Nefilat Apayim – La plongĂ©e dans les tĂ©nĂšbres par Gabri-el. 

La priĂšre de prosternation est un Ă©lĂ©ment intĂ©ressant de la thĂ©urgie juive. En effet, si elle a Ă©voluĂ© au fil du temps pour ne plus se rĂ©duire qu’Ă  un Ă©panchement de la tĂȘte sur le bras, elle Ă©tait jadis une prosternation complĂšte, dont le sens occulte plonge ses racines dans la doctrine du Tikkun. Pour cette priĂšre, rĂ©citĂ©e Ă  la fin de la priĂšre de l’aprĂšs-midi, il s’agissait en effet de plonger volontairement dans les Klippoth, afin d’aider les Ă©tincelles divines qui s’y trouvent enfermĂ©es Ă  remonter vers la surface. Elle implique donc une descente spirituelle dans les trĂ©fonds du domaine de la mort, avec tous les risques que cela implique.

De cette pratique, Chayim Vital souligne les dangers. Pendant les dix-huit bĂ©nĂ©dictions qui ont prĂ©cĂ©dĂ©, le thĂ©urge s’Ă©tait Ă©levĂ© dans le monde de l’Émanation, et il se laisse subitement choir dans les profondeurs du monde de la Fabrication. LĂ , il s’agit d’extraire les eaux fĂ©minines propres Ă  Malkuth, pour ensuite effectuer une remontĂ©e vers l’Émanation, en emmenant avec soi les Ă©tincelles divines. Une tĂąche loin d’ĂȘtre aisĂ©e. Seuls les plus capables des Justes peuvent s’adonner Ă  la pratique correcte de cette opĂ©ration dĂ©licate, et mĂȘme dans leur cas, il reste des dangers. Car si sa rĂ©solution n’est pas Ă  toute Ă©preuve, son Ăąme restera prisonniĂšre des Klippoth. Pour Isaac Louria, c’est lĂ  la raison pour laquelle certains Justes deviennent subitement des mĂ©chants, sans raison apparente.

Cette descente aux enfers est consciente, mais dans deux autres moments, l’homme peut se retrouver Ă  arpenter l’horreur des Klippoth. Dans le premier cas, lors de sa mort physique, il entre dans la GĂ©henne afin d’y trouver les Ăąmes qui y sont retenues. Dans le second cas, c’est durant son sommeil que l’homme peut se voir jetĂ© dans le domaine de la mort.

Dans un cas comme dans l’autre, la lutte sera prĂ©sente. L’Ăąme du juste sera mise Ă  rude Ă©preuve, et il lui faudra une grande force de rĂ©solution pour mener Ă  bien sa tĂąche.

Aux origines, la prosternation Ă©tait complĂšte et la priĂšre n’Ă©tait pas codifiĂ©e, mais laissĂ©e Ă  l’apprĂ©ciation de chacun. Chacun devait garder dans son cƓur son intention le poids de ses fautes, et prier pour son salut et celui du monde. Puis, la priĂšre est devenue identique pour tous. Nefilat Apayim ne se faisait plus non plus totalement prosternĂ©, mais seulement avec le visage couvert et le corps penchĂ©, pour marquer une diffĂ©rence vis-Ă -vis de l’adulation des idoles paĂŻennes. La tĂȘte est penchĂ©e sur le bras gauche pour symboliser le Jugement – ne se fait pas dans le cas oĂč un teffilim est portĂ©, puisqu’il symbolise dĂ©jĂ  cette dimension – ou sur le bras droit pour symboliser la BontĂ©. Cela est fait en alternance afin de ne pas briser l’Ă©quilibre entre les deux dimensions.

Il est important de souligner que cet Ă©panchement ne se fait qu’en prĂ©sence de la Torah, sauf si le priant se trouve Ă  JĂ©rusalem, Ă  cause de la saintetĂ© de l’endroit.

On trouve une autre rĂ©fĂ©rence Ă  pareille descente dans le Livre de Jonas. Dans le cas du prophĂšte, il s’agit d’une expĂ©rience spirituelle involontaire, dans laquelle il se plonge en tentant de fuir l’influx divin trop pur pour sa conscience, et qui menace une individualitĂ© Ă  laquelle il continue de s’accrocher. Les Klippoth sont symbolisĂ©es par le bateau, puis par le grand poisson des profondeurs.

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Nefilat Apayim par Gabri-el. Image par Yuu Khoang de Pixabay

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