La Table d’Émeraude par Hortulain

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La Table d’Émeraude par Hortulain.

La version latine d’Heinrich Kunrath de la Table d’Émeraude : Hortulain.

Tabula Smaragdina Hermetis Trismegisti

Verba secretorum Hermetis – Verum, sine mendacio, certum et verissimum : quod est inferius est sicut quod est superius; et quod est superius est sicut quod est inferius, ad perpetranda miracula rei unius. Et sicut omnes res fuerunt ab uno, mediatione unius, sic omnes res natae fuerunt ab hac una re, adaptatione. Pater ejus est Sol, mater ejus Luna; portavit illud Ventus in ventre suo; nutrix ejus Terra est. Pater omnis telesmi totius mundi est hic. Vis ejus integra est si versa fuerit in terram. Separabis terram ab igne, subtile a spisso, suaviter, cum magno ingenio. Ascendit a terra in coelum, iterumque descendit in terram, et recipit vim superiorum et inferiorum. Sic habebis gloriam totius mundi. Ideo fugiet a te omnis obscuritas. Hic est totius fortitudine fortitudo fortis; quia vincet omnem rem subtilem, omnemque solidam penetrabit. Sic mundus creatus est. Hinc erunt adaptationes mirabiles, quarum modus est hic. Itaque vocatus sum Hermes Trismegistus, habens tres partes philosophiĂŠ totius mundi. Completum est quod dixi de operatione Solis.

Table Émeraude par Hortulain
HermĂšs Logios. Marbre, copie romaine de la fin du Ier siĂšcle-dĂ©but du IIe siĂšcle ap. J.-C. d’aprĂšs un original grec du Ve siĂšcle av. J.-C. Photographie de Marie-Lan Nguyen (2009).

Traduction française de la « vulgate » latine avec son Commentaire par Hortulain ( XIVĂšme)

La Table d’Émeraude

I. Il est vrai sans mensonge, certain & trÚs véritable.

II. Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut : & ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas, pour faire les miracles d’une seule chose.

III. Et comme toutes choses ont Ă©tĂ©, & sont venues d’un, par la mĂ©ditation d’un : ainsi toutes les choses ont Ă©tĂ© nĂ©es de cette chose unique, par adaptation.

IV. Le Soleil en est le pĂšre, la Lune est sa mĂšre, le vent l’a portĂ© dans son ventre ; la terre est sa nourrice.

V. Le pĂšre de tout le telesme de tout le monde est ici. Sa force ou puissance est entiĂšre,

VI. Si elle est convertie en terre.

VII. Tu sĂ©pareras la terre du feu, le subtil de l’Ă©pais doucement, avec grande industrie.

VIII. Il monte de la terre au ciel, & derechef il descend en terre, & il reçoit la force des choses supĂ©rieures & infĂ©rieures. Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde ; & pour cela toute l’obscuritĂ© s’enfuira de toi.

IX. C’est la force de toute force : car elle vaincra toute chose subtile, & pĂ©nĂ©trera toute chose solide.

X. Ainsi le monde a été créé.

XI. De ceci seront & sortiront d’admirables adaptations, desquelles le moyen en est ici.

XII. C’est pourquoi j’ai Ă©tĂ© appelĂ© HermĂšs TrismĂ©giste, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde. Ce que j’ai dit de l’opĂ©ration du soleil est accompli, & parachevĂ©.

Explications par Hortulain

Préface :

Louange, honneur et gloire vous soient Ă  jamais rendus, ĂŽ Seigneur Dieu tout-puissant ! avec votre trĂšs cher fils, notre sauveur JĂ©sus Christ, vrai Dieu et seul, homme parfait, et le Saint-Esprit consolateur, TrinitĂ© sainte, qui ĂȘtes le seul Dieu, je vous rends grĂąces de ce qu’ayant eu la connaissance des choses passagĂšres de ce monde notre ennemi, vous m’en avez retirĂ© par votre grande misĂ©ricorde, afin que je ne fusse pas perverti par ses voluptĂ©s trompeuses. Et parce que j’en voyais plusieurs de ceux qui travaillent Ă  cet art, qui ne suivent pas le droit chemin ; je vous supplie, ĂŽ mon Seigneur, et mon Dieu ! qu’il vous plaise que je puisse dĂ©tourner de cette erreur par la science que vous m’avez donnĂ©e, mes trĂšs chers et bien-aimĂ©s; afin qu’ayant connu la vĂ©ritĂ©, ils puissent louer votre saint Nom qui est bĂ©ni Ă©ternellement.

Moi donc Hortulain, c’est-Ă -dire jardinier, ainsi appelĂ© Ă  cause des jardins maritimes, indigne d’ĂȘtre appelĂ© disciple de philosophie, Ă©tant Ă©mu par l’amitiĂ© que je porte Ă  mes trĂšs chers, j’ai voulu mettre en Ă©crit la dĂ©claration et explication certaine des paroles d’HermĂšs, pĂšre des philosophes, quoiqu’elles soient obscures ; et dĂ©clarer sincĂšrement toute la pratique de la vĂ©ritable Ć“uvre. Et certes il ne sert de rien aux philosophes de vouloir cacher la science dans leurs Ă©crits, lorsque la doctrine du Saint-Esprit opĂšre.

CHAPITRE PREMIER

L’art d’alchimie est vrai et certain Le philosophe dit : Il est vrai, Ă  savoir que l’art d’alchimie nous a Ă©tĂ© donnĂ©. Sans mensonge, il dit cela pour convaincre ceux qui disent que la science est mensongĂšre, c’est-Ă -dire, fausse. Certain, c’est-Ă -dire expĂ©rimentĂ©, car tout ce qui est expĂ©rimentĂ© est trĂšs certain. Et trĂšs vĂ©ritable, car le trĂšs vĂ©ritable soleil est procréé par l’art.

Il dit trĂšs vĂ©ritable au superlatif, parce que le soleil engendrĂ© par cet art, surpasse tout soleil naturel en toutes propriĂ©tĂ©s, tant mĂ©dicinales qu’autres.

CHAPITRE II

La pierre doit ĂȘtre divisĂ©e en deux parties.

Ensuite il touche l’opĂ©ration de la pierre disant Que ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. Il dit cela parce que la pierre est divisĂ©e en deux parties principales, par le magistĂšre; savoir en la partie supĂ©rieure qui monte en haut, et en la partie infĂ©rieure qui demeure en bas fixe et claire. Et toutefois ces deux parties s’accordent en vertu. C’est pourquoi il dit, Et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. Certainement cette division est nĂ©cessaire. Pour faire les miracles d’une chose – c’est-Ă -dire de la pierre ; car la partie infĂ©rieure c’est la terre, qui est la nourrice et le ferment ; et la partie supĂ©rieure c’est l’Ăąme, laquelle vivifie toute la pierre, et la ressuscite. C’est pourquoi la sĂ©paration, et la conjonction Ă©tant faites, beaucoup de miracles viennent Ă  se faire en l’Ɠuvre secrĂšte de nature.

CHAPITRE III

La pierre a en soi les quatre éléments.

Et comme toutes choses ont Ă©tĂ© et sont venues d’un par la mĂ©ditation d’un. Il donne ici un exemple disant; comme toutes choses ont Ă©tĂ© et sont sorties d’un, c’est Ă  savoir, d’un globe confus, ou d’une masse confuse, par la mĂ©ditation, c’est-Ă -dire, par la pensĂ©e et crĂ©ation d’un, c’est-Ă -dire, de Dieu tout-puissant. Ainsi toutes choses sont nĂ©es. C’est-Ă -dire, sont sorties, de cette chose unique, c’est-Ă -dire d’une masse confuse, par adaptation ; c’est-Ă -dire, par le seul commandement et miracle de Dieu. Ainsi notre pierre est nĂ©e et sortie d’une masse confuse, contenant en soi tous les Ă©lĂ©ments, laquelle a Ă©tĂ© créée de Dieu, et par son miracle, notre pierre en est sortie et nĂ©e.

CHAPITRE IV

La pierre a pĂšre et mĂšre, qui sont le soleil et la lune.

Comme nous voyons qu’un animal engendre naturellement plusieurs autres animaux semblables Ă  lui : ainsi le soleil artificiellement engendre le soleil par la vertu de la multiplication de la pierre. C’est pourquoi il s’ensuit, Le soleil en est le pĂšre, c’est-Ă -dire l’or des philosophes. Et pour ce qu’en toutes gĂ©nĂ©rations naturelles, il doit y avoir un lieu propre Ă  recevoir les semences, avec quelque conformitĂ© de ressemblance en partie; ainsi faut-il qu’en cette gĂ©nĂ©ration artificielle de la pierre, le soleil ait une matiĂšre qui soit comme une matrice propre Ă  recevoir son sperme et sa teinture. Et cela c’est l’argent des philosophes. VoilĂ  pourquoi il s’ensuit, et la lune en est la mĂšre.

CHAPITRE V

La conjonction des parties est la conception et la génération de la pierre.

Quand ces deux se recevront l’un l’autre en la conjonction de la pierre, la pierre s’engendre au ventre du vent, et c’est ce qu’il dit puis aprĂšs, Le vent l’a portĂ© en son ventre. On sait assez que le vent est air, et l’air est vie, et la vie est l’Ăąme, de laquelle j’ai dĂ©jĂ  dit ci-dessus, qu’elle vivifie toute la pierre. Ainsi il faut que le vent porte toute la pierre, et la rapporte, et qu’il engendre le magistĂšre. C’est pourquoi il s’ensuit qu’il doit recevoir aliment de sa nourrice, c’est Ă  savoir de la terre. Aussi le philosophe dit : La terre est sa nourrice. Car de mĂȘme que l’enfant sans l’aliment qu’il reçoit de sa nourrice ne parviendrait jamais en Ăąge: aussi notre pierre ne parviendrait jamais en effet sans la fermentation de la terre ; et le ferment est appelĂ© aliment. Ainsi s’engendre d’un pĂšre avec la conjonction de sa mĂšre, la chose, c’est-Ă -dire, les enfants semblables aux pĂšres ; lesquels, s’ils n’ont la longue dĂ©coction, seront faits semblables Ă  la mĂšre, et retiendront le poids du pĂšre.

CHAPITRE VI

La pierre est parfaite si l’Ăąme est fixĂ©e dans le corps.

AprĂšs il s’ensuit, le pĂšre de tout le telesme du monde est ici, c’est-Ă -dire, en l’Ɠuvre de la pierre il y a une voie finale. Et notez que le philosophe appelle l’opĂ©ration le pĂšre de tout le telesme, c’est-Ă -dire, de tout le secret ou trĂ©sor, de tout le monde; c’est Ă  savoir de toute pierre qu’on a pu trouver en ce monde. Est ici. Comme s’il disait, Voici je te le montre. Puis le philosophe dit, Veux-tu que je t’enseigne quand la force de la pierre est achevĂ©e et parfaite ? C’est quand elle sera convertie et changĂ©e en sa terre. Et pour ce dit-il, sa force et puissance est entiĂšre, c’est-Ă -dire, parfaite et complĂšte, si elle est convertie et changĂ©e en terre. C’est-Ă -dire, si l’Ăąme de la pierre (de laquelle a Ă©tĂ© fait ci-dessus mention, que l’Ăąme est appelĂ©e vent, et air, en laquelle est toute la vie et la force de la pierre) est convertie en terre, c’est Ă  savoir de la pierre, et qu’elle se fixe en telle sorte que toute la substance de la pierre soit si bien unie avec sa nourrice (qui est la terre) que toute la pierre soit trouvĂ©e et convertie en ferment. Et comme lorsque l’on fait du pain, un petit de levain nourrit et fermente une grande quantitĂ© de pĂąte : et en cette sorte change toute la substance de la pĂąte en ferment : aussi veut le philosophe que notre pierre soit tellement fermentĂ©e qu’elle serve de ferment Ă  sa propre multiplication.

CHAPITRE VII

La mondification de la pierre.

Ensuite il enseigne comme la pierre se doit multiplier; mais auparavant il met la mondification d’icelle et la sĂ©paration des parties, disant : Tu sĂ©pareras la terre du feu, le subtil de l’Ă©pais, doucement avec grande industrie. Doucement c’est-Ă -dire peu Ă  peu, non pas par violence, mais avec esprit et industrie, c’est Ă  savoir au fient ou fumier philosophal. Tu sĂ©pareras, c’est-Ă -dire, dissoudras; car la dissolution est la sĂ©paration des parties. La terre du feu, le subtil de l’Ă©pais, c’est-Ă -dire la lie et l’immondicitĂ© du feu, et de l’air, et de l’eau, et de toute la substance de la pierre, en sorte qu’elle demeure entiĂšrement sans ordure.

CHAPITRE VIII

La partie non fixe de la pierre doit sĂ©parer la partie fixe et l’Ă©lever.

La pierre Ă©tant ainsi prĂ©parĂ©e, elle se peut lors multiplier. Il met donc maintenant la multiplication, et il parle de la facile liquĂ©faction ou fusion d’icelle par la vertu qu’elle a d’ĂȘtre entrante et pĂ©nĂ©trante dans les corps durs et mols, disant: il monte de la terre au ciel, et derechef descend en terre. Il faut bien remarquer ici, que quoique notre pierre en sa premiĂšre opĂ©ration se divise en quatre parties, qui sont les quatre Ă©lĂ©ments : nĂ©anmoins (ainsi qu’il a Ă©tĂ© dit ci-dessus) il y a deux parties principales en elle ; une qui monte en haut, qui est appelĂ©e la non fixe, ou la volatile ; et l’autre qui demeure en bas fixe, qui est appelĂ©e la terre ou ferment, comme il a Ă©tĂ© dit. Mais il faut avoir grande quantitĂ© de la partie non fixe, et la donner Ă  la pierre, quand elle est trĂšs nette et sans ordure, et il lui en faut donner tant de fois par le magistĂšre, que toute la pierre, par la vertu de l’esprit, soit portĂ©e en haut, la sublimant et la faisant subtile. Et c’est ce que dit le philosophe : il monte de la terre au ciel.

CHAPITRE IX

La pierre volatile doit derechef ĂȘtre fixĂ©e.

AprĂšs tout cela, il faut incĂ©rer1 cette mĂȘme pierre (ainsi exaltĂ©e et Ă©levĂ©e, ou sublimĂ©e) avec l’huile, qui a Ă©tĂ© tirĂ©e d’elle en la premiĂšre opĂ©ration, laquelle est appelĂ©e l’eau de la pierre. Et il la faut tourner si souvent en sublimant, jusqu’Ă  ce que par la vertu de la fermentation de la terre (avec la pierre Ă©levĂ©e ou sublimĂ©e) toute la pierre par rĂ©itĂ©ration descende du ciel en terre, demeurant fixe et fluente. Et c’est ce que dit le philosophe, Et derechef descend en terre. Et ainsi, Elle reçoit la force des choses supĂ©rieures, en sublimant ; et des infĂ©rieures, en descendant ; c’est-Ă -dire, que ce qui est corporel, sera fait spirituel dans la sublimation, et le spirituel sera fait corporel dans la descension, ou lorsque la matiĂšre descend.

CHAPITRE X

UtilitĂ© de l’art et efficace de la pierre.

Tu auras par ce moyen la gloire de tout le monde. C’est-Ă -dire, par cette pierre ainsi composĂ©e, tu possĂ©deras la gloire de tout le monde. Et pour cela toute obscuritĂ© s’enfuira de toi ; c’est-Ă -dire, toute pauvretĂ© et maladie. Ceci est la force forte de toute force. Car il n’y a aucune comparaison des autres forces de ce monde Ă  la force de cette pierre : Car elle vaincra toute chose subtile, et pĂ©nĂ©trera toute chose solide. Vaincra, c’est-Ă -dire, en vainquant et surmontant elle changera et convertira le mercure vif en le congelant, lui qui est subtil et mol, et pĂ©nĂ©trera les autres mĂ©taux, qui sont des corps durs, solides et fermes.

CHAPITRE XI

Le magistĂšre imite la crĂ©ation de l’univers.

Le philosophe donne ensuite un exemple de la composition de sa pierre, disant, ainsi le monde a Ă©tĂ© créé ; c’est-Ă -dire que notre pierre est faite de la mĂȘme maniĂšre que le monde a Ă©tĂ© créé. Car les premiĂšres choses de tout le monde, et tout ce qui a Ă©tĂ© au monde a Ă©tĂ© premiĂšrement une masse confuse, et un chaos sans ordre, comme il a Ă©tĂ© dit ci-dessus. Et aprĂšs, par l’artifice du souverain CrĂ©ateur, cette masse confuse, ayant Ă©tĂ© admirablement sĂ©parĂ©e et rectifiĂ©e, a Ă©tĂ© divisĂ©e en quatre Ă©lĂ©ments : et Ă  cause de cette sĂ©paration, il se fait diverses et diffĂ©rentes choses. Ainsi aussi se peuvent faire diverses choses par la production et disposition de notre Ɠuvre, et ce par la sĂ©paration de divers Ă©lĂ©ments de divers corps. De ceci seront et sortiront d’admirables adaptations. C’est-Ă -dire, si tu sĂ©pares les Ă©lĂ©ments, il se fera d’admirables compositions propres Ă  notre Ɠuvre, en la composition de notre pierre, par la conjonction des Ă©lĂ©ments rectifiĂ©s. Desquelles, c’est-Ă -dire desquelles choses admirables propres Ă  ceci ; le moyen, c’est Ă  savoir d’y procĂ©der, en est ici.

CHAPITRE XII

Déclaration énigmatique de la matiÚre de la pierre.

C’est pourquoi j’ai Ă©tĂ© appelĂ© HermĂšs TrismĂ©giste, c’est-Ă -dire, Mercure trois fois trĂšs grand. AprĂšs que le philosophe a enseignĂ© la composition de la pierre, il montre ici couvertement de quoi se fait notre pierre, se nommant soi-mĂȘme : premiĂšrement afin que ses disciples qui parviendront Ă  cette science, se souviennent toujours de son nom. Mais nĂ©anmoins il touche de quoi c’est que se fait la pierre, disant ensuite: Ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde, pour ce que tout ce qui est au monde, ayant matiĂšre et forme, est composĂ© des quatre Ă©lĂ©ments. Or quoique dans le monde il y ait une infinitĂ© de choses qui le composent et qui en sont les parties, le philosophe les divise et les rĂ©duit pourtant toutes Ă  trois parties ; c’est Ă  savoir en la partie minĂ©rale, vĂ©gĂ©tale, et animale, de toutes lesquelles ensemble ou sĂ©parĂ©ment il a eu la vraie science, en l’opĂ©ration du soleil, ou composition de la pierre. Et c’est pour cela qu’il dit, ayant les trois parties de la philosophie de tout le monde, lesquelles toutes trois sont contenues dans la seule pierre; c’est Ă  savoir au mercure des philosophes.

CHAPITRE XIII

Pourquoi la pierre est appelée parfaite.

Cette pierre est appelĂ©e parfaite, parce qu’elle a en soi la nature des choses minĂ©rales, vĂ©gĂ©tales et animales. C’est pourquoi elle est appelĂ©e triple, autrement trine-une ; c’est-Ă -dire triple et unique, ayant quatre natures, c’est Ă  savoir les quatre Ă©lĂ©ments, et trois couleurs, la noire, la blanche et la rouge. Elle est aussi appelĂ©e le grain de froment, lequel s’il ne meurt demeurera seul ; et s’il meurt (comme il a Ă©tĂ© dit ci-dessus, quand elle se conjoint en la conjonction) il rapporte beaucoup de fruit, c’est a savoir, quand les opĂ©rations dont nous avons parlĂ©, sont parachevĂ©es. O ami lecteur ! si tu sais l’opĂ©ration de la pierre, je t’ai dit la vĂ©ritĂ© ; et si tu ne la sais pas, je ne t’ai rien dit. Ce que j’ai dit de l’opĂ©ration du soleil est accompli et parachevĂ©. C’est-Ă -dire, ce qui a Ă©tĂ© dit de l’opĂ©ration de la pierre de trois couleurs et de quatre natures, qui sont en une chose unique, c’est Ă  savoir au seul mercure philosophal, est achevĂ© et fini.

FIN

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La Table d’Émeraude par Hortulain.

Illustration : Houghton Library [Public domain], via Wikimedia Commons

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