Idra de Maskhanah – Zohar II 122b Ă 123b.
Il est enseignĂ© dans le MystĂšre des mystĂšres : La TĂȘte du Roi est composĂ©e de MisĂ©ricorde et de Rigueur. Ă cette TĂȘte pendent des cheveux, poils sur poils, qui constituent les ranchers sur lesquels sont suspendus ensemble les ĂȘtres d’en haut et d’en bas: les MaĂźtres des maĂźtres les MaĂźtres de vĂ©ritĂ©, les MaĂźtres de justice, les MaĂźtres de plaintes et de gĂ©missements, les MaĂźtres de rigueur et les MaĂźtres de misĂ©ricorde. Les raisons de lâĂcriture et les mystĂšres de l’Ăcriture, purifiant les impurs, sont aussi appelĂ©s « Cheveux du Roi », car tous Ă©manent de l’Ancien mystĂ©rieux et sacrĂ©. Le Front du Roi est l’avertisseur des coupables ; car c’est lĂ que se rĂ©vĂšlent les mauvaises actions des coupables ; l’irritation et la sĂ©vĂ©ritĂ© se manifestent sur le front.
Il faut le distinguer du « Front de l’Ancien sacrĂ© », qui est appelĂ© « bienveillance ». Les Yeux du Roi font l’inspection de tout, l’inspection en haut et en bas, et tous les MaĂźtres clairvoyants sont appelĂ©s ainsi. Les yeux sont composĂ©s de diffĂ©rentes couleurs et ce sont elles qui sont prĂ©posĂ©es aux inspections du Roi, chacune dans son rayon. Les cils des yeux constituent la rĂ©gion d’inspection ; et quand les cils s’abaissent, un fleuve de rigueur s’Ă©chappe de la partie rouge des yeux de l’Ancien. Alors, la MĂšre lĂšve vers l’Ancien le blanc de ses yeux ; et quand la couleur rouge des yeux de l’Ancien sacrĂ© se rencontre avec le blanc des yeux de la MĂšre, celle-ci se remplit de lait et elle allaite tous ; tous les yeux sont rendus clairvoyants par son lait qui coule toujours. C’est le sens de l’Ăcriture : « Ses yeux sont comme les colombes prĂšs d’un ruisseau, qui sont lavĂ©s dans du lait », dans le lait de la MĂšre, qui coule perpĂ©tuellement sans jamais cesser. Le Nez du Roi sacrĂ© caractĂ©rise le visage. Quand les rigueurs s’accumulent dans le monde, l’indice en apparaĂźt au Nez du Roi sacrĂ©, et elles ne sont apaisĂ©es que par la fumĂ©e de l’autel, ainsi qu’il est Ă©crit : « Et le Seigneur sentit l’odeur agrĂ©able.» Le Nez de l’Ancien est diffĂ©rent de celui du Roi sacrĂ©, car il (l’Ancien) n’en a pas besoin ; il porte le nom de « Longanime » ; c’est la Sagesse mystĂ©rieuse qui est appelĂ©e son Nez. VoilĂ pourquoi l’Ăcriture a dit: « Et ma louange te servira en lieu et en place de nez » Et c’est ce qui fait dire au Roi David : « Une louange de David. » â « Oreilles du Roi » : quand la ClĂ©mence se trouve (rĂšgne dans le monde), que la MĂšre allaite et que la LumiĂšre de l’Ancien sacrĂ© se fusionne avec celle de la MĂšre, alors deux rayons sortent des Cerveaux du PĂšre et de la MĂšre. Ce sont les deux Cerveaux du PĂšre et de la MĂšre, lesquels Ă©clairent tous ceux qui s’appellent « Cerveaux du Roi ». Et quand ces deux rayons unissent leurs lumiĂšres, ils prennent le nom d’« Oreilles du Seigneur »; car c’est lĂ , dans cette rĂ©gion, que parvient la priĂšre d’IsraĂ«l; c’est lĂ que parvient l’Ă©cho des bonnes et des mauvaises actions; c’est lĂ , que les MaĂźtres ailĂ©s (les anges) rapportent les bruits qu’ils ont recueillis dans le monde; tous ces anges portent le nom d’« Oreilles du Seigneur». Le Visage du Roi est formĂ© des lumiĂšres que projettent le PĂšre et la mĂšre. Ces lumiĂšres tĂ©moignent de la grandeur du Roi. Le Visage du Roi est le plus glorieux de tous. La MisĂ©ricorde (HĂ©sed) et la Rigueur (Gueboura) commencent au visage. D’abord, la lumiĂšre du PĂšre est divisĂ©e en trois, et celle de la MĂšre en deux; cela fait ensemble cinq. « HĂ©sed » et « Gueboura » y sont ajoutĂ©es comme une seule lumiĂšre ; cela fait six. Ensuite « HĂ©sed » et « Gueboura » se subdivisent en deux ; cela fait huit, et « Gueboura » elle-mĂȘme, cela fait neuf. Quand ces neuf lumiĂšres sont toutes unies, elles prennent le nom de Visage du Roi. VoilĂ pourquoi l’Ăcriture dit: « Le Seigneur sortira comme un guerrier invincible, etc ». Pour ce qui est des LĂšvres du Roi, il est enseignĂ© ainsi que suit : Quand la LumiĂšre du PĂšre se rĂ©pandit, elle consistait en trois lumiĂšres. Une lumiĂšre donna naissance Ă la MisĂ©ricorde suprĂȘme, une autre lumiĂšre constitua ce qu’on appelle « Cerveau du Roi », et la troisiĂšme lumiĂšre est restĂ©e en suspens jusqu’Ă l’Ă©poque oĂč la MĂšre alluma ses deux lumiĂšres. Alors, toutes cinq projetĂšrent de la clartĂ©. Comment la MĂšre a-t-elle fait pour allumer ses lumiĂšres ? Par un sentier mystĂ©rieux et cachĂ© (123a) elle s’unit au PĂšre, ainsi qu’il est Ă©crit : « L’oiseau a ignorĂ© la route, etc. » Elle s’unit au PĂšre Ă la façon dont le mĂąle s’unit Ă la femelle. Elle conçut et enfanta, et alors sortirent les cinq lumiĂšres qui donnĂšrent naissance aux cinquante portes des lumiĂšres suprĂȘmes. Ă celles-ci correspondent les quarante-neuf arguments en faveur de pur et d’impur. Il n’y a que quarante-neuf arguments, au lieu de cinquante, parce qu’une des lumiĂšres du PĂšre Ă©tait en suspens. Quand toutes ces lumiĂšres sont unies dans le Roi, elles prennent le nom de « LĂšvres du Roi. » C’est dans la Bouche du Roi que sont enfermĂ©s tous les trĂ©sors. La bouche s’appelle « BeautĂ© » (Thiphereth), et le Verbe qu’elle renferme s’appelle « Sagesse » (HocmĂą). Quant Ă l’« Intelligence » (DaĂ th), elle est cachĂ©e dans le PĂšre et dans la MĂšre ; elle remplit toutes les salles et tous les parvis cĂ©lestes. Quand les deux lĂšvres produisent un son, alors on a l’image du PĂšre et de la MĂšre produisant l’« Intelligence ». Toutes les paroles du Saint, bĂ©ni soit-il, ont Ă©tĂ© prononcĂ©es par le PĂšre, la MĂšre et l’Intelligence qui correspondent aux deux lĂšvres et au son de la voix. Ce sont ces Trois que l’ Ăcriture appelle : « Sagesse, Intelligence et Science. » Toutes ces Trois LumiĂšres pĂ©nĂštrent l’une dans l’autre et ne font qu’Une seule. Elles forment le « Gosier du Roi» (ou Son de la Voix), dont l’Ăcriture dit : « Son palais est doux. » Elle est, en effet, la douceur du Roi. C’est Ă cette douceur que fait allusion l’Ăcriture : «GoĂ»tez, et voyez combien le Seigneur est doux». C’est du « Gosier » (Son de la Voix) que dĂ©pendent les hauts dignitaires du Roi, ainsi qu’il est Ă©crit : « C’est par le souffle de sa bouche qu’ont Ă©tĂ© produites toutes les armĂ©es des cieux. » C’est le « Gosier » (Sone de la Voix) qui est le plus parfait de tout ce qui existe, et voilĂ pourquoi les lettres qu’il produit : Aleph, Heth, HĂ©, AĂŻn sont les plus parfaites, Aleph est la lettre symbolique de la LumiĂšre de l’Ancien sacrĂ©, du MystĂšre de tous les mystĂšres; Heth est la lettre symbolique de la Sagesse, dont nul ne connaĂźt le prix, ainsi qu’il est Ă©crit : « L’homme n’en connaĂźt point le prix. » HĂ© symbolise la LumiĂšre qui sort du sein de la MĂšre, coule comme un fleuve, abreuvant tous et allaitant les enfants, jusqu’Ă ce que les grandes sources (la semence) arrivent et abreuvent (engendrent) le Juste. Celui-ci (ou cette LumiĂšre) s’unit au Principe femelle (ou : Ă une femme) d’en bas, il (ou elle) est bĂ©ni par cette LumiĂšre, et ils (ou elles) ne se sĂ©parent plus l’un de l’autre. Ainsi, le blanc sort du rouge, comme dit l’Ăcriture : « J’irai Ă la montagne de la myrrhe, et Ă la colline de l’encens. » AĂŻn (soixante-dix) est la lettre symbolique de la façon d’interprĂ©ter les paroles de l’Ăcriture, susceptibles de soixante-dix interprĂ©tations, toutes nourries de cet Esprit qui sort de la bouche de Dieu. Ă ces soixante-dix interprĂ©tations, correspondent les soixante-dix noms du Saint, bĂ©ni soit-il, ainsi que les soixante-dix catĂ©gories d’Ăąmes qui existent sur la terre: « Toutes les Ăąmes de la maison de Jacob qui vinrent en Ăgypte furent au nombre de soixante-dix. » Jacob Ă©tait l’arbre plantĂ© dans la terre, et les soixante-dix catĂ©gories d’Ăąmes sont fixĂ©es Ă lui comme les branches Ă l’arbre. De ces quatre lettres prĂ©citĂ©es, sortent quatre autres lettres. Aleph (Ś) couvre de sa lumiĂšre le Ghimel (Ś), qui est le symbole de la rĂ©compense des justes (Ghemoul) ; c’est pourquoi l’Ăcriture dit: « Alors, tu trouveras tes dĂ©lices dans JĂ©hovah. » Heth (Ś) couvre de sa propre lumiĂšre le Yod (Ś), qui est aussi le symbole de la Sagesse, attendu que le Yod est fermĂ© de tous cĂŽtĂ©s (le Point); et la Sagesse elle aussi est introuvable, ainsi qu’il est Ă©crit : Elle ne se trouve point en la terre de ceux qui vivent dans les dĂ©lices. HĂ© (Ś) couvre de sa propre lumiĂšre le Caph (Ś), image du Cor de Jobel, dans lequel la MĂšre verse la semence, pour servir Ă oindre le Chef du royaume de David. VoilĂ pourquoi il n’y a de Messie d’onction que dans le mystĂšre du Caph. AĂŻn (Śą) couvre de sa lumiĂšre le Qouph (ڧ); car, de mĂȘme que AĂŻn dĂ©signe les soixante-dix interprĂ©tations de l’Ăcriture, Qouph dĂ©signe les cent bĂ©nĂ©dictions Ă prononcer chaque jour.
VoilĂ pourquoi on a dit prĂ©cĂ©demment que le « Palais » (Gosier, Son) est le plus parfait de tous. Heureux celui qui comprend ce mystĂšre et le conserve bien. Le Corps du Roi (le tronc) est reprĂ©sentĂ© par la SĂ©phirĂą « Thiphereth », parce que les extrĂ©mitĂ©s sont attachĂ©es Ă lui. Les deux Bras du Roi sont ces deux LumiĂšres qu’on dĂ©signe sous les noms de « HĂ©sed » et « Gueboura » (deux LumiĂšres rĂ©elles), l’une Ă droite et l’autre Ă gauche. Les Cuisses et les Reins dĂ©signent cette rĂ©gion cĂ©leste oĂč se concentrent toutes les forces du corps ainsi que le liquide de la semence, et de lĂ toute la semence est jetĂ©e dans la rĂ©gion appelĂ©e « Base du monde»; car elle est la base d’une autre rĂ©gion appelĂ©e « Monde ». Et par quelles SĂ©phiroth sont-ils dĂ©signĂ©s ? Par « Néçah » et « Hod ». C’est pourquoi Dieu porte le nom de « Ăebaoth ». BĂ©ni soit-il et bĂ©ni soit son Nom toujours et en toute Ă©ternitĂ© ! Les forces de toutes ces diverses parties du corps se concentrent Ă la base (Yesod), laquelle jette toute la semence sacrĂ©e Ă la femme qui est bĂ©nie par elle. Et quand est-elle bĂ©nie (123b) par cette semence? Quand les rigueurs sont apaisĂ©es ici-bas. Quand les rigueurs sont apaisĂ©es ici-bas, elles le s’ont Ă©galement en haut, et la joie rĂšgne prĂšs du Roi et son Saint Nom est complet, et Un ; alors il demeure parmi les justes, ainsi qu’il est Ă©crit : « Ălohim est prĂ©sent dans la communautĂ© de Dieu. » Si les rigueurs n’Ă©taient pas apaisĂ©es ici-bas, elles ne le seraient pas en haut non plus ; la MĂšre se dĂ©tournerait de ses fils; ceux-ci ne tĂ©teraient point ; la SĂ©phirĂą « Yesod » ne s’unirait pas au Principe femelle d’en bas ; le puissant serpent dominerait sur le Roi; les rigueurs se dĂ©chaĂźneraient dans le monde ; le Principe femelle d’en bas ne serait pas bĂ©ni ; le Juste ne recevrait pas les bĂ©nĂ©dictions, et le puissant serpent serait dominateur. Malheur au monde s’il Ă©tait rĂ©duit Ă tĂ©ter le sein du serpent !
Rabbi ĂlĂ©azar dit Ă Rabbi Abba : Tous ces mystĂšres nous ont Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©s par le pĂšre, pour quâil n’ait pas Ă avoir honte en arrivant dans l’autre monde ; mais pourquoi faut-il que tu les rĂ©vĂšles maintenant ? Rabbi Abba lui rĂ©pondit : J’ai Ă©crit tous ces mystĂšres sur l’ordre de la « Lampe Sainte » pour l’usage des collĂšgues; car il faut connaĂźtre les mystĂšres, ainsi qu’il est Ă©crit : « âŠQue vous sachiez que je suis le Seigneur », et ailleurs : « … Et qu’ils con naissent que je suis le Seigneur leur Dieu. » Je les Ă©cris, ces mystĂšres, pour que nous les fixions dans notre cĆur ; car, Ă partir de maintenant, les mystĂšres nous restent cachĂ©s. Heureux notre sort, dans ce monde et dans le monde futur, d’avoir entendu jusqu’aujourd’hui les paroles sublimes de la « Lampe Sainte ». Sache que j’ai vu Rabbi SimĂ©on en songe, et je lui ai dit: MaĂźtre, tu nous as enseignĂ© que le Yod est aussi le symbole de la «Sagesse»; et, en effet, c’est ainsi; mais pourquoi HĂ© est-il le symbole de « BinĂą » ? Il m’a rĂ©pondu : Vois que l’Ăcriture a dit : « Et un fleuve sort de l’Ăden pour arroser le Jardin.» Quel est ce fleuve qui sort de l’Ăden? C’est « BinĂą ». Le Yod est un Point mystĂ©rieux ; HĂ© projette les lumiĂšres de tous cĂŽtĂ©s. Mais, comme on nous l’enseigne, le HĂ© est formĂ© de Daleth et de Yod. Le Yod s’unit au HĂ© comme s’unissent le mĂąle et la femelle, et donne naissance au Vav ; c’est le Fils qui se tient toujours devant la MĂšre, et que la MĂšre allaite. Tel est le sens des paroles : « Et un fleuve sort de l’Ăden pour arroser le Jardin. » Je saisis les mains de Rabbi SimĂ©on et les portai Ă mes lĂšvres. Mais au mĂȘme instant je fus rĂ©veillĂ©. Je me mis Ă pleurer et Ă rire Ă la fois, et j’ai passĂ© ensuite trois jours sans manger. Je ris de joie, et je pleurai de n’avoir pas Ă©tĂ© jugĂ© digne de le voir encore une fois. Cependant, je reste constamment attachĂ©, par l’esprit, Ă Rabbi SimĂ©on. Et quand j’ai l’esprit serein, il me semble voir sa figure devant moi. Heureux le sort des justes, et dans ce monde, et dans le monde futur ; c’est d’eux que l’Ăcriture dit: «Mais les justes loueront ton nom, et ceux qui ont le cĆur droit habiteront en ta prĂ©sence. »
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