Origine de l’alphabet hĂ©breu par Spartakus FreeMann.
Ce texte se veut une simple introduction à « l’historique » de l’origine de l’alphabet hĂ©breu afin de donner des informations quant Ă ses origines.
On peut retrouver les racines de l’alphabet au sein des tribus nomades qui vivaient dans la rĂ©gion du SinaĂŻ. C’est en tout cas l’hypothĂšse de deux savants : Grintz (Introduction Ă la Bible, Ed. YavnĂ©, Tel-Aviv 1972) et Yeivin (Ensemble des signes Ă©crits hĂ©bro-phĂ©niciens, JĂ©rusalem 1970). Enfin, selon le professeur Grimme, les tribus d’IsraĂ«l Ă©tablies en Ăgypte avaient dĂ©veloppĂ© une Ă©criture alphabĂ©tique qui sera adoptĂ©e par les CanaanĂ©en.
« Toutes les Ă©critures alphabĂ©tiques dĂ©rivent finalement de l’alphabet proto-canaanĂ©en et de ses descendants immĂ©diats, l’ancien alphabet phĂ©nicien linĂ©aire… », Franck Moore (The Origins of Writing, Nebraska Press 1989). De cette Ă©criture dĂ©rive sans doute l’hĂ©breu, car les HĂ©breux dĂ©signent leur langue comme « la langue de Canaan » (IsaĂŻe 19,18).
« Rabbi NĂ©hĂ©ma dit : la Torah a Ă©tĂ© donnĂ©e en Ă©criture DA’ATZ. Mais Rabbi dit qu’elle a Ă©tĂ© donnĂ©e en achourite (aramĂ©enne) et, lorsqu’IsraĂ«l a commis le pĂ©chĂ© du Veau d’Or, elle s’est transformĂ©e en Ă©criture DA’ATZ puis, Ă l’Ă©poque d’Ezra, Ă nouveau en achourite. Selon Rabbi ShimĂ©’on ElĂ©azar, c’est en achourite que la Torah a Ă©tĂ© donnĂ©e » (Talmud de JĂ©rusalem, Meguila I, 9).
Abraham Aboulafia : « … et pourtant, nous savons que Dieu nous a choisis, nous, notre langue, et notre Ă©criture, et qu’Il nous a enseignĂ© des croyances et des traditions qu’Il a Lui-mĂȘme choisies parmi d’autres qui se rencontrent en d’autres peuples – de la mĂȘme façon que dans la nature certaines choses parmi d’autres ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©es Ă une dignitĂ© supĂ©rieure, ainsi qu’il ressort de la nature mĂȘme du rĂ©el », ĂpĂźtre des Sept Voies, traduction Attias, Ăclat, 1985.
Ce ne sera qu’au IXe siĂšcle avant notre Ăšre que commence Ă se dĂ©velopper une Ă©criture nationale hĂ©braĂŻque propre qui sera tout d’abord cursive, c’est le palĂ©o-hĂ©breu.
L’hĂ©breu carrĂ©, qui est ainsi dĂ©signĂ© en raison de la forme des lettres qui ont une allure rectangulaire, est qualifiĂ© en hĂ©breu d’achourite (assyrienne ou aramĂ©enne) probablement parce que le scribe Ezra, Ă son retour de l’Exil au Ve siĂšcle av. J.-C., l’apporta avec lui de Babylone.
Cette Ă©criture est une forme dĂ©veloppĂ©e d’une branche qui dĂ©rive de l’Ă©criture aramĂ©enne. Cette Ă©criture Ă©tait alors en utilisation Ă Babylone et les lettrĂ©s hĂ©breux durent l’apprendre afin de communiquer avec les autoritĂ©s locales. Cette Ă©criture sera donc apportĂ©e par le peuple hĂ©breu de retour de l’Exil de Babylone et, on peut supposer qu’afin que la Tora, Ă©crite en palĂ©o-hĂ©breu, ne soit pas perdue – c’est Ă dire ne devienne illisible au peuple – le scribe Ezra (Esdras) autorisa sa translittĂ©ration dans la nouvelle Ă©criture carrĂ©e aramĂ©enne.
« Ezra aurait mĂ©ritĂ© de donner la Tora Ă IsraĂ«l si MoĂŻse ne l’avait pas prĂ©cĂ©dĂ©. Et bien que la Torah n’ait pas Ă©tĂ© donnĂ©e par lui, elle a Ă©tĂ© changĂ©e par lui. Car il est rapportĂ©, « et le texte de la lettre Ă©tait Ă©crit en caractĂšres aramĂ©ens et en hĂ©breu aramĂ©enâ ». (Talmud de Babylone, SanhĂ©drin 21-22).
Le texte biblique sera dĂ©finitivement fixĂ© Ă la fin du IVe siĂšcle av. J.-C. C’est Ă cette date que les Sopherim instaurĂšrent des rĂšgles concernant la forme, l’orthographe, la lecture… afin que les textes ne puissent ĂȘtre altĂ©rĂ©s. C’est Ă partir de cette date que l’hĂ©breu carrĂ© prend sa propre voie en se dĂ©tachant dĂ©finitivement de l’aramĂ©en. C’est sans doute Ă cette Ă©poque Ă©galement que la traduction des Septante a Ă©tĂ© effectuĂ©e Ă partir de l’original hĂ©breu en caractĂšres carrĂ©s. Depuis lors, l’Ă©criture hĂ©braĂŻque est restĂ©e quasiment immuable.
« L’explication des lettres hĂ©braĂŻques est le mystĂšre des mystĂšres et celui qui le connaĂźtra d’une connaissance juste et parfaite connaĂźtra tout ce qui existe, du dĂ©but Ă la fin. Nous apprenons ces lettres dĂšs notre enfance, nous les prononçons constamment, sans nous donner la peine de savoir ce qu’elles sont et ce qu’indiquent leurs formes, leur nombre, leur nom et leur disposition. Nous nous imaginons qu’elles sont comme des signes qui font reconnaĂźtre les mots et permettent de former le discours. Mais comment serait-il possible que les fondements des discours n’aient pas de sens et que n’aient pas de sens les formes qui ont Ă©tĂ© tracĂ©es par le doigt de Dieu sur les Tables de la Loi ? » Juda ben Salomon ha-Cohen, 1245.
Plus sur le sujet :
Origine de l’alphabet hĂ©breu, Spartakus FreeMann, janvier 2004 e.v., Nadir de Guantanamo.
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