Aleister Crowley & la Franc-Maçonnerie

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Aleister Crowley & la Franc-Maçonnerie par Bram Ha. 

Nous vous proposons d’étudier avec nous les connexions entre Aleister Crowley et la Franc-Maçonnerie, débat qui fait rage entre les disciples actuels de la Grande Bête 666 et les Maçons « réguliers » ou même « irréguliers ». Nous allons essayer de donner quelques éléments de réflexion tendant à prouver l’affiliation d’Aleister Crowley à la Maçonnerie « irrégulière » et de cerner les raisons qui l’ont poussé à y rechercher une quelconque reconnaissance.

Aleister Crowley & la Franc-Maçonnerie
Aleister Crowley & la Franc-Maçonnerie

La Franc-Maçonnerie n’est pas un ensemble homogène, mais un groupe hétérogène de degrés et de rites. La Maçonnerie est un ordre fraternel et tous les Maçons doivent au moins appartenir à une Loge Bleue qui regroupe les trois premiers grades : Apprenti, Compagnon et Maître. Il y a en outre une multitude de degrés additionnels (que l’on nomme les Hauts Grades) dont le but est de prodiguer un enseignement plus ésotérique et de faire le lien avec des traditions autres que celle des Métiers : la Gnose, la Rose-Croix, les Templiers… Seuls les Maîtres Maçons peuvent prétendre à rejoindre ces hauts degrés et l’admission se fait uniquement par cooptation. La Maçonnerie est souvent liée à d’illustres noms ou filiations : Chevalier du Temple, Rose-Croix, Ordre Royal d’Écosse, etc. Il n’est donc pas surprenant que Crowley avec son goût pour le faste et les titres glorieux se soit senti attiré par cette école initiatique.

Crowley nous dit, dans ses « Confessions », qu’en 1904 il a été élevé à la Maîtrise (c’est-à-dire qu’il a été initié au 3e degré) au sein de la Loge Bleue anglo-saxonne N° 343 à Paris. Cette Loge avait au départ été ouverte pour des Anglais expatriés qui ne pouvaient pas s’affilier à la Grande Loge Unie d’Angleterre du fait des standards appliqués à la sélection des candidats (il n’est cependant pas prouvé que cette Loge aurait été un magasin à titres maçonniques bien qu’elle octroyait les trois degrés en l’espace d’un seul week-end).

À cette époque, cette Loge était gouvernée par le Grand Orient de France. Cet organe maçonnique irrégulier n’était pas reconnu par la Grande Loge d’Angleterre et donc ses membres n’étaient pas reconnus par elle comme Maçons. Crowley clama qu’il avait été introduit là par un Passé Grand Chapelain Provincial d’Oxforshire (qui n’aurait jamais participé aux travaux d’une loge irrégulière). Cependant, il n’y a aucune documentation qui puisse servir de preuve pour affirmer ce fait, & il n’a sans doute jamais été initié en Angleterre non plus. Il essayera plus tard d’entrer dans une Loge de Londres mais on lui en refusa l’entrée sur le fait qu’il appartenait à une Loge non reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre et donc « irrégulière » selon les landmarks.

En 1914 Crowley écrivit à la GLUA en demandant le droit de rejoindre & de participer aux travaux des Loges anglaises, & ceci sur la base de son initiation en France. La réponse fut un refus catégorique du fait, à nouveau, de l’irrégularité de sa Loge mère française.

La raison de ces essais d’entrer dans les Loges régulières anglaises n’est pas très claire. On peut supposer que cela viendrait d’une période critique dans ses activités magickes ou également de l’entrée de l’Equinoxe dans sa phase de « silence », comme cela avait été imposé par Crowley à l’A.·.A.·. suivant un cycle de cinq années. Il se pourrait tout aussi bien que Crowley voulait légitimer ses activités au sein de cercles magickes qu’il visitait – à cette période la Franc-Maçonnerie était un des supports de la monarchie dont certains membres étaient affiliés à la GLUA et offrait donc une couverture honorable. Ainsi, il aurait voulu donner l’impression qu’il avait le soutien et la reconnaissance des autorités de son pays afin de redorer son blason et gagner plus de disciples proches de la GLUA. Ainsi, la reconnaissance de son statut de maçon régulier aurait pu donner un aval à ses activités en « marges » de la maçonnerie.

Il est fort peu probable que Crowley ait vraiment voulu prendre une place régulière au sein de la Maçonnerie car quelques-uns de ses Ordres magickes étaient déjà basés sur un ensemble de Hauts Grades assez complexes & portant des titres ronflants et pompeux que la Maçonnerie ne possédait pas. Il est plus vraisemblable que pour Crowley son entrée au sein de la GLUA était une porte ouverte qui lui permettait d’avoir accès à des degrés de « marges » qu’il aurait pu ajouter à ses titres & qualités, & aussi apporter de nouveaux rituels qu’il aurait pu utiliser pour ses propres besoins. À cette époque, le matériel rituel imprimé était rare voire quasi inexistant et la seule manière de se les procurer était d’entrer dans les Ordres qui les possédaient.

De plus, une activité régulière au sein d’une Loge bleue prend beaucoup de temps libre, pour remplir les offices en Loge il est nécessaire de mémoriser de nombreux morceaux de rituels ce qui, à moins qu’il n’ait été vraiment dévoué à sa tâche, ne l’aurait jamais attiré. En outre, il est parfois assez onéreux de participer activement aux activités des nombreux grades maçonniques et cela n’aurait pu convenir à Crowley au vu de ses problèmes financiers de l’époque.

Il y a un élément qui consolide le fait que Crowley ne considérait pas la Franc-Maçonnerie comme réellement valable si ce n’est pour se procurer des rituels « clé-sur-porte ». Cet élément concerne le Royal Arch, degré additionnel, le seul reconnu par la GLUA et considéré comme le complément du degré de Maître Maçon. Si Crowley considérait les grades bleus comme utile au niveau psycho-spirituel, alors ce grade aurait dû être un des plus essentiels, car il fait table rase des enseignements des 3 premiers degrés et révèle une nouvelle « vérité » occulte & supérieure. Et ceci a été largement répandu par la GLUA qui décrivait le Royal Arch comme la composante essentielle du degré de Maître Maçon. L’ignorance totale de Crowley quant à ce degré dans une optique « orthodoxe » donne crédit à l’argument que son intérêt pour la Franc-Maçonnerie n’était donc qu’une recherche des « signes & attouchements » plutôt que de l’illumination que l’on peut retirer de ses enseignements. En fait, il est fait mention du Royal Arch dans le Liber II de l’Ordo Templi Orientis où l’on dit que les « secrets » du Royal Arch sont compris dans les enseignements de l’OTO. Selon d’autres sources d’information, Crowley aurait pu avoir accès aux rituels du Royal Arch au sein de l’OTO, car il en constitue un des éléments d’un de ses Hauts Grades et comme Crowley était le Grand Maître de l’OTO, il est probable qu’il ait pu accéder à ces rituels. Cependant Crowley ne sera jamais initié aux Hauts Grades de l’OTO du fait de la possession de ses autres qualités maçonniques, qui bien qu’irrégulières selon les standards de la GLUA étaient reconnus par Théodore Reuss alors Grand Maître de l’Ordo Templi Orientis. Donc, Crowley n’a jamais reçu les enseignements du Royal Arch sous la lumière de l’initiation et ils sont sans doute restés d’un impact peu important dans son système.

En 1900, Crowley prétend dans ses Confessions qu’il a été initié au 33° degré maçonnique du Rite Écossais Ancien et Accepté. Il semble que cela ait eu lieu à Mexico, par un Suprême Conseil dont on sait peu de choses. À cette époque, en Amérique du Sud, il y avait de nombreuses organisations maçonniques parfois à la vie aussi brève que ténébreuse & aux activités parfois assez diffuses. Me problème avec cette prétention porte sur les dates. En effet, pour être coopté au sein des Hauts Grades, le Maçon doit déjà être en possession du grade de Maître Maçon. Et à cette époque, en 1900, Crowley n’était même pas encore entré comme Apprenti dans une Loge bleue (cfr supra) il y a donc une contradiction – soit Crowley a pris les trois grades avant et ont lui a accordé le 33° sans respecter les délais d’usage ou il a inventé toute cette affaire.

L’histoire de ces événements est relatée dans ses Confessions et Crowley prétend qu’il reçut les initiations suite à une aide apportée à un individu au sein d’un autre ordre mystique connu sous le nom de L.I.L.. Et l’on ne sait rien de plus que ce qu’il en est dit dans ses Confessions pour confirmer ou infirmer ce fait.

Crowley aura toutefois au moins un autre contact avec la Maçonnerie, au travers de John Yarker (1833 – 1913). En 1872, Yarker, un chercheur maçon de renommée, membre de la Loge Quatuor Coronati N°2076, avait constitué un Ordre Maçonnique appelé Rite Ancien & Primitif au travers de la création d’un Grand Conseil des Rites & s’être installé lui-même en tant que Grand Maître.

La Rite Ancien & Primitif était un amalgame de trois différents rites maçonniques : l’Ancien & Accepté, avec ses 33 degrés, le Rite Oriental de Memphis avec ses 96 degrés & le Rite de Mishraïm avec ses 90 degrés. La RA&P sous Yarker était simplifié en 33 degrés qui synthétisaient les 219 degrés des trois Rites de base.

Ce Rite n’était pas reconnu comme régulier par les autres corps maçonniques, mais il n’en continuait pas moins ses activités. Comme résultat, Yarker sera expulsé du Suprême Conseil « officiel » du RA&A mais resta au sein de la Maçonnerie bleue. Le but de cet ordre était, comme il le dit lui-même, « de donner à chaque maçon la chance d’obtenir les hautes initiations maçonniques à un prix raisonnable ».

En 1909, Crowley entra en contact avec Yarker & il en résulta que celui-ci octroya à Crowley les 33°, 90° et 95° degrés par poste ! On ne sait trop si Yarker vendit ces degrés à Crowley comme cela semblait être son habitude. Le diplôme de 33° de Crowley a survécu et on peut le consulter sur le site de PR König.

Yarker était à la fin de sa vie et on a supposé qu’il veuille trouver une personne qui continue son oeuvre au sein du RA&P après sa mort. Bien que l’on ait déjà soulevé le problème du monnayage des grades, on ne peut nier l’intérêt primordial de Yarker pour la Maçonnerie, dans son ensemble, & pour le RA&P en particulier. Donc, nous pouvons supposer qu’il cherchait bien quelqu’un qui puisse reprendre le flambeau après sa mort, personne avec les qualifications, qualités & intérêts dans le RA&P.

Le décès de Yarker le 20 mars 1913 est rapporté dans l’Oriflamme, l’organe officiel de l’OTO sous Reuss et par Crowley dans son Equinox.

Dans le studio de Crowley au 76 Fulham Road à Londres, le 30 juin 1913, une réunion fut tenue par le Souverain Sanctuaire du RA&P. Il devait décider de l’avenir du Rite après la mort de Yarker. Ceux qui étaient présents : Crowley, Reuss, Henri Meyer, Leon Angers Kennedy & William Quilliam. Henry Meyer fut élu valablement à la dignité de Souverain Grand Maître Général du RA&P pour la Grande-Bretagne et l’Irlande. Il semble que Crowley fut élevé au 96° degré du Rite de Memphis et élevé à la dignité de Patriarche Grand Administrateur Général.

Selon la notice nécrologique de Yarker dans l’Equinox, Crowley se donnera pour 97° du Rite de Memphis… Mais il n’y a aucun document qui puisse avaliser cette prétention.

Pour finir dans ce registre, John Symonds rapporte un incident dans sa biographie dédié à Crowley, The King of the Shadow Realm. Il nous dit qu’en 1914, Crowley quitta l’Angleterre pour les USA, porteur d’une Charte qui le proclamait Honorus Magus de la SRIA. Toutefois, Crowley n’était pas membre de la SRIA, ce qui est prouvé par l’absence de son nom dans la Livre d’Or de l’Ordre, un registre qui reprend tous les membres de la SRIA. De plus, le titre d’Honorus Magus ne pouvait être donné que par le Mage Suprême de la SRIA & Crowley n’était pas à cette époque en relations amicales avec personne de la SRIA. Crowley était bien connu de la SRIA mais ses « chefs » le tenait lui & son oeuvre en piètre considération. Cependant, il semblerait que cette patente lui ait été transmise par un ordre américain qui se prétendait être issu la SRIA mais sans aucune charte lui donnant ce droit.

Wynn Westcott tenait la position de Mage Suprême à cette époque, mais il n’a jamais été en termes amicaux avec Crowley & il ne lui aurait jamais donné un quelconque document émanant de la SRIA. Bien que Mathers soit un membre de la SRIA, à cette époque il se battait contre Crowley au sujet du matériel de la Golden Dawn que celui-ci venait de publier dans son Equinox & il n’aurait jamais aidé Crowley à se procurer un tel certificat. Une preuve supplémentaire peut encore être donnée par le fait que le titre d’Honorus Magus était véritablement un grade honorifique donné comme gage de reconnaissance à d’illustres maçons. Ainsi, F. Hockley, un maçon de haut grade & expert en crystalomancie ne se verra octroyé qu’un IV° grade honoraire pour des conférences données au sein de l’Ordre. Crowley, qui n’avait aucun contact avec l’Ordre, n’aurait jamais reçu un tel honneur.

Les citations suivantes sont tirées des Confessions p. 700 et suivantes. Elles concernent les motifs de Crowley à utiliser ses connaissances maçonniques lors de la révision des rituels de l’OTO.

« Qu’est-ce que la Franc-Maçonnerie ? J’en ai recueilli les rituels et les secrets, comme j’en avais fait avec les religions du monde entier, avec leurs fondements magickes et mystiques… J’ai décidé de définir la Franc-Maçonnerie comme un système de communication de la vérité – religieuse, philosophique, magicke et mystique ; & indiquant les procédés adéquats qui permettent de développer les facultés humaines au moyen d’un langage particulier dont l’alphabet en est le symbolisme de ses rituels. Une Fraternité Universelle & de grands principes moraux, indépendants des préjudices personnels, raciaux & autres, ont formé un coussin qui assure la sécurité individuelle & la stabilité sociale pour tous ses membres ».

« La question se pose alors : Quelles vérités doivent être communiquées et par quels moyens peut-on les promulguer ? Mon premier objectif était d’éliminer des centaines de rituels à ma disposition tous les éléments exotériques. Beaucoup de degrés contiennent des affirmations (souvent fausses) sur des matières bien connues de nos écoliers modernes, bien qu’elles aient pu être importantes quand les rituels furent écrits… Je ne vis aucune raison de surcharger le système avec des informations superflues ».

« Un autre point essentiel était de réduire la masse monstrueuse de matériel à un système compact & cohérent. Je pensais que tout ce qui valait la peine d’être préservé pouvait & devait être présenté sous la forme d’une douzaine de cérémonies tout au plus & que cela devait être à la portée de n’importe quel officier d’apprendre par coeur sa partie durant les heures de loisirs à sa disposition, en un mois tout au plus ».

Afin de donner une idée de l’importance des contacts entre Crowley et la Franc-Maçonnerie, nous devons prendre en considération plusieurs points. Le premier est qu’il pressentait que ce courant mystique pouvait être d’un quelconque bénéfice pour son développement spirituel & psychologique. Mais cela ne semble pas tenir la route si l’on pense qu’il ne prit jamais aucun rôle actif dans aucun de ces ordres & qu’il le progressa jamais comme c’est la norme jusqu’au vénéralat afin d’évoluer vers les autres degrés et rites. Cependant, on peut objecter que Crowley était un personnage assez peu conventionnel & qu’il se considérait lui-même comme au-dessus du commun des mortels & au-dessus des règles mondaines édictées pour les masses. Sa progression & la manière peu orthodoxe dont il reçut ses grades en Maçonnerie peut lui sembler parfaitement acceptable. Peut-être qu’il ne ressentait pas le besoin de suivre le cheminement habituel du fait qu’il était capable d’assimiler l’essence de la Maçonnerie de sa propre manière. Il ne prit certainement jamais à coeur les grands principes de la Franc-Maçonnerie, Amour Fraternel, Charité & Vérité. Il n’a jamais été particulièrement chaleureux avec les autres maçons et il a même eu des réactions hostiles à leur encontre. Ses actes de charité sont quasi inexistants & sa prétention à être un martyr de la vérité, risible. La citation quant au caractère de Fraternité Universelle, bien que louable, était uniquement idéale et Crowley ne la prit jamais à coeur, ou ne la mit activement en pratique.

Le second point est qu’il ressentait le besoin de faire partie de la Maçonnerie afin de se glorifier lui-même & de s’élever aux yeux de ses critiques & acolytes. Comme nous l’avons déjà fait remarquer, la Maçonnerie était très honorable pour un gentleman et il a pu croire que cette facette de ses activités mystiques légitimerait ses activités plus controversées. On peut peut-être en douter si l’on pense que Crowley s’est toujours défendu de donner crédit à ses détracteurs et on peut difficilement croire qu’il a choisi cette voie simplement pour se justifier de ses critiques. Toutefois, on peut estimer que l’image de marque que pouvait conférer la Maçonnerie n’a pas dû laisser Crowley indifférent, d’une part pour lui-même et d’autre part vis-à-vis de ses disciples. Mais on ne peut raisonnablement dire que Crowley voulait utiliser ses qualités maçonniques pour recruter dans le cercle des Loges, car l’irrégularité même de ses initiations maçonniques aurait alors joué contre lui.

Troisièmement, nous devons considérer que la Franc-Maçonnerie et ses différents rites donnaient à Crowley une grande quantité de matériels rituels déjà utilisables pour les cérémonies. Bien que l’A.·.A.·. utilisait les rituels de la Golden Dawn et de la Maçonnerie pour quelques-uns de ses degrés, ceux-ci n’en représentaient qu’une infime partie. Avec la révision des rituels de l’OTO qui suivit sa nomination en tant que Grand Maître pour le Royaume-Uni, on peut voir que la part prise par les rituels maçonniques est peu importante. Les rituels de l’OTO avaient déjà été basés sur des thèmes maçonniques, le plus bas degré étant repris des Rites de Memphis & Misraïm, et la révision des rituels tendait plus à introduire du matériel qabalistique dans les cérémonies qu’y ajouter des éléments maçonniques. Son utilisation de ses connaissances maçonniques était minime et négligeable & nous pouvons dire qu’il a pu désirer l’initiation maçonnique en vue d’une utilisation potentielle future. Ce qu’il ne fit jamais.

Enfin, il y a le désir d’obtenir des « mots, signes & attouchements » pour le bénéfice de son propre ego ou pour donner à penser qu’il était un maître en toutes matières. Les sectateurs de Crowley vont crier au scandale à la lecture de cette affirmation en prétendant que Crowley n’a jamais fait d’utilisation de ses titres & grades maçonniques de façon régulière et qu’il y ait d’autres raisons à son intérêt envers la Franc-Maçonnerie. Mais l’on sait l’amour que Crowley portait aux « signes, mots & attouchements », ainsi qu’aux autres signes de reconnaissance dans ses correspondances. Cela reste avec l’auto-glorification l’hypothèse la plus valable. Si l’on n’oublie pas les liens actifs de Crowley avec le monde de l’espionnage et du renseignement. Car il est tout aussi possible d’affirmer que Crowley, poussé par Reuss – qui renseignait la police secrète prussienne sur le milieu anarchiste – ait pu vouloir entrer dans cette Maçonnerie qui tissait des liens entre tous les continents du globe. Crowley, à l’instar d’autres « espions », a pu vouloir utiliser le réseau maçonnique dans les années 1914-1918 pour remplir une quelconque obscure mission. Il n’a jamais infirmé de manière absolue que Crowley n’avait pas été un agent des services de renseignements britanniques – certains l’ont même accusé d’être un agent double au service de l’Allemagne. L’hypothèse reste ouverte…

Pour conclure, les chartes reçues par Crowley de Yarker sont valides et le Rite Ancien & Primitif est toujours maçonné dans cette maçonnerie « irrégulière » qui reste un mouvement philosophique majeur en Europe continentale & ailleurs. L’irrégularité maçonnique porte sur le non-respect de certaines règles édictées par la GLUA, règles qui sont refusées par des corps maçonniques comme le Grand Orient de France, la Grande Loge de France, le Rite Ancien Primitif de Memphis & Misraïm & autres… Donc, Crowley était un Maçon même s’il n’en respectait pas du tous les préceptes et il n’était irrégulier qu’aux yeux des Maçons de la GLUA qui ne représentent qu’une branche de la famille Maçonnique.

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