous la dĂ©pendance de lâAncien sont attachĂ©es Ă cette Barbe, unies Ă ce « Bonheur », et sâorganisent grĂące Ă lui pour donner de la stabilitĂ© aux autres lettres. Car si ces lettres ne montaient pas jusquâĂ lâAncien, les autres nâauraient pas de stabilitĂ©. Et câest pourquoi MoĂŻse est obligĂ© de rĂ©pĂ©ter le mot « AdonaĂŻ, AdonaĂŻ ». Ces deux noms sacrĂ©s sont sĂ©parĂ©s par un signe disjonctif pour indiquer que tout dĂ©pend du « Bonheur ». Les ĂȘtres dâen haut et dâen bas se soumettent Ă son pouvoir. Heureuse la part de celui qui le possĂšde ! LâAncien sacrĂ©, le MystĂ©rieux des mystĂ©rieux, nâest mentionnĂ© nulle part ; il nâest point saisissable ; car il est la TĂȘte suprĂȘme de tout ce qui est en haut ; aussi il nâest parlĂ© que de la tĂȘte seule, sans le corps, pour rendre toutes choses stables. Il est inaccessible, cachĂ© et mystĂ©rieux Ă tous. Les parures sont enfouies dans le Cerveau mystĂ©rieux dâoĂč Ă©manent la GrĂące supĂ©rieure et la grĂące infĂ©rieure. La GrĂące supĂ©rieure sâĂ©tend et se manifeste, et tout est renfermĂ© dans ce Cerveau mystĂ©rieux. Quand cette blancheur se manifeste dans la lumiĂšre, elle frappe ce quâelle a frappĂ© dans le Cerveau, et celui-ci est Ă©clairĂ©. De ce Bonheur glorieux dĂ©pend un autre cerveau qui se divise en trente-deux sentiers et qui sont illuminĂ©s par lui. En mĂŽme temps les trois TĂȘtes suprĂȘmes, dont lâune renferme les deux autres, sâĂ©clairent. Et tout dĂ©pend du « Bonheur » qui renferme tout en lui. A partir dâici commence Ă se manifester la gloire de la Barbe qui est le « Bonheur » mystĂ©rieux. Ici Ă©galement, comme pour lâAncien sacrĂ©, trois tĂȘtes sont couronnĂ©es grĂące Ă la lumiĂšre : lâune Ă droite, lâautre Ă gauche et la troisiĂšme qui les renferme. Et si tu demandes qui est lâAncien sacrĂ©, remarque que dans les suprĂȘmes hauteurs il y en a une inconcevable et impĂ©nĂ©trable qui nâa point de marque, qui contient tout et qui renferme Ă©galement les deux tĂȘtes. Toute chose possĂšde une organisation, tandis que lui est en dehors du nombre, en dehors de ce qui peut ĂȘtre comptĂ© ; il ne peut ĂȘtre conçu que par le dĂ©sir du cĆur, et câest pourquoi lâĂcriture dit : « Jâai dit : Je prendrai garde Ă mon chemin afin de ne pas pĂ©cher par ma langue. »
Le « Commencement » (Bereschith) se trouve dans lâAncien sacrĂ© ; ce Commencement est Ă©clairĂ© par le Bonheur ; câest la lumiĂšre de la Sagesse qui se rĂ©pand en trente-deux sentiers et qui jaillit du Cerveau mystĂ©rieux. LâAncien sacrĂ© rayonne par la Sagesse qui prend la forme de trois tĂȘtes, dont lâune renferme les deux autres. Ces trois TĂȘtes projettent leur lumiĂšre sur la « Petite Figure », et cette derniĂšre illumine tout. La Sagesse se manifeste et donne naissance Ă un fleuve qui arrose le jardin, il pĂ©nĂštre dans la TĂȘte de la « Petite Figure » et forme un Cerveau. De lĂ il se rĂ©pand dans tout le corps et il abreuve toutes les plantes, ainsi quâil est Ă©crit : « Et un fleuve sortait de lâĂden pour arroser le jardin. » Ensuite cette Sagesse pĂ©nĂštre de nouveau dans la TĂȘte de la « Petite Figure » et produit un autre Cerveau. De cette lumiĂšre sortent deux petits canaux qui se rĂ©unissent ensemble et leur point de jonction sâappelle « profondeur de la source », ainsi quâil est Ă©crit : « Les abĂźmes se sont ouverts par sa science. » De lĂ il pĂ©nĂštre de nouveau dans la TĂȘte de la « Petite Figure », forme un autre Cerveau, pĂ©nĂštre dans lâintĂ©rieur du corps et remplit tous les compartiments, ainsi quâil est Ă©crit : « Les compartiments sont remplis par la science. » Et tout est Ă©clairĂ© par la lumiĂšre du Cerveau suprĂȘme et mystĂ©rieux qui brille par lâintermĂ©diaire du « Bonheur ». Toutes les choses dĂ©pendent les unes des autres et toutes sont reliĂ©es les unes aux autres jusquâĂ ce que lâon sache que tout est un et que tout est lâAncien et rien nâest sĂ©parĂ© de lui.
Ces trois lumiĂšres, appelĂ©es PĂšres, Ă©clairent trois autres lumiĂšres appelĂ©es Fils, et toute cette lumiĂšre jaillit dâun seul point. Lorsque se manifeste lâAncien qui est la Bienveillance des bienveillances, tout est Ă©clairĂ© et tout se trouve dans la joie par faite. La Sagesse est appelĂ©e Ăden. LâĂden dĂ©rive de lâĂden supĂ©rieur, le plus mystĂ©rieux, qui nâa ni commencement ni fin, qui est cachĂ© et non rĂ©vĂ©lĂ©, et qui est appelĂ© « Hou » (lui), tandis que lâĂden infĂ©rieur a un commencement ; il est appelĂ© « Atah » (toi) et « Ab » (pĂšre), ainsi quâil est Ă©crit : « Car toi (atah) tu es notre pĂšre (ab). » Dans le livre dâexĂ©gĂšse de Rabbi Yebba le Vieil lard il est dit : la rĂšgle gĂ©nĂ©rale est que la Petite Figure porte le nom dâ « Atha » (toi) ; lâAncien saint et mystĂ©rieux est appelĂ© « Hou » (lui), et cela est exact. DĂšs que le Commencement se produit, mĂŽme mystĂ©rieux, il est appelĂ© « Atha ». Comme il est le Commencement, on lâappelle PĂšre ; il est le PĂšre des pĂšres. Le PĂšre procĂšde de lâAncien sacrĂ©, ainsi quâil est Ă©crit : « La Sagesse sort du NĂ©ant (AĂŻn) », car lâAncien sacrĂ© est insaisissable. Aussi lâĂcriture ajoute aussitĂŽt : « Ălohim connaĂźt sa voie », sa voie Ă proprement parler ; il connaĂźt Ă©galement « son lieu », et Ă plus forte raison sa voie ; bien mieux encore il connaĂźt la Sagesse qui est enfermĂ©e dans lâAncien sacrĂ©. Cette Sagesse est le Commencement de tout ; dâelle dĂ©pendent les trente-deux sentiers. La Loi est renfermĂ©e dans ces sentiers avec les vingt-deux lettres de lâalphabet et les dix paroles (commandements). Cette Sagesse est le PĂšre des pĂšres et en elle sont renfermĂ©s le Commencement et la Fin. Et câest pour quoi il y a deux sagesses, la supĂ©rieure et lâinfĂ©rieure. Quand elle se manifeste, elle a le nom de PĂšre des pĂšres, et tout nâest renfermĂ© quâen elle, ainsi quâil est Ă©crit : « Tu as fait toutes choses avec sagesse. »
Rabbi SimĂ©on leva ses mains ; il se rĂ©jouit et dit : Câest le mo ment de rĂ©vĂ©ler (un mystĂšre), et tout a besoin de ce moment (propice) : Nous avons appris quâĂ lâheure oĂč lâAncien sacrĂ© voulait Ă©tablir tout, il Ă©tablit dans les rĂ©gions suprĂȘmes quelque chose comme mĂąle et femelle. Dans lâendroit oĂč sont contenus le mĂąle et la femelle, ils ne subsistent que par un autre Ă©tat de mĂąle et de femelle. Et cette Sagesse qui contient tout, lorsquâelle se manifeste et resplendit grĂące Ă lâAncien sacrĂ©, elle ne brille que sous la forme de mĂąle et de femelle. Cette Sagesse se manifeste ; elle produit Bina (intelligence) ; il y a donc mĂąle et femelle, car HocmĂą (Sagesse) câest le PĂšre, et Bina (Intelligence) câest la MĂšre. Ils sont les deux plateaux dâune balance dont lâun est mĂąle, lâautre femelle. Câest grĂące Ă eux que tout est constituĂ© sous la forme de mĂąle et de femelle. Sans la HocmĂą, il nây aurait pas eu de Commencement, puisquâelle est le PĂšre des pĂšres, lâorigine de tout. Quand lâunion sâopĂšre, la foi naĂźt et se rĂ©pand dans le monde. Dans le livre dâexĂ©gĂšse de Eabbi Abba lâAncien, il est dit : Quâest-ce que Bina ? Bina est produit par lâunion du Yod et du HĂ©, comme son nom lâindique : Bina (Ben-Iah, fils de Dieu) ; câest la perfection de tout. Quand les deux sont unis et que le Fils est avec eux, la synthĂšse parfaite est rĂ©alisĂ©e ; car ainsi se trouvent rĂ©unis le PĂšre, la MĂšre, le Fils et la Fille. Ces paroles ne sont rĂ©vĂ©lĂ©es quâaux grands saints qui peuvent pĂ©nĂ©trer dans les voies du Saint, bĂ©ni soit-il, sans dĂ©vier Ă droite ni Ă gauche, ainsi quâil est Ă©crit : « Car les voies du Seigneur sont droites ; les justes y marchent sĂ»rement ; mais les pĂ©cheurs y trĂ©buchent. » Heureuse la part de celui qui connaĂźt ce chemin et ne dĂ©vie point et ne se trompe pas ; car ces paroles sont mystĂ©rieuses, et les Saints dâen haut sont illuminĂ©s par elle comme par la lumiĂšre dâune lampe. Ces paroles ne sont enseignĂ©es quâĂ celui qui sait entrer et sortir sans se tromper, car celui qui nâest pas dans ce cas, il aurait mieux valu pour lui de ne pas naĂźtre. Il est connu de lâAncien sacrĂ©, le MystĂ©rieux des mystĂ©rieux. Que ces paroles rayonnent dans mon cĆur avec lâamour parfait et la crainte du Saint, bĂ©ni soit-il ! Les enfants rĂ©unis ici le savent aussi ; car ils Ă©taient entrĂ©s et sortis illuminĂ©s par ces paroles ; mais ils ne les connaissaient pas encore toutes ; mais maintenant ils reçoivent toute la lumiĂšre dans la perfection. Heureux mon sort et heureux le leur dans ce monde !
Rabbi SimĂ©on ajouta : Tout ce que je viens de dire de lâAncien sacrĂ© et de la Petite Figure dĂ©signe une seule et mĂȘme chose ; tout est un et il nây a pas de sĂ©paration. BĂ©ni soit-il et bĂ©ni soit son nom Ă©ternellement. Remarquez que le premier Point appelĂ© PĂšre est contenu dans la lettre Yod qui dĂ©pend du Bonheur sacrĂ©, et câest pourquoi cette lettre renferme toutes les autres lettres ; elle est la plus cachĂ©e de toutes les lettres. Le Yod est le commencement et la fin de toutes choses ; câest le fleuve qui jaillit au dehors et qui est appelĂ© « monde futur ». Câest le monde dâavenir et qui ne ces sera jamais dâexister. Et câest lĂ la joie des justes, de ceux qui sont dignes du monde futur, du jardin toujours arrosĂ©. Câest de lui que lâĂcriture dit : « … Et comme une source dont les eaux ne tarissent point. » Le monde futur a Ă©tĂ© créé par le Yod, ainsi quâil est Ă©crit : « Et un fleuve sort de lâĂden pour arroser le jardin. » Yod (valeur numĂ©rique dix) contient les deux lettres Vav et Daleth (valeur numĂ©rique dix). Dans le livre dâexĂ©gĂšse de Rabbi Yebba le Vieillard, il est dit : Pourquoi les lettres Vav et Daleth sont-elles comprises dans le Yod ? La plantation du jardin est appelĂ©e Vav, et il y a un autre jardin qui est appelĂ© Daleth ; câest le Vav qui arrose le Daleth. Daleth (quatre) reprĂ©sente les quatre fleuves, et câest le mystĂšre du verset : « Et un fleuve sort de lâĂden, et, delĂ , il se divise en quatre. » Quâest-ce quâEden ? Câest la Sagesse suprĂȘme ; câest le Yod. « … Qui abreuve le jardin » : câest le Vav. « … Et, de lĂ , il se divise en quatre » : câest le Daleth. Tout est contenu dans le Yod, et câest pour quoi il est appelĂ© le PĂšre de tout, PĂšre des pĂšres, Principe de toutes choses, appelĂ© » Maison de tout », ainsi quâil est Ă©crit : « Avec HocmĂą (Sagesse) la maison sera bĂątie. » Et ailleurs : « Tu as fait toutes choses avec HocmĂą (Sagesse). » Dans cet endroit, il nâest pas rĂ©vĂ©lĂ© ni connu ; car il est uni Ă la MĂšre et il ne se manifeste que par la MĂšre. Câest pourquoi la MĂšre est la SynthĂšse de tout ; câest par elle quâil se fait connaĂźtre et câest par elle quâil se manifeste. La MĂšre est considĂ©rĂ©e comme le Commencement et la Fin de tout, et elle renferme tout. Le Nom sacrĂ© est la SynthĂšse des synthĂšses. JusquâĂ maintenant, je ne faisais quâallusion aux mystĂšres, sans les expliquer ; maintenant, je vais en dĂ©voiler les cĂŽtĂ©s. Le Yod est renfermĂ© dans la Sagesse (HocmĂ ). HĂ©, câest la MĂšre, et qui est ap pelĂ©e Bina. Vav et HĂ© sont les deux enfants qui sont couronnĂ©s par la MĂšre. Nous avons appris que Bina est la synthĂšse de tout. Le Yod sâunit Ă la MĂšre et produit le Fils (Ben), et câest lĂ lâexplication du mot Bina qui est composĂ© de Ben (Fils) et des lettres Yod (PĂšre) et HĂ© (MĂšre). Remarquez que tantĂŽt lâIntelligence est ap pelĂ©e « Bina », et tantĂŽt « ThebounĂą » ; elle porte ce dernier nom quand elle allaite ses deux enfants, le Fils (Ben) et la Fille (ou-Bath) qui sont symbolisĂ©s par le Vav et le (dernier) HĂ© (du TĂ©tragramme). A ce moment, elle est appelĂ©e « ThebounĂą » qui est composĂ© des mots Ben (fils) ou-Bath (et fille), câest-Ă -dire Vav et HĂ©, et tout nâest quâun. Dans le livre de Rab Hammenouna le Vieillard, il est dit que le roi Salomon a rĂ©vĂ©lĂ© la premiĂšre parure en disant : « Tu es belle, ma compagne », et la deuxiĂšme parure en lâappelant « fiancĂ©e », qui dĂ©signe la femme infĂ©rieure. Dâautres appliquent ces deux noms Ă la femme dâen bas ; ce nâest pas juste ; car le premier HĂ© nâest pas appelĂ© FiancĂ©e ; ce nâest que le dernier qui porte ce nom Ă des Ă©poques dĂ©terminĂ©es. Il y a des Ă©poques oĂč le mĂąle ne sâunit pas Ă elle, ainsi quâil est Ă©crit : « Tu ne tâapprocheras point de la femme pendant ses impuretĂ©s. » Lorsquâelle se purifie et que le mĂąle dĂ©sire sâunir avec elle, elle est appelĂ©e « fiancĂ©e ». Par contre, pour la MĂšre, la bienveillance ne cesse jamais ; elle sort toujours avec lui et demeure avec lui ; lâun ne se sĂ©pare pas de lâautre, et ils ne se quittent pas ; câest pourquoi il est dit : « Un fleuve sort de lâĂden. » II jaillit continuellement sans sâarrĂȘter. Câest pourquoi il est dit : « … Comme une source dont les eaux ne tarissent jamais. » Et câest pourquoi Salomon, en parlant de sa mĂšre, lâappelle « m a compagne » ; une bienveillance fraternelle les unit toujours dâune maniĂšre par faits. Mais lâautre est appelĂ©e « fiancĂ©e » ; car elle est une vraie fiancĂ©e ; câest pourquoi le roi Salomon fait connaĂźtre ces deux formes de la femme : la premiĂšre est mystĂ©rieuse ; la seconde est plus manifeste et pas aussi insaisissable que la premiĂšre. Mais toute louange sâadresse Ă celle qui est supĂ©rieure, ainsi quâil est Ă©crit : « Elle est une Ă sa mĂšre- ; elle est la prĂ©fĂ©rĂ©e de celle qui lâa enfantĂ©e. » Et parce que la mĂšre est couronnĂ©e de la couronne de la fiancĂ©e et que la bienveillance du Yod ne cesse jamais pour elle, la libĂ©ration des serviteurs est dans son pouvoir, la libĂ©ration de tous, la libĂ© ration des coupables, la purification de tout ; ainsi quâil est Ă©crit : « Car en ce jour il vous absoudra. » Et ailleurs : « Vous sanctifie rez la cinquantiĂšme annĂ©e ; câest le JubilĂ©. » Quel est le sens du mot « Jobel » (JubilĂ©) ? Le mĂȘme que dans le verset : « Et prĂšs des eaux (joubal) il Ă©tendra ses racines. » Car le fleuve jaillit dâune source intarissable et coule au dehors sans sâarrĂȘter.
Il est Ă©crit : « Tu appelleras lâIntelligence (Bina), et que ta voix invoque la Prudence (ThebounĂą). » Pourquoi le verset ajoute-t-il ThebounĂą ? Mais tout doit sâexpliquer ainsi que nous lâavons dit. Lequel des deux est supĂ©rieur ? Câest Bina, car il se compose du Fils (Ben), du PĂšre (Yod) et de la MĂšre (HĂ©). ThebounĂą ne renferme que le Fils (Ben) et la Fille (Bath) et les lettres Vav (fils) et HĂ© (fille). Le PĂšre est uni Ă la MĂšre ; la MĂšre veille sur ses enfants (ThebounĂą), mais elle ne se manifeste pas. La rĂ©union des deux enfants est appelĂ©e ThebounĂą ; celle du PĂšre, de la MĂšre et du Fils est appelĂ©e Bina. Et câest Bina qui synthĂ©tise tout. Le PĂšre, la MĂšre et le Fils sont appelĂ©s Sagesse (HocmĂą), Intelligence (Bina) et Savoir (Daâath). Comme le Fils porte les signes caractĂ©ristiques du PĂšre et de la MĂšre, on lâappelle « Savoir » : .car il est leur tĂ©moin. Et ce Fils est appelĂ© « Premier-nĂ© », ainsi quâil est Ă©crit : « IsraĂ«l est mon fils, mon premier-nĂ©. » Comme premier-nĂ© il hĂ©rite deux parts ; et quand ses couronnes se multi plient, il prend trois parts. Mais que ce soit deux parts ou trois parts, cela revient au mĂȘme ; car il reçoit lâhĂ©ritage de son PĂšre et de sa MĂšre. Quel est cet hĂ©ritage ? Ce sont deux couronnes renfermĂ©es en eux et quâils transmettent au Fils. Du PĂšre il reçoit la couronne appelĂ©e « GrĂące » (HĂ©sed), et de la MĂšre la couronne appelĂ©e « Rigueur » (Gueboura). Ces couronnes viennent se placer sur sa tĂȘte et il les unit. Et lorsque ces couronnes sâilluminent, le PĂšre et la MĂšre sont prĂšs de lui. Ces couronnes sont les phylactĂšres de la tĂȘte. Le Fils prend possession de tout, il hĂ©rite de tout et il se rĂ©pand partout. Le Fils transmet lâhĂ©ritage Ă la Fille qui est nourrie par lui. Car la loi est que le fils hĂ©rite du pĂšre et de la more, et non la fille ; câest par le fils quâelle est nourrie, ainsi quâil est Ă©crit : « Et en lui il y avait la nourriture pour tous. » Le PĂšre et la MĂšre sont rĂ©unis ensemble ; mais câest le PĂšre qui est le plus mystĂ©rieux. Tout dĂ©pend de lâAncien sacrĂ©, du Bonheur sacrĂ©, Gloire de toutes les gloires. Le PĂšre et la MĂšre Ă©difient la Maison, comme je lâai dit et ainsi quâil est Ă©crit : « Câest par la Sagesse (HocmĂą) que la Maison sera bĂątie, et par la Prudence (TheÂbounĂą) quâelle sera affermie ; et, par le Savoir, les chambres sont remplies de toute richesse prĂ©cieuse et agrĂ©able. » II est Ă©crit : « … Car câest doux quand tu les gardes en toi. » Rabbi SimĂ©on dit : Dans lâIdra, je nâai pas tout expliquĂ©, et toutes ces paroles mystĂ©rieuses je les ai gardĂ©es jusquâĂ prĂ©sent dans mon cĆur ; je veux les rĂ©server pour le monde futur ; car lĂ une question nous sera posĂ©e, ainsi quâil est Ă©crit : « Et la foi sera (la prĂ©occupation) de tes moments, la puissance des saluts, la sagesse et le savoir ; la crainte de Dieu sera son trĂ©sor. » On me demandera des paroles de sagesse. Et le Saint, bĂ©ni soit-il, dĂ©sire que jâen parle. Jâentrerai, je pĂ©nĂ©trerai dans son palais, et je me prĂ©senterai devant lui sans honte. Il est dit : « LâĂternel est le Dieu des savoirs. » Les « savoirs » dĂ©signent « Daâath », le Savoir qui remplit tout le palais ainsi quâil est Ă©crit : « Et par le savoir les chambres seront remplies. » Lâautre Savoir (le Savoir suprĂȘme) ne se rĂ©vĂšle pas ; car le MystĂ©rieux y pĂ©nĂštre et il est Ă©clairĂ© par le Cerveau, et câest de lĂ quâil se rĂ©pand dans tout le corps.
Dans le Livre des Traditions, il est dit que le mot « deâoth » (savoirs) doit ĂȘtre lu « âedouth » (tĂ©moignage) ; car il est le tĂ©moignage de tout, le tĂ©moignage des deux parts, ainsi quâil est Ă©crit : « Et il a Ă©tabli le tĂ©moignage en Jacob. » Bien que, dans le Livre Occulte, ces choses aient Ă©tĂ© dites dâune autre façon, tout ce que nous disons dans lâIdra au sujet du PĂšre et de la MĂšre est exact. Tout est en eux ; tous les mystĂšres sont contenus en eux ; eux-mĂȘmes sont contenus dans le Saint, lâAncien des anciens : en Lui tout est enfermĂ© ; il contient tout. BĂ©ni soit-il, et bĂ©ni soit son nom Ă©ternelle ment ! Toutes ces paroles sont sacrĂ©es, et on ne doit en dĂ©vier ni Ă droite ni Ă gauche ; seuls les initiĂ©s les connaissent. Jâavais peur jusquâĂ maintenant de les rĂ©vĂ©ler. Cependant je les rĂ©vĂšle aujourdâhui. Le Roi sacrĂ© sait que ce nâest pas pour ma gloire, ni pour la gloire de mon pĂšre que jâagis ainsi, maĂŻs uniquement pour ne pas Ă©prouver de la honte Ă mon entrĂ©e dans le Palais cĂ©leste. Dâailleurs, je vois que le Saint, bĂ©ni soit-il, et tous les justes Ă©pris de vĂ©ritĂ© sont ici prĂ©sents et donnent leur assentiment Ă mes rĂ©vĂ©laÂtions ; je vois que tous se rĂ©jouissent Ă nos noces. Heureux mon sort !
Rabbi Abba raconte : A peine la « Lampe Sainte », la « Lampe Sublime », a-t-elle terminĂ© la phrase, quâelle leva les bras en haut, en pleurant et en riant Ă la fois. Il voulait rĂ©vĂ©ler un mystĂšre, et il dit : Toute ma vie jâĂ©tais peinĂ© de ne pas pouvoir rĂ©vĂ©ler ce mystĂšre ; et maintenant on ne mâautorise pas Ă le rĂ©vĂ©ler. Il fit un effort, se mit sur son sĂ©ant et remua les lĂšvres ; il se prosterna trois fois, et personne ne pouvait lever le regard vers lâendroit oĂč il se trouvait, et moins encore pouvait-on le regarder lui-mĂȘme. Enfin il sâĂ©cria : Bouche, bouche, qui as Ă©tĂ© jugĂ©e cligne de profĂ©rer toutes ces paroles et dont la source ne tarit jamais, tu es comparĂ©e au fleuve qui sort de lâĂden ; câest Ă toi que sâappliquent les mots : « Et un fleuve sort de lâĂden », et : « … Comme une source dont les eaux ne dĂ©faillent point. » Sois tĂ©moin que, pendant toute ma vie, jâai ardemment souhaitĂ© de voir ce jour et je nâai obtenu quâaujourdâhui de recevoir la couronne dont je me vois parĂ©. Et maintenant je veux rĂ©vĂ©ler des paroles qui formeront des couronnes en prĂ©sence du Saint, bĂ©ni soit-il, qui ne sâĂ©loignera plus dâici pour retourner dans sa rĂ©gion, car ce jour est dans son pouvoir. Je commence ma rĂ©vĂ©lation, afin que, sans honte, jâentre dans le monde futur. Il est Ă©crit : « LâĂ©quitĂ© (tzedeq) et la justice (mischpat) sont lâappui de ton trĂŽne ; la clĂ©mence et la vĂ©ritĂ© marchent devant ta face. » Quel est le sage qui pourra contempler les voies de lâAncien suprĂȘme, ses jugements de vĂ©ritĂ©, jugements parĂ©s de couronnes suprĂȘmes ? Car jâai dit que toutes les lampes sont Ă©clairĂ©es par cette Lampe suprĂȘme, la plus mystĂ©rieuse. Câest elle qui illumine tous les degrĂ©s. Par sa lumiĂšre sont rĂ©vĂ©lĂ©es les parties accessibles de chaque degrĂ©. Toutes les lumiĂšres sont attachĂ©es les unes aux autres ; lâune est Ă©clairĂ©e par lâautre et elles ne se sĂ©parent pas. La lumiĂšre de chaque lampe est appelĂ©e « Parure du Roi », « Couronne du Roi ». Tout est Ă©clairĂ© par la LumiĂšre qui est Ă lâintĂ©rieur, mais qui ne jaillit pas au dehors. Tout est uni Ă cette LumiĂšre. Et ainsi tout monte en un seul degrĂ© et tout est couronnĂ© par la mĂȘme parole ; et lâun nâest pas sĂ©parĂ© de lâautre. Lui et son nom sont un. La lumiĂšre qui se rĂ©vĂšle est appelĂ©e « VĂȘtement du Roi ». La lumiĂšre qui est Ă lâintĂ©rieur est mystĂ©rieuse, et lĂ rĂ©side Celui qui ne se manifeste ni ne se rĂ©vĂšle. Toutes les lampes sont Ă©clairĂ©es par lâAncien sacrĂ©, le MystĂ©rieux des mystĂ©rieux, la Lampe suprĂȘme. Toutes ces lumiĂšres qui se manifestent nâexistent pas en dehors de la Lampe suprĂȘme mystĂ©rieuse et non rĂ©vĂ©lĂ©e. Parmi ces vĂȘtements de gloire, parures de vĂ©ritĂ©, lampes de vĂ©ritĂ©, il se trouve deux lampes qui forment la parure du trĂŽne du Roi, appelĂ©es ĂquitĂ© et Justice. Elles sont le commencement et la fin de toute foi ; elles couronnent toutes les rigueurs dâen haut et dâen bas ; tout est enfermĂ© dans la Justice, et lâĂquitĂ© est nourrie par elle. Quelquefois elle est appelĂ©e « Malki Tzedek, roi de Schalem » ; et alors les rigueurs qui se rĂ©veillent par la justice sont apaisĂ©es ; tout devient misĂ©ricorde et tout est en paix. LâĂ©quitĂ© est parfumĂ©e par lui (Malki Tzedek) ; les rigueurs sont apaisĂ©es, et descendent dans la paix et dans la misĂ©ricorde. Câest lâheure de lâunion du mĂąle et de la femelle, et tous les mondes sont dans lâamour et dans la joie. Mais quand le pĂ©chĂ© se multi plie dans le monde, lorsque le sanctuaire est profanĂ©, lorsque le mĂąle sâĂ©loigne de la femelle, et que le serpent puissant commence Ă se rĂ©veiller, malheur au monde qui doit se nourrir en ce moment de Tzedek ! De nombreuses lĂ©gions de rigueur inondent alors le monde et beaucoup de justes disparaissent de ce monde, et cela parce que le mĂąle sâest Ă©loignĂ© de la femelle et que Tzedek ne sâest pas approchĂ© de Mischpat. Câest pourquoi lâĂcriture dit : « Et il y a de ceux qui meurent sans Mischpat, » ; en effet, quand « Mischpat » est Ă©loignĂ© de « Tzedek » et nâest pas adouci par lui, alors Tzedek puise sa nourriture dans un autre endroit. Câest pourquoi le roi Salomon dit : « Jâai tout vu dans les jours de ma vanitĂ© (hebel) ; il y a tel juste qui pĂ©rit dans sa justice. » « Hebel » ne veut pas dire « vanitĂ© », mais « souffle » ; câest un des souffles dâen haut appelĂ© « Narine du Roi, royaume sacrĂ© ». Quand il se rĂ©veille avec rigueur, alors « il y a tel juste qui pĂ©rit dans sa justice », parce que Mischpat sâest Ă©loignĂ© de Tzedek, et câest pourquoi « il y a tel qui a pĂ©ri sans justice (mischpat) ».
Remarquez, lorsquâun juste se trouve dans le monde, quâil est aimĂ© du Saint, bĂ©ni soit-il, mĂȘme quand Tzedek sĂ©vit seul ; le monde peut ĂȘtre sauvĂ© par son mĂ©rite. Le Saint, bĂ©ni soit-il, dĂ© sire sa gloire et (le monde) ne craint pas sa rigueur. Mais si ce juste n est pas parfait, alors il craint mĂȘme Mischpat, Ă plus forte raison Tzedek. Le roi David disait dâabord : « Ăprouve-moi, Seigneur, Ă©prouve-moi et tente-moi », car je ne crains pas les rigueurs, ni mĂȘme Tzedek (seul) auquel je suis uni, ainsi quâil est Ă©crit : « Je verrai ta face avec Tzedek » ; je ne crains pas dâĂȘtre jugĂ©. Mais aprĂšs quâil eut pĂ©chĂ©, il eut peur mĂȘme de Mischpat, puis quâil a dit : « Nâentre pas avec ton serviteur en Mischpat. » Remarquez que quand Tzedek et Mischpat sont unis, Tzedek devient Tzedakah (charitĂ©), et la misĂ©ricorde remplit la terre, ainsi quâil est Ă©crit : « II aime Tzedek et Mischpat, et la terre est toute remplie de la misĂ©ricorde du Seigneur. » Je me rends ce tĂ©moignage que pendant toute ma vie je tremblais que le monde ne tombe sous les rigueurs de Tzedek et quâil ne soit dĂ©truit par ses flammes, ainsi quâil est dit : « Elle mange et sâessuie la bouche. » Et dans la suite des temps chacun (sauvera le monde ! selon ses moyens et selon la profondeur du puits. Dans cette gĂ©nĂ©ration, il y a des justes ; mais trĂšs restreint est le nombre de ceux qui pourront dĂ©fendre le trou peau par les quatre cĂŽtĂ©s. Jusquâici mes paroles Ă©taient enchaĂźnĂ©es les unes aux autres et expliquaient les choses cachĂ©es dans lâAncien sacrĂ©, le plus mystĂ©rieux ; jâai montrĂ© comment les uns sont en relations avec les autres ; Ă partir dâici, nous allons nous entretenir de la Petite Figure que je nâai pas encore expliquĂ©e dans lâIdra. Tout ce qui la concerne Ă©tait cachĂ© dans mon cĆur et nâavait pas encore pris une forme nette ; maintenant je conçois nettement toutes ces choses sacrĂ©es et je vais vous les rĂ©vĂ©ler. Heureuse ma part et heureuse la part de ceux qui seront les hĂ©ritiers, ainsi quâil est Ă©crit : « Heureux le peuple pour qui il en est ainsi. » Ce que nous avons dit au sujet du PĂšre et de la MĂšre qui sont unis dans lâAncien avec leurs parures est exact ; car du Cerveau mystĂ©rieux dĂ©pendent tous les mystĂšres qui sont unis Ă lui. Et mĂȘme quand toutes les choses seront dĂ©couvertes, seul lâAncien, lui et ses parures, demeureront cachĂ©s. Le Cerveau mystĂ©rieux nâest pas rĂ©vĂ©lĂ© ; le PĂšre et la MĂšre Ă©manent de ce Cerveau et sont attachĂ©s au Bon heur. La « Petite Figure » dĂ©pend de lâAncien sacrĂ© avec lequel elle ne fait quâun, ainsi que nous avons dĂ©jĂ dit dans lâIdra. Heureux le sort de celui qui entre et qui sort et qui connaĂźt les voies sans dĂ©vier nâi Ă droite ni Ă gauche ! Mais si quelquâun est entrĂ© et nâest pas sorti, mieux .eĂ»t valu pour lui quâil ne fĂ»t pas nĂ©, car il est Ă©crit : « Les voies du Seigneur sont droites. » Rabbi SimĂ©on dit : Jâai approfondi chaque jour ce verset : « Mon Ăąme se glorifie dans le Seigneur ; que lâhumble Ă©coute et se rĂ©jouisse. » Et voici que ce verset est accompli. « Mon Ăąme se glorifie dans le Seigneur. » En effet mon Ăąme est attachĂ©e Ă Lui ; elle brĂ»le pour Lui ; elle adhĂšre Ă Lui ; elle mĂ©dite sur Lui, et grĂące Ă cela elle remontera Ă sa place. « Que lâhumble Ă©coute et se rĂ©jouisse. » Ce sont les justes, les collĂšgues de 1â « Ăcole sainte » ; heureuse leur part ! Car ils viendront avec le Saint, bĂ©ni soit-il. Tous Ă©coutent mes paroles et se rĂ©jouissent ; câest pourquoi « glorifiez le Seigneur avec moi et nous exalterons son nom ensemble ». Rabbi SimĂ©on commença Ă parler ainsi : « Tels sont les rois qui rĂ©gnĂšrent au pays dâEdom avant que les enfants dâIsraĂ«l eussent un roi. » Et ailleurs il est Ă©crit aussi ; « Voici les rois ; ils se sont rĂ©unis et ils ont disparu. » « Ils se sont rĂ©unis » dans la terre dâEdom, terre oĂč rĂšgnent toutes les rigueurs. « Ils ont disparu », ainsi quâil est Ă©crit : « II est mort et un autre a rĂ©gnĂ© Ă sa place. » « Ils ont vu et ils ont Ă©tĂ© effrayĂ©s et ils se sont enfuis », parce quâils nâont pas Ă©tĂ© stables dans leur endroit, parce que les parures du Roi ne sâĂ©taient pas encore manifestĂ©es ; la Ville sainte et ses murailles nâĂ©taient pas encore Ă©levĂ©es. Câest pourquoi, « dĂšs que nous avons appris, dĂšs que nous lâavons vu », nous Ă©tions forcĂ©s de disparaĂźtre. Tous ont disparu, sauf un qui est restĂ© du cĂŽtĂ© mĂąle, ainsi quâil est Ă©crit : « Et Radar lui succĂ©da ; sa ville sâappela Paâou et sa femme Mehetabel, fille de Matred, fille de Mezaab. » Nous avons dĂ©jĂ expliquĂ© dans lâIdra qui est Mezaab.
Dans le livre dâexĂ©gĂšse de Rab Hammenouna le Vieillard, il est dit : « Et Hadar lui succĂ©da. » Le mot « Hadar » a le mĂȘme sens que « le fruit de lâarbre beau » (hadar). « Et le nom de sa femme Ă©tait Mehetabel », appelĂ©e aussi « branche de palmier » (Tamarim). Et ailleurs : « Le juste fleurira comme le palmier. » Cet arbre est mĂąle et femelle. Elle est appelĂ©e « fille de Matred », la fille de la rĂ©gion dâoĂč lâinquiĂ©tude se rĂ©pand dans le monde. Il est appelĂ© PĂšre, ainsi quâil est Ă©crit : « Lâhomme ne connaĂźt pas sa valeur et elle ne se trouve pas dans la terre de vie. » DâaprĂšs une autre explication, « fille de Matred » veut dire fille de la mĂšre du cĂŽtĂ© de laquelle viennent les rigueurs qui jettent lâinquiĂ©tude dans le monde. « Fille de Mezaab » veut dire quâelle tire sa nourriture des deux cĂŽtĂ©s et sa lumiĂšre Ă©galement, de la grĂące et de la rigueur. Avant la crĂ©ation du monde actuel, les faces ne regardaient pas les faces (lâunion entre mĂąle et femelle nâĂ©tait pas faite face Ă face), et câest pourquoi les mondes prĂ©existants ont Ă©tĂ© dĂ©truits. Aussi ces mondes sont appelĂ©s « Ă©tincelles volantes ». La chose est comparable Ă un artisan qui travaille le fer ; il frappe avec le marteau sur le fer rougi ; de nombreuses Ă©tincelles se rĂ©pandent dans toutes les directions ; mais il nâen reste pas trace au bout dâun instant : ce sont les mondes prĂ©existants ; et câest pourquoi ils nâont pas pu subsister, jusquâĂ ce que lâAncien sacrĂ© les eĂ»t affermis et que lâArtisan eĂ»t donnĂ© la forme Ă son Ćuvre. Câest pourquoi nous avons enseignĂ© quâune flamme fit jaillir des Ă©tincelles dans trois cent vingt directions ; ce sont ces Ă©tincelles qui sont appelĂ©es les mondes prĂ©existants et dont lâexistence a Ă©tĂ© Ă©phĂ©mĂšre. Ensuite lâArtisan donna la forme Ă son Ćuvre ; il lui donna une forme mĂąle et femelle, et grĂące Ă cela tout subsiste, mĂȘme les Ă©tincelles Ă©teintes. De la Lampe Ă©clatante sort une flamme qui frappe comme un marteau puissant et fait jaillir des Ă©tincelles, les mondes prĂ©existants. Celles-ci se mĂȘlent Ă un air trĂšs pur, et leur Ă©clat sâadoucit au moment de lâunion du PĂšre et de la MĂšre.
Le PĂšre, câest lâesprit cachĂ© dans lâAncien des jours, en qui est enfermĂ© cet air trĂšs pur. Ce dernier sâunit Ă la flamme qui sort de la Lampe Ă©clatante, cachĂ©e dans les entrailles de la MĂšre. Quand les deux sont assis, un CrĂąne puissant sort et il sâĂ©tend des deux cĂŽtĂ©s. De mĂŽme que lâAncien sacrĂ© se manifeste par trois tĂȘtes nâen formant quâune, ainsi toutes choses se manifestent par trois tĂštes, comme nous lâavons dit. Une rosĂ©e tombe de la TĂȘte blanche sur la « Petite Figure ». Cette rosĂ©e est de deux couleurs ; câest elle qui fĂ©conde le champ des « Pommiers sacrĂ©s », et câest avec elle quâon prĂ©pare la manne des justes dans le monde futur. Câest elle qui ressuscitera les morts. Cette manne, prĂ©parĂ©e avec la rosĂ©e cĂ©leste, nâest tombĂ©e quâune seule fois sur la terre, pendant que les IsraĂ©lites Ă©taient dans le dĂ©sert. Elle ne sâest pas renouvelĂ©e depuis. LâAncien les nourrit de cette rĂ©gion, ainsi quâil est Ă©crit : « Voici que je ferai pleuvoir pour vous du pain du ciel. » Et ailleurs : « Et Dieu te donnera la rosĂ©e du ciel. » Ces paroles se rapportent Ă cette Ă©poque. Pour les temps ultĂ©rieurs, il est dit que la nourriture de lâhomme par le Saint, bĂ©ni soit-il, sâobtient avec grande difficultĂ©. Elle est sous la dĂ©pendance du Bonheur et du Moment. Et câest pourquoi on dit que les enfants, la vie et la subsistance ne dĂ©pendent pas du mĂ©rite, mais du Bonheur. Toute chose dĂ©pend de ce Bonheur, comme nous lâavons dĂ©jĂ expliquĂ©. Neuf mille dizaines de milliers de mondes reçoivent leur subsis tance de ce CrĂąne. Cet air pur est renfermĂ©, puisquâil est la synthĂšse de tout et que tout est enfermĂ© en lui. Sa face sâĂ©tend des deux cĂŽtĂ©s par les deux lumiĂšres qui renferment tout. Et quand sa face contemple la Face de lâAncien sacrĂ©, tout est appelĂ© « Longue-Face ». Quelle en est la signification ? Câest la longanimitĂ© dont le Saint fait preuve mĂȘme envers les coupables. La guĂ©rison ne se produit quâau moment oĂč la face regarde la face, et câest pourquoi la longanimitĂ© est dĂ©signĂ©e par « Longue-Face ». Dans la cavitĂ© du CrĂąne, il y a trois lumiĂšres. On objectera : pourquoi trois ? Il y en a cependant quatre, ainsi que nous lâavons dit : lâhĂ©ritage de son PĂšre et de sa MĂšre et leurs deux trĂ©sors qui forment une couronne autour de la TĂȘte ; ce sont les quatre (compartiments des) phylactĂšres de la tĂȘte. Ensuite ils se rĂ©unissent de chaque cĂŽtĂ© ; ils brillent et pĂ©nĂštrent dans les trois cavitĂ©s de la TĂšte. Chacun sort de son cĂŽtĂ© et se rĂ©pand dans tout le corps. Ils se rĂ©unissent dans les deux Cerveaux, et le troisiĂšme les enferme et les unit. Chacun continue Ă se rĂ©pandre de chaque cĂŽtĂ© du corps et donne naissance Ă deux couleurs qui se confondent en une seule qui illumine la Face. Ces couleurs de la Face tĂ©moignent Ă lâĂ©gard du PĂšre et de la MĂšre, et cela sâappelle le Savoir des savoirs, ainsi quâil est Ă©crit : « Le Dieu des savoirs, câest le Seigneur. » Car il se manifeste par deux couleurs, « et devant lui les actions sont pesĂ©es », mais non devant lâAncien sacrĂ©. Pourquoi sont-elles affermies ? â Parce quâil a hĂ©ritĂ© les deux parts. Et il est dit : « Avec celui qui est bon tu es bon, intĂšgre avec lâhomme intĂšgre…, astucieux avec les per vers. »
Nos collĂšgues ont expliquĂ© vĂ©ridiquement le verset : « Et Jacob apprit Ă Rachel quâil Ă©tait le neveu de son pĂšre et quâil Ă©tait le fils de RĂ©becca », en disant que ce verset renferme le mystĂšre de la sagesse. « Fils de RĂ©becca » et non « fils dâIsaac » (qui Ă©tait du cĂŽtĂ© de la Rigueur) ; câest pourquoi Jacob est appelĂ© « parfait » ; câest lui qui est le Symbole de la foi ; et câest pourquoi le verset dit « il apprit » et non « il dit » ; il lui apprit les couleurs qui brillent dans la couronne de la tĂȘte, qui pĂ©nĂštrent dans les cavitĂ©s du crĂąne et qui se rĂ©pandent enfin dans tout le corps qui les rĂ©unit toutes. Dans lâAncien sacrĂ©, il nây a quâunitĂ© ; la libertĂ© et la vie pour tous Ă©manent de lui et non point la Rigueur. Ce nâest donc pas devant lâAncien sacrĂ© que les actions des hommes sont jugĂ©es. Du CrĂąne de la TĂȘte dĂ©pendent tous les chefs et les grands ; ils sont attachĂ©s aux extrĂ©mitĂ©s des Cheveux qui sont noirs. Les Cheveux sont entre mĂȘlĂ©s, attachĂ©s Ă la LumiĂšre suprĂȘme qui couronne la TĂȘte du PĂšre et au Cerveau qui est Ă©clairĂ© par le PĂšre. Dâautres cheveux sont Ă©clairĂ©s par la couronne de la MĂšre et par les autres cerveaux. Les uns et les autres sont entremĂȘlĂ©s ; par consĂ©quent ils sont tous unis au PĂšre, et tous les cerveaux sont unis au CrĂąne du Cerveau supĂ© rieur. Toute Ă©manation provient des trois cavitĂ©s du CrĂąne ; tout est uni au Cerveau ; tout est confondu dans le pur comme dans lâimpur.
Dans toutes ces explications et mystĂšres, il y a des choses cachĂ©es et des choses rĂ©vĂ©lĂ©es. Dans le verset : « Je suis lâĂternel ton Dieu, etc. », on trouve des allusions aux Cerveaux, aux lumiĂšres de la couronne de la TĂȘte et Ă leur pĂ©nĂ©tration dans les cavitĂ©s du CrĂąne. Toutes les extrĂ©mitĂ©s des Cheveux noirs tombent du cĂŽtĂ© des Oreilles. Câest pourquoi il est dit : « Seigneur, incline ton oreille, Ă©coute. » Câest pourquoi on a dit que celui qui dĂ©sire que le Roi incline son oreille vers lui doit dâabord rejeter les cheveux qui tombent sur lâoreille ; alors le Roi exaucera sa priĂšre (câest-Ă -dire quâil doit dâabord Ă©loigner les chefs delĂ Rigueur). Au milieu des Cheveux, on voit une sĂ©paration ; câest le sentier qui mĂšne vers lâAncien des jours ; câest le point de dĂ©part de toutes les voies de la Loi. Les chefs des gĂ©missements et des plaintes (de la Rigueur) sont suspendus aux extrĂ©mitĂ©s des Cheveux. Ceux-ci tendent des piĂšges aux coupables qui ne connaissent pas ces voies, ainsi quâil est Ă©crit : « La voie des impies est comme lâobscuritĂ©. » Tous ces chefs sont suspendus aux extrĂ©mitĂ©s des Cheveux rigides, et câest pourquoi ils sont rigides. Aux Cheveux lisses sont attachĂ©s les chefs de la misĂ©ricorde, ainsi quâil est Ă©crit : « Toutes les voies du Seigneur sont misĂ©ricorde et vĂ©ritĂ© », car ils sont attachĂ©s au Cerveau intĂ©rieur. Et chacun se manifeste selon la voie dont il Ă©mane. Un Cerveau donne naissance aux Cheveux lisses dâoĂč procĂšdent les MaĂźtres de la MisĂ©ricorde, ainsi quâil est Ă©crit : « Toutes les voies du Seigneur sont misĂ©ricorde et vĂ©ritĂ©. » Du second Cerveau, par les extrĂ©mitĂ©s des Cheveux rigides, procĂšdent et dĂ©pendent les maĂźtres des gĂ©missements et des pleurs. Câest dâeux que lâĂcriture dit : « La voie des mĂ©chants est comme lâobscuritĂ©, ils ne savent pas par quoi (bamah) ils trĂ©bucheront. » « Ils ne savent pas », ils ne veulent pas savoir ; « bamah » (pourquoi), il faut lire « be-imah » : par la MĂšre ils trĂ©bucheront. A cause des chefs des gĂ©missements et des pleurs qui sont attachĂ©s du cĂŽtĂ© de la MĂšre, du cĂŽtĂ© de la Rigueur, ils trĂ©bucheront. Du troisiĂšme Cerveau, des extrĂ©mitĂ©s des Cheveux qui sont au milieu de la TĂȘte, dĂ©pendent les chefs des chefs qui sont appelĂ©s « faces qui brillent et ne brillent pas » ; câest Ă eux que se rapportent les paroles : « Conduis avec prĂ©caution tes pas. » Tout se trouve dans les extrĂ©mitĂ©s des Cheveux de la TĂȘte.
Le Front du CrĂąne sert au chĂątiment des coupables. Quand le Front est dĂ©couvert, il est rouge comme une rosĂ©, et les maĂźtres de la Rigueur sĂ©vissent contre ceux qui nâont pas honte de leurs mauvaises actions. Tandis quâil est blanc comme la neige, lors quâil est dĂ©couvert, et câest alors lâheure propice Ă la priĂšre, parce que la ClĂ©mence rĂšgne partout. Dans le livre dâexĂ©gĂšse de Rabbi Yebba le Vieillard, il est dit : Ce front pur câest le front de lâAncien ; autre ment « metzah » (front) devient « maliatz » (il frappe), ainsi quâil est Ă©crit : « Et il frappe (mahatz) les extrĂ©mitĂ©s de Moab » ; câest le degrĂ© de Néçah (Victoire). Il y a plusieurs sortes de victoires ; les unes ne dominent que sur une seule partie et les autres se rĂ©pandent sur toutes les parties du corps. Pour que la Rigueur ne se rĂ©veille pas le jour du Sabbat Ă lâheure des vĂȘpres, le front de lâAncien sacrĂ© se dĂ©couvre. Toutes les rigueurs sâapaisent et ne sĂ©vissent pas. De ce Front dĂ©pendent les vingt-quatre tribunaux qui jugent ceux qui pĂšchent avec arrogance, ceux qui disent : « Comment Dieu le sait-il ? et le TrĂšs-Haut possĂšde-t-il la connaissance ? » Les tribunaux dâen haut ne condamnent pas le pĂ©cheur avant quâil nâait atteint lâĂąge de vingt ans. Les vingt-quatre tribunaux correspondent aux vingt annĂ©es des coupables et aux quatre sortes de mort que les tribunaux dâici-bas appliquent aux coupables, tout comme les tribunaux dâen haut. Ce nombre vingt-quatre correspond Ă©galement aux vingt-quatre livres de la Bible.
Les Yeux de la TĂȘte sont ces Yeux devant lesquels les coupables ne peuvent se cacher, les Yeux qui sommeillent et ne sommeillent pas, comme dit lâĂcriture : « Ses yeux sont comme ceux des yonim (tourterelles). » « Yonim » ne doit pas ĂȘtre traduit par « tourterelles » ; mais il a le mĂȘme sens que dans le verset : « Vous ne tromperez pas (thonou) lâun lâautre. » Câest pourquoi il est Ă©crit : « Et ils disent que :.Dieu ne voit pas. » Et lâĂcriture ajoute : « Celui qui a plantĂ© lâoreille nâentendrait pas, celui qui a formĂ© lâĆil ne verrait-il pas ? » La parure des Yeux est formĂ©e par les Cils disposĂ©s rĂ©guliĂšÂrement. Des Cils dĂ©pendent mille sept cents chefs inspecteurs qui livrent le combat ; et alors les intermĂ©diaires se dressent et ouvrent les yeux. Sur les tĂ©guments qui couvrent les yeux sont placĂ©es les paupiĂšres. Des milliers de myriades de chefs boucliers sont attachĂ©s Ă elles, et on les appelle « PaupiĂšres des yeux ». Tous ceux qui sont appelĂ©s « Yeux du Seigneur » ne sont pas ouverts et ne se rĂ©veillent pas, sinon au moment oĂč les sourcils elles paupiĂšres dâen haut se dĂ©tachent de ceux dâen bas. Alors les yeux sont ou verts ; câest comme quelquâun qui vient dâĂȘtre arrachĂ© au sommeil. Les Yeux regardent de tous cĂŽtĂ©s et ils voient « lâĆil ouvert » ; ils sont lavĂ©s par sa blancheur ; et, une fois purifiĂ©s, les maĂźtres de la Rigueur se soumettent Ă IsraĂ«l. Câest pourquoi lâĂcriture dit : « RĂ©veille-toi ; pourquoi dors-tu ? Ăveille-toi. »
Quatre couleurs apparaissent dans ces Yeux ; elles Ă©clairent les quatre compartiments des phylactĂšres par les effluves du Cerveau. Il y en a sept qui sont appelĂ©s « yeux du Seigneur », et la Providence Ă©mane de la couleur noire de lâĆil, ainsi quâil est dit : « II y a sept yeux sur une pierre » ; et ces couleurs brillent aux extrĂ©mitĂ©s. Dâautres proviennent de la couleur rouge ; ils sont appelĂ©s « chefs inspecteurs » de la Rigueur. Câest dâeux que lâĂcriture dit : « Les yeux du Seigneur inspectent toute la terre. » LâĂcriture emploie une forme fĂ©minine pour indiquer que câest du cĂŽtĂ© de la Rigueur. Dâautres proviennent de la couleur verte ; ils sont prĂ©posĂ©s pour faire connaĂźtre les actions soit bonnes soit mauvaises, ainsi quâil est dit : « Car ses yeux sont attentifs Ă toutes les voies de lâhomme. » Ils sont appelĂ©s « les yeux du Seigneur qui ins pectent ». Ici lâĂcriture se sert du masculin, parce quâils inspec tent les deux cĂŽtĂ©s, le bien et le mal. Dâautres enfin proviennent de la couleur blanche ; ceux-ci sont prĂ©posĂ©s Ă la MisĂ©ricorde, Ă tous les biens qui se trouvent dans le monde afin de combler IsraĂ«l de bonheur. Et alors les trois couleurs se confondent et sâunissent ; lâune dĂ©teint sur lâautre, sauf la blanche qui garde toujours sa cou leur, rĂ©unit toutes les autres, les couvre toutes et les transforme en sa propre couleur. Tous les ĂȘtres du monde ne pourront changer les couleurs infĂ©rieures, le noir, le rouge et le vert en blanc. Mais ici, par un seul regard, toutes sont unies et se transforment en blanc. Les paupiĂšres ne sont apaisĂ©es que par la couleur blanche ; ce sont les paupiĂšres qui permettent de voir toutes les couleurs ; autrement on ne pourrait regarder. Elles ne sont pas fixes et se meuvent continuellement ouvertes et fermĂ©es Ă cause de lâĆil ouvert qui les domine. Câest pourquoi lâĂcriture dit : « Et les Hayoth courent et viennent. » Nous lâavons dĂ©jĂ expliquĂ©. Il est Ă©crit s : « Tes yeux verront JĂ©rusalem, demeure paisible » ; et ailleurs : « Tou jours les yeux du Seigneur ton Dieu sont fixĂ©s sur elle depuis le commencement de lâannĂ©e… » Câest JĂ©rusalem qui le demande, ainsi quâil est Ă©crit : « La justice sĂ©journe en elle. » Ce verset se rapporte Ă JĂ©rusalem et non Ă Sion ; car « Sion sera rachetĂ©e par la justice (rigueur) » ; mais ici tout est misĂ©ricorde. « Tes yeux » sont Ă©crits au singulier ; câest lâĆil de lâAncien sacrĂ© et mystĂ©rieux. Et ailleurs on dit : « Les yeux du Seigneur ton Dieu sont sur JĂ©rusalem », en bien comme en mal, selon la couleur. Câest pour quoi ils nâont pas de fixitĂ©. Mais pour lâĆil de lâAncien sacrĂ©, tout est en bien, tout est en misĂ©ricorde, ainsi quâil est Ă©crit : « Je te rassemblerai par ma grande misĂ©ricorde. » Le mot « rĂ©schith » (commencement) est Ă©crit sans Aleph dans le verset : « Les yeux du Seigneur ton Dieu sont fixĂ©s sur elle depuis le commencement de lâannĂ©e jusquâĂ la fin » ; car câest du HĂ© infĂ©rieur que lâĂcriture parle, tandis que le HĂ© supĂ©rieur « a Ă©tĂ© jetĂ© du ciel sur la terre, la gloire dâIsraĂ«l ». Pourquoi ? Parce que « je revĂȘts les cieux de noir » ; les yeux sont couverts par le noir, par la couleur noire. Câest la rĂ©gion appelĂ©e « les Yeux du Seigneur » qui regarde JĂ©rusalem. « Depuis le commencement de lâannĂ©e… » Le mot « commencement » est Ă©crit sans Aleph, parce que la Rigueur sâest unie Ă ce cĂŽtĂ©, bien quâil nâappartienne pas entiĂšrement Ă la Rigueur. « Jus quâĂ la fin de lâannĂ©e… » LĂ , câest vĂ©ritablement la Rigueur, puisquâil est Ă©crit : « La rigueur habite en elle » ; car elle est la fin de lâan nĂ©e. Remarquez que la lettre « Aleph » seule est appelĂ©e« premier » ; le mĂąle se cache dans lâAleph ; il y est enfermĂ© sans se faire con naĂźtre. Quand lâAleph sâunit avec lâautre cĂŽtĂ©, il est appelĂ© « comÂmencement » (rĂ©schith). Ce nâest pas une union Ă proprement parler ; mais lâAleph se rĂ©vĂšle en lui et lâĂ©claire, et alors il se nomme le « Commencement ». MĂȘme ce Commencement ne se trouve pas dans JĂ©rusalem ; car, sâil y Ă©tait, elle existerait toujours. Câest pour quoi le mot « rĂ©schith » est Ă©crit sans Aleph. Mais, pour le monde futur, il est Ă©crit » : « Je suis le premier pour Sion ; le voici, le voici. »
Le Nez de la « Petite Figure » constitue la caractĂ©ristique du visage. Le Nez de la « Petite Figure » diffĂšre de celui de lâAncien sacrĂ© et mystĂ©rieux ; car, alors que les Narines de lâAncien sacrĂ© ne rĂ©pandent que vie, celles de la « Petite Figure » rĂ©pandent Ă la fois vie et mort, ainsi quâil est Ă©crit : « Une fumĂ©e montait de son nez. » Toutes les couleurs sont enfermĂ©es dans cette fumĂ©e et de nombreux chefs de la Rigueur sont attachĂ©s Ă elle. Ils ne peuvent ĂȘtre apaisĂ©s que par la fumĂ©e de lâautel dâici-bas, ainsi quâil est Ă©crit : « Et le Seigneur sentit une odeur suave. » LâĂcriÂture ne dit pas « odeur du sacrifice », mais « odeur suave », parce que les chefs de la Rigueur furent apaisĂ©s ; tous les chefs de Rigueur attachĂ©s au Nez furent apaisĂ©s. Nombreuses sont les rigueurs qui sont unies ensemble, ainsi quâil est Ă©crit : « Qui racontera les rigueurs du Seigneur ? Qui fera entendre toute sa louange ? » Ce Nez, par une de ses Narines, produit un feu qui dĂ©truit les autres feux, et par lâautre, la fumĂ©e. Et tous deux se trouvent dans la fumĂ©e et le feu de lâautel. Alors lâAncien trĂšs saint se rĂ©vĂšle, et tout sâapaise. Câest ce que dit lâĂcriture : « Et ma louange fermera les narines. » Le Nez de lâAncien sacrĂ© est long et Ă©tendu ; il est appelĂ© « Erekh AppaĂŻm » (long-nez, longanime) ; mais le Nez (de la « Petite Figure ») est court ; et, lorsque la fumĂ©e commence Ă sortir avec cĂ©lĂ©ritĂ© et la rigueur Ă sĂ©vir, qui peut lâarrĂȘter ? Câest le Nez de lâAncien. Tout est comme nous lâavons dit dans lâIdra et comme les collĂšgues lâont expliquĂ©. Dans le livre de Rab Hammenouna le Vieillard, on dit que ces deux Narines produisent lâune la fumĂ©e et le feu, lâautre le repos et lâesprit de bienveillance ; elles contiennent la droite et la gauche, comme il est dit : « Son odeur est comme le Liban », et par le cĂŽtĂ© femelle « lâodeur de son nez est comme le pommier ». Si cela est vrai pour la femme, Ă plus forte raison pour Lui ! Rab Hammenouna a raison. Lorsque lâĂcriture dit : « Et le Seigneur sentit une odeur suave », elle fait allusion aux deux apaisements, lâun qui se produit lorsque lâAncien sacrĂ© et mystĂ©rieux se rĂ©vĂšle ; alors tout sâapaise et se parfume ; lâautre apaisement dâen bas, qui se produit par la fumĂ©e et le feu de lâautel, par la « Petite Figure ».
Les deux Oreilles Ă©coutent le bien et le mal, et toutes deux nâont quâun seul et mĂȘme but, ainsi quâil est Ă©crit » : « PrĂȘte, ĂŽ Seigneur, tes oreilles, et Ă©coute. » Lâoreille a dans son intĂ©rieur des canaux sinueux pour que la voix soit interceptĂ©e et monte au cerveau. Ce dernier lâexamine sans hĂąte ; car tout ce qui est fait en hĂąte ne peut pas ĂȘtre fait avec un parfait discernement. De ces Oreilles, dĂ©pendent tous les chefs ailĂ©s qui emportent la voix de ce monde et sont appelĂ©s « Oreilles du Seigneur ». Câest dâeux que lâĂcriture dit : « Car lâoiseau du ciel emporte la voix. » Ce verset prĂ©sente des difficultĂ©s : Dâabord de quelle voix sâagit-il ? Car, au commencement du verset, on dit : « MĂȘme dans ta pensĂ©e ne maudis pas le roi. » De mĂȘme lâĂcriture parle des « secrets de la chambre » ; pourquoi alors est-il dit que « lâoiseau du ciel emporte la voix » ? Il nây a pas de voix ici. Mais en rĂ©alitĂ© tout ce que lâhomme pense et tout ce quâil agite dans son esprit ne produit pas la parole tant quâil ne lâa pas manifestĂ© par ses lĂšvres. Et lâhomme nâa pas pensĂ© Ă cela. Chaque parole que lâhomme profĂšre frappe les airs ; elle monte, plane dans lâair et devient voix. Les maĂźtres ailĂ©s saisissent cette voix, la font monter auprĂšs du Roi et la font entrer dans ses Oreilles, ainsi quâil est Ă©crit : « Et le Seigneur entendit la voix de vos paroles. » Et ailleurs : « Et le Seigneur entendit, et sa colĂšre sâenflamma. » Câest pourquoi, chaque fois que lâhomme adresse au Saint, bĂ©ni soit-il, une priĂšre ou une demande, il doit profĂ©rer ses paroles avec ses lĂšvres. Sans cela sa priĂšre nâest pas une priĂšre et sa demande nâest pas une demande. Mais quand les paroles sont profĂ©rĂ©es, elles frappent lâair, montent, deviennent voix ; ceux qui ont mission de les recevoir les reçoivent et forment une couronne sainte autour de la tĂȘte du Roi. Des trois cavitĂ©s du Cerveau, des gouttes tombent dans les Oreilles et forment le « fleuve Kerith », câest-Ă -dire sĂ©paration de lâoreille. La voix pĂ©nĂštre dans ces canaux sinueux et elle sâabreuve dans ce fleuve et demeure la ; et ainsi elle arrive Ă distinguer entre le bien et le mal, comme il est Ă©crit : « Car lâoreille discerne les paroles. » Parce que la voix sâest arrĂȘtĂ©e Ă ce fleuve et quâelle nây a pas pĂ©nĂ©trĂ© prĂ©cipitamment, câest pourquoi on peut distinguer entre le bien et le mal. « Et le palais goĂ»te la nourriture » pour quâelle ne pĂ©nĂštre pas prĂ©cipitamment dans le corps. Le palais goĂ»te ce qui est doux ; il goĂ»te et discerne ce qui est doux et ce qui est amer. De cette ouverture des oreilles, dĂ©pendent dâautres ouvertures : celles des yeux, celle de la bouche, celle du nez. De cette voix qui entre dans lâouverture des oreilles, une parcelle pĂ©nĂštre, si cela est nĂ©cessaire, dans lâouverture des yeux, et les larmes coulent. De cette voix qui entre dans lâouverture des oreilles, une parcelle pĂ©nĂštre, si cela est nĂ©cessaire, dans lâouverture du nez du chef Ă©missaire et produit la fumĂ©e et le feu, ainsi quâil est Ă©crit : « Et le Seigneur entendit, et sa colĂšre sâenflamma, et le feu du Seigneur sâalluma parmi eux. » Et si cela est nĂ©cessaire, cette voix pĂ©nĂštre Ă©galement dans lâouverture de la bouche, et celle-ci parle et Ă©met des phrases. Tout provient de cette voix qui est dans lâoreille ; elle pĂ©nĂštre dans tout le corps, et tout est mis en mouvement par elle. Tout dĂ©pend donc de lâoreille. Heureux celui qui veille sur ses paroles, comme dit lâĂcriture : « Garde ta langue du mal et tes lĂšvres de profĂ©rer lâiniquitĂ©. » A cette oreille est attribuĂ©e lâouĂŻe, et lâouĂŻe renferme le cerveau. La Sagesse y est enfermĂ©e, ainsi quâil est Ă©crit : « Tu donneras Ă ton serviteur un cĆur qui entend. » LâIntelligence y est Ă©galement enfermĂ©e, comme il est dit : « Parle, car ton serviteur Ă©coute. » Et ailleurs : c Car nous Ă©coutons. » Enfin le Savoir, ainsi quâil est Ă©crits : « Ăcoute, mon fils et conçois mes paroles. » Et plus haut : « Et tu conserveras en toi mes commandements. » Tout dĂ©pend des oreilles. Les priĂšres, les demandes et lâouverture des yeux dĂ©pendent de cette oreille, ainsi quâil est Ă©crit : « Incline ton oreille, Seigneur, et Ă©coute ; ouvre tes yeux et vois. » Lâun dĂ©pend de lâautre. De cette oreille dĂ©pendent les mystĂšres suprĂȘmes qui ne doivent pas ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©s au dehors, et câest pourquoi les sinuositĂ©s de lâoreille sont dirigĂ©es vers lâintĂ©rieur. Le mystĂšre des mystĂšres y est enfermĂ©. Malheur Ă lâhomme qui rĂ©vĂšle les mystĂšres. Lâoreille dont les sinuositĂ©s sont tournĂ©es vers lâintĂ©rieur ne rĂ©vĂšle pas les mystĂšres Ă ceux qui marchent dans les voies obliques ; elle les rĂ©serve pour ceux qui suivent le droit chemin, ainsi quâil est dit : « Le mystĂšre de Dieu pour ceux qui le craignent et son alliance pour le leur faire connaĂźtre. » Ceux qui marchent dans ses voies reçoivent ses paroles, mais ceux qui dĂ©vient du droit chemin les reçoivent Ă©galement, mais ils les font pĂ©nĂ©trer en hĂąte en eux et elles ne peuvent sây conserver. Tous les autres orifices sâouvrent en mĂȘme temps et ces paroles sâĂ©chappent par lâouverture de la bouche. Ces hommes sont appelĂ©s les « coupables de la gĂ©nĂ©ration » ; ils sont odieux au Saint, bĂ©ni soit-il.
Dans notre Mischna, nous avons appris quâils sont coupables comme sâils avaient commis lâhomicide et lâidolĂątrie. Tout cela est dĂ©duit du verset : « Tu ne diras pas du mal parmi ton peuple ; tu nâassisteras point (indiffĂ©rent) au sang de ton prochain ; je suis le Seigneur. » Celui qui a transgressĂ© le commencement de ce verset est coupable comme sâil avait transgressĂ© Ă©galement la fin du ver set. Heureuse est la part des justes desquels il est dit : « Celui qui a lâesprit fidĂšle cache la parole. » Celui qui possĂšde un esprit pro venant de la rĂ©gion suprĂȘme et sainte est sauvĂ© ; câest pourquoi on lâappelle « esprit fidĂšle ». Nous avons dĂ©jĂ dit que celui qui rĂ©vĂšle le mystĂšre prouve que son Ăąme ne provient pas du corps du Roi sacrĂ©. Et câest pour cela quâil ne peut pas garder le mystĂšre, car il ne provient pas de la rĂ©gion des mystĂšres. Et quand son Ăąme quittera son corps, elle ne sâattachera pas au corps du Roi, car ce nâest pas sa place. Malheur Ă cet homme, malheur Ă lui, malheur Ă son Ăąme. Heureux le sort des justes qui savent garder le secret, surtout les mystĂšres suprĂȘmes du Saint, bĂ©ni soit-il. Câest dâeux que lâĂcriture dit : « Tout ton peuple est un peuple de justes ; ils possĂ©deront la terre pour toujours. »
La Face est comparable Ă deux pommettes parfumĂ©es ; elle est le tĂ©moignage de tout ce que jâai dit, et tout tĂ©moignage dĂ©pend dâelle, et tout dĂ©pend du tĂ©moignage. Les pommettes sont blanc et rouge, tĂ©moignage du PĂšre et de la MĂšre, tĂ©moignage de lâhĂ©ritage quâil a reçu et qui les unit. Dans notre enseignement, nous avons Ă©tabli quelle est la distance entre le blanc et le rouge. Bien quâune distance de plusieurs milles sĂ©pare lâun de lâautre, tout est cepen dant rĂ©uni au cĂŽtĂ© blanc. Quand ce cĂŽtĂ© est Ă©clairĂ© par la blancheur de lâAncien, le blanc couvre le rouge et tout se trouve Ă©clairĂ©, ainsi quâil est dit : « Le Seigneur Ă©clairera sa face, etc. » Quand les coupables sont nombreux, le monde est menacĂ© de rigueurs. Le rouge se rĂ©pand sur la Figure et couvre le blanc, et tout est sous la dĂ©pendance de la Rigueur, ainsi quâil est Ă©crit : « La face de Dieu contre ceux qui font le mal… » Et ailleurs : « Le vĂȘtement de vengeance… » Lâun dĂ©pend de lâautre. Câest pourquoi le tĂ©moignage est partout. De nombreux chefs boucliers couvrent ces couleurs et les cachent. Quand ces couleurs sont illuminĂ©es, tous les mondes sont dans la joie ; quand le blanc Ă©claire, tout est visible sous cet aspect ; de mĂȘme, quand câest le rouge, tout apparaĂźt sous cette couleur. Aux pommettes, la Barbe commence Ă se montrer Ă partir du haut des oreilles ; elle descend tout le long des pommettes parfumĂ©es.
Les poils noirs de la Barbe ont un bel aspect, tel un jeune hĂ©ros Lâhuile dâonction de la Barbe suprĂȘme de lâAncien devient visible et fait briller la Barbe de la « Petite Figure ». La beautĂ© de cette Barbe consiste en ces neuf parures. Quand lâhuile dâonction qui Ă©mane des treize sources de la Barbe de lâAncien sacrĂ© Ă©claire cette Barbe, le nombre des parures est de vingt-deux. Tout est bĂ©ni, et IsraĂ«l lâAncien reçoit la bĂ©nĂ©diction. Et Ă ceci fait allusion le verset : « Bekha (en toi) sera bĂ©ni IsraĂ«l. » Nous avons dĂ©jĂ montrĂ© dans le saint Idra que toutes les parures de la Barbe proviennent de celles de lâAncien sacrĂ©. Nous allons rĂ©vĂ©ler maintenant ce que nous nâavons pas dit lĂ -bas afin dây pĂ©nĂ©trer sans honte. La Barbe est parĂ©e de neuf parures…
Ces parures sont au nombre de six et elles sont appelĂ©es neuf. La premiĂšre est produite par lâĂ©tincelle de la Lampe resplendissante qui va frapper sous les cheveux de la TĂȘte, dans la rĂ©gion de lâoreille. Elle va de lâouverture de lâoreille jusquâau commencement de 1a bouche. Cette parure ne se trouve pas dans lâAncien sacrĂ© ; elle provient du Bonheur de lâAncien sacrĂ© de qui dĂ©pend la source de la Sagesse… Quand la MĂšre sâenveloppe dâun air pur, elle se confond avec lui… Et lâĂ©tincelle entre et sort, et elles sâunissent pour former une seule parure. Et au moment voulu lâune couvre lâautre et la cache. Les deux sont nĂ©cessaires, lâune pour exercer la vengeance, et lâautre pour la misĂ©ricorde. Câest vers cette Barbe que le Roi David aspirait, ainsi que nous lâavons expliquĂ©. Dans cette Barbe il y a neuf parures. Les six cent mille y sont attachĂ©s ; ils se rĂ©pandent dans tout le corps. Les six parures qui dĂ©pendent des poils de la rĂ©gion des pommettes parfumĂ©es sont disposĂ©es par trois de chaque cĂŽtĂ©. Les trois autres parures dĂ©pendent de la Barbe ; lâune se trouve au-dessus des lĂšvres, les deux autres dans les poils de la Barbe qui descendent jusquâĂ mi-corps. Les six qui sont groupĂ©es par trois sâĂ©tendent sur tout le corps. Et comme les trois autres parures dĂ©pendant de la Barbe sont supĂ©rieures aux premiĂšres, elles expriment le Nom sacrĂ©. Câest Ă ces trois que font allusion les paroles de lâĂcriture : « Dans lâangoisse jâai invoquĂ© Jah ; le Seigneur est avec moi ; je ne crains personne. » Nous avons expliquĂ© dans lâIdra que les paroles : « Dans lâangoisse jâai invoquĂ© Jah » doivent ĂȘtre appliquĂ©es Ă la rĂ©gion oĂč la barbe commence Ă se dĂ©velopper, car cette rĂ©gion est loin de celle qui se trouve devant les oreilles, et elle est belle.
Dans le Livre dâExĂ©gĂšse de Rabbi Yebba, le Vieillard, il est dit que le commencement de la Barbe Ă©mane de la rĂ©gion de « JĂ©sed ». Il est Ă©crit : « A toi, Seigneur, la majestĂ©, la sĂ©vĂ©ritĂ© et la beautĂ©. » Tout y est contenu. Et Rabbi Yebba commence ainsi. Neuf se font voir, et dĂ©pendent de la Barbe, et elle commence au-devant des oreilles. Mais elles nâont pas de fixitĂ©, si ce nâest dans une autre rĂ©gion, ainsi que nous lâavons Ă©tabli. Et lorsque le inonde a besoin de misĂ©ricorde, le Bonheur de lâAncien se montre, et toutes les parures de la Barbe vĂ©nĂ©rable de la « Petite Figure » se trouvent dans la misĂ©ricorde. Et au moment voulu elles se trans forment en rigueur pour punir les ennemis dâIsraĂ«l, ceux qui lâop pressent. Tout lâornement de la Barbe consiste dans ces poils qui pendent, car toutes choses dĂ©pendent de lĂ . Tous ces poils dans la Barbe de la « Petite Figure » sont doux et rigides, parce que tous font plier les Rigueurs lorsque le Bonheur sacrĂ© se rĂ©vĂšle. Et lors quâil veut livrer le combat, il apparaĂźt comme un hĂ©ros fort, maĂźtre des victorieux de la guerre. Et alors est dĂ©pilĂ© qui est dĂ©pilĂ©, et est chauve qui est chauve. MoĂŻse invoque Ă©galement ces neuf parures, pour les changer en misĂ©ricorde. Car, bien que MoĂŻse ne mentionne pas les treize parures de misĂ©ricorde, il les avait dans sa pensĂ©e, puisquâil invoque le Bonheur de lâAncien sacrĂ© le plus mystĂ©rieux, appelĂ© « Puissance du Seigneur », ainsi quâil est Ă©crit : « Et maintenant que la puissance du Seigneur se manifeste. » Et cette force, et cette lumiĂšre dĂ©pendent du Bonheur. Par le fait mĂȘme de lâavoir mentionnĂ© et dây avoir pensĂ©, MoĂŻse a donc parlĂ© des neuf parures de la « Petite Figure ». Et ainsi, toutes elles Ă©taient Ă©clairĂ©es, et la Rigueur a disparu. Par consĂ©quent tout dĂ©pend du Bonheur. Lorsque les poils commencent Ă se former, il est comme un hĂ©ros, comme un maĂźtre des victoires. Lâhuile dâonction circule dans cette Barbe, par lâAncien inaccessible, ainsi quâil est dit : « …Comme lâhuile prĂ©cieuse sur la tĂȘte qui descend sur la barbe ; la barbe dâAaron. » Ces poils ne couvrent pas les lĂšvres, et les deux lĂšvres sont rouges comme la rosĂ©, ainsi quâil est Ă©crit : « Ses lĂšvres sont comme les rosĂ©s. » Les LĂšvres murmurent la Rigueur et murmurent la Sagesse. De ces LĂšvres dĂ©pendent les MaĂźtres qui veillent, MaĂźtres de la Rigueur, car, quand ces LĂšvres parlent bas, ils se rĂ©veillent pour exercer la justice dans les tribunaux. Et pour cela on les appelle « ceux qui veillent », ainsi quâil est Ă©crit : « …Parla sentence de ceux qui veillent. » Que veut dire « âIr » (veilleur) ? Dans le Livre dâExĂ©gĂšse, on lâexplique para ennemi » comme dans le verset : « Et il est de venu ton ennemi. » Les Rigueurs sĂ©vissent contre ceux qui nâont pas Ă©tĂ© jugĂ©s dignes de MisĂ©ricorde en haut. Alors se rĂ©veillent ceux qui sont appelĂ©s « Chefs de Rigueur ». Ces LĂšvres produisent la MisĂ©ricorde comme la Rigueur. « âIr » est aussi synonyme de « Saint » (Kadosch), Rigueur et MisĂ©ricorde. Entre ces LĂšvres, apparaĂźt la Bouche, lorsquâelle sâouvre- Par le souffle qui provient de la Bouche, plusieurs milliers et des dizaines de milliers sont revĂȘtus, et lorsquâil se rĂ©pand, les vrais prophĂštes sâen revĂȘtent, et tous sont appelĂ©s « Bouche du Seigneur ». Lorsque les paroles sortent de la Bouche, murmurĂ©es par les LĂšvres, elles Ă©clairent tous les huit cent mille mondes, et ensuite elles sâunissent en dix-huit voies et sentiers connus. Et tous sont dans lâattente de cette Bouche. Avec la Langue, il parle les grandes choses par lâunion de la puretĂ© et de la couronne. Câest pourquoi lâĂcriture dit : « Son palais est doux et tout en lui est dĂ©sirable. » « Palais » a le mĂȘme âsens que dans le verset : « Et le palais goĂ»te le manger. » Et tout en lui est dĂ©sirable. Dans ce mot, il y a le feu et lâeau (Rigueur et ClĂ©mence) ; lâun adoucit lâautre, et leurs couleurs sont belles quand ils sont unis. Dans le palais sont marquĂ©es les lettres qui se rĂ©vĂšlent avec leurs consonnes ; elles sont gravĂ©es Ă lâintĂ©rieur et se divisent en gutturales (Aleph, HĂ©, Heth, AĂŻn) et en palatales (Ghimel, Yod, Caph et Qouph). La lettre Aleph qui dĂ©pose les rois et les replace sur leurs trĂŽnes » ; la lettre Heth, qui descend et monte, et qui porte une couronne, domine le feu et se confond avec lâair. La lettre HĂ© Ă©mane de la MĂšre, inaccessible du cĂŽtĂ© fĂ©minin, elle sâĂ©tend dans le fĂ©minin dâen haut par le dĂ©sir de la citĂ© sainte qui les unit ensemble, ainsi quâil est dit : « … La montagne de la myrrhe, la colline de lâencens. » La lettre AĂŻn, image de la puretĂ©, est gravĂ©e sur les LĂšvres, branches qui sâagitent unies sur les cĂŽtĂ©s. Car câest dans les mystĂšres des lettres du roi Salomon, que ces quatre lettres gutturales sont unies aux quatre palatales Ghimel, Yod, Caph, Qouph. Il est Ă©crit : « Mange-t-on sans sel ce qui est fade ? Et trouve-t-on du goĂ»t ? » Et il est Ă©crit : « Et la paix sera lâĆuvre de la justice. » Et ailleurs : « Ils sont plus dĂ©sirables que lâor, que beaucoup dâor pur, et plus doux. » Doux, certainement. Le roi David dit : « Aussi, ton serviteur en est-il Ă©clairĂ©. » Je me rends tĂ©moignage que tous les jours jâai Ă©tĂ© plein de prudence Ă ce sujet, afin de ne pas tomber dans lâerreur Ă cet Ă©gard, Ă lâexception du jour oĂč je prĂ©parais les couronnes du Roi dans la caverne de Maronia. Je vis alors une flamme de feu qui flamboyait Ă lâentrĂ©e de la caverne, et jâen tremble. Depuis ce jour, jâai toujours pensĂ© Ă ces Lettres sans jamais les oublier. Heureuse est la part de celui qui goĂ»te avec prudence aux douceurs du Roi ! Câest Ă quoi font allusion les paroles de lâĂcriture : « GoĂ»tez et voyez, que le Seigneur est bon. » Et ailleurs : « Allez, mangez de mon pain. » Le MĂąle se rĂ©pand par « DaĂ th » (savoir) qui remplit tous les couloirs et toutes les piĂšces. Il commence parle sommet du CrĂąne, et il sâĂ©tend dans le corps entier, Ă travers la poitrine et les bras, et tout le corps. Au dos de celui-ci sâattache un rayon dâune splendeur trĂšs Ă©clatante, et qui est enflammĂ©, et il produit un certain CrĂąne qui est mystĂ©rieux de tous ses cĂŽtĂ©s. Et la lumiĂšre de deux cerveaux est gravĂ©e en lui. Et elle adhĂšre au cĂŽtĂ© du MĂąle ; câest pourquoi elle est appelĂ©e aussi : « Ma colombe, ma parfaite. » II ne faut pas lire : « tamathi » (ma parfaite), mais « toumathi » (ma jumelle). Les cheveux de la femme ont des couleurs diverses, ainsi quâil est Ă©crit : « La chevelure de ta tĂȘte est comme la pourpre. » La Rigueur est attachĂ©e lĂ par cinq rigueurs ; et la femme sâĂ©tend dans son cĂŽtĂ©, et elle sâattache au cĂŽtĂ© du mĂąle jus quâĂ ce quâelle soit sĂ©parĂ©e du cĂŽtĂ© de celui-ci, et quâelle sâapproche pour entrer en union avec lui, face Ă face. Et lorsquâils sont dans lâunion ils paraissent absolument comme un seul corps. De lĂ nous dĂ©duisons quâun homme seul est considĂ©rĂ© comme un demi-corps. Tout est en misĂ©ricorde lorsquâils sont unis, tout paraĂźt ĂȘtre rĂ©ellement un seul corps. Et en effet câest ainsi. De mĂȘme aussi ici, lorsque le mĂąle est en union avec la femelle, les deux constituent un seul corps ; et tous les mondes sont dans la joie, car tous reçoivent la bĂ©nĂ©diction de ce corps parfait. Et câest lĂ le mystĂšre du verset : « Le Seigneur bĂ©nit le septiĂšme jour, et le sanctifia. » Tout Ă©tait parfait en un seul corps, car la Matrona sâĂ©tait unie au Roi, ne formant quâun seul corps. Et pour cela les bĂ©nĂ©dictions ont lieu en ce jour-lĂ . Câest pourquoi on dit que celui qui nâest pas masculin et fĂ©minin (qui nâest pas mariĂ©) est appelĂ© « demi-corps » ; aucune bĂ©nĂ©diction ne peut reposer sur une chose Ă©brĂ©chĂ©e et en dĂ©faut ; elle ne repose que dans une rĂ©gion parfaite et sur un objet complet. Les choses incomplĂštes ne peuvent subsister, ni recevoir la bĂ©nĂ©diction pour lâĂ©ternitĂ©. La beautĂ© de la femme provient entiĂšrement de la beautĂ© de lâhomme. Nous avons expliquĂ© ces choses, et elles sont connues des disciples.
Au Principe femelle sont attachĂ©s tous les ĂȘtres dâici-bas. Câest de lui quâils tirent leur nourriture et leur savoir. De mĂȘme que la MĂšre sâunit avec le corps (du Roi) et que tout le corps est alimentĂ© par elle, de mĂȘme elle sâunit et nourrit ceux dâen bas. Il est Ă©crit : « Dis Ă la Sagesse : tu es ma sĆur. » II y a deux sagesses ; celle du Principe femelle est appelĂ©e la « Pe tite Sagesse », en comparaison de lâautre. Câest pourquoi lâĂcriture dit : « Nous avons une petite sĆur, et elle nâa point de mamelles. » Elle est petite pendant lâexil, mais elle est grande et puissante, puisquâelle est le complĂ©ment que le Roi sâassocie, ainsi quâil est Ă©crit : « Je suis une muraille et mes mamelles sont comme des tours. » « …Et mes mamelles… », parce quâelles sont pleines pour lâallaitement de tous. « …Comme des tours » : ce sont les grands fleuves qui procĂšdent de la MĂšre suprĂȘme. Le mĂąle sâĂ©tend Ă droite et Ă gauche, par lâhĂ©ritage quâil a reçu. Mais quand les couleurs (Rigueur et ClĂ©mence) sont entremĂȘlĂ©es, il sâappelle « Thiphereth » (magnificence). Il fait lâornement du corps et il devient un arbre grand et puissant, et beau Ă voir, ainsi quâil est Ă©crit : « Sous lui, les bĂȘtes des champs recherchaient lâombre, et les oiseaux du ciel se tenaient sous les branches, et il y avait en lui la nourriture pour tous. h Ses bras renferment : le bras droit la vie et la clĂ©mence (HĂ©sed), le bras gauche la mort et la Rigueur (Gueboura). Ses entrailles sont formĂ©es par la connaissance (DaĂ th), et elles rem plissent tous les couloirs et toutes les piĂšces, comme nous lâavons dit et ainsi quâil est Ă©crit : « Et les chambres sont remplies de savoir. » Le corps a aussi deux jambes : et le corps renferme aussi deux reins, et deux organes mĂąles. Car le Semen sacrĂ© et la force mĂąle sont rĂ©unis en eux, car les armĂ©es qui procĂšdent dâeux vont et sâarrĂȘtent dans lâorifice de lâorgane de la gĂ©nĂ©ration. Câest pour cela quâon les appelle « Ăebaoth » ; ce sont les deux SĂ©phiroth Néçah et Hod. La SĂ©phirĂą Thiphereth, câest le TĂ©tragramme ; les trois ensemble forment le nom sacrĂ© .AdonaĂŻ Ăebaoth. Lâorgane gĂ©nĂ©rateur mĂąle est lâextrĂ©mitĂ© du corps, et il symbolise la SĂ©phirĂą « Yesod », qui apaise le Principe femelle. Tout dĂ©sir dâunion des deux Principes Ă©mane de la SĂ©phirĂą « Yesod ». Cette derniĂšre a accĂšs dans la rĂ©gion fĂ©minine appelĂ©e Sion, rĂ©gion mystĂ©rieuse et cachĂ©e, ainsi quâil est Ă©crit : « LâĂternel a fait choix de Sion, et il lâa dĂ©sirĂ©e pour ĂȘtre sa rĂ©sidence. » La, veille du Sabbat, quand la Matrona sâunit au Roi face Ă face, ils ne forment quâun seul corps. Le Saint, bĂ©ni soit-il, sâasseoit sur son trĂŽne ; tout est parfait et tout reçoit le Nom du Saint, quâil soit bĂ©ni en toute Ă©ternitĂ©. Jâai diffĂ©rĂ© de manifester ces paroles jusquâĂ ce jour, qui restera couronnĂ© par elles pour le monde Ă venir. Heureuse est ma part !
Lorsque la Matrona est en union avec le Roi, tous les mondes reçoivent la BĂ©nĂ©diction, et les univers se trouvent dans la joie. De mĂȘme que le mĂąle est la synthĂšse de trois et que le Commencement opĂšre par trois, de mĂȘme toutes les choses sont ainsi ; et la fin de tout corps est ainsi ; et la Matrona nâest bĂ©nie que par la rĂ©union de ces trois SĂ©phiroth, Néçah, Hod, Yesod. Elle est apaisĂ©e, et elle reçoit la bĂ©nĂ©diction, dans ce lieu appelĂ© le Saint des Saints ici-bas, ainsi quâil est Ă©crit » : « Car câest lĂ oĂč le Seigneur a ordonnĂ© la bĂ©nĂ©diction. » II y a deux degrĂ©s, lâun en haut, lâautre en bas. Aussi, il nâest pas permis de pĂ©nĂ©trer dans le Saint des Saints, sauf au grand-prĂȘtre qui provient du cĂŽtĂ© de HĂ©sed. Nul autre ne pĂ©nĂštre dans le Saint des Saints dâen haut, que celui qui porte le nom de « HĂ©sed ». Câest lui seul qui entre dans le Saint des Saints, qui apaise lâĂpouse, et qui bĂ©nit la partie la plus intime du Saint des Saints, appelĂ©e Sion. Sion et JĂ©rusalem forment deux degrĂ©s, symbolisant lâun la MisĂ©ricorde, lâautre la Rigueur, ainsi quâil est Ă©crit : « Elle est rachetĂ©e par le jugement » ; et de JĂ©rusalem, « la justice fait son sĂ©jour en elle ».
Tout le dĂ©sir du mĂąle se porte vers la femelle. Et ces choses se nomment ainsi, parce que de lĂ proviennent les bĂ©nĂ©dictions pour tous les mondes ; et toutes choses reçoivent la bĂ©nĂ©diction. Ce lieu est appelĂ© Saint, et toutes les saintetĂ©s du mĂąle pĂ©nĂštrent lĂ par ce degrĂ©, ainsi que nous lâavons dit. Et tout Ă©mane de la TĂȘte suprĂȘme du CrĂąne masculin, du cĂŽtĂ© du Cerveau suprĂȘme, rĂ©sidence de tout. Et cette bĂ©nĂ©diction pĂ©nĂštre tous les membres du corps, jusquâĂ la rĂ©gion appelĂ©e « Ăebaoth ». Toute Ă©manation qui provient de tout le corps se rassemble lĂ , et pour cela il se nomme Ăebaoth, car toutes les ArmĂ©es des choses supĂ©rieures et des infĂ©rieures sortent delĂ . Et cette Ă©manation, dans le lieu oĂč elle se ras semble, et qui est Ă©mise par le Yesod trĂšs saint, est toute blanche, et pour cela, elle se nomme HĂ©sed. Câest par le Yesod que HĂ©sed entre dans le Saint des Saints, ainsi quâil est Ă©crit : « Car lĂ , le Seigneur a ordonnĂ© la bĂ©nĂ©diction, la vie jusquâĂ lâĂ©ternitĂ©. »
Rabbi Abba dit : A peine la Lampe Sainte prononça le mot « Vie », que ses paroles sâarrĂȘtĂšrent. Moi, jâĂ©crivais, et je croyais avoir encore beaucoup Ă Ă©crire, mais je nâentendais plus rien. Je ne pou vais pas lever la tĂȘte, car la lumiĂšre Ă©tait trĂšs grande, et je ne pou vais pas la contempler. Tout dâun coup je fus saisi de crainte, et jâentendais une voix qui disait : « La longueur des jours, et les annĂ©es de vie. » Jâentendais une autre voix qui disait : « II te demande la vie. » Pendant tout ce jour le feu ne se retira point de la maison, et personne ne pouvait sâen approcher Ă cause de la lumiĂšre et du feu qui lâenvironnaient. JâĂ©tais Ă©tendu Ă terre et je poussais des cris. Mais quand le feu se fut retirĂ©, je vis que la Lampe Sainte, le saint des saints, avait Ă©tĂ© enlevĂ© de ce monde. EnveloppĂ© (dans son manteau), il Ă©tait penchĂ© sur le cĂŽtĂ© droit, et sa face exprimait un sourire. Mais ĂlĂ©azar son fils se leva, et il prit ses mains et les couvrit de baisers ; pour moi, je lĂ©chais la poussiĂšre qui Ă©tait sous ses pieds. Ses disciples voulaient pleurer, mais ils ne pouvaient pas profĂ©rer une parole. A la fin, les disciples purent verser des larmes, et ĂlĂ©azar son fils tomba trois fois, sans pouvoir ouvrir la bouche. Enfin il dit : PĂšre, pĂšre, nous Ă©tions trois et lâun est parti. Maintenant les animaux le pleureront, les oiseaux voleront, et ils se cacheront dans les trous des rochers de lâim mense mer ; et tous les collĂšgues boiront du sang.
Rabbi HiyĂą se leva et dit : JusquâĂ maintenant la « Lampe Sainte » avait soin de nous. Maintenant ce nâest pas le temps (de se rĂ©pandre en lamentations), mais dâavoir soin de sa gloire (de lui rendre les derniers honneurs). Rabbi ĂlĂ©azar et Rabbi Abba se levĂšrent. Ils lui lavĂšrent le corps avec des aromates. On ne saurait dĂ©crire le trouble des collĂšgues. De bonnes odeurs sâexhalaient dans toute la maison. On le mit ensuite sur le lit, et nulle autre personne ne sâoccupait de lui Ă lâexception de Rabbi ĂlĂ©azar et de Rabbi Abba. Les chefs des villages de Tariqin et de Ăipori se disputaient avec les habitants de Maronia au sujet du lieu de lâenterrement ; chaque village prĂ©tendait ĂȘtre plus digne de cet honneur. Quand le lit fut sorti hors de la maison, il sâĂ©leva dans lâair. Un feu marchait devant le lit (sur lequel on portait Rabbi SimĂ©on Ă la sĂ©pulture), et on entendait une voix qui proclamait : Entrez et assistez aux noces de Rabbi SimĂ©on. « Que la paix vienne. Que celui qui a marchĂ© avec un cĆur droit se repose dans son lit. » Lorsquâon lâintroduisit dans la grotte (oĂč il fut enterrĂ©), une voix retentit dans la grotte et fit entendre ces paroles : « Cet homme a fait trembler la terrĂ©, il a fait trembler des royaumes. » De nombreux chefs cĂ©lestes restent inactifs aujourdâhui Ă cause de toi, Rabbi SimĂ©on, fils de JochaĂŻ, en qui son MaĂźtre se glorifie chaque jour. Heureux ton sort dans le monde dâen haut et dans celui dâici-bas ! Nombreux sont les trĂ©sors cĂ©lestes qui lui sont rĂ©servĂ©s, et câest de toi que lâĂcriture dit : « Mais pour toi, va jusquâau temps qui a Ă©tĂ© marquĂ©, et tu seras en repos et tu demeureras dans lâĂ©tat oĂč tu es jusquâĂ la fin de tes jours. »
Fin de lâIdra Zouta Kadisha
Plus de textes du Zohar :
- TraitĂ© des Palais de Zohar II â folio 244a Ă 269a ;
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- Zohar II. 278b â 296a â Tossaphoth ;
- LâIdra de Maskhanah â Zohar II 122b Ă 123b ;
- Les Palais du cĂŽtĂ© impur â Zohar II â folio 244a Ă 269a.
Plus sur le sujet :
Idra Zouta Kadisha, Zohar III ; 287b – 296b
Illustration extraite d’un manuscrit de la BibliothĂšque municipale de Marseille.
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