La Kabbale des RĂȘves

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La Kabbale des RĂȘves par Spartakus FreeMann. 

Ou l’utilisation des rĂȘves dans la dĂ©marche kabbalistique.

« Quoique j’aie cachĂ© Ma Face Ă  IsraĂ«l, Je veux communiquer avec lui par des songes » (Khag. 5b).

Ce court travail se veut plus dossier Ă  l’usage de ceux qui voudraient comprendre la place et l’utilisation des rĂȘves dans les pratiques Kabbalistiques. Il n’est pas travail acadĂ©mique ou dogmatique, il se contente d’exposer des faits ou des idĂ©es et laisse ainsi la voie ouverte Ă  ceux qui dĂ©sireraient aller plus loin dans l’étude et la pratique de l’onirisme kabbalistique, branche ou Ă©lĂ©ment autonome de la Kabbale prophĂ©tique.

Nous savons l’importance des rĂȘves dans l’équilibre de notre vie. Celui qui ne rĂȘve plus meurt, coupĂ© sans doute de l’Autre Monde, le Souffle ne reste pas dans le sein de celui qui ne peut plus ĂȘtre en contact avec les SphĂšres supĂ©rieure. Nous savons Ă©galement que tous les rĂȘves ne sont pas des « lumiĂšres » transmises mais des digestions psychologiques des Ă©vĂ©nements de la vie de tous les jours. Nous savons en outre que les rĂȘves peuvent n’ĂȘtre que la consĂ©quence d’une mauvaise alimentation ou de l’abus d’alcool. Nous ne discuterons ici que des rĂȘves « prophĂ©tiques », les rĂȘves qui induisent un changement dans notre vie et qui nous placent devant notre divinitĂ©, en contact avec la DivinitĂ© supĂ©rieure. Selon les sages rabbis, les sujets des rĂȘves touchent l’ñme humaine et, dans Berakhot 57b, on en parle comme une part de prophĂ©tie. Au travers des rĂȘves, nous communiquons avec toutes les entitĂ©s des autres mondes, qu’ils soient anges, dĂ©mons, ou Dieu lui-mĂȘme. Le rĂȘve, selon les rabbis, est aussi une mise en contact de notre esprit avec notre NĂ©shamah, inconscient.

Selon Zohar I, 183b, « rien ne se matĂ©rialise dans le monde qui n’ait Ă©tĂ© d’abord rĂ©vĂ©lĂ© Ă  une personne dans un rĂȘve » et Zohar I 251b, « les Ă©dits de la Cour CĂ©leste sont d’abord montrĂ©s aux enfants de l’homme dans les rĂȘves, ensuite aprĂšs un court laps de temps, les choses arrivent ».

Un rĂȘve peut nous rĂ©vĂ©ler nos pensĂ©es intimes les plus secrĂštes et les plus refoulĂ©es, nos peurs, nos aspirations, nos dĂ©sirs (voir Berakhot 55b). En un mot, le rĂȘve est une arme, un Ă©lĂ©ment de pouvoir que possĂšde l’humain pour comprendre et apprĂ©hender la CrĂ©ation et son CrĂ©ateur. Toujours selon le traitĂ© Berakhot 55b, il y a trois sortes de songes qui s’accomplissent : un songe matinal, un songe d’un ami qui nous concerne, un songe interprĂ©tĂ© au milieu mĂȘme d’un songe.

Les messages de nos rĂȘves possĂšdent leur propre langage et leur interprĂ©tation est une nĂ©cessitĂ© absolue comme cela nous est signalĂ© dans Zohar I 183b, 199b : « un rĂȘve qui n’est pas interprĂ©tĂ© est comme une lettre qui n’est pas lue, il se rĂ©alisera mĂȘme si l’on n’en est pas conscient ». Le langage des rĂȘves (et des visions) suit un systĂšme d’images qui a la capacitĂ© de nous frapper plus efficacement que n’importe quel autre langage. L’image se passe de mots pour communiquer avec nous et son message est plus rapidement apprĂ©hendĂ© par notre esprit, et notre Ăąme. Enfants n’avons-nous pas d’abord connu le monde par les images que par les mots ?

« Le CrĂ©ateur nous a modelĂ© afin que la part divine de notre Ăąme puisse ĂȘtre d’une certaine maniĂšre dĂ©tachĂ©e durant le sommeil de ses liens physiques. Les aspects supĂ©rieurs de l’ñme sont Ă©levĂ©s et sĂ©parĂ©s du corps. Un aspect de la part divine de l’ñme reste avec la part infĂ©rieure de l’ñme. Les aspects dĂ©tachĂ©s se meuvent dans certains royaumes spirituels et sont impliquĂ©s lĂ , soit avec des forces spirituelles qui se trouvent dans la nature, soit avec des anges ou des dĂ©mons. Ils expĂ©rimentent ce qui leur est dĂ©terminĂ© en ce royaume. Parfois, alors qu’ils se trouvent dans les sphĂšres supĂ©rieures, ils peuvent transmettre des informations reçues Ă  l’ñme qui est restĂ©e en bas. Cela rĂ©veille l’imagination et cause des images mentales. Parfois l’information est vraie et parfois elle est fausse, selon la source de ces informations. L’information elle-mĂȘme entre dans l’imagination et se mĂȘle avec les autres pensĂ©es, dĂ©sirs et phĂ©nomĂšnes physiques qui en perturbent la transmission. D’autres fois, les informations parviennent clairement » (Rabbi MoshĂ© ChaĂŻm Luzzatto, La Voie de Dieu, III 1:6).

Selon le Talmud (Berakhot 55b), il y avait du temps du Second Temple, 24 interprĂštes des rĂȘves qui en faisaient leur profession. Un jour Rabbi Binah’ah eut un rĂȘve et il se rendit chez chacun des interprĂštes afin d’en connaĂźtre la signification. Les 24 interprĂštes donnĂšrent une signification diffĂ©rente. Cela pourrait signifier que les 24 interprĂ©tations Ă©taient fausses, mais, toutefois, Rabbi Binah’ah relate ensuite que les 24 interprĂ©tations se rĂ©alisĂšrent toutes. Cela signifie donc le rĂȘve s’est accompli en 24 modalitĂ©s diffĂ©rentes dans la vie de Rabbi Binah’ah. Cela nous suggĂšre ici que l’interprĂ©tation du rĂȘve est toute aussi importante que le rĂȘve lui-mĂȘme et le Zohar I 183a nous met en garde : « on ne doit jamais raconter son rĂȘve Ă  n’importe qui si ce n’est Ă  un ami proche ».

« Celui qui est capable de discerner le contenu de l’imagination est quelqu’un qui est libre des dĂ©sirs physiques comme Joseph, qui conquit le dĂ©sir pour les femmes, et Daniel qui conquit le dĂ©sir pour la nourriture. Ils pouvaient interprĂ©ter les rĂȘves. Cela parce que la racine de toutes pensĂ©es rĂ©side dans nos dĂ©sirs. Les dĂ©sirs provoquent l’imagination dans l’esprit. Quelqu’un absorbĂ© par les pensĂ©es contrĂŽlĂ©es par les dĂ©sirs ne peut extraire l’essence de la vĂ©ritĂ© qui repose au sein de ces pensĂ©es » (Tzidkas HaTzaddik, Section Sept, Note 203).

Le Talmud, traitĂ© Berakhot est rempli d’instructions concernant les interprĂ©tations des rĂȘves et le Rabbi Shelomo Almoli a Ă©crit Ă©galement un magnifique manuel d’interprĂ©tation des rĂȘves, le Sefer Pitron Halamot.

Voici quelques exemples d’interprĂ©tations qui sont donnĂ©es par le Zohar :

– voir un chameau (gemal) dans un rĂȘve est le signe que l’on a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort mais que l’on a Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© de la sentence (Zohar II, 236a).

– voir la lettre Teth signifie du bon dans l’avenir (Zohar II, 230a) car cette lettre est l’initiale du mot « tov », bon.

– voir du vin dans un rĂȘve si l’on est Rabbi signifie « bon » (Zohar III, 14b), car l’étude de la Torah est comme le bon vin.

On peut se demander, en repensant Ă  l’histoire de Rabbi Binah’ah, pourquoi les interprĂ©tations peuvent diffĂ©rer. En fait, puisque nous sommes dans le monde des archĂ©types, il est normal que ce que verra un Rabbi selon sa propre conception du monde diffĂ©rera de ce que verra un autre Rabbi. Les rĂȘves sont donc individuels par leur interprĂ©tation, car un mĂȘme archĂ©type, ayant une base commune Ă  tous, sera adaptĂ© de maniĂšre diffĂ©rente par la psychĂ© de telle ou telle personne.

Un autre avertissement nous est donnĂ© par le Zohar (I, 150b) : « certains rĂȘves sont vrais et d’autres sont des mensonges » qui fait suite Ă  Berakhot 55a « il n’y a aucun rĂȘve qui n’ait une part de mensonge en lui ». Ainsi, dans le message du rĂȘve se glissent des Ă©lĂ©ments perturbateurs, des parasites qui doivent ĂȘtre analysĂ©s comme tels et rejetĂ©s lors de l’interprĂ©tation. De plus, il est certain que tous les rĂȘves ne proviennent pas de source divine ou sainte. Il se peut en effet qu’ils soient la rĂ©surgence de pulsions enfouies et destructrices. L’univers des rĂȘves est le royaume de l’inconscient et comme tel il est le domaine du bien ET du mal. « Lorsque l’ñme d’un homme s’élĂšve lorsqu’il dort, s’il est un pĂ©cheur alors son Ăąme est rejetĂ©e dans le lieu des forces et puissances du mal, c’est pourquoi si l’on se voit dans un rĂȘve dans un autre pays » (Zohar III, 222b).

Les rĂȘves peuvent Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©s afin d’invoquer non des anges, mais des dĂ©mons qui doivent rĂ©pondre dans le domaine onirique aux questions posĂ©es par le pratiquant : « Les maniĂšres licites de pouvoir appeler chaque puissance malĂ©fique ou une puissance satanique est d’invoquer son nom et ainsi qu’il te sera dit, c’est le vrai ; tu dois dire « Je te jure telle et telle Ammon de Non, le ministre de l’impuretĂ©, siĂ©geant au cĂŽtĂ© gauche de SamaĂ«l, viens avec un arc recourbĂ© dans ta main droite, et l’abomination de la croix dans ta main gauche, viens juste cette nuit, dans un rĂȘve, ou ce jour dans un rĂȘve et accomplis mon souhait en paroles ou sans paroles ». Ensuite, fais ton vƓu. Et il viendra et se rĂ©vĂ©lera Ă  toi sous la forme d’un homme chevauchant un Ăąne noir ou un Ăąne blanc, dans ces deux formes il se rĂ©vĂ©lera Ă  toi » (citĂ© dans Scholem « Le Maggid » p. 109). Il est interdit d’invoquer les dĂ©mons dans la tradition juive et ici, par le biais du monde des rĂȘves, la Kabbaliste ne transgresse aucun interdit. Il sort de la sphĂšre temporelle et se transporte dans les sphĂšres spirituelles oĂč l’interdit ne semble pas jouer.

« Je t’invoque et te demande de paraĂźtre immĂ©diatement, sans dĂ©lai ni obstacle, viens Ă  moi dans un rĂȘve de jour ou dans un rĂȘve de nuit, pendant que je dors, et non lorsque je suis Ă©veillĂ© » (Sefer ha-Meshiv citĂ© par Scholem dans « The Maggid », p. 109).

Les seuls moyens d’éviter de tomber sous l’influence de dĂ©mons ou d’esprits impurs lorsque l’on entre dans le royaume des rĂȘves sont : rĂ©citer le Shema IsraĂ«l, ainsi que des priĂšres qui se rĂ©vĂ©leront de trĂšs bonnes protections pour le voyage nocturne.

Un point important avec les rĂȘves c’est que l’élĂ©ment psychologique et l’élĂ©ment spirituel sont UN. On ne doit donc pas rejeter les Ă©lĂ©ments psychologiques des rĂȘves car eux aussi ils peuvent nous apporter un message. Cela est soulignĂ© par Zohar I, 199b : « on doit se souvenir d’un bon rĂȘve, et alors il se rĂ©alisera ; cependant, si le rĂȘve est oubliĂ© dans le cƓur de l’homme, il sera Ă©galement oubliĂ© dans le monde supĂ©rieur ».

« Dans un rĂȘve, une vision de la nuit
 alors, Il ouvre les oreilles des hommes
 afin qu’Il puisse guider l’homme dans sa conduite » (Job 33, 16-17). Les rĂȘves nous sont donnĂ©s afin de guider notre conduite et nous aider Ă  retourner vers Dieu. Le Zohar III, 105b nous dit : « quelqu’un qui n’a rien de rĂ©vĂ©lĂ© par ses rĂȘves est appelĂ© dĂ©mon ». Les rĂȘves implantent des messages dans le plus profond de notre psychĂ©, une forme de programmation qui ne prĂ©juge en rien de notre libre-arbitre, puisque nous pouvons dĂ©cider encore d’oublier ces rĂȘves.

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La Kabbale des RĂȘves
Le pont brisĂ© du rĂȘve, Salvador Dali.

Dans la Kabbale, selon Zev ben Shimon Halevi, les rĂȘves sont rĂ©partis en trois catĂ©gories. La premiĂšre concerne les Ă©vĂ©nements immĂ©diats qui sont liĂ©s Ă  la triade de Yessod, le lieu de l’ego, qui apportent dans les rĂȘves les moments relatifs aux activitĂ©s mondaines. La seconde se focalise sur Tiphereth, le lieu du Moi. LĂ , les inquiĂ©tudes de l’ñme sont ramenĂ©es de l’inconscient et projetĂ©es sur l’écran de Yessod durant le sommeil afin que l’attention de l’ego soit Ă©veillĂ©e Ă  ces problĂšmes. La troisiĂšme catĂ©gorie de rĂȘves au sein de la Kabbale est nommĂ©e « prophĂ©tique ». Selon la tradition, l’ñme, durant le sommeil, est libre de voyager dans le Monde de la Formation, ce genre de voyage s’apparente aux voyages en astral. Il est dit que ceux qui ont atteint un dĂ©veloppement spirituel suffisant sont alors capable de s’élever vers Yetsirah et de lĂ  vers Briah, le lieu oĂč l’ñme est alors en contact avec l’Esprit, ou Rouach ha-Kodesh, qui peut confĂ©rer Ă  celle-ci des visions prophĂ©tiques par le biais des rĂȘves.

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Le mois de Kislev, les rĂȘves et le Messie.

Le mois de Kislev est considĂ©rĂ© par les sages de la Kabbale comme le mois des rĂȘves par excellence. Ce mois est le neuviĂšme mois juif, et sur le pectoral du Cohen ha-Gadol, la neuviĂšme pierre Ă©tait l’amĂ©thyste ou « achlama », or, selon le Radak, on peut rapprocher ce mot de « chalam », Ś—ŚœŚ, rĂȘve, et il nous dit Ă  ce propos en son Livre des Racines HĂ©braĂŻques, « celui qui porte une amĂ©thyste Ă  son doigt aura sans aucun doute des rĂȘves ».

De la racine « chalam » provient Ă©galement le mot « hachlama » qui signifie santĂ© en gĂ©nĂ©ral (Ă  la fois physique et mentale). Selon certains, l’émergence d’un rĂȘve dans l’ñme est similaire au phĂ©nomĂšne d’une personne malade qui sue et qui en suant se dĂ©barrasse des mauvaises humeurs.

À ce sujet, le Bahir (40) nous dit : « Ses disciples lui demandĂšrent : Que signifie le point-voyelle holem, Ś—Ś•ŚœŚ, ? Il leur rĂ©pondit : C’est l’ñme et son nom est holem (rĂȘveur) ; si tu lui obĂ©is, tu guĂ©riras ton corps dans les temps Ă  venir : Mais si tu te rĂ©voltes contre elle, tu tomberas malade, et elle aussi ». On remarque ici que le mot « holem » qui sert Ă  dĂ©signer le point voyelle « o » est apparentĂ© au mot hachlama qui dĂ©signe guĂ©rison comme nous l’avons vu. Les trois mots « holem, hachlama et chalam (rĂȘve) » dĂ©rivent de la mĂȘme racine. Dans l’édition du Bahir par Gottfarstein, on peut lire en note : « Il est curieux de remarquer que le mot Halon, Ś—ŚœŚ•ŚŸ, qui signifie « fenĂȘtre », est Ă©galement apparentĂ© Ă  la notion d’ouverture, ouverture sur ce qui donne sur l’intĂ©rieur de l’ĂȘtre, soit sur ce qui lui est extĂ©rieur. Dans les deux cas, l’espace humain gagne en profondeur et en hauteur ».

Le Bahir (41) continue ainsi : « Et on dit encore : Chaque rĂȘve est dans le domaine du holem de mĂȘme que toute perle blanche dĂ©coule de veahlamah » (Exode 28 :19).

Dans la Bible, celui qui connaĂźt l’interprĂ©tation des rĂȘves est Joseph le Tsaddik, qui est le guĂ©risseur des Ăąmes (et lorsque l’ñme est saine le corps l’est aussi). Joseph « entend un rĂȘve afin de l’interprĂ©ter » (GenĂšse 40, 15), il comprend la lumiĂšre intime, la dimension de l’ñme du rĂȘveur qui lui relate son rĂȘve et donc, il sait comment interprĂ©ter son rĂȘve.

Le mois de Kislev se termine avec la fĂȘte de la Chanukah et le lien entre les rĂȘves et la Chanukah est rendu clair par la Torah Or de Rabbi Schneur Zalman de Liadi. Dans ce livre, le lien est Ă©tabli entre le Psaume 126 « nous seront comme des rĂȘveurs » et le 25e jour de Kislev qui marque la Chanukah. L’huile de la Chanukah est « l’huile pour la lumiĂšre », la source de lumiĂšre que le Messie rĂ©vĂ©lera. La vasque d’huile pure est le secret de la rĂ©vĂ©lation de la source divine des rĂȘves, manifestations de l’essence de Dieu, le niveau oĂč les paradoxes sont levĂ©s et oĂč les opposĂ©s sont unis. Le Targum traduit « nous Ă©tions des rĂȘveurs », « nous Ă©tions des malades et nous avons Ă©tĂ© guĂ©ris ». Le rĂȘve de l’exil, vĂ©cu en cette vie, est l’aspect de la maladie qui sera guĂ©rie par le Messie par le rĂȘve de la rĂ©demption. « Nous Ă©tions comme des rĂȘveurs » (hayinu k’cholmim) commence par les lettre Kaf et He (25) qui font rĂ©fĂ©rences au 25e jour de Kislev qui dĂ©bute la fĂȘte de Chanukah qui dure 8 jours. Huit (qui a la mĂȘme racine que huile, « shmone », « shemen ») est le nombre du Messie, car sa lyre comporte huit cordes qui font le parallĂšle avec les huit jours de Chanukah. Huit est le secret de « az » (alors).

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PriĂšre Ă  dire par ceux qui ne se souviennent pas de leurs rĂȘves selon le traitĂ© Berakhot.

« Seigneur de l’Univers ! Je suis Tien et mes rĂȘves sont Tiens ; un rĂȘve que j’ai rĂȘvĂ© et dont je ne connais la signification
 Si c’est un bon rĂȘve, renforce et fortifie-le et qu’il se rĂ©alise comme les rĂȘves de Joseph ; mais si il doit ĂȘtre amendĂ©, guĂ©ris-le comme les eaux de Marah furent guĂ©ries par les mains de MoĂŻses notre enseigneur, comme Myriam fut soignĂ©e de la lĂšpre, comme EzĂ©chias le fut de sa maladie, et comme les eaux de JĂ©richo furent adoucies par les mains d’Élie. Et comme Toi Tu tournas la malĂ©diction des maudits de Ballam en une bĂ©nĂ©diction, ainsi fais de mes rĂȘves de bonnes choses » (mĂ©ditation du « Ribbono Shel Olam »).

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ContrĂŽler ses rĂȘves selon le Zohar.

Le Zohar nous enseigne diffĂ©rents moyens afin de changer la qualitĂ© de nos rĂȘves, ces moyens doivent ĂȘtre utilisĂ©s avant le sommeil afin d’ĂȘtre efficaces.

Contemplation et introspection : chaque matin nous sommes renouvelĂ©s – nos Ăąmes sont telles une nouvelle crĂ©ation. Afin d’aider Ă  la re-crĂ©ation de l’ñme, il faut ĂȘtre attentif Ă  bien repasser dans son esprits les Ă©vĂ©nements de la journĂ©e, de les examiner de maniĂšre critique, tenter d’expurger les Ă©lĂ©ments nĂ©gatifs. Le tout est de rester honnĂȘte avec soi-mĂȘme et de ne rien se cacher. Il est nĂ©cessaire de se questionner sur les problĂšmes de la journĂ©e, ainsi que sur les choix de vie Ă  opĂ©rer. S’endormir avec un esprit clair mais calme, il ne faut pas essayer de fixer les problĂšmes au niveau de la conscience Ă  ce moment proche de l’endormissement, il faut simplement les passer en revue. Posez alors vos questions. Selon le Zohar, ces questions trouveront rĂ©ponses dans vos rĂȘves.

La priĂšre et la mĂ©ditation : nous pouvons utiliser diffĂ©rentes lettres le soir avant de nous endormir. On peut soit vibrer ou simplement mĂ©diter ces lettres qui attireront alors les Ă©nergies adĂ©quates auxquelles elles sont liĂ©es pendant le sommeil. Les lettres aideront en outre l’ñme Ă  s’élever dans les sphĂšres supĂ©rieures afin d’y recevoir le message attendu. On peut Ă©galement utiliser la priĂšre kabbalistique : « Sh’ma Ysrael AdonaĂŻ Eloheinu AdonaĂŻ Echad ». C’est le Sh’ma qui est la priĂšre unitive Ă  Dieu. Elle est trĂšs puissante comme aide Ă  entrer en contact avec les sphĂšres supĂ©rieures. Par la mĂ©ditation sur cette priĂšre et les lettres qui lui sont attachĂ©es, nous permettons Ă  notre Ăąme de se rattacher Ă  la Source, facilitant ainsi le voyage de l’ñme durant le sommeil.

Les « She’eloth halom » ou questions formulĂ©es dans le rĂȘve sont un ensemble de techniques qui visent Ă  rĂ©pondre Ă  une question par un verset de la Bible. On interprĂšte le verset selon le contenu du rĂȘve et de la question.

Le Kabbaliste Rabbi Isaac ben Samuel d’Acre nous raconte la chose suivante : « Moi, le jeune Isaac d’Acre, je dormais dans mon lit, et Ă  la fin de la troisiĂšme garde une merveilleuse question m’a Ă©tĂ© donnĂ©e par rĂȘve, une vĂ©ritable vision comme si j’étais en Ă©tat de veille, et la voici « Tu seras parfait avec le Seigneur ton Dieu ». Rabbi Isaac observe alors toute une sĂ©rie de combinaisons de mots et de leurs Ă©quivalents numĂ©riques qui se rĂ©fĂšrent au nom Divin YBQ, et « pense aux lettres du TĂ©tragramme alors qu’elles sont prononcĂ©es
 en une rumination conceptuelle, intellectuelle, non en une voie qui arrive Ă  la gorge par le cƓur
 » (Sefer Ozar Hayyim, MS Moscou-Guensburg 775,fol. 100b-101a).

Le Kabbaliste apprend par les rĂȘves la technique pour obtenir des rĂ©ponses aux questions posĂ©es dans les rĂȘves. Il doit prononcer les lettres des noms divins que l’on trouve dans les versets bibliques et dont les mots sont permutĂ©s. Puisque la prononciation du TĂ©tragramme est interdite, on prononce des permutations et des combinaisons de lettres avec des lettres autres que celles du TĂ©tragramme. Cette technique est trĂšs similaire Ă  celle employĂ©e par Aboulafia dont le systĂšme est entiĂšrement basĂ© sur les permutations des lettres des noms divins (Tserouf), sur leur mĂ©ditation (Hitbodedouth) au sein de la Kabbale extatique ou Kabbale des Noms Divins. MĂȘme si Aboulafia n’a pas eu recours Ă  la technique des rĂȘves, il y a donc des ponts certains entre ses pratiques et celles visant au prophĂ©tisme onirique.

Voici ce qu’écrit Aboulafia dans son Sefer HayyĂ© Olam ha-Ba : « L’autre partie [de la science traditionnelle de la Kabbale] consiste en la connaissance de Dieu au moyen des 22 lettres dont les Noms Divins et les Sceaux [hotamoth ou combinaisons diffĂ©rentes des lettres du TĂ©tragramme] sont composĂ©s, avec leurs voyelles et leurs signes de cantillation. Ils [les noms divins et les sceaux] parlent aux prophĂštes dans leurs rĂȘves, dans les Ourim ve-Toummim, dans l’Esprit Saint et pendant les prophĂ©ties ».

Un autre exemple de pratique oniromancienne de she’elat halom est fourni par le Kabbaliste Rabbi Hayyim Vital qui recommande : « tu iras au lit, tu prieras la « Que Ta volontĂ© soit » et tu utiliseras les prononciations des noms divins Ă©crits devant toi, et tu dirigeras tes pensĂ©es vers les sphĂšres mystiques auxquelles elles sont liĂ©es. Ensuite, pense Ă  ta question soit pour dĂ©couvrir un problĂšme liĂ© Ă  un rĂȘve et aux choses futures, soit pour rĂ©ussir n’importe quelle chose que tu dĂ©sires, et ensuite pose la question » (Ketavim Hadashim, Rabbi Hayyim Vital (JĂ©rusalem 1988), p. 8.).

Ailleurs, ce Kabbaliste offre une technique de visualisation des couleurs afin d’atteindre Ă  la rĂ©solution de questions posĂ©es dans les rĂȘves : « Visualise ce qui est au-dessus du firmament « d’Aravot », il y a un grand rideau blanc sur lequel est inscrit le TĂ©tragramme, en Ă©criture assyrienne d’une certaine couleur
 et les grandes lettres sont inscrites lĂ , chacune aussi grande qu’une montagne. Et tu dois imaginer dans tes pensĂ©es que tu poses ta question Ă  ces combinaisons de lettres qui sont Ă©crites lĂ , et elles rĂ©pondront Ă  ta question, ou elles placeront leur esprit en ta bouche, ou tu seras assoupi et elles rĂ©pondront comme dans un rĂȘve ».

Enfin, pour en finir avec Isaac d’Acre, il faut noter qu’il utilisait souvent l’expression « nim ve lo nim » qui signifie « Ă©tat de vigilance et de non vigilance » afin d’exprimer l’état dans lequel il se trouvait lors de ses pratiques oniriques. C’est dans ces Ă©tats intermĂ©diaires de conscience que ses rĂ©vĂ©lations lui furent donnĂ©es et il est plausible de voir dans ce genre de pratiques une influence soufie (selon MoĂŻse Idel dans « Les Kabbalistes de la nuit » Ă©ditions Allia).

Une autre technique qui est Ă©laborĂ©e sur les textes mystiques hĂ©breux est le pleur mystique. C’est-Ă -dire un effort pour atteindre un rĂ©sultat direct d’un pleur qui est provoquĂ©. Le rĂ©sultat recherchĂ© va de la conscience totale Ă  la vision en passant par la rĂ©vĂ©lation prophĂ©tique.

Voici une histoire tirĂ©e d’un midrash (Kohelet EcclĂ©siastes-Rabbah 10:10) qui donne l’exemple du pleur mystique comme procĂ©dĂ© onirique d’obtenir des perceptions ou communications paranormales : « Un des Ă©tudiants de Rabbi SimĂ©on bar YochaĂŻ avait oubliĂ© ce qu’il avait appris. En pleurs, il alla au cimetiĂšre. À cause de ses grands pleurs, Rabbi SimĂ©on vint Ă  lui en rĂȘve et lui dit : « Lorsque tu te lamentes, jette trois brindilles et je viendrai ». L’étudiant alla chez un interprĂšte des rĂȘves et lui raconta ce qui Ă©tait arrivĂ©. Celui-ci lui dit : « RĂ©pĂšte ton chapitre [ce que tu as appris] trois fois et il te reviendra ». L’étudiant fit ainsi et cela se rĂ©alisa effectivement ».

La corrĂ©lation entre les pleurs et la visite du cimetiĂšre semble se rapporter Ă  une pratique destinĂ©e Ă  induire une vision. La technique est l’ensemble des pleurs, de la visite au cimetiĂšre et de l’endormissement qui doit conduire le personnage Ă  obtenir une vision ou un rĂȘve prophĂ©tique.

La technique consistant Ă  utiliser les pleurs afin d’obtenir une vision est un thĂšme dĂ©veloppĂ© par Abraham ha-Levi Berukhim, un des disciples de Louria. Selon lui, la premiĂšre condition du travail est le silence qui est suivi par « en toutes vos priĂšres, Ă  chaque heure de l’étude, en un endroit difficile [de l’étude], que vous ne pouvez comprendre et apprĂ©hender par la science propĂ©deutique ou par quelque secret, tirez alors les larmes les plus amĂšres, et le plus vous pleurerez le plus vous vous lamenterez, faites-le. Accroissez vos lamentations, tandis que les portes des larmes ne sont pas fermĂ©es et que les portes supernelles vous sont ouvertes » (MS Oxford 1706, fol. 494b).

Hayyim Vital Ă  ce sujet dit : « En 1566, la veille de Shabbat, le huit de Tevet, j’ai rĂ©citĂ© le Kiddush et me suis assis pour manger ; et les yeux laissaient couler des larmes, et j’étais triste depuis
 que j’étais liĂ© par la sorcellerie
 et je me lamentai pour ma nĂ©gligence de la Torah pendant les deux derniĂšres annĂ©es
 et parce que j’étais soucieux je ne mangeais pas du tout, et je reposais sur mon lit sur le ventre, me lamentant, et je suis tombĂ© endormi de m’ĂȘtre lamentĂ©, et j’ai rĂȘvĂ© de merveilleux rĂȘves » (Sefer Ha-Hezyonot (Livre des Visions), Ă©d. A.Z. Aeshcoli (JĂ©rusalem 1954), p. 42).

Un autre Kabbaliste, Rabbi Abraham ben Eliezer ah-Levi nous dit quant Ă  lui : « Les experts en conversation avec les anges serviteurs au moyen de la question dans un rĂȘve, ou au moyen d’une question dans un Ă©tat de veille, savent que l’ange donne quelquefois, d’une maniĂšre claire, une rĂ©ponse qui suffit, et quelquefois au moyen d’une allusion, une rĂ©ponse douteuse, alors que ne revient pas aux anges serviteurs de rĂ©pondre Ă  quiconque pose une question, a fortiori lorsque quelqu’un pose une question concernant un point qui n’est pas appropriĂ©, ou lorsque l’ange n’a pas la permission de dĂ©voiler, ou ne connaĂźt pas la rĂ©ponse, parce que les anges serviteurs ne connaissent pas tous les thĂšmes » (Igeret Sod ha-Gedoulah, Ms Oxford, Bodleiana 2569).

L’utilisation des techniques oniriques (questions des rĂȘves, visualisations des couleurs, les lamentations mystiques) par les Kabbalistes, mais aussi par les mystiques juifs, dĂ©montre qu’ils considĂšrent que le mystique peut entrer dans les royaumes supĂ©rieurs et que par ce contact, des messages peuvent guider le pratiquant.

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Sérénité, Paul Delvaux, 1970.
Sérénité, Paul Delvaux, 1970.
Tableau peint spécialement pour le musée Groeninge à Bruges.

Au XVII° siÚcle, le mouvement sabbatéen à la suite de Sabbataï Tsevi, le Messie juif, utilisera également les techniques oniriques, en voici quelques traces.

Dans une lettre Ă  Rabbi Abraham Rovigo datĂ©e du 12 septembre 1677, Rabbi Meir Rofe Ă©crit au sujet de l’annonce de la mort de SabbataĂŻ Tsevi : « Que ton cƓur ne soit s’évanouisse point, et dans une autre lettre je t’écrirai encore plus Ă  ce sujet. En attendant, tu dois poser une question par le moyen du rĂȘve prophĂ©tique, Ă  savoir comment les mots de SabbataĂŻ peuvent se rĂ©aliser aprĂšs sa mort, et pourquoi et pour quelle raison cela est arrivĂ©, et si la mort est bien rĂ©elle. Cherche assidĂ»ment Ă  ce sujet et questionne le MaĂźtre des RĂȘves (Baal Chalom) afin qu’il te dise la vĂ©rité  et fais-moi savoir ce qu’il t’a rĂ©vĂ©lĂ© » (citĂ© dans Scholem, « SabbataĂŻ Tsevi », pages 918-919). Nous voyons ici que l’on questionne le « MaĂźtre des RĂȘves » qui est un Avatar de l’esprit divin selon les sabbatĂ©ens.

Voici enfin le rĂ©cit du rĂȘve de Jacob Franck, l’hĂ©ritier de SabbataĂŻ Tsevi du XVIIIe siĂšcle. Les rĂȘves de Franck Ă©taient considĂ©rĂ©s par ses disciples comme Ă©tant de nature prophĂ©tique et divine. Ils Ă©taient pris non pas figurativement, mais littĂ©ralement comme expĂ©riences directes de son esprit selon les mots de Rabbi Eliezer : « vagabondant sur toute la terre » ainsi que dans les sphĂšres supĂ©rieures, et revenant afin d’instruire ses disciples par ce qu’il y a vu.

« J’entendis une voix appeler « Va et mĂšne Jacob le Sage dans les Chambres. Et lorsque tu l’y auras menĂ© Ă  la premiĂšre chambre, je t’avertirai que le commandement est sur toit d’ouvrir toutes les fenĂȘtres et les portes devant lui ».

« Ainsi j’étais lĂ , volant dans le vent. Et Ă  ma gauche et Ă  ma droite Ă©taient deux Vierges, comme ces beautĂ©s que l’on ne voit jamais. Dans ces Chambres, je vis principalement des femmes et des Vierges. Certaines d’entre elles Ă©taient des enseignantes et des Ă©tudiantes. Et lorsque j’entendis un mot de leur discours, je compris immĂ©diatement tout ce qu’elles voulaient dire ».

« Et lĂ , il y avait un grand nombre de Chambres. Et dans la derniĂšre, je vis le Premier [c’est-Ă -dire SabbataĂŻ] assis tel un maĂźtre avec ses Ă©tudiants, portant les habits turcs. Et il se tourna vers moi et me demanda : « Es-tu ce Jacob le Sage ? J’ai entendu parler de toi, que tu es un hĂ©ros et que tu as une Ăąme. Moi aussi je suis allĂ© lĂ  oĂč tu vas, mais je n’ai pas la force de continuer. Si tu veux le faire, sois fort ! Et YHVH t’assistera. Beaucoup de PĂšres ont pris de fardeau et ont Ă©chouĂ© ».

« Et lĂ  il me montra par la fenĂȘtre une Ă©tendue comme la Mer Noire, couverte du noir le plus effrayant. Et sur le cĂŽtĂ© de l’étendue je vis une grande montagne qui atteignait le ciel et je criai alors : ARRIVE CE QUE PEUT ! JE VIENS ! DIEU AIDE MOI ».

Si l’on analyse ce rĂȘve, l’on peut voir que les Chambres sont l’Arbre de Vie et ses Sephiroth et l’ascension de Jacob est donc une ascension au sein de cet Arbre jusqu’à la Chambre, ou la Sephirah, la plus Ă©levĂ©e. Dieu demande que les 32 Sentiers qui sont les fenĂȘtres et les portes lui soient ouvertes. Jacob, en ce rĂȘve, se voit donner la permission de s’élever dans les sphĂšres cĂ©lestes les plus hautes. Puisque Jacob nous parle de Vierges sur les cĂŽtĂ©s, on peut suggĂ©rer qu’il s’élĂšve par la Colonne du Milieu Ă  partir de Malkhuth, principe fĂ©minin, lieu de rĂ©sidence de Shekhinah, afin de se rendre Ă  Kether oĂč il rencontre SabbataĂŻ.

Franck se trouve alors devant SabbataĂŻ qui lui montre une Ă©tendue pareille Ă  la Mer Noire. Il est alors en face de l’AĂŻn Soph Aur, la LumiĂšre Sans Limite. Franck se voit alors couronnĂ© Messie par SabbataĂŻ par le fait de la divulgation de ce qui est au-delĂ  de Kether, lieu oĂč seul le Messie peut se rendre.

Nous voyons ici que Franck par le prophĂ©tisme de son rĂȘve confirme sa nature messianique. La rĂ©alitĂ© mĂȘme du rĂȘve importe peu, ce sont les Ă©lĂ©ments divins ou archĂ©typaux qui importe. À n’en pas douter, Franck pu obtenir ce genre de prophĂ©tie par les techniques oniriques chĂšre Ă  SabbataĂŻ et Ă  ses disciples.

*

* *

Ce travail est terminĂ© pour nous, mais il commence pour vous. Peut-on conclure quelque chose au point oĂč nous en sommes ? À notre sens non, tout au plus pouvons-nous juger telle ou telle autre pratique onirique comme Ă©tant valide ou non, si l’on se donne la peine de les tester du moins.

Le monde des rĂȘves, depuis la nuit des temps, est le lieu de rencontre de l’homme et de la divinitĂ©, le lieu de tous les possibles. À l’aube de l’humanitĂ©, le monde onirique Ă©tait un outil social, interprĂ©tĂ© par un shaman ou un prĂȘtre, ce monde et ses avertissements Ă©taient pris au sĂ©rieux. Le monothĂ©isme ne pourra enfouir ce fait Ă©tabli, il n’est donc pas Ă©tonnant de voir les techniques oniriques implantĂ©es dans le judaĂŻsme et dans le courant de la Kabbale.

À l’heure actuelle, les rĂȘves reviennent en force, leur Ă©tude depuis Freud et Jung se dĂ©veloppe, et plus personne aujourd’hui ne niera la valeur des avertissements et surtout de l’importance psychologique de l’existence des rĂȘves.

Osons espĂ©rer, en guise de conclusion finale, que les hommes suivent plus leurs rĂȘves et acceptent ceux-ci comme la rĂ©vĂ©lation de leur nature profonde et supĂ©rieure. Osons espĂ©rer que les hommes qui ont le destin de notre planĂšte en leurs mains rĂȘvent comme lorsqu’ils Ă©taient enfants et ĂȘtre ce que Rabbi Nachman de Braslav entendait par son « il est interdit d’ĂȘtre vieux ».

Une introduction aux rĂȘves magique par Phil Hine.

Plus sur le sujet :

La Kabbale des RĂȘves, Spartakus FreeMann, Nadir de Libertalia, aoĂ»t-septembre 2004 e.v. Image par Gerd Altmann de Pixabay

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