Ordre du Temple : histoire 1

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Ordre du Temple : histoire par Spartakus FreeMann.

L’Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon.

En 1097, la premiÚre croisade menée par Godefroi de Bouillon, Robert de Flandre et Bohémon de Tarente est lancée par le Pape Urbain II.

En 1099, prise de JĂ©rusalem. Godefroi, ne se sentant pas digne de porter une couronne dans la ville oĂč le Christ fut crucifiĂ©, prend le titre d’« AvouĂ© du Saint-SĂ©pulcre ».

En 1100, mort de Godefroi de Bouillon, Baudoin de Boulogne, son frÚre, est sacré Roi de Jérusalem.

En 1118, Baudoin II est sacrĂ© Roi de JĂ©rusalem. La mĂȘme annĂ©e, neuf chevaliers français, avec Ă  leur tĂȘte Hugues de Payens, arrivent Ă  JĂ©rusalem oĂč ils se prĂ©sentent Ă  Baudouin II. Ils furent reçus dans l’enceinte du Temple du Roi Salomon. On dĂ©plaça d’ailleurs les chanoines du Saint-SĂ©pulcre pour l’occasion. Devant le Patriarche de JĂ©rusalem (Garimond) ils prĂȘtent les trois vƓux de pauvretĂ©, de chastetĂ© et d’obĂ©issance et suivent la rĂšgle de Saint-Augustin. L’origine d’Hugues de Payens a soulevĂ© bien des controverses parmi les historiens. On n’en connaĂźt rien si ce n’est qu’il est vraisemblablement originaire de la Champagne. Le personnage doit ĂȘtre d’une certaine importance puisque son nom apparaĂźt dans deux Chartes d’Hugues de Troyes. Le village dont il porte le nom se situe d’ailleurs Ă  une dizaine de kilomĂštres de Troyes.

« … Le roi, les chevaliers et le seigneur patriarche, remplis de compassion pour ces nobles hommes qui avaient tout abandonnĂ© pour le Christ, les soutinrent de leurs propres ressources et leur confĂ©rĂšrent dans la suite…quelques bĂ©nĂ©fices et quelques propriĂ©tĂ©s. Comme ils n’avaient pas encore d’église qui leur appartint, ni de rĂ©sidence fixe, le seigneur roi leur accorda pour un temps une petite habitation dans une partie de son palais, auprĂšs du temple du Seigneur…ils furent appelĂ©s dans la suite les FrĂšres Chevaliers du Temple. »

Jacques de Vitry

Le 27 dĂ©cembre 1118, le jour de la Saint-Jean l’ÉvangĂ©liste, ces neuf chevaliers (Hugues de Payns, Geoffroy de Saint-Omer, AndrĂ© de Monbard (oncle de Saint Bernard), Payen de Montdidier, Archambaud de Saint Aignan (ou de Saint Amant), Geoffroy Bisol, Hugues Rigaud, Rossal et Gondemare) se rĂ©unirent Ă  l’emplacement du Temple de Salomon oĂč ils rĂ©vĂ©lĂšrent la fondation de l’Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (pauperes commilitones Christi Templique Salomonici).

« Il y a Ă  JĂ©rusalem un temple oĂč ils habitent en commun ; s’il est bien loin d’égaler par son architecture l’ancien et fameux temple de Salomon, du moins il ne lui est pas infĂ©rieur en gloire. En effet toute la magnificence du premier consistait dans la richesse des matĂ©riaux corruptibles d’or et d’argent et dans l’assemblage des pierres et des bois de toutes sortes qui entrĂšrent dans sa construction ; le second, au contraire, doit toute sa beautĂ©, ses ornements les plus riches et les plus agrĂ©ables, Ă  la piĂ©tĂ©, Ă  la religion de ses habitants et Ă  leur vie parfaitement rĂ©glĂ©e ; l’un charmait les regards par ses peintures ; mais l’autre commande le respect par le spectacle variĂ© des vertus qui s’y pratiquent et des actes de saintetĂ© qui s’y accomplissent ».

(Saint Bernard de Clairvaux, « Aux Chevaliers du Temple »)

L’Ordre des Templiers venait de naĂźtre. Leur mission est de protĂ©ger les routes pour les pĂšlerins en Terre Sainte.

De 1118 Ă  1127, pendant 9 ans, les Templiers s’organisent, mais bizarrement eux qui se voulaient protecteurs des pĂšlerins, ne participent Ă  aucune bataille. Leur seule occupation fut de rĂ©nover les Ă©curies souterraines du Temple. En 1220, Baudoin II donne l’ensemble du palais du Temple aux Templiers. Pendant la mĂȘme pĂ©riode, l’Ordre recrute des Ă©cuyers et des sergents d’armes.

En 1126, le comte Hugues de Champagne entre dans l’Ordre, apport d’importance puisqu’il est un grand ami de Bernard de Clairvaux, dont l’autoritĂ© est immense dans les milieux ecclĂ©siastiques.

En 1227, Baudoin II envoie Hugues de Payens et certains de ses compagnons en Europe. Le pape Honorius II les reçoit. Des contacts sont pris avec Bernard de Clairvaux qui va organiser le Concile qui doit donner une existence lĂ©gale Ă  l’Ordre.

Le 14 janvier 1128, le Concile de Troyes, rĂ©uni dans la cathĂ©drale de Troyes, sous l’impulsion de Bernard de Clairvaux, dote officiellement la nouvelle congrĂ©gation des « RĂšgles de l’Ordre ». En fait, celle-ci ne fait qu’approuver une rĂšgle qui prĂ©existait. Cette rĂšgle, rĂ©digĂ©e en latin, comporte 72 articles et subordonne le Temple Ă  l’autoritĂ© du Patriarche de JĂ©rusalem.

Vers 1130, le « De Laude Novae Militiae » de Bernard de Clairvaux, ouvrage dans lequel il oppose la chevalerie séculiÚre et la chevalerie céleste des Templiers.

« Un nouveau genre de milice est nĂ©, dit-on, sur la terre, dans le pays mĂȘme que le Soleil levant est venu visiter du haut des cieux, en sorte que lĂ  mĂȘme oĂč il a dispersĂ©, de son bras puissant, les princes des tĂ©nĂšbres, l’épĂ©e de cette brave milice en exterminera bientĂŽt les satellites, je veux dire les enfants de l’infidĂ©litĂ©. Elle rachĂštera de nouveau le peuple de Dieu et fera repousser Ă  nos yeux la corne du salut, dans la maison de David son fils (Luc I, passim). Oui, c’est une milice d’un nouveau genre, inconnue aux siĂšcles passĂ©s, destinĂ©e Ă  combattre sans relĂąche un double combat contre la chair et le sang, et contre les esprits de malice rĂ©pandus dans les airs. Il n’est pas assez rare de voir des hommes combattre un ennemi corporel avec les seules forces du corps pour que je m’en Ă©tonne ; d’un autre cĂŽtĂ©, faire la guerre au vice et au dĂ©mon avec les seules forces de l’ñme, ce n’est pas non plus quelque chose d’aussi extraordinaire que louable, le monde est plein de moines qui livrent ces combats ; mais ce qui, pour moi, est aussi admirable qu’évidemment rare, c’est de voir les deux choses rĂ©unies, un mĂȘme homme pendre avec courage sa double Ă©pĂ©e Ă  son cĂŽtĂ© et ceindre noblement ses flancs de son double baudrier Ă  la fois. Le soldat qui revĂȘt en mĂȘme temps son Ăąme de la cuirasse de la foi et son corps d’une cuirasse de fer ne peut point ne pas ĂȘtre intrĂ©pide et en sĂ©curitĂ© parfaite ; car, sous sa double armure, il ne craint ni homme ni diable. Loin de redouter la mort, il la dĂ©sire. Que peut-il craindre, en effet, soit qu’il vive, soit qu’il meure, puisque JĂ©sus-Christ seul est sa vie et que, pour lui, la mort est un gain ? Sa vie, il la vit avec confiance et de bon cƓur pour le Christ, mais ce qu’il prĂ©fĂ©rerait, c’est d’ĂȘtre dĂ©gagĂ© des liens du corps et d’ĂȘtre avec le Christ ; voilĂ  ce qui lui semble meilleur. Marchez donc au combat, en pleine sĂ©curitĂ©, et chargez les ennemis de la croix de JĂ©sus-Christ avec courage et intrĂ©piditĂ©, puisque vous savez bien que ni la mort, ni la vie ne pourront vous sĂ©parer de l’amour de Dieu qui est fondĂ© sur les complaisances qu’il prend en JĂ©sus-Christ, et rappelez-vous ces paroles de l’ApĂŽtre, au milieu des pĂ©rils : « Soit que nous vivions ou que nous mourions, nous appartenons au Seigneur » (Rm XIV, 8). Quelle gloire pour ceux qui reviennent victorieux du combat, mais quel bonheur pour ceux qui y trouvent le martyre ! RĂ©jouissez-vous, gĂ©nĂ©reux athlĂštes, si vous survivez Ă  votre victoire dans le Seigneur, mais que votre joie et votre allĂ©gresse soient doubles si la mort vous unit Ă  lui : sans doute votre vie est utile et votre victoire glorieuse ; mais c’est avec raison qu’on leur prĂ©fĂšre une sainte mort ; car s’il est vrai que ceux qui meurent dans le Seigneur sont bienheureux, combien plus heureux encore sont ceux qui meurent pour le Seigneur ? »

Saint Bernard de Clairvaux, « Aux Chevaliers du Temple Louange de leur Nouvelle Milice »

Le 29 mars 1139, Innocent II Ă©met la bulle pontificale « Omne Datum Optimum », source de tous les privilĂšges de l’Ordre. Le but de celle-ci est de doter le Temple de chapelains pour le service religieux et par lĂ , de l’affranchir des juridictions Ă©piscopales. L’Ordre est soumis directement Ă  l’autoritĂ© du pape, laissant ainsi au MaĂźtre et Ă  son chapitre une libertĂ© presque totale. En outre, les Templiers se virent donner le privilĂšge de percevoir les dĂźmes.

« Nous vous exhortons à combattre avec ardeur les ennemis de la croix, et en signe de récompense, Nous vous permettons de garder pour vous tout le butin que vous aurez pris aux Sarrasins sans que personne ait le droit de vous en réclamer une part. Et nous déclarons que votre maison, avec toutes ses possessions acquises par la libéralité des princes, demeure sous la protection et la tutelle du Saint SiÚge. »

En 1146, le Pape EugĂšne III leur donne la tunique blanche ornĂ©e Ă  l’épaule de la croix pattĂ©e rouge comportant quatre branches Ă©gales.

À partir de ce moment, l’Ordre ne cessera de grandir et bientĂŽt, il possĂšde des commanderies dans toute l’Europe aussi bien qu’en Palestine. L’Ordre affrĂšte sa propre flotte basĂ©e Ă  La Rochelle. De lĂ , partaient les navires Ă  destination du Levant et c’est dans ce port qu’arrivaient les navires en provenance d’Angleterre et de Bretagne.

Pendant le XIIe et le XIIIe siùcle, l’histoire du Temple se confond avec l’histoire des Croisades.

Esquieu de Floyrian, sur les pressions de Guillaume de Nogaret, avoua en 1305 au roi de France les pratiques obscĂšnes des rites d’entrĂ©e dans l’ordre et Philippe le Bel profite alors de ces informations pour ordonner une enquĂȘte et ainsi, le 13 octobre 1307, les sergents de Philippe le Bel s’emparent de la quasi-totalitĂ© des Templiers en France. Presque tous les autres États europĂ©ens suivent le mouvement. D’aprĂšs les documents de l’enquĂȘte pontificale, qui contiennent jusqu’à cent vingt-sept rubriques, les Templiers Ă©taient accusĂ©s principalement de simonie (trafic criminel des choses saintes), d’hĂ©rĂ©sie, d’idolĂątrie, de magie et de sodomie. Accessoirement, ils furent accusĂ©s d’imposer Ă  leurs nĂ©ophytes le reniement du Christ, le crachat sur le crucifix et le don de baisers obscĂšnes. Les prĂȘtres, en cĂ©lĂ©brant la messe, auraient omis volontairement de consacrer les hosties ; ils n’auraient pas cru Ă  l’efficacitĂ© des sacrements.

Enfin, les Templiers se seraient adonnĂ©s Ă  l’adoration d’une idole dite « Baphomet » (tĂȘte humaine dont nous parlerons plus loin) ou d’un chat ; ils auraient portĂ© nuit et jour, sur leurs chemises, des cordelettes enchantĂ©es. Le rĂ©quisitoire reprĂ©sentait tous ces crimes comme commandĂ©s par une RĂšgle secrĂšte.

Le Concile de Vienne de 1311-1312 examine l’affaire des Templiers, mais la majoritĂ© des cardinaux conclut que rien ne dĂ©montre la culpabilitĂ© de l’Ordre et qu’il faut Ă  nouveau entendre ses reprĂ©sentants. Sous la pression de Philippe le Bel, le Pape officialisera la suppression de l’Ordre le 22 mars 1312 par la bulle pontificale « Vox in excelso ».

« ConsidĂ©rant donc l’infamie, les soupçons et les insinuations bruyantes et autres choses prĂ©citĂ©es qui se sont Ă©levĂ©es contre l’ordre, et aussi la rĂ©ception secrĂšte et clandestine des frĂšres de cet ordre ; que nombre de ces frĂšres se sont Ă©loignĂ©s des coutumes gĂ©nĂ©rales, de la vie et des habitudes des autres fidĂšles du Christ, et ceci surtout quand ils recevaient d’autres [hommes] parmi les frĂšres de leur ordre ; [que] pendant cette rĂ©ception, ils faisaient faire profession et jurer Ă  ceux qu’ils recevaient de ne rĂ©vĂ©ler Ă  personne le mode de leur rĂ©ception et de ne pas quitter cet ordre, en raison de quoi des prĂ©somptions se sont fait jour contre eux ;

ConsidĂ©rant en outre le grave scandale que ces choses ont fait naĂźtre contre l’ordre, qui ne semblait pas pouvoir s’apaiser tant que cet ordre subsistait, et Ă©galement le danger pour la foi et les Ăąmes ; que tant de choses horribles ont Ă©tĂ© commises par de trĂšs nombreux frĂšres de cet ordre […] qui sont tombĂ©s dans le pĂ©chĂ© d’une atroce apostasie contre le seigneur JĂ©sus-Christ lui-mĂȘme, dans le crime d’une dĂ©testable idolĂątrie, dans l’exĂ©crable outrage des Sodomites […] ;

ConsidĂ©rant Ă©galement que l’Église Romaine a parfois supprimĂ© d’autres ordres illustres pour des faits bien moindres que ceux ci-dessus mentionnĂ©s, sans mĂȘme qu’un blĂąme soit attachĂ© aux frĂšres : non sans amertume et tristesse de cƓur, non pas en vertu d’une sentence judiciaire, mais par maniĂšre de provision ou d’ordonnance apostolique, le susdit ordre du Temple et sa constitution, son habit et son nom par dĂ©cret irrĂ©vocable et valable Ă  perpĂ©tuitĂ©, et nous le soumettons Ă  une interdiction perpĂ©tuelle avec l’approbation du saint concile, interdisant formellement Ă  quiconque de se permettre Ă  l’avenir d’entrer dans ledit ordre, de recevoir ou de porter son habit, ou d’agir en tant que Templier. Quiconque transgressera ceci encourra la sentence d’excommunication ipso facto.

En outre, nous rĂ©servons les personnes et les biens de cet ordre Ă  l’ordonnance et disposition de notre siĂšge apostolique, dont, par la grĂące de la faveur divine, nous entendons disposer pour l’honneur de Dieu, l’exaltation de la foi chrĂ©tienne et la prospĂ©ritĂ© de la Terre Sainte avant la fin du prĂ©sent concile ».

La bulle « Ad providam » du 2 mai décrÚte que les biens du Temple passeront aux mains des Hospitaliers.

Le Pape ClĂ©ment V soutient le roi de France et ainsi, en 1314, Jacques de Molay (22e Grand MaĂźtre), Geoffroy de Charnay (Percepteur de Normandie) et 37 chevaliers de l’Ordre furent brĂ»lĂ©s vifs Ă  Paris sur l’üle aux juifs. Godefroi de Paris fut un tĂ©moin oculaire de cette exĂ©cution. Il Ă©crivit dans sa Chronique mĂ©trique (1312-1316), les paroles du maĂźtre de l’ordre : « Je vois ici mon jugement oĂč mourir me convient librement ; Dieu sait qui a tort, qui a pĂ©chĂ©. Il va bientĂŽt arriver malheur Ă  ceux qui nous ont condamnĂ©s Ă  tort : Dieu vengera notre mort ». Nous sommes loin de la diatribes de Molay version Rois Maudits de Druon.

En Allemagne, les Templiers furent acquittĂ©s et intĂ©grĂšrent d’autres ordres. En Espagne, les Templiers se rĂ©fugiĂšrent dans l’Ordre de Calatrava et un nouvel ordre fut créé, celui de Montesa. Au Portugal, les Templiers furent acquittĂ©s et fondĂšrent l’Ordre du Christ (Vasco de Gama et Henri le Navigateur en furent membres). Il est Ă  noter que les navires de Christophe Colomb portaient la Croix pattĂ©e templiĂšre et que lui-mĂȘme Ă©tait mariĂ© Ă  la fille d’un ancien Grand-MaĂźtre de cet ordre.

Lire la suite.

En savoir plus sur l’Ordre du Temple en lisant notre ouvrage : Le Baphomet, figure de l’Ă©sotĂ©risme templier et de la franc-maçonnerie.

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Un article sur l’architecture templĂšre.

Plus sur le sujet :

Ordre du Temple : histoire 1, Spartakus FreeMann, 2008-2020.

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