Référence de Magie Enochienne 1

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Référence de Magie Enochienne 1 (première partie) par Ben Rowe.

L’article ici présenté est de Ben Rowe et a été traduit par Muriel Liviero, avec mise en forme et corrections de V. Lauvergne. La seconde correction est du Philalethe.

Les origines de la Magie Enochienne : Le Journal de Dee 

Les systèmes magiques connus à ce jour sous le nom de Magie Enochienne dérivent du travail des savants élisabéthains le Dr John Dee et Sir Edward Kelly. Dee était passionné par la découverte des connaissances perdues et des vérités spirituelles, il voulut en particulier récupérer la sagesse qu’il croyait se trouver dans les livres perdus des temps passés. Parmi ces derniers il y avait le Livre d’Enoch, lequel concevait-il apparemment comme étant un livre décrivant le système de magie employé par ce patriarche. Après être arrivé à la conclusion que les efforts du monde ne mèneraient pas à la sagesse qu’il désirait, il décida de s’appliquer lui-même à contacter les sources divines. Pendant les années 1581 à 1585, Dee effectua une longue série d’opérations magiques dans ce but. Kelly se joint à lui en mars 1582, et devint son unique assistant durant le reste du travail.

La méthode employée pour ces travaux était assez standard pour l’époque. Dee agissait en tant qu’orateur, dirigeant les ardentes oraisons à Dieu et aux Archanges durant 15 minutes à une heure. Ensuite une boule de cristal était placée sur une table préparée au préalable, et les anges étaient invoqués pour qu’ils se manifestent par une apparence visible, a partir de là Kelly regardait la pierre et devait rapporter tout qu’il avait vu et entendu, Dee s’installait à une autre table et enregistrait tout ce qui se produisait.

Dee fit de multiples copies de ses enregistrements. Certaines d’entre elles, tout ce qui concernait les invocations des anges, les tablettes et le Liber Scientiae, ont été acquises avec la bibliothèque de Dee par Robert Cotton. Cette partie a été éditée dans Une relation vraie et fidèle de Casaubon. Les autres, celles qui concernaient l’Heptarchie et le Liber Loagaeth ont vu le jour de différentes manières.

Dans les dernières années de sa vie, Dee avait apparemment décidé de cacher ses copies d’enregistrements dans le compartiment secret d’un grand coffre de cèdre qu’il possédait. Après sa mort le coffre fut acheté en l’état et passa par plusieurs propriétaires. Les documents cachés n’ont pas été découverts jusqu’aux environs de 1662, et sont arrivés dans les mains d’Elias Ashmole en 1672. La collection de M. Ashmole est par la suite passée à la bibliothèque britannique.

Selon Ashmole, environ la moitié des copies cachées ont été détruites par erreur par la bonne du découvreur avant que des efforts soient faits pour préserver le reste. En dépit de ceci, les enregistrements originaux des opérations de 1581-1585 apparaissent presque entièrement intacts.

L’enregistrement de ces opérations est très détaillé, de sorte qu’il prend une étude soigneuse pour séparer le « blé » spirituel des paillettes. Une grande partie de la communication était importante dans le contexte des opérations, mais n’a aucune relation directe sur les systèmes magiques présentés. Du reste, il y a de longues périodes de communications qui, dans la rétrospection, semblent n’avoir aucun autre but que de tenir l’attention du magicien à continuer les opérations. Pendant ces périodes les anges présentaient des visons colorés, des présages prophétiques, et bavardage angélique, mais très peu d’informations solides. Additionellement, le lecteur doit traiter des incursions dans la religion apocalyptique, la politique élisabéthaine, les problèmes personnels de Dee et de Kelly, et les diverses questions non pertinentes que Dee insista à insérer dans le travail.

Chronologiquement, le travail de Dee et Kelly se divise en trois périodes fortement productives séparées par des mois où rien de valeur particulière ne fut reçu. Le matériel reçu dans chaque période se tient généralement sur son reste, et est seulement lâchement lié à celui des autres périodes. Dans l’interprétation la plus stricte, seul le matériel de la troisième période peut être qualifié en tant qu’« Enochien », mais le terme est souvent appliqué à tout le travail.

Première période : L’Heptarchia Mystica

Le premier système de magie donné par Dee était l’Heptarchia Mystica. C’est une magie planétaire indépendante et modérément complexe faisant appel aux anges, semblable dans le style (mais pas dans le contenu) à divers grimoires « Salomonique » d’aujourd’hui. L’enregistrement complet de cette présentation peut être trouvé dans le Mysteriorum Libri Quinti de Dee, un grimoire composé d’extraits d’enregistrements, plus connu sous le nom de De Heptarchia Mystica.

La présentation de cette magie était remarquablement séquentielle et ordonnée, comparée aux parties ultérieures du travail. L’équipement physique nécessaire a été décrit en détail, suivi d’une hiérarchie angélique de 49 « bons anges », et davantage d’information au sujet des rois et princes de la hiérarchie, et leurs ministres. La majeure partie de l’information a été fournie en 1582, des corrections significatives ont été apportées à la conception de l’équipement au printemps de l’année suivante, après un hiatus dans le travail et la présentation du Liber Loagaeth.

Equipement : anneau, lamen, et table sainte

Les anges affirmèrent que l’anneau qu’ils conçurent pour Dee était le même que celui utilisé par Salomon pour contrôler les démons. L’anneau avait une bande pleine, à laquelle était attachée une plaque rectangulaire. Les lettres PELE (venant du latin pour « il fera des miracles ») étaient inscrites dans les quatre coins. Au centre il y avait un cercle traversé par une ligne horizontale, avec la lettre « V » inscrite au-dessus et la lettre « L » au-dessous.

Deux lamens différents ont été donnés à Dee. Le premier porte une ressemblance générique à divers sigils de goétie étant un assortiment de lignes de forme libre et des lettres curieusement placées. L’être le donnant a indiqué qu’il devait être fait en or et porté à chaque fois et dans chaque endroit dans le but d’une protection.

L’année suivante, Dee et Kelly ont qu’il s’agissait d’un faux lamen donné par un mauvais esprit. Il leur a été donné une table 12×7 formée à partir des noms des rois et des princes Heptarchiques, le nouveau lamen se composait entièrement de lettres prises à partir de cette table et arrangées/disposées en modèles rectilignes (voir l’annexe E). À la différence du premier lamen, le but du second était seulement de « donner de la dignité » au magicien, pour montrer sa force/son pouvoir à exécuter la magie heptarchique.

lamen heptarchique veritable Magie Enochienne par Ben Rowe
Lamen Heptarchique « Véritable » dans des versions anglaises et angéliques

La Table Sainte ou Table de Convention était la pièce maîtresse de la Magie Heptarchique. Son but était d’être un « instrument de conciliation », c.-à-d., le moyen par lequel les puissances qu’il symbolise sont introduites en harmonie avec le magicien. Comme avec le lamen, on a dit plus tard que la version initiale de la table était incorrecte, et une nouvelle conception fut fournie.

La table devait être carrée (approximativement 34 à 44 pouces) et hautes de deux coudées. Les pieds finissaient dedans ou se reposaient sur des récipients creux, sous lesquels de petites copies du Sigil d’Ameth étaient placées. Le plateau de la table avait un rebord d’1 pouce de large dans lequel était inscrites/dessinées 21 lettres par coté. À l’intérieur de cette bordure une étoile de David était dessinée, et au centre de l’étoile il y avait une grille (3 colonnes x 4 lignes) carrée large de 6 pouces contenant d’autres lettres. Sur la table étaient placés sept talismans planétaires, appelés les « insignes de la création ». Au centre, une grande version du Sigil d’Ameth. En service, la table, le Sigil, et les talismans devaient être couverts de tissu en soie rouge. La boule de cristal été alors placée sur le tissu, directement au-dessus du Sigil.

Les lettres autour du bord de la table, et dans la grille centrale, proviennent de la même table 12×7 (annexe E) employée pour former le lamen. Elles sont sensées donner de la dignité à la table, pour la consacrer au travail de l’Heptarchic, de la même manière que le lamen donne de la dignité au magicien. Rien n’indique dans l’enregistrement qu’elles étaient censées représenter des mots ayant une signification, comme Gerald Schueler l’a prétendu.

Beaucoup de magiciens ont supposé que la Table Sainte était également nécessaire pour des opérations impliquant les appels et les tablettes donnés à Dee et Kelly en 1584. Il est vrai qu’ils se sont servis de la table pour les opérations qui ont conduit à l’obtention de ce matériel. Cependant, la table est clairement conçue spécifiquement pour l’usage des puissances Heptarchiques ; il semble peu probable qu’elle convienne à la nature quasi-élémentaire des puissances des tablettes.

table sainte
La Table Sainte pour la pratique, ou Table de Convention reconstruite selon les instructions des Anges.

Équipement : le Sigil d’Ameth

Le Sigil d’Ameth ou Sigillum Dei est un grand disque de cire, sur lequel sont inscrits les divers noms de dieu et des anges, dans une conception en heptagones et en heptagrammes. Ce sigil devait être placé au centre de la Table Sainte, en dessous de la boule de cristal. De plus petites versions devaient être placées aux extrémités en coupe des pieds de la Table, pour isoler apparemment la table des influences terrestres.

Le Sigil est la seule partie du travail de Dee qui a une correspondance directe avec les systèmes magiques antérieurs ; des versions apparaissent, entre autres volumes, dans le Liber Juratis et dans l’Oedipus Aegyticus. Au commencement Dee était chargé de copier le sigil à partir d’un livre de sa bibliothèque, mais il trouva des versions contradictoires et ne put se décider à choisir l’un d’entre eux. Quand il questionna les anges, ceux-ci lui donnèrent la façon d’en créer un nouveau, une version plus détaillée. Le sigil qui en résulta était substantiellement différent des versions antérieures, ne partageant avec elles que la conception géométrique globale.

Alors que la plupart des noms sur le sigil ne sont pas immédiatement reconnaissables, presque tous sont dérivés de deux ensembles de noms angéliques familiers. Le premier ensemble sont les anges listés par Agrippa à savoir les « sept qui se tiennent en présence de Dieu ». Les noms de dieu dans l’heptagone extérieur sont constitués à partir de la transposition des lettres de ces noms, suivant une méthode élaborée mais confirmée. Le deuxième ensemble sont les Archanges planétaires, dont les noms sont montrés au centre du Sigil. Ceux-ci sont utilisés pour former les quatre groupes de sept noms angéliques dans l’heptagramme, appelés les « Fils de la Lumière », les « Filles de la Lumière », les « Fils des Fils », et les « Filles des Filles ». En plus, ils sont employés pour former les noms de Dieu écrits dans l’espace entre l’heptagone et l’heptagramme. Il est intéressant de noter que les noms dérivés ont été donnés en premier, et seulement après étaient montrés les moyens de dérivation (pour une image du sigil, et des détails sur la formation de ses noms divins et angéliques, voir l’annexe A : le sigil d’Ameth et ses Noms Saints.)

Équipement : Les Insignes de la Création

Juste après la présentation du sigil d’Ameth, les anges ont fourni sept talismans complexes appelés les « insignes de la création ». Ceux-ci devaient être gravés sur des plaques d’étain pur, et être ordonnés sur la surface de la Table Sainte ; soit disposées en cercle autour du sigil d’Ameth, soit en ligne juste devant le magicien. En guise d’alternative pour les plaques, les anges ont permis que les talismans soient peints directement sur la table. Pendant le printemps 1583, il y eut des corrections, les anges ont indiqué que les lettres sur les insignes devaient être converties en alphabet angélique, mais ceci n’a apparemment jamais été fait. Comme avec la table elle-même, les insignes ont été prévus comme des instruments de la conciliation entre le magicien et les puissances heptarchiques. Chaque insigne a été associé à un Roi Heptarchique spécifique, et ainsi à une planète et à un jour spécifique de la semaine. Des illustrations d’insignes peuvent être trouvées dans l’annexe B : les Sept Insignes de la Création. Les versions montrées dans l’annexe ont été préparées à partir des balayages des journaux intimes, inchangés mais nettoyés pour enlever la saleté et la souillure de quatre siècles de vieillissement.

Deux versions postérieures des insignes ont circulé dans les publications modernes. La première d’entre elles a été créée par le pseudo »Dr Rudd », un siècle ou plus après l’époque de Dee. La version de Rudd montre les noms de divers démons traditionnels écrits sur les insignes. La notion de Rudd était que les lettres représentaient les noms de ces démons, et le nombre de fois où la lettre apparaissait signifiait le nombre de fois que le démon devait être invoqué.

Une version des insignes a été éditée dans le Golden Dawn Enochian Magick de Pat Zalewski, lequel montre toutes les lettres B minuscules dans les insignes comme nombre 6. Cette version semble être une invention assez récente, apparaissant d’abord dans les imprimés des années 60. Mais comme il peut être vu sur les illustrations en annexes, les 6 et les « B » sur les insignes sont dessinés d’une façon visiblement distincte.

Ni l’une ni l’autre de ces versions postérieures n’a de justificatif dans les journaux intimes. S’il y a une logique derrière les symboles sur les insignes, elle n’est pas expliquée nulle part dans les enregistrements.

La Hiérarchie Heptarchique : les 49 Bons Anges

Les 49 bons anges sont les premières puissances angéliques mondiales présentées dans le système. Ceux énumérés sur le sigil d’Ameth sont apparemment, d’une certaine façon, supérieurs/au-dessus des mondes dans lesquels l’Homme vit, de même que les insignes. Après avoir présenté les insignes, l’archange Michael présente les 49 anges en disant : « maintenant vous touchez le monde, et les faits sur la terre. Maintenant nous vous montrons le monde inférieur : les gouverneurs qui travail et gouverne sous Dieu ».

Dee et Kelly se sont vus présenter sept tables de 7×7. Chaque carré de chaque table contenait une lettre et un nombre de 1 à 49 (voir annexe C). En recueillant les lettres avec le même nombre dans un certain ordre, les noms des anges étaient produits. La liste des noms, divisée en groupes de sept, fut appelée la Tabula Collecta. Dee a arrangé ces noms en une table circulaire appelée la Tabula Bonorum, divisant les anges en groupes de sept, avec un roi et un prince dirigeant chaque groupe.

La « Tabula Bonorum »

Chacune des sept tables originales a été associée à la puissance en plus d’un aspect particulier de l’existence ; il s’en suit que le nom de chaque ange commande/contrôle une certaine partie de chacun de ces aspects. Les puissances attribuées à chaque table ou lettre sont :

  • esprit et sagesse
  • l’exaltation et le gouvernement des princes
  • dominant dans le conseil, et excédent la noblesse
  • le gain et le commerce des marchandises (plus tard changé en eau par Dee, sans aucune raison claire)
  • les qualités de la terre, et de l’eau
  • la connaissance de l’air et ceux qui se déplacent en lui
  • le gouvernement du feu.

À partir de cette liste de puissances, il semblerait que, le long d’au moins une dimension, la Magie Heptarchique ne soit pas entièrement planétaire dans la nature. Les puissances s’accorderaient plus avec la conception d’un monde élémentaire quadruple réglementé par un esprit manifeste triple, comme dans les sept Sephiroth inférieures de la Cabale. Dee a rétroactivement assigné un attribut planétaire à chaque groupe de sept anges, basé sur les raccordements entre les rois et les jours de la semaine. Plus tard des étudiants ont extrapolé un système d’attributs doubles, basé sur le fait que le prince d’un jour donné était dans un groupe différent du roi du jour.

Les Rois, les Princes, et leurs ministres

Suivant la présentation des 49 anges, il y a un intervalle dans l’enregistrement d’environ six mois ; apparemment aucune opération n’a été effectuée dans cette période. Ashmole spécule que Dee et Kelly ont eu un désaccord sur la continuation du travail. Cela semble une hypothèse raisonnable. L’enregistrement du pré-hiatus pris fin avec l’antipathie et l’incrédulité qu’exprima Kelly envers les esprits suggérant qu’il n’agissait pas en accord avec sa nature. L’enregistrement du post-hiatus commence par la note : « après réconciliation avec Kelly ». Le matériel dans cette section est plus confus que dans les précédents. Le discours des anges est plus raffiné et enflé, l’aspect visuel caractérisé par une qualité kitsch. Peut-être que c’est l’hostilité continue de Kelly contre les anges qui est responsable du changement. Les puissances des princes sont présentées en premier, suivies de leurs sigils. Après apparaissent en succession les Rois Heptarchiques. Ils décrivent leurs puissances, et chacun présente leurs 42 ministres. Les ministres présentent à leur tour leurs noms, sous deux formes : une table de six rangées et de sept colonnes, chacune contenant une lettre ; et un talisman avec leurs noms écrits sur la circonférence.

Les puissances attribuées aux rois semblent être plus en accord avec une nature planétaire que ceux assignés aux lettres individuelles de leurs noms. Cependant, il y a quelques exemples où les puissances semblent inadéquates à la planète assignée, et d’autres où la puissance du prince ne s’accorde pas avec celle du roi.

Les 42 ministres affectés à chaque roi sont divisés en six groupes dont les sept membres ont des noms formés des mêmes lettres. Chaque groupe réglemente une section de quatre heures du jour, commençant à minuit. Le premier groupe est typiquement représenté comme exprimant une forme plus pure de la puissance du roi que les cinq groupes restants.

Comme c’était le cas avec le Lamen et la Table Sainte, les noms des ministres sont dérivés de la table des 49 anges. Pour les ministres, une méthode différente a été employée pour extraire les noms pour chaque ensemble de rois. En outre comme précédemment, les noms ont été donnés aux magiciens avant que la méthode d’extraction ait été expliquée (pour les détails additionnels, voir l’annexe D).

Une pièce manquante

À plusieurs endroits dans l’enregistrement, il est fait référence à un « grand globe », apparemment un diagramme d’une certaine sorte, qui n’est pas parmi les papiers qui ont été trouvés jusqu’ici. Dans ce contexte, il semble que cela pourrait être une variation additionnelle de la Tabulum Bonorum, ou des 7 tables à partir desquelles la Bonorum a été faite. Comme Dee le décrit : « … il y a des lettres majuscules sous les noms et caractères des rois : et il y a également d’autres lettres avec des nombres : et d’ailleurs de ces lettres, certaines sont opposées et d’autres renversées. » Apparemment Kelly a reçu ce diagramme à un moment où Dee n’était pas présent; Dee se réfère plusieurs fois à elle comme lui ayant été apportée par Kelly. Les anges ont affirmé néanmoins que cette pièce était importante pour l’utilisation de la magie.

La table devait être utilisée dans la création de talismans pour les invocations des anges Heptarchiques. Un exemple d’un tel talisman montre le sigil d’un des fils de la lumière à son centre, avec le nom d’un roi heptarchique en cercle autour de lui. Un cercle externe de lettres renversées et normales de ce diagramme disparu forme la circonférence du talisman.

La méthode d’utilisation

Durant la session du printemps 1583, les anges ont indiqué qu’une session avait été prévue, dans laquelle des instructions détaillées seraient données pour l’usage de la magie Heptarchique. Si cette session a eut lieu, elle n’est pas dans les enregistrements qui ont survécu ; mais une certaine idée de la technique générale peut être recueillie à partir des commentaires dans d’autres parties de l’enregistrement.

Le magicien serait assis à la Table Sainte, portant l’anneau et le lamen. L’insigne du roi invoqué est placé sur la table devant lui. Il tiendrait un talisman du roi Heptarchique approprié dans une main, avec un talisman des noms des ministres du roi placés sous ses pieds. Le magicien inviterait alors le roi par la pétition et la prière, suivies des pétitions à son prince, et des invocations des six ministres principaux. Ils apparaîtraient dans la pierre de voyance, sur quoi le magicien les chargerait d’accomplir la tâche qu’il a désirée.

Seconde période de la Magie Enochienne : le Liber Loagaeth et l’Alphabet Angélique

Le Liber Loagaeth est la partie la plus mystérieuse du travail de Dee et Kelly. Il est également connu sous différents noms comme livre d’Enoch et Liber Mysteriorum Sextus et Sanctus. Jusqu’ici personne n’a sérieusement tenté de l’utiliser, ou de comprendre sa nature, au-delà de ce qu’on trouve dans les journaux intimes. Selon les anges, « loagaeth » signifie « discours de Dieu », ce livre est censé être, littéralement, les mots par lesquels Dieu a créé toutes les choses. On suppose qu’il s’agit de la langue dans laquelle « les noms vrais » de toutes les choses sont connus, donnant la puissance sur elles.

Comme décrit dans le Liber Mysteriorum Quintis, le livre devait se composer de 48 « feuilles », dont chacune contient une grille de 49×49. En fait, le livre réellement présenté à Kelly est quelque peu différent. Il contient 49 « invocations » dans une langue inconnue, 95 tables de cases remplies par des lettres et des nombres, 2 tables semblables non remplies, et 4 tables dessinées faisant deux fois la largeur des autres. 2 « feuilles » sont enregistrées, mais celles-ci ne sont pas incluses dans le livre final, et apparemment servent d’introduction ou de prologue au travail.

En apparence, les « invocations » du Liber Loagaeth ne semblent pas être une langue comme les humains comprennent ce terme. Il n’y a aucune traduction par laquelle cela pourrait être jugé en détail, mais font défaut dans le texte les répétitions et les placements logiques de mot, ce qui est caractéristique des 48 invocations énochiennes données dans les années suivantes. Il n’y a aucune grammaire apparente au texte. Donald Laycock remarque que la langue est fortement allitérative et répétitivement formée de rimes, alors que Robert Turner l’appelle « glossolalic ». Les anges ont indiqué que chaque élément de chaque table pourrait être compris de 49 manières différentes, de sorte qu’il y ait beaucoup de « langues », toutes étant parlés immédiatement.

On a dit que le but du Loagaeth était le déclenchement/l’introduction d’un nouvel âge sur terre, le dernier âge avant la fin de toutes les choses. Les instructions pour un usage à cet effet n’ont jamais été données ; les anges l’ont continuellement remis à plus tard, disant que seul Dieu pourrait décider que le temps est venu. Pendant la présentation des deux feuilles du Liber Mysteriorum Quintis, dans la pierre de voyance un ange se dirigeait successivement vers des lettres, et Kelly prononçait les noms du caractère angélique. Dee a retranscrit une version en utilisant l’alphabet romain, apparemment avec l’intention de la refaire en caractères angéliques à une date ultérieure.

L’enregistrement indique qu’au début de chaque session une lumière volerait hors de la pierre de voyance et allait dans la tête de Kelly ; cette lumière a été vue par eux deux. Une fois que la lumière était entrée dans la tête de Kelly, sa conscience était transformée de sorte qu’il pouvait comprendre le texte comme il le lisait. On lui a fermement commandé de ne pas fournir de traduction, expliquant que Dieu choisirait le moment pour elle d’être révélée. Il fournit la traduction de quelques-uns des mots, mais c’était insuffisant pour recueillir la signification du texte dans son ensemble.

Quand la lumière se retirait de la tête de Kelly, il cessait immédiatement de comprendre le texte, et ne pouvait plus le voir dans la pierre. À quelques occasions, la lumière continuait d’agir en lui pendant une courte période après la fin de la session, et à ces moments-là Dee nota que Kelly prononçait beaucoup de choses merveilleuses (et non enregistrées) au sujet de la nature des textes. Mais à l’instant où la lumière se retirait, Kelly ne pouvait plus la comprendre, ni se rappeler ce qu’il avait dit durant le moment précédent. L’enregistrement indique que la 23e ligne de la première feuille était une préface à la création et à la distinction des anges, et la 24e ligne une invitation plaisante destinée aux bons anges. Rien d’autre n’est enregistré concernant le but de ce livre.

Il est bientôt devenu évident que la méthode employée était trop lente. Les anges étaient sous une certaine contrainte de temps en présentant le livre, et étaient disposés à ce que Kelly puisse voir le livre à tout moment. Il devait enregistrer directement ce qu’il voyait plutôt que de le lire à Dee. Durant cette dernière partie du travail, Kelly ne comprit apparemment pas la signification profonde du livre, mais eut seulement un aperçu visuel de ses lettres.

La première feuille montrée à Dee et à Kelly contenait l’alphabet « angélique » exposé au-dessus de la grille. Les noms des lettres et leurs équivalents en anglais ont été donnés aux deux hommes, et il leur a été dit de les mémoriser avant de continuer. Quand Dee ne faisait pas ainsi, et se plaignait des autres exigences vis-à-vis de l’époque, les anges le réprimandaient fortement. Le texte des feuilles a été dessiné avec les caractères de cet alphabet, et à l’instruction des anges ils ont été également appliqués au lamen et à la Table Sainte de la magie heptarchique.

Alphabet énochien
L’Alphabet Angélique

Deux versions de l’alphabet ont été données. Le premier, prévu pour être rapidement écrit avec un stylo plume, a été donné avec le Liber Loagaeth. Une version plus formelle (montrée dans le Tableau ci-dessus) a été donnée plus tard. Pour cette version postérieure, les anges ont projeté une image de la lettre en jaune sur une feuille de papier blanc ; Kelly a alors tracé à l’encre noire par-dessus la projection pour fournir un enregistrement permanent.

Les anges ont indiqué que les lettres ont servi comme l’Hébreu, en tant que base de la cabale ou du système de symbolisme magique et de numérologie. Ils ont également indiqué que les lettres ont été divisées en trois groupes de sept. Mais en dehors de ça, rien n’a jamais été donné au sujet de leurs propriétés.

Plusieurs personnes ont allégué que l’alphabet angélique avait été recopié à partir de certains livres antérieurs. Laycock a examiné toutes les possibilités, et bien qu’il identifia certaines similarités de style avec les alphabets magiques antérieurs, il en conclut qu’aucuns d’eux n’étaient suffisamment proche pour être considéré comme une version antérieure.

Lire les autres parties de cet article :

Référence de Magie Enochienne, première partie, par Ben Rowe.

Plus sur le sujet :

Référence de Magie Enochienne 1 (première partie) par Ben Rowe.

Illustration : user:geni / CC BY-SA

Visiter le site COMSELHA : le site francophone de la Magie Enochienne.

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