Un groupe de martinistes dans le Nord et le Pas de Calais par Mariette Cyvard
La région Nord-Pas-de-Calais-Picardie comporte plusieurs groupes ou loges selon des appellations qui ont varié au cours des temps.
Un groupe est constituĂ© dâun nombre variable dâadhĂ©rents, dâun collĂšge dâofficiers prĂ©sidĂ© par un initiateur. Cet officier met en oeuvre la transmission des degrĂ©s dâassociĂ© et dâassociĂ©-initiĂ©, les grades de SupĂ©rieur Inconnu ou Serviteur Inconnu ou SI. Il prĂ©side aux travaux courants.
Le rituel pratiquĂ© est celui mis en ouvre lors de lâunion des ordres martinistes et pratiquĂ© par Philippe Encausse, fils de Papus, et ses successeurs, IrĂ©nĂ©e SĂ©guret et lâactuel Grand MaĂźtre de lâordre.
Notre groupe martiniste Ă©tudie la pensĂ©e de Louis Claude de Saint-Martin Ă travers son ouvrage « lâhomme de dĂ©sir ».
Les exposés portent sur des sujets variés
Le but de ces travaux est de permettre au personnage qui présente sa recherche de trouver sa personnalité véritable, de trouver en lui la personne que la vie profane permet rarement de révéler. Nous appelons cela grandir.
Le symbolisme du temple, du rite est analysĂ©. Lâobjectif est de comprendre ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons.
Qui peut devenir Martiniste ?
Une femme ou un homme sollicite son entrée dans le groupe. La demande est examinée avec bienveillance si elle est fondée sur un désir vrai de transformation personnelle, un désir de travail intellectuel et cardiaque.
Des ouvriers, des chÎmeurs ou des mÚres de famille fréquentent ou ont fréquenté ce groupe, comme des universitaires, des médecins ou des professeurs.
Câest Ă lâĂ©coute de lâautre que nous cheminons, ensemble, vers la lumiĂšre. Nous ne cherchons pas des titres pompeux et inutiles !
Il est nĂ©cessaire dâĂȘtre majeur pour entrer dans ce groupe et lorsque le majeur est encore sous la dĂ©pendance familiale, lâautorisation formelle de la famille est sollicitĂ©e. Pour les personnes qui vivent avec un « conjoint », lâautorisation du conjoint est sollicitĂ©e. Des mineurs, autorisĂ©s ou accompagnĂ©s par les parents, pourraient adhĂ©rer.
Ă chacun selon ses possibilitĂ©s, Ă chacun selon ses capacitĂ©s, et nul nâest dispensĂ© de multiplier les efforts nĂ©cessaires pour devenir un SI.
La vie professionnelle, elle non plus, ne doit pas ĂȘtre perturbĂ©e par lâadhĂ©sion au groupe.
Quâest-ce quâun Martiniste dans ce groupe ?
Mon premier contact avec lâordre remonte Ă 1960, affirme Mariette Cyvard, et, je nâai pas encore de moule qui permette de fabriquer un martiniste ou de vĂ©rifier si les adhĂ©rents sont des martinistes selon des normes que je ne connais pas.
Un martiniste est un chrĂ©tien, il est Ă lâĂ©coute de lui-mĂȘme, il est Ă lâĂ©coute dâautrui. Il est discret, il est un « homme de bonne volontĂ© ». Il est prĂȘt Ă dĂ©pouiller « le vieil homme » selon lâexpression initiatique.
Chacun vit sa vie familiale, professionnelle, sociale, initiatique selon les normes qui lui sont propres. La vie initiatique passe en quatriÚme position, nous demandons de lui consacrer une soirée par mois, 10 fois par an.
Si vous dĂ©sirez ajouter dâautres critĂšres, ce seront les vĂŽtres et non ceux du groupe.
Vous venez chez nous pour partager un cheminement
Pour cheminer, il est nécessaire de prendre conscience de ce qui vous est utile, de ce qui vous est nécessaire.
Si vous choisissez dâaccroĂźtre les difficultĂ©s de votre vie profane, nous nâapprouvons, ni ne dĂ©sapprouvons. Le temps perdu nâest bon pour personne, la souffrance nâest bonne pour personne. Souffrir nâapprend pas Ă vivre, la misĂšre ou la pauvretĂ© ne rapprochent pas du Christ.
Une secte !
La folie actuelle des médias voudrait que vous entriez dans une secte !
Les martinistes partagent la passion du martinisme, du travail, du service.
Ils entrent « libre et de bonne moralité ». Ils sortent librement et sans dérÚglement moral.
Ils respectent les lois naturelles, sociales, familiales, professionnelles de lâĂtat français.
Ils suivent la mode vestimentaire qui leur plaĂźt
Ils mangent selon leurs besoins et leurs désirs.
Ils jouent leurs rĂŽles dans la sociĂ©tĂ© aussi bien quâil leur est possible. Ils dĂ©fendent leur devoir dâexistence, leur droit Ă la diffĂ©rence par la libertĂ© de pensĂ©e, la libertĂ© de conscience. Ils vivent et rien de trĂšs particulier ne les distingue dans leur milieu. Ils vivent le martinisme, comme dâautres vivent leur passion des timbres, du jeu dâĂ©chec ou du football.
Ils adhÚrent à une association loi de 1901, ils peuvent trÚs facilement démissionner ou ne plus participer activement.
Les coĂ»ts sont des coĂ»ts de fonctionnement, connus avant lâadhĂ©sion.
Le président du groupe est président depuis la fondation effective le 16 mai 1981. Il vit par sa retraite de professeur.
Adhérer ?
AdhĂ©rer Ă lâordre martiniste, pourquoi pas ! AdhĂ©rer Ă un ordre martiniste, pourquoi pas ! Si vous ĂȘtes motivĂ© !
Quelles différences faites-vous entre la maçonnerie et le martinisme que vous pratiquez ?
Un rituel est utilisĂ© ici et lĂ . Des hommes travaillent sur eux-mĂȘmes, ici et lĂ . Les « hauts grades » existent et ceux qui pratiquent le martinisme et les grades de 4Ăšme ou 18Ăšme savent parfaitement oĂč ils mettent les pieds. Les martinistes ne pratiquent pas les grades bleus de la maçonnerie. Cela nâest pas une obligation dans certains ordres martinistes, mais il est vrai que cela constitue un manque pour comprendre tout ce qui est vĂ©cu en martinisme.
Certains ont besoin de vivre les grades bleus pour mieux intégrer les données du martinisme.
Il y a au sein de la grande loge de France au moins 2 loges se référant à la pensée martiniste : les loges Papus et Gérard Encausse. Au sein de la gltso, la loge la France fait souvent référence à la pensée martiniste, le RER en son ensemble fait référence au martinisme.
Une différence fréquente entre la maçonnerie et le martinisme est que les martinistes ne pratiquent pas la salle humide.
Jâai dit.
Plus sur le sujet :
Un groupe de martinistes dans le Nord et le Pas de Calais, Mariette Cyvard, 2001.
Illustration : CitizenUA [CC BY-SA 4.0], via Wikimedia Commons
